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Aa. Vv., «Francophone Postcolonial Studies»

2004, Studi francesi

Studi Francesi Rivista quadrimestrale fondata da Franco Simone 144 (XLVIII | III) | 2004 Varia – fasc. III – settembre-dicembre 2004 Aa. Vv., «Francophone Postcolonial Studies» Paola Ghinelli Édition électronique URL : https://journals.openedition.org/studifrancesi/38407 DOI : 10.4000/studifrancesi.38407 ISSN : 2421-5856 Éditeur Rosenberg & Sellier Édition imprimée Date de publication : 15 décembre 2004 Pagination : 654-655 ISSN : 0039-2944 Référence électronique Paola Ghinelli, « Aa. Vv., «Francophone Postcolonial Studies» », Studi Francesi [En ligne], 144 (XLVIII | III) | 2004, mis en ligne le 30 novembre 2015, consulté le 08 mai 2021. URL : http:// journals.openedition.org/studifrancesi/38407 ; DOI : https://doi.org/10.4000/studifrancesi.38407 Ce document a été généré automatiquement le 8 mai 2021. Studi Francesi è distribuita con Licenza Creative Commons Attribuzione - Non commerciale - Non opere derivate 4.0 Internazionale. Aa. Vv., «Francophone Postcolonial Studies» Aa. Vv., «Francophone Postcolonial Studies» Paola Ghinelli RÉFÉRENCE «Francophone Postcolonial Studies», 2003, n. 1 e n. 2. 1 Au mois de novembre 2002 l’ASCALF (Association for the Study of Caribbean and African Literature in French) a décidé de changer son nom en adoptant la dénomination de SFPS: Society for Francophone Postcolonial Studies. Or, loin de représenter une inutile diatribe académique, ce changement exprime une profonde réflexion méthodologique. Il s’agit essentiellement de définir le rôle institutionnel des Francophone Studies au sein du système académique anglais. Néanmoins, la lecture du bulletin de la SFPS peut se révéler précieuse pour les chercheurs en littératures francophones de toute appartenance, car l’étude de ces littératures dans une perspective postcoloniale peut changer profondément les approches méthodologiques et les résultats scientifiques des recherches. Les trois premiers numéros sont justement consacrés au débat sur l’émergence des études francophones postcoloniales, un thème extrêmement fécond si, comme les éditeurs ont eu l’occasion de le déclarer, les deux numéros spéciaux consacrés à ce débat critique qu’ils avaient initialement prévu deviennent trois. Les contributions en anglais et en français figurant dans le premier numéro sont très intéressantes et variées. On passe d’une réflexion sur les enjeux d’une redécouverte souhaitée de la mémoire coloniale en France (articles de Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Sandrine Lemaire) à des précisions sur la prudence nécessaire quant à l’emploi des termes francophone et postcolonial (Irène Assiba d’Almeida). Ce qui est remarquable dans les choix éditoriaux de cette nouvelle revue, c’est son ouverture critique et méthodologique. L’article Reading the Archipelago, de John McLeod, par exemple, souhaite un dialogue entre les académiciens s’occupant des littératures caribéennes de langues différentes sur la base de constatations intéressantes et valables. Ou encore, Jean-Marc Moura décrit la situation des études postcoloniales en Studi Francesi, 144 (XLVIII | III) | 2004 1 Aa. Vv., «Francophone Postcolonial Studies» France en critiquant, entre autres, l’hyperspécialisation qui paraît s’imposer dernièrement en dépit d’une «transversalité francophone» dont il souhaite la venue. En général, le premier numéro annonce la parution d’une revue spécialisée dont les promoteurs se sont montrés attentifs à l’actualité critique et soucieux de mettre en acte une recherche digne de ce nom, visant à tracer des parcours nouveaux au sein d’un champ littéraire et d’un panorama critique donnés. 2 Le deuxième bulletin ne déçoit pas les lecteurs, car son éditorial continue idéalement le discours critique qui avait été ébauché dans le premier numéro. On précise ici que le choix de la perspective postcoloniale n’est nullement indicatif de l’adhésion à un seul cadre théorique. Au contraire, les éditeurs croient que la complexité de la théorie postcoloniale, ainsi que la nature même de la production culturelle francophone, conviennent à des approches multidisciplinaires et variées, et le choix des textes présentés confirme cette intention. En effet, le questionnement constant sur l’opportunité de la création d’une revue comme «Francophone Postcolonial Studies» et sur les objectifs qu’elle devrait atteindre est le seul trait d’union entre les articles. La «résistance française» à la notion de postcolonialisme est analysée de différentes manières. Beate Burtscher-Bechter et Birgit Mertz-Baumgartner essayent d’expliquer les causes de ce qu’elles appellent «un rapprochement timide», en offrant une superbe synthèse de l’attitude de la France face à la notion de postcolonialisme depuis l’époque de la colonisation jusqu’à nos jours. Laurent Dubois focalise son article sur la littérature caraïbe francophone pour expliquer la nécessité de mettre en discussion la notion d’occident. Le concept de «postoccidentalisme» élaboré par Walter Mignolo est discuté dans l’article de Jean Jonassaint qui, grâce à la reprise ponctuelle d’un passage de JeanMarc Moura, montre que les courants critiques ont transformé le domaine de la revue en question en un «champ miné de bonnes intentions», en soulignant, entre autres, l’hétéroglossie des textes postcoloniaux francophones. En se concentrant sur le cas d’Haïti, Kathleen Gyssels soulève un autre problème essentiel: celui du «monolinguisme de l’autre», en se référant au monolinguisme du critique littéraire qui porte souvent à des systématisations littéraires fictives. Selon Chris Bongie, et selon la plupart des critiques qui ont participé à ce numéro de la revue, la notion de postcolonialisme ne pourra que donner une nouvelle vie au concept de francophonie, qui a longtemps flirté avec la «généalogie coloniale». Il ne s’agit là que de quelques exemples des suggestions critiques qu’un ouvrage de ce genre peut offrir, mais les textes recueillis ici sont nombreux et extrêmement riches. Le débat continue, et c’est un débat intéressant et ouvert, à suivre dans le troisième bulletin qui paraîtra bientôt. Studi Francesi, 144 (XLVIII | III) | 2004 2