Bulletin archéologique des Écoles françaises
à l’étranger
Égypte | 2022
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
Deux villes de Maréotide
Bérangère Redon, Marie-Françoise Boussac, Maël Crépy, Louis Dautais,
Sylvain Dhennin, Paul François, Joachim Le Bomin, Julie Marchand,
Séverine Marchi, Nicolas Morand, Mikaël Pesenti, Alexandre Rabot et
Matthieu Vanpeene
Édition électronique
URL : https://journals.openedition.org/baefe/5575
DOI : 10.4000/baefe.5575
ISSN : 2732-687X
Éditeur
ResEFE
Référence électronique
Bérangère Redon, Marie-Françoise Boussac, Maël Crépy, Louis Dautais, Sylvain Dhennin, Paul
François, Joachim Le Bomin, Julie Marchand, Séverine Marchi, Nicolas Morand, Mikaël Pesenti,
Alexandre Rabot et Matthieu Vanpeene, « Taposiris Magna et Plinthine (2021) » [notice archéologique],
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger [En ligne], Égypte, mis en ligne le 01 juin 2022,
consulté le 20 juillet 2022. URL : http://journals.openedition.org/baefe/5575 ; DOI : https://doi.org/
10.4000/baefe.5575
Ce document a été généré automatiquement le 20 juillet 2022.
Creative Commons - Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International
- CC BY-NC-ND 4.0
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
Deux villes de Maréotide
Bérangère Redon, Marie-Françoise Boussac, Maël Crépy, Louis Dautais,
Sylvain Dhennin, Paul François, Joachim Le Bomin, Julie Marchand,
Séverine Marchi, Nicolas Morand, Mikaël Pesenti, Alexandre Rabot et
Matthieu Vanpeene
NOTE DE L’AUTEUR
Année de la campagne : 2021 (16 mai-7 juillet)
Autorité nationale présente : Houda es‑Sayed Mohammed, Rania Hussein,
Hani Hassanein Mohammed, Ahmed Kamel Abd el‑Razeq, Mahmoud Mohammed Risq
(inspecteurs des antiquités), Mohammed Abd el‑Basset Ahmed (inspecteur de la
restauration) et Dr Ashraf Mohamed Abd el‑Samiah Abdel‑wahed (inspecteur des
travaux de carottages sédimentaires) représentaient le ministère du Tourisme et
des Antiquités (MoTA).
Numéro et intitulé de l’opération de terrain : 17111 – Taposiris Magna et Plinthine,
deux villes de Maréotide
Composition de l’équipe de terrain : Bérangère Redon, historienne, archéologue et
directrice de la mission (CNRS‑UMR 5189 HiSoMA) ; Marie‑Françoise Boussac,
historienne et ancienne directrice de la mission, professeur émérite
(université Paris Nanterre) ; Charlène Bouchaud, archéobotaniste (CNRS‑MNHN) ;
Maël Crépy, géographe et géomorphologue, post‑doc (CNRS‑UMR 5189) ; Louis Dautais,
archéologue et égyptologue, doctorant (université Paul‑Valéry
Montpellier 3‑UCLouvain) ; Sylvain Dhennin, archéologue et égyptologue
(CNRS‑UMR 5189) ; Menna el‑Dorry, archéobotaniste (MoTA) ; Thomas Faucher,
numismate (CNRS‑UMR 5060 IRAMAT) ; Paul François, architecte et ingénieur
(CNRS‑UMR 7298 LA3M) ; Joachim Le Bomin, archéologue (Ifao) ; Julie Marchand,
céramologue, post‑doc (CNRS‑UMR 5189) ; Séverine Marchi, archéologue
(CNRS‑UMR 8167 Orient & Méditerranée) ; Nicolas Morand, archéozoologue, post‑doc
(fondation Fyssen) ; Clémence Pagnoux, archéobotaniste, spécialiste de la
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
1
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
domestication et de la culture des arbres fruitiers, maîtresse de conférences (MNHN) ;
Gaël Pollin, photographe (Ifao) ; Mikaël Pesenti, céramologue
(université Aix‑Marseille) ; Alexandre Rabot, spécialiste de SIG (université
Lyon 2‑UMR 5189) ; Gonca Senol, amphorologue (université d’Izmir) ; Claire Somaglino,
archéologue et égyptologue (université Paris Sorbonne‑UMR 8167) ;
Matthieu Vanpeene, architecte (CNRS‑USR 3172 CFEETK) ; Noémi Villars, Data Manager
(CNRS‑UMR 5189)
Partenariats institutionnels :
– ministère du Tourisme et des Antiquités (MoTA)
– Institut français d’archéologie orientale (Ifao)
– Commission des fouilles du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE)
– CNRS, UMR 5189 Histoire et sources des mondes antiques (HiSoMA)
– CNRS, UMR 8167 Orient & Méditerranée, équipe Mondes pharaoniques
– Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN)‑UMR 7209 Archéozoologie et
archéobotanique – sociétés, pratiques et environnements (AASPE)
Organismes financeurs :
Comme chaque année, la mission française de Taposiris Magna et Plinthine (MFTMP)
était soutenue par l’Ifao et la Commission des fouilles du ministère de l’Europe et des
Affaires étrangères, ainsi que le CNRS (en premier lieu le laboratoire HiSoMA, mais
aussi les laboratoires Orient & Méditerranée‑Mondes Pharaoniques, MNHN‑AASPE). La
mission a également reçu un soutien de la fondation Arpamed pour ses travaux sur la
vigne (https://www.arpamed.fr/projets/projets-2021/plinthine/) et la poursuite du
financement de la part de la fondation Shelby White and Leon Levy dans le cadre du
Shelby White and Leon Levy Program for Archaeological Publications (voir le site https://
whitelevy.fas.harvard.edu) pour la publication des fouilles du port de Taposiris. Enfin,
la Maison de l’Orient et de la Méditerranée a financé la mission d’étude réalisée en
décembre à Alexandrie. Qu’ils en soient tous remerciés.
Données scientifiques produites :
https://www.ifao.egnet.net/recherche/archeologie/taposiris-magna-plinthine/
https://taposiris.hypotheses.org/
1
La concession de la MFTMP comprend cinq sites répartis sur une dizaine de kilomètres
le long de la rive nord du lac Maréotis (fig. 1).
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
2
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
Fig. 1. Localisation de tous les sites archéologiques de la concession de fouille de la MFTMP
(A. Rabot, fond de carte GoogleMap).
© Ifao. 17111_2019_NDMCN_001
2
Les deux localités les plus importantes, Taposiris Magna et Plinthine, ont concentré
tous les efforts depuis la création de la mission en 1998. Les trois villages satellites
(Gamal, Qoseir, Rahim) n’ont néanmoins jamais été négligés. Étudiés en parallèle, ces
sites offrent une fenêtre inédite pour reconstituer l’histoire de la Maréotide sur plus de
deux millénaires, du Nouvel Empire au début de l’époque médiévale. Ce sont de parfaits
terrains pour mettre en lumière les politiques mises en œuvre par le pouvoir égyptien –
qu’il soit indigène ou allogène – pour intégrer dans son orbite un territoire situé à la
marge de l’Égypte, en particulier sur le plan économique. La localisation des sites à la
frontière occidentale du pays leur confère aussi un rôle de lieu de rencontres entre les
Égyptiens et les populations limitrophes (Libyens notamment, mais aussi Grecs et
Romains) et les vestiges mis au jour par la MFTMP permettent de cerner de mieux en
mieux les effets de ces rencontres sur le plan culturel, technologique ou encore
architectural.
3
La MFTMP s’emploie, depuis 2012, à déterminer la nature des occupations les plus
anciennes du site de Plinthine (de l’époque ramesside à l’époque saïto‑perse), en même
temps qu’elle étudie l’impact du nouveau rôle de porte joué par Taposiris à la fin de
l’époque romaine/époque byzantine et son évolution au moment de la transition
byzantino‑musulmane au VIIe s. sur la ville (fig. 2).
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
3
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
Fig. 2. Plan des villes de Taposiris Magna et Plinthine (M. Vanpeene, avec T. Fournet et T. Arnoux).
© Ifao. 17111_2021_NDMCN_001
4
En parallèle, la mission cherche également à comprendre les mécanismes qui ont
conduit au choix des deux sites pour leur implantation. L’étude des activités liées à la
viticulture – encouragée par l’obtention d’une subvention spéciale du fonds Arpamed
en 2018, 2019 et 2021 – entre pleinement dans ce cadre. La possibilité de produire du
vin de qualité est en effet l’un des atouts de la région, qui a été exploitée dès le
Nouvel Empire à Plinthine et surtout aux époques saïte et ptolémaïque.
5
Après une année d’interruption des travaux de terrain en 2020, en raison de la crise de
la Covid‑19, la MFTMP a repris le chemin de l’Égypte dès février 2021. Quatre missions
d’étude ont été conduites à Alexandrie et au Caire au printemps, pour avancer l’étude
de la céramique saïte de Plinthine, de la céramique romaine et byzantine de Taposiris,
de la faune et des carottages sédimentaires. Puis la campagne de terrain s’est tenue à
Plinthine en mai et à Taposiris en juin, avec la participation de 15 chercheurs (une
équipe assez réduite, en raison de la pandémie) et 23 ouvriers de Gourna. Enfin, grâce à
l’obtention d’un soutien spécial de la Commission des fouilles du MEAE et d’un
financement de la MOM, six autres missions d’étude ont eu lieu à l’automne dans les
magasins d’Alexandrie (monnaies, céramique romaine et byzantine de Taposiris,
céramique saïte de Plinthine) et au laboratoire d’étude des matériaux de l’Ifao
(ichthyofaune et restes végétaux).
6
L’équipe a donc été particulièrement active en 2021. Cela a été rendu possible grâce au
soutien toujours renforcé de nos institutions (Commission consultative des recherches
archéologiques à l’étranger du MEAE, Ifao, laboratoires HiSoMA, Orient & Méditerranée
et MNHN‑AASPE), mais aussi grâce à l’obtention d’un soutien de la fondation
Shelby‑White pour aider à la publication des fouilles anciennes et du renouvellement
du soutien financier du fonds Arpamed à nos travaux sur la viticulture. Cette
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
4
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
dynamique a été récompensée par l’obtention du Label Archéologie de l’Académie des
inscriptions et belles‑lettres pour les années 2020 et 2021, par une ANR (« Nile’s Earth »)
qui a débutée cette année et est dédiée à l’étude de l’architecture de briques crues, par
la réussite de l’un des membres de l’équipe au concours de membre scientifique de
l’Ifao, et par la remise du Prix Leclant 2021 à la directrice de la mission. Côté
publication, si les deux monographies sur le port de Taposiris et les niveaux saïtes
de Plinthine sont toujours en préparation, deux articles ont déjà paru et onze autres
ont été soumis, sur les blocs de Ramsès II de Plinthine, les eulogies byzantines
des pèlerins à Taposiris, l’évolution des aménagements portuaires et du lac Maréotis de
l’époque hellénistique à l’époque byzantine, ou encore le rôle de la viticulture dans le
développement de la marge occidentale de l’Égypte. Enfin, deux monographies
devraient paraître dans les mois à venir aux presses de l’Ifao, sur la nécropole
de Plinthine, et sur la marge occidentale de l’Égypte de l’Antiquité au Moyen‑Âge.
7
Le présent rapport se concentrera sur les principaux résultats de la campagne de
terrain.
1. Travaux à Kôm el‑Nugus/Plinthine
8
La campagne 2021 à Kôm el‑Nugus/Plinthine a duré quatre semaines. Les travaux ont
été repris dans deux secteurs fouillés depuis 2016 : le secteur 6, une bâtisse saïte
destinée à la production de vin, et le secteur 7, qui abrite un temple tardif et des
niveaux de la Troisième Période intermédiaire. Un nouveau secteur (n° 11) a été ouvert
au sommet de la levée ouest du kôm. Les fouilles ont été accompagnées d’études
céramologiques, archéobotaniques, archéozoologiques et architecturales.
1.1. Secteur 6
Bérangère Redon, Louis Dautais
9
Le secteur 6, fouillé depuis 2016, est situé au sommet de la partie orientale du kôm
de Plinthine (fig. 3). En 2016, un édifice dédié à la production du vin, daté du début de la
XXVIe dynastie, y a été mis au jour. Dans la continuité de la campagne 2019, la
saison 2021 a été consacrée à la fouille de la partie sud du complexe, afin de trouver la
limite sud du bâtiment et de comprendre la manière dont les deux parties du complexe
(fouloir à raisin, situé en contrebas, et maison attenante, dont les niveaux de
circulation se trouvent à 3,50 m au‑dessus de ceux du fouloir) étaient connectées.
Pendant quatre semaines (du 16 mai au 10 juin 2021), une puissance stratigraphique de
3 m a été explorée au sud du bâtiment BAT 601, sur une surface de 7 × 10 m. On a aussi
ouvert un sondage profond dans la pièce 619, et exploré la pièce 616 au nord.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
5
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
Fig. 3. Plinthine, plan du secteur 6 en fin de campagne 2021 (M. Vanpeene, avec B. Redon).
© Ifao. 17111_2021_NDMCN_002
1.1.1. PCE 622‑624
10
Trois pièces situées au sud des structures mises au jour lors des campagnes
précédentes – à savoir les pièces PCE 622, 623 et 624 – font partie du complexe dans
lequel se trouvait autrefois le fouloir.
11
La pièce 622, située au sud‑est du secteur 6, est une cour à ciel ouvert contemporaine de
la maison et du fouloir. Elle est construite sur les vestiges d’un ancien bâtiment qui est
coupé et arasé par la construction de l’édifice BAT 601. Peu après leur érection,
trois fours, probablement domestiques et destinés à la cuisson du pain et des aliments,
occupent la cour.
12
La pièce 623 est construite lors d’une seconde phase d’occupation du secteur. Elle
accueille un dispositif de broyage lors de sa construction, et l’on y pénétrait depuis la
cour PCE 617 et depuis une porte située à l’est, qui ouvrait vers l’extérieur du complexe,
vers les vignes probablement. Ce n’est que dans un second temps qu’une
troisième porte est percée dans son mur ouest, qui conduisait les passants de la
cour PCE 617 vers le couloir PCE 624 et donc vers l’intérieur du kôm. À cette même
période, un petit escalier est aménagé contre le montant oriental de la porte de
PCE 623. Il permettait d’atteindre le toit‑terrasse qu’il faut restituer au‑dessus de
PCE 623.
13
L’ensemble de ces pièces est abandonné au cours du VIe s. av. J.‑C., en même temps que
le fouloir. La maison BAT 601 reste toutefois occupée, et ses habitants établissent une
demi‑dizaine de petits fours et foyers dans la cour PCE 622 à l’origine du dépôt
d’épaisses couches de cendres au‑dessus des vestiges de la phase précédente.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
6
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
1.1.2. PCE 619
14
Nous avons achevé en 2021 la fouille de la pièce 619, une pièce de stockage située
directement au sud‑est de la pièce 617. Soigneusement dallée et accessible par une
porte munie de trois marches, cette pièce est datée, comme l’ensemble du bâtiment,
du VIIe s. av. J.‑C. Sous la pièce 619, un sondage profond a révélé un autre sol dallé avec
de grandes pierres calcaires construit au‑dessus d’une couche de démolition, qui
recouvrait un ensemble de trois foyers produisant d’épaisses couches de cendres.
1.1.3. Maison‑tour 606
15
Ce bâtiment (BAT 606), d’une surface approximative de 70 m² (8,82 × 7,97 m), a été
découvert lors de la campagne 2018. À cette époque, seul un petit sondage avait été
réalisé dans l’unique pièce (PCE 616) que comprend le bâtiment (4,65 × 3,25 m). Les
quatre murs massifs de l’édifice mesurent entre 2,38 et 2,48 m de large (fig. 4) ; la
construction devait être dotée d’un escalier dans l’angle sud‑ouest, pour accéder aux
étages supérieurs (peut‑être 3 ou 4).
Fig. 4. Plinthine, vue générale de la tour (BAT 606) à la fin de la campagne 2021, depuis l’est
(L. Dautais).
© Ifao. 17111_2021_NDMPF_001
16
Lors de la campagne 2021, l’ensemble des unités stratigraphiques – distinguées par leur
texture, morphologie et structure – sont le résultat de l’effondrement progressif des
sols, murs et objets provenant des étages supérieurs. La fouille a été rendue difficile en
raison de la présence d’au moins une cellule voûtée en soubassement (PCE 626) : la
voûte (de type nubien) s’étant effondrée en son centre, le sol du « rez‑de‑chaussée » et
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
7
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
sa couche d’occupation sont ensuite venus combler la cellule, suivis par les débris
provenant des étages. À l’ouest de cette cellule, le puits d’accès et un couloir (PCE 625)
ont été dégagés.
17
Parmi le mobilier recueilli dans les couches d’abandon, on distingue
plusieurs catégories appartenant à différentes activités domestiques : tissage (pesons
en terre crue), cuisine (marmites, meules, broyeurs), stockage (amphores et bouchons
en terre crue) et jeux (jetons). D’autres objets, en faïence, sont relatifs aux sphères
cultuelle et rituelle. Ainsi, la découverte de nombreuses amulettes (quatre pendentifs
dont deux yeux-oudjat et un collier de 13 amulettes Bès, fig. 5) dans cet édifice jette
quelque lumière sur les stratégies d’ornementation et de protection personnelle de ses
résidents. Par ailleurs, ce sont également plus d’une soixantaine de fragments de
gourdes du Nouvel An qui ont été recueillis au cours de la fouille.
Fig. 5. Plinthine, secteur 6, collier formé d’amulettes percées représentant la figure de Bès
(PO 982‑995) (G. Pollin).
© Ifao. 17111_2021_NDMPM_001
18
À ce jour, aucun niveau de sol intact ou couche d’occupation en place n’a été découvert.
Nous supputons que seuls les niveaux d’occupation de la pièce voutée (PCE 626)
pourraient être préservés – les opérations de 2022 permettront de statuer sur la
question.
19
La maison‑tour, datée du VIe s. av. J.‑C. d’après le matériel céramique (quelques
importations du Levant et des îles grecques), appartient peut‑être à un système plus
complexe puisqu’il semble que deux gros murs de moellons s’appuient contre ses
parements extérieurs, respectivement au nord et au sud.
1.2. Secteur 7
Sylvain Dhennin et Paul François
20
Dans le secteur 7, les travaux se sont déroulés du 17 mai au 6 juin 2021. La fouille a été
réalisée sous la responsabilité de Sylvain Dhennin, et les relevés par Paul François.
Deux sondages ont été ouverts : le premier a repris et agrandi le sondage 5 ouvert
en 20191 et le second (n° 8) a été ouvert dans la partie centrale du kôm.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
8
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
21
Le sondage 5 a été ouvert sur une surface de 95 m2 (9,50 m N‑S × 10 m E‑O), reprenant la
limite orientale du sondage de 2019 (fig. 6). Il a permis de mettre au jour
l’angle sud‑ouest du grand édifice/monument étudié depuis 2016. Il a également révélé
les fondations de deux autres grands bâtiments, dont la nature n’est pas encore
déterminée (fig. 7). Chacun de ces bâtiments, dont la chronologie reste à déterminer
précisément, recoupe des structures plus anciennes que l’on peut dater de manière
préliminaire de la Troisième Période intermédiaire.
Fig. 6. Plinthine, secteur 7, photographie générale du sondage 5, fin de fouille (G. Pollin).
© Ifao. 17111_2021_NDMPF_002
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
9
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
Fig. 7. Plinthine, plan du secteur 7 en fin de campagne 2021 (S. Dhennin, P. François, M. Vanpeene).
© Ifao. 17111_2021_NDMCN_003
22
Les vestiges découverts sont les suivants :
- L’angle sud‑ouest du monument identifié à un temple qui occupait le centre du kôm
(BAT 701). Sa datation est très probablement ptolémaïque. Il n’est conservé que sous
forme de fondation, la plupart des matériaux en pierre qui le constituaient ayant été
collectés à l’époque romaine.
- L’angle sud‑est d’un second édifice massif en pierre calcaire locale (BAT 702), conservé
en fondation dont l’épaisseur indique un bâtiment de grande taille. Sa découverte dans
l’angle nord‑ouest du sondage ne permet pas d’être beaucoup plus précis sur sa taille
ou sa fonction, mais il semble, comme l’autre monument en pierre, être hellénistique
(fig. 8).
Un
premier
bâtiment
en
briques crues
(BAT 705),
daté
de
la
Troisième Période intermédiaire, qui n’est conservé que par le négatif d’un mur,
entièrement coupé et détruit par l’installation du bâtiment BAT 701.
- Un second bâtiment en briques crues (BAT 704), également daté de la
Troisième Période intermédiaire, composé de trois pièces. Ces pièces sont coupées par
la fondation du bâtiment BAT 702 et la fondation d’un autre bâtiment indéterminé
(BAT 706).
- Une rue, constituée de niveaux de limon, de cendres et de petits moellons calcaires,
qui séparait les deux bâtiments en briques crues.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
10
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
Fig. 8. Plinthine, fondation et première assise du bâtiment BAT 702, vue éclatée (P. François).
© Ifao. 17111_2021_NDMCN_004
- Les fondations d’une autre structure ont également été mises au jour au sud du
bâtiment BAT 702, dans son alignement (BAT 706). Son mode de construction est très
différent et il est composé de dalles calcaires noyées dans un mortier de limon. La
couche supérieure des dalles a été arrachée, peut‑être lors de la construction du
BAT 702, et n’est plus représentée que sous la forme d’une empreinte négative.
23
Cette tranchée présente donc un grand intérêt et permet d’étudier une large
séquence stratigraphique dont les éléments les plus anciens, bien conservés malgré des
aménagements ultérieurs, remontent à la Troisième Période intermédiaire et les plus
récents à la période romaine (jusqu’au Ve s. apr. J.‑C.) avec des opérations de
récupération de matériaux.
24
Le sondage 8 fait 15 m2 (3 m E‑O × 5 m N‑S), au centre du kôm, dans la continuité du
sondage 1 réalisé en 2018. Son objectif était de vérifier la présence de la roche‑mère et
d’éventuelles structures archéologiques dans cette zone, située à l’endroit où l’on
aurait pu s’attendre à la présence de structures cultuelles liées au temple. Le sondage
s’est avéré négatif pour la présence de vestiges archéologiques, hormis quelques
tessons de céramique et la roche a été atteinte à moins de 1 m sous la surface actuelle
du kôm.
1.3. Secteur 11
Séverine Marchi
25
Une nouvelle zone de fouille, appelée secteur 11, a été ouverte au début de la saison. Il
est situé au sommet du kôm de Plinthine, dans la partie nord‑ouest du site. Les travaux
de terrain ont été conduits entre le 17 mai et le 9 juin avec une équipe de 10 ouvriers.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
11
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
Au total, le secteur 11 a été fouillé sur une profondeur de plus de 2,50 m, couvrant une
longue occupation, de l’époque moderne à la Troisième Période intermédiaire.
1.3.1. Niveaux ptolémaïques et cimetière médiéval ou moderne
26
Une zone de 10 m (est‑ouest) sur 14 m (nord‑sud) a d’abord été ouverte. Après un
nettoyage de surface, les vestiges d’un bâtiment aux fondations en pierre (BAT 1101)
sont apparus. Il était partiellement détruit dans sa partie occidentale et a pu être daté
par la céramique de la période ptolémaïque.
27
Autour de ce bâtiment a été découverte une nécropole de 10 tombes (cinq enfants et
cinq adultes) creusées dans les niveaux archéologiques anciens. La datation de ces
tombes est incertaine (médiévales, modernes ?) mais il semble que les ruines de la
maison ptolémaïque étaient encore visibles au moment des inhumations. Après une
fouille méticuleuse et une couverture photogrammétrique de chaque tombe, les corps
des défunts ont été enlevés pour être réinhumés dans le cimetière voisin.
1.3.2. Vestiges de la Troisième Période intermédiaire/Basse Époque
28
Nous avons ensuite mis au jour les vestiges d’une construction de la Basse Époque dont
seule la fondation est conservée (BAT 1102), en briques crues et en calcaire. Un mortier
en calcaire était installé devant l’entrée du bâtiment, probablement dans une cour et
associé à un niveau de circulation extérieur (fig. 9).
Fig. 9. Plinthine, secteur 11, vue zénithale des installations de la phase 3 (P. François).
© Ifao. 17111_2021_NDMPF_003
29
Cette occupation éphémère s’est installée sur une importante épaisseur de cendres
résultant de l’énorme accumulation de déchets domestiques et artisanaux sur le
versant extérieur du kôm. La quantité et la qualité des objets découverts dans cette
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
12
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
décharge témoignent de la densité et de la richesse du peuplement pour une période
située, de manière provisoire, au cours de la période saïte (voir le rapport sur la
céramique plus bas).
30
L’apparition d’une maçonnerie de briques crues à proximité de la limite de fouille nous
a conduit à étendre la fouille vers l’est. Les dimensions de cette extension de la fouille
sont de 14 m (est‑ouest) sur 7 m (nord‑sud). Cette nouvelle extension a révélé un
grand mur en briques crues (1 m de large) supportant le départ de trois voûtes
couvrant trois pièces situées à l’ouest. Dans l’une de ces pièces, la voûte semble
conservée et devra être dégagée lors de la prochaine campagne. Un second mur en
briques crues a été construit contre le précédent, divisant deux pièces dans la
partie orientale du bâtiment. La première pièce (PCE 1103) mesure 2,40 m de côté et
comporte cinq niveaux de sol différents. Deux petits dispositifs de stockage carrés,
recouverts d’une couche de limon noir, sont construits en briques crues le long de la
maçonnerie nord. Au sud se trouve une pièce plus petite avec un pavement en pierre
partiellement détruit par une fosse profonde. Ces vestiges pourraient être datés de la
fin de la Troisième Période intermédiaire sur la base de la céramique découverte dans
les niveaux de destruction. Les artefacts sont, pour la plupart, des objets de la vie
quotidienne comme des récipients en pierre et en faïence, des meules, des jetons, des
poids de tisserand en pierre, des perles et des amulettes.
1.4. Secteur 10
Louis Dautais
31
Dans le cadre du programme de recherche sur la viticulture à Plinthine et afin de
compléter l’étude préliminaire commencée en 2018 et poursuivie en 2019 2, nous avons
repris et achevé la fouille d’un établissement vinicole (secteur 10) situé au nord de la
nécropole hellénistique de Plinthine. Les travaux ont été réalisés du 12 juin
au 17 juin 2021. Un article est en cours de préparation sur le sujet pour la publication
des données issues de cette fouille 2018‑2021.
32
L’ensemble de l’édifice est construit en pierre locale. Quatre murs principaux épais
forment la structure extérieure du chai, des murs perpendiculaires plus petits divisant
l’espace intérieur. Seul le fouloir (pièce 1007) est construit en grand appareil. De
forme carrée (14,35 × 14,46 m), l’établissement vinicole (fig. 10) comporte neuf pièces.
L’objectif principal de cette mission était de terminer la fouille de trois pièces localisées
dans l’angle nord‑est (moitié nord de la pièce1006) et dans la partie nord‑ouest
(pièces 1004 et 1008), afin d’établir un plan définitif du bâtiment.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
13
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
Fig. 10. Plinthine, secteur 10, vue générale de l’établissement vinicole depuis le nord (L. Dautais).
© Ifao. 17111_2021_NDMPF_004
33
Ces trois pièces, comme le reste de l’édifice, sont directement bâties sur le substrat
rocheux naturel qui affleure autour du secteur 10. La première (pièce 1004) ne présente
aucun équipement. Le sol, très pauvre en matériel, laisse présager une éventuelle
salle de repos pour les ouvriers, comme la pièce adjacente 1003. La seconde pièce (1008)
a livré, dans une couche d’abandon, de nombreuses imitations égyptiennes
d’amphores importées. Vu ses dimensions importantes et sa localisation près du
fouloir, la pièce devait servir de cellier.
34
Enfin, la pièce 1006 est dédiée au pressage du raisin. Elle communique avec la pièce au
fouloir via une baie assez large. Sur le sol rocheux, deux blocs taillés ont été dégagés. Ils
font partie d’un système de presse pour le raisin, en cours de reconstitution. La
dernière couche d’occupation était riche en pépins de raisin dans l’angle nord‑est de la
pièce, qui doivent provenir des rejets de presse laissés sur le sol lors de l’abandon de
l’édifice.
1.5. Étude de la céramique
Mikaël Pesenti
35
Les trois secteurs ouverts à Plinthine en 2021 (secteurs 6, 7 et 11) ont livré une quantité
importante de mobilier céramique, intégralement inventorié. Ainsi, 14 005 « nombre de
restes » (NR) ont été décomptés, pour un « nombre minimum d’individus » (NMI)
proche de 1 027. Le secteur 6 comptabilise 4 148 restes céramiques pour un NMI de 331,
le secteur 7 a livré 3 540 fragments pour 190 individus céramiques et la fouille du
secteur 11 a produit 6 317 restes pour un NMI de 506.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
14
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
1.5.1. Secteur 6
36
La céramique du secteur 6 est relativement homogène malgré la succession rapide des
phases de construction et d’occupation dans la zone, sur une puissance stratigraphique
importante. Les données céramiques témoignent donc d’une intense activité sur un
temps court dans ce secteur. En effet, qu’ils proviennent du bâtiment BAT 601 ou de la
tour aux proportions imposantes PCE 606, les assemblages céramiques sont datables de
la XXVIe à la XXVII e dynastie et plus précisément du VIe s. av. J.‑C jusqu’à la
seconde moitié du Ve s. av. J.‑C. La céramique importée y est représentée à hauteur de
40 % du total céramique3. Parmi la céramique fine, notons la présence des
« bols à oiseaux » (fig. 11) qui datent de la fin du VIIe s. av. J‑C. jusqu’au tournant
du VIe s. av. J.‑C. Bien que peu recensé en Égypte, ce type est présent à Naucratis 4,
à Thônis‑Héracléion5 ou également à Bouto6.
Fig. 11. Plinthine, fragment de « bol à oiseau » trouvé dans l’US 6635 (M. Pesenti).
© Ifao. 17111_2021_NDMPM_002
37
La majeure partie de la céramique locale est constituée de vaisselle domestique
(pots de cuisson, plats, bols), dont une petite jarre‑Bès complète (fig. 10) découverte
dans le creusement d’une margelle en brique crue (US 6609). Cet individu appartient
probablement aux types anciens dans la classification de Catherine Defernez 7.
1.5.2. Secteur 7
38
Trois phases chronologiques distinctes transparaissent à l’étude de la céramique livrée
par le secteur 7 : 1) ptolémaïque et romaine correspondant au démantèlement du
temple ;
2) des
rares
témoignages
de
structures saïto‑perses ;
3) des
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
15
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
niveaux d’occupation TPI ou antérieurs. Toutes les couches de cette zone ont été
étudiées. La majeure partie de la poterie TPI est fabriquée avec de l’argile locale, très
friable.
1.5.3. Secteur 11
39
Le mobilier céramique du secteur 11 provient de trois contextes : un cimetière
probablement moderne, une fosse ptolémaïque et un vaste bâtiment saïte, recouvert
par un dépotoir.
40
Le mobilier céramique issu du comblement interne de chaque sépulture a été
soigneusement étudié. Aucun fragment ne semble appartenir à la période moderne. En
réalité, à partir du seul mobilier céramique, la majorité des sépultures daterait de la
Basse Époque. En revanche, l’encaissant dans lequel sont creusées les tombes
(US 11005) contient quelques éléments datables de la période romaine, ce qui invalide
l’hypothèse d’une datation haute pour les individus inhumés. Par ailleurs, le
mobilier céramique issu du comblement interne des tombes est très fragmentaire et ne
peut pas être considéré comme un éventuel matériel viatique des défunts. Sur
l’ensemble du secteur 11, tous contextes confondus, un seul fragment de panse
indéterminé pourrait peut‑être dater d’une période tardive.
41
Le comblement de la fosse ptolémaïque a livré 627 fragments appartenant pour la
plupart à des amphores du début de la période ptolémaïque. Deux d’entre elles portent
un timbre amphorique de Rhodes datant de la fin du IVe s. au premier quart du IIIe
s. av. J.‑C. Parmi les formes amphoriques repérées, au moins six individus
appartiennent au cercle de Rhodes ou de Cnide à lèvre dièdre (11022.01). Parmi les
autres amphores de même période (fin du IVe‑premier quart du IIIe s. av. J.‑C), on compte
également une amphore de Chios (11022.13) et une base d’amphore égyptienne à
pâte calcaire8 (11022.10) avec des restes de poix dans le fond. Outre cet assemblage
amphorique disparate, mais dont le terminus post quem se situe au milieu
du IIIe s. av. J.‑C., une partie du mobilier céramique appartient à une chronologie
antérieure remontant même à la TPI à l’instar d’une meat‑jar (11022.04). Il semble donc,
vu la fragmentation et la surreprésentation des amphores ptolémaïques, que cette fosse
date du milieu du IIIe s. av. J.‑C. au plus tard et que les éléments antérieurs doivent être
considérés comme résiduels.
42
Le troisième contexte étudié cette année est un petit bâtiment formé pour l’heure
d’une seule pièce. Il a livré un pot de cuisson complet, écrasé sur place, ainsi que
quelques formes céramiques de la XXVIe dynastie. Ce niveau relativement modeste
pourrait être associé à la céramique d’un remblai cendreux important 9 (US 11017).
L’assemblage n’est pas homogène, des éléments TPI sont bien attestés et
deux occurrences de la fin de la période perse (11017.21 et 11017.22) sont présentes.
1.6. Étude des restes fauniques de Plinthine
Nicolas Morand
43
Les restes animaux du kôm de Plinthine, localisé dans la marge occidentale du
delta du Nil, ont été intégrés à un projet de recherche soutenu par la fondation Fyssen
consacré aux pratiques alimentaires en Basse Égypte entre le Ier millénaire av. et le
Ier millénaire apr. J.‑C. L’année écoulée a été ponctuée de trois missions en Égypte afin
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
16
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
d’analyser les vestiges collectés lors des années précédentes, et d’une intervention sur
le terrain pour prélever des sédiments et les tamiser sur place. Le tri des échantillons a
été effectué au laboratoire de l’Ifao, car il est nécessaire d’utiliser une binoculaire pour
trier et identifier les plus petits fragments et espèces. Plus de 486 litres, pour une
masse totale de 50 kg de sédiments après tamisage, ont été traités lors de cette seule
campagne de fouille. Cette étape est indispensable, tant dans les recherches
archéozoologiques qu’archéobotaniques, pour le ramassage des fragments des plus
petites espèces (poissons et oiseaux notamment).
44
L’approche archéozoologique à Plinthine a pour objectif d’analyser les habitudes
alimentaires et les stratégies d’approvisionnement – telles que l’élevage, la pêche et la
chasse – dans un territoire à l’interface entre le désert libyque et le delta du Nil, bordé
au nord par la mer Méditerranée et le lac Mariout. Pour ce faire, l’étude des
restes fauniques porte sur l’ensemble des taxons animaux – mammifères, oiseaux,
poissons, reptiles et invertébrés. Les fouilles du kôm de Plinthine ont pour le moment
livré des ossements issus des niveaux d’occupation couvrant le I er millénaire av. J.‑C., de
la
Troisième Période intermédiaire
(XIe‑VIIe s. av. J.‑C.)
à
la
Basse Époque
e
e
10
(VII ‑IV s. av. J.‑C.) . À ce stade de l’étude, un peu plus de 5 000 vestiges ont été
enregistrés, combinant les restes collectés à la main et après tamisage. Le
mobilier faunique est très bien préservé. En effet, les altérations taphonomiques sont
assez rares (fig. 12). Les traces les plus récurrentes sont celles liées au mâchonnement
par des espèces détritivores comme les chiens, les porcs ou encore les rongeurs. Ces
dégradations observées sur les ossements attestent qu’une partie des vestiges fauniques
a été éliminée par ces animaux sans qu’il soit possible d’estimer la perte.
Fig. 12. Exemple de la bonne préservation des ossements animaux de Plinthine (N. Morand).
© Ifao. 17111_2021_NDMPM_003
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
17
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
45
L’étude archéozoologique révèle déjà une grande diversité d’animaux présents sur le
site avec une soixantaine de taxons déterminés. La triade domestique (bœuf, porc et
caprinés) est la mieux représentée. La présence de mammifères sauvages
(hippotraginés et antilopinés) et d’oiseaux est également conséquente révélant une
part importante du gibier dans l’alimentation. L’ichtyofaune est également abondante
avec les poissons du Nil en tête (Mochokidés, Latidés, Cichlidés) et des espèces marines
ou d’eaux saumâtres (sparidés, mugilidés). Les analyses multivariées entre phases et
secteurs seront déterminantes dans la mise en évidence de spécificités alimentaires
entre les différentes zones d’habitation du kôm. Ce matériel faunique est d’une
importance majeure pour l’histoire de l’alimentation d’un territoire égyptien très peu
documenté d’un point de vue archéozoologique. Ces résultats seront à terme combinés
aux données archéobotaniques, afin d’ouvrir une discussion sur le
régime alimentaire global.
1.7. Géomorphologie et analyse des sédiments : caractérisation du
substrat et des sols à Plinthine, Rahim, Gamal et Quseir
Maël Crépy
46
La mission de cette année avait deux objectifs principaux :
- l’évaluation de la paléotopographie pré‑holocène en détectant la limite entre le
substratum, localement constitué de calcarénites formées au Pléistocène supérieur, et
les formations superficielles holocènes ;
- la localisation et l’échantillonnage de sols agricoles anciens enfouis dans les
séquences sédimentaires, pour une étude ultérieure au laboratoire de l’Ifao.
47
Les travaux ont reposé sur une prospection visant à identifier des
affleurements naturels de calcarénite, sur l’analyse du substrat atteint dans les
sondages du secteur 7 et sur des sondages à la tarière manuelle effectués dans les
environs des sites de Plinthine, Rahim, Gamal et Quseir.
48
Les affleurements de calcarénite sont fréquents et le substrat a fréquemment été
atteint à très faible profondeur (moins d’1 m), ce qui témoigne d’une couverture
sédimentaire holocène mince, en dehors des sites d’habitat, probablement en raison
d’une déflation éolienne active durant les périodes de déprise agricole ou d’abandon de
la région. Malgré cela, certaines séquences ont permis d’identifier un ou plusieurs sols
évolués (paléosol ou sol agricole). À Plinthine, 52 carottages à la tarière ont été réalisés
selon un axe nord‑sud de 500 m au nord à 500 m au sud et de 100 m à l’ouest à 80 m
à l’est du kôm, encadrant l’ensemble du site (kôm et ville). Le substrat a été atteint avec
certitude dans 45 forages (calcarénites peu altérées et compactes dans 28 d’entre eux,
calcarénites altérées et friables dans les 17 autres). La profondeur minimale du substrat
était de 15 cm, la profondeur maximale de 350 cm (les altitudes absolues seront
calculées par la suite dans un SIG). 25 sondages ont livré des tessons de céramique,
souvent associés à des sols beige‑brun correspondant probablement à des activités
agricoles, parfois dans des niveaux sableux correspondant à une paléodune littorale
enfouie. Les sols agricoles ont été échantillonnés, ainsi que certains niveaux
correspondant à des paléodunes ou à des faciès d’altération des calcarénites. La
comparaison des altitudes d’observation du substrat et de niveaux de sol dans un SIG
permettra ultérieurement de reconstituer une paléotopographie générale de la zone
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
18
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
d’étude. Il a déjà été observé que la surface du substrat de calcarénites était beaucoup
plus vallonnée que ne le laisse supposer la topographie actuelle.
49
16 sondages exploratoires ont été réalisés sur les sites de Rahim, Quseir et Gamal, afin
de préparer une étude future. Ils ont montré que la couverture sédimentaire était
encore plus réduite qu’à Plinthine (substrat atteint entre 5 et 100 cm, nombreux
affleurements). La découverte, dans certains carottages, de céramiques reposant
directement sur le substrat démontre qu’au moins une phase de déflation éolienne est
intervenue entre l’Antiquité et la période actuelle. Ce processus a érodé l’ensemble des
dépôts sédimentaires antérieurs, avant une reprise de la sédimentation menant à un
nouvel enfouissement du substrat.
50
Enfin, l’ensemble de ces sondages a permis de démontrer les éléments suivants :
- la présence de nombreux dépôts dunaires contemporains des périodes antiques,
enfouis sous des sols plus récents, qui se sont parfois développés directement sur la
dune ;
- l’influence de sédiments d’origine marine est plus forte en profondeur sur le
versant nord, ce qui indique une connectivité sédimentaire plus importante avec les
plages (et semble donc indiquer que le littoral se trouvait aux époques antiques à une
moindre distance de la Taenia et des sites étudiés) ;
- à partir de 150 m au nord‑est du kôm de Plinthine, les dépôts sont systématiquement
vierges de céramiques et ne présentent pas de niveaux de sols développés – il est donc
peu probable qu’ils aient été exploités et occupés.
2. Travaux à Taposiris
Marie‑Françoise Boussac, Maël Crépy, Joachim Le Bomin, Julie Marchand et
Alexandre Rabot
51
Cette année, les opérations sur Taposiris (7 juin‑7 juillet 2021) ont été entièrement
consacrées à l’étude du port lacustre, dont la publication est soutenue par un
financement de la fondation Shelby White and Leon Levy Program for
Archaeological Publications11. En parallèle des fouilles, une importante mise à jour des
données topographiques a été menée.
2.1. Travaux dans la région du pont occidental (secteur 20)
52
Les premières opérations menées du 12 au 17 juin visaient à préciser la chronologie du
« platform building » (BAT 2001), nom donné par la mission d’Edward Ochsenschlager
(Brooklyn College) en 1975 à un large bâtiment (BAT 2004) situé au débouché du pont
(fig. 13). Les travaux ont concerné cet édifice, la voie principale nord‑sud qui le longe et
un second vaste bâtiment qui lui fait face à l’ouest.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
19
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
Fig. 13. Taposiris Magna, vue générale du platform building et du pont depuis l’ouest (J. Le Bomin).
© Ifao. 17111_2021_NDMPF_005
53
Contrairement à l’hypothèse avancée par l’équipe américaine qui datait les dernières
phases du IIIe s. apr. J.‑C., le bâtiment est en réalité construit au VIIe s. apr. J.‑C., précédé
par un bâtiment antérieur d’époque romaine. Sa nature reste à préciser de même que
celle du grand bâtiment partiellement dégagé de l’autre côté de la voie qui mène du
port vers la ville, et dont l’édification date également du VIIe s. Celui‑ci, bien conservé,
présente des espaces agencés sur plusieurs niveaux dont certains accessibles par des
escaliers. Une pièce, à l’est, a été entièrement dégagée, et un sondage (1 m²) a fourni
des repères chronologiques, en particulier son abandon qui est postérieur au
deuxième quart du VIIe s. apr. J.‑C., d’après le matériel céramique. Un dégagement plus
systématique de ce bâtiment d’usage visiblement public, en 2022, permettra d’en faire
le relevé complet et l’étude architecturale.
54
Un sondage effectué à travers la route nord‑sud a révélé des restes de dallage et des
niveaux de circulation contemporains des deux bâtiments. Ce niveau présente le même
faciès céramique que les deux constructions, avec de la vaisselle commune byzantine et
des amphores vinaires de facture locale produites après le deuxième quart du VIIe s.
L’ensemble révèle une période de reprise en main importante de la zone portuaire dans
un VIIe s. bien avancé, ce qu’indiquent également les travaux menés dans les entrepôts
du secteur 2.
2.2. Travaux sur les entrepôts situés sur le levée artificielle
(secteur 2)
55
Le deuxième secteur d’intervention (19‑24 juin) se situait sur la levée sud, au sommet
de laquelle s’alignent une série d’entrepôts, à c. 600 m à l’est du pont. Il s’agissait de
compléter des travaux lancés dans cette zone en 2000 et repris partiellement en 2018.
Ceux‑ci avaient permis de commencer le relevé d’un vaste entrepôt et d’en fixer la
chronologie au VIIe s. apr. J.‑C. : des amphores Late Roman Amphora LRA5/6 de facture du
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
20
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
Mariout ont été trouvées en nombre, ainsi que des monnaies byzantines (dont
quelques‑unes datées du règne d’Héraclius). Les recherches ont été étendues cette
année à l’ouest sur un autre bâtiment du même type, séparé du premier par une sorte
de passage nord‑sud (fig. 14).
Fig. 14. Taposiris Magna, orthophotographie au cerf‑volant du secteur 2 (A. Rabot).
© Ifao. 17111_2021_NDMCN_005
56
Ce bâtiment, plus petit, s’organisait lui aussi autour d’une cour centrale et a livré
plusieurs niveaux de sols dallés. Les résultats les plus significatifs concernent la
présence en grand nombre d’amphores – essentiellement des « Amphores Égyptiennes
8 » (AE8), dites aussi amphores globulaires, réalisées en argile du Mariout et datées à
partir du milieu du VIIe s., sur un sol pavé, dans un niveau d’abandon. Une recharge de
dallage suggère une réoccupation, dont la fonction est liée au commerce local du vin,
peut‑être aussi à celui du verre (au vu du nombre de fragments trouvés en surface lors
des campagnes précédentes).
57
Ce complexe constitue un témoin précieux de la phase de transition encore mal connue.
Il offre un exemple supplémentaire d’une vaste campagne de construction urbaine dans
la ville de Taposiris vers le milieu du VIIe s., suivie d’un abandon relativement rapide de
l’ensemble au tournant du VIIIe s.
2.3. Travaux sur le quai nord (secteur 21)
58
Enfin, du 26 juin au 3 juillet, les travaux se sont concentrés sur la rive nord‑ouest du lac
(secteur 21) au sommet d’un petit kôm dont la hauteur (environ 8,40 m au‑dessus du
niveau de la mer), en contraste avec les zones environnantes, suscitait des
interrogations. Le nettoyage superficiel de la butte a révélé le plan d’un bâtiment
(BAT 2100) composé d’au moins huit pièces de 12 à 25 m², dont quatre, contiguës et
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
21
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
situées sur le plateau sommital, ont été explorées plus en détail (fig. 15) ; les autres
étaient moins bien conservées en raison de l’effondrement des rebords du kôm.
Fig. 15. Taposiris Magna, vue générale du bâtiment BAT 2100 depuis le nord avec l’anse portuaire
en arrière‑plan (J. Le Bomin).
© Ifao. 17111_2021_NDMPF_006
59
Deux pièces ont été fouillées. La première (PCE 2100), au sud‑est, communique avec
celle du sud‑ouest par une ouverture, obturée dans un second temps, supportée par
deux colonnes en calcarénite. La pièce possède un sol dallé (SL 2101) sous lequel court
un drain (CN 2100) vers l’ouest. Un sondage effectué au nord‑est de la pièce, au niveau
d’une spoliation du dallage, a permis de recueillir du matériel daté du IIIe s. apr. J.‑C.
60
La seconde pièce fouillée (PCE 2101) communique avec les pièces adjacentes par
trois portes (une au sud, les deux autres à l’est). Quelques portions du dallage,
probablement tardif (période byzantine ?), sont conservées au‑dessus d’un sol en sable
qui constitue probablement le niveau de circulation d’origine. Sur celui‑ci sont
conservés des blocs à plat au niveau de la porte sud, probablement réutilisés, ainsi
qu’un mortier domestique laissé en place, et un support de jarre installé dans une fosse
au sud‑ouest de la pièce à l’ouest. Un sondage réalisé dans l’angle nord‑ouest a livré du
matériel daté du IIIe s. apr. J.‑C.
61
Au terme de cette campagne, il apparaît qu’un bâtiment à fonction domestique a été
construit dans la partie supérieure du kôm sur un remblai issu du dragage/nettoyage
du chenal portuaire que l’on daterait du IIIe s. Il semble probable, d’après le matériel
recueilli dans les couches supérieures, que ce bâtiment a été réoccupé, probablement
légèrement remanié, à l’époque byzantine.
2.4. Étude des restes fauniques de Taposiris
Nicolas Morand
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
22
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
62
L’objectif du programme archéozoologique de Taposiris Magna est d’étudier les
vestiges fauniques, notamment l’ichtyofaune et la malacofaune, afin d’analyser les
activités de pêche et plus largement les pratiques alimentaires à l’époque romaine
tardive et au moment de la transition byzantino-islamique.
63
En 2021, une soixantaine d’échantillons a été analysée pour un total de 3 000 restes
issus des fouilles précédentes et de nouveaux échantillons collectés en 2021. Plusieurs
d’entre eux sont particulièrement intéressants. Une probable nasse à poisson a été
fouillée dans la jetée orientale du port par M. El‑Amouri en 2009. Plusieurs
prélèvements tamisés ont révélé majoritairement des restes de poissons (c. 200 restes).
Les espèces identifiées sont des poissons d’eau douce : poisson‑chat (Clariidae,
Mochokidae), tilapia (Cichlidae). Quelques ossements d’oiseaux, d’amphibiens, et de
petits coquillages (Cerastoderma glaucum) complètent l’ensemble. Ces vestiges sont
probablement liés à l’abandon de la structure.
64
Dans un autre secteur du port (secteur 16), un fond d’amphore tripolitaine contenait de
nombreux restes de poissons étudiés au laboratoire de l’Ifao. L’échantillon a été tamisé
à 1 mm et 500 microns (µ) pour recueillir l’ensemble des parties squelettiques.
L’utilisation d’une loupe binoculaire est indispensable pour trier, identifier et mesurer
les petites arêtes de poisson. Au cours de cette année, environ 2/3 de l’échantillon
(c. 1 700 restes) ont été étudiés. De nombreux éléments crâniens et de vertèbres sont
présents. Il s’agit exclusivement de poissons juvéniles. Cet échantillon est certainement
le reste d’une préparation de poissons conservée dans une amphore.
3. Travaux de restauration des bains ptolémaïques
de Taposiris
Bérangère Redon, avec Matthieu Vanpeene
65
La campagne de restauration des bains ptolémaïques de Taposiris a duré du 16 mai
au 3 juin 2021.
66
Les travaux ont été conduits sous la direction de Bérangère Redon par
Matthieu Vanpeene, assisté de deux restaurateurs spécialisés dans la restauration de la
pierre et de quatre ouvriers locaux. Deux inspecteurs supervisaient notre travail pour
le compte du MoTA : Mohammed Abd el‑Basset Ahmed, inspecteur de la restauration, et
Mahmoud Mohammed Risq, inspecteur. Nous tenons à les remercier vivement pour
leur aide dans le choix des matériaux avant la restauration, et pour leur participation
active aux travaux et aux décisions.
3.1. Introduction
67
Les bains ptolémaïques de Taposiris sont en partie taillés dans la roche. Ils sont en
service entre la fin du IIIe s. av. J.‑C. et la fin de la période ptolémaïque (fig. 16). Par la
suite, un grand bâtiment romain est construit sur les vestiges extérieurs des bains, et la
partie souterraine sert alors probablement de cave, avant qu’ils soient définitivement
abandonnés.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
23
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
Fig. 16. Taposiris Magna, plan des bains souterrains ptolémaïques, fouillés de 2003 à 2011 par
la MFTMP (T. Fournet).
© Ifao. 17111_2021_NDMCN_006
68
Après presque 2 000 ans d’abandon, les bains ont été redécouverts par Evaristo Breccia,
directeur du musée gréco‑romain d’Alexandrie, qui a entrepris une brève mais
importante campagne en 1905‑1906. Les bains ont ensuite été de nouveau comblés
naturellement de sable éolien, malgré le passage de quelques visiteurs dans les
années 1930 et 1940 (qui ont laissé leurs signatures dans les bains). En 2003, la mission
française à Taposiris, dirigée par Marie‑Françoise Boussac, a décidé de poursuivre les
fouilles car il était clair qu’E. Breccia n’avait probablement exploré qu’une partie du
bâtiment. Le complexe de bains ptolémaïques a été fouillé par Bérangère Redon et
Thibaud Fournet, architecte au CNRS, entre 2003 et 201112. Durant ces années, la
mission a constamment pris soin du bâtiment, notamment en rebouchant les sondages
ouverts à l’extérieur des bains. La mission a également équipé le bâtiment de portes et
de grilles métalliques pour protéger le bâtiment et éviter que des blocs ne tombent
dedans, toujours sous la supervision de l’inspection locale. En 2010 enfin, la mission a
évacué tous les déblais de fouille, y compris ceux qu’E. Breccia a laissés lorsqu’il a
fouillé le complexe en 1905‑1906.
3.2. Diagnostic effectué en 2021
69
À la demande du MoTA, une campagne de restauration de l’édifice a été conduite
en 2021. Les premiers jours de la mission ont été consacrés à l’examen de l’état de
conservation du bâtiment, afin d’adapter notre stratégie.
70
Le diagnostic dressé par M. Vanpeene et M. Abd el‑Basset fut le suivant :
- En raison de leur nature troglodyte et de leur petite taille, l’état général de
conservation de la partie intérieure des bains de Taposiris Magna est excellent et les
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
24
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
salles souterraines sont structurellement intactes et bien conservées. Seul l’enduit
recouvrant les murs doit être consolidé.
- La partie extérieure des bains est généralement en bon état, mais nécessite quelques
interventions spécifiques. En effet, le site de Taposiris est situé entre le lac Mariout et la
mer Méditerranée, dans un environnement humide. Il est soumis à des pluies
en automne et en hiver et la pierre locale est un grès fragile. Enfin, le fait que le
lac Mariout tende à disparaître fait que le grès est attaqué plus durement par les
sels marins qui ne sont plus contrebalancés par l’eau douce du lac. D’où la nécessité de
ré‑enterrer les vestiges pour les protéger de ces attaques naturelles. En effet, aucune
méthode de restauration ne peut rien contre ces éléments.
71
Deux opérations ont été conduites en parallèle durant trois semaines :
- Comblement des pièces extérieures et protection du bâtiment par des murs en
pierre sèche ;
- Restauration des enduits muraux dans la partie intérieure des bains.
3.3. Travaux de restauration à l’intérieur des bains
72
Les enduits des bains, bien que n’étant pas en danger immédiat de disparition, sont à
certains endroits fragilisés et se détachent des murs sur lesquels ils sont apposés.
C’était notamment le cas dans la citerne (salle n° 4), où une grande partie des travaux
de restauration 2021 ont été effectués. Les mortiers hydrauliques de la citerne n’étant
pas décorés, le choix a été fait de ne pas effectuer de restauration chimique, afin de
garder la composition inchangée et de permettre d’éventuelles analyses futures
(fig. 17). Dans un premier temps, les bords ont été nettoyés mécaniquement à la brosse,
et les quelques zones abîmées ont été purgées. Si nécessaire, un mortier fluide de chaux
a été coulé entre les murs et l’enduit pour rétablir l’adhérence de ce dernier. Puis, un
mortier fin de chaux et de poudre de pierre a été appliqué sur les bords pour éviter les
infiltrations. Ce dernier mortier, visible de l’extérieur, a été coloré de manière à ce que
l’on puisse distinguer immédiatement les travaux de restauration de la construction
originale. La couleur choisie est proche, mais pas identique, à la couleur des murs en
pierre. Le même mortier a été utilisé pour stabiliser les enduits des deux salles
circulaires (pièces nos 1 et 2), et pour renouveler l’étanchéité des portes métalliques du
complexe dans la salle d’entrée. À l’intérieur de la salle n° 3, le mortier recouvrant une
partie du plafond a également été consolidé, et un travail minutieux a été effectué sur
l’enduit recouvrant les parois d’une fontaine.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
25
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
Fig. 17. Taposiris Magna, bains ptolémaïques, restauration des mortiers de la citerne n° 4 durant la
campagne 2021 (B. Redon).
© Ifao. 17111_2021_NDMPF_007
73
En plus de ces travaux sur les mortiers et enduits, les bains ont été entièrement
nettoyés. Un mur de pierre sèche a été construit dans la salle n° 1, afin de créer une
plateforme pour stocker les nombreux blocs trouvés par la mission durant la fouille des
bains (fig. 18). Enfin, les sols de l’édifice ont été soigneusement recouverts de sable pur
pour les protéger.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
26
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
Fig. 18. Taposiris Magna, bains ptolémaïques, aménagement du pierrier de la salle n o 1 (B. Redon).
© Ifao. 17111_2021_NDMPF_008
3.4. Travaux de restauration à l’extérieur des bains
74
Une campagne approfondie de protection des vestiges extérieurs a été menée en 2021.
Les trois pièces extérieures ont tout d’abord été totalement remblayées avec du
sable pur, afin de protéger les maçonneries anciennes. La végétation a été coupée, et la
zone nettoyée avant le remblaiement.
75
La berme orientale, haute de plus de 4 mètres et principalement composée de
couches archéologiques datées du Bas‑Empire, menaçait de s’effondrer par endroits
(sous l’effet de la pluie). Pour éviter cet effondrement, et pour protéger la stratigraphie
en place, des murs de pierre sèche ont été érigés contre la coupe, avec une légère pente
vers l’ouest (fig. 19‑20). Enfin, un escalier en pierre et des murs de protection ont été
construits pour aménager un chemin d’entrée, et ainsi faciliter l’accès aux
pièces intérieures.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
27
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
Fig. 19. Taposiris Magna, bains ptolémaïques, vue de la façade extérieure des bains et des
pièces remblayées en fin de campagne 2021 (G. Pollin).
© Ifao. 17111_2021_NDMPF_009
Fig. 20. Taposiris Magna, bains ptolémaïques, protection de la berme orientale à l’extérieur de
l’édifice (G. Pollin).
© Ifao. 17111_2021_NDMPF_010
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
28
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
4. Liste des publications, conférences et autres
actions de valorisation réalisées en 2021
4.1. Monographies/ouvrages collectifs
76
M.‑F. Boussac, O. Callot, P. Georges‑Zimmermann (éd.), avec les contributions de
G. Cankardes‑Senol, M. Crépy, L. Dautais, T. Faucher, C. Georges, D. Kassab Tezgör,
M. Pesenti, C. Römer‑Strehl, La nécropole hellénistique de Plinthine, FIFAO 90, Le Caire,
sous presse.
77
M.‑F. Boussac, S. Dhennin, B. Redon, C. Somaglino, G. Tallet (éd.), Frontières et marges
occidentales de l’Égypte de l’Antiquité au Moyen Âge, Actes du colloque international, Le Caire,
2‑3 décembre 2017, BiEtud 181, Le Caire, sous presse.
4.2. Articles (sous presse ou soumis en 2021)
78
M.‑F. Boussac,
M. Crépy,
T. Fournet,
J. Le Bomin,
J. Marchand,
A. Rabot,
« Taposiris Magna and its Harbour: New Data on its Chronology and Layout during
Antiquity (from Ptolemaic to early Islamic period) », dans M. Yoyotte, H. Willems,
I Forstner‑Müller (éd.), Egyptian Riverine Harbours, à paraître.
79
M.‑F. Boussac, B. Redon, « Définition mouvante et logique d’appropriation des confins
nord‑ouest de l’Égypte du Nouvel Empire à l’époque romaine. À propos des découvertes
archéologiques récentes à Plinthine et Taposiris Magna », dans M.‑F. Boussac,
S. Dhennin, B. Redon, C. Somaglino, G. Tallet (éd.), Frontières et marges occidentales de
l’Égypte de l’Antiquité au Moyen Âge, Actes du colloque international, Le Caire,
2‑3 décembre 2017, BiEtud 181, Le Caire, sous presse.
80
M.‑F. Boussac, B. Redon, « The Mareotis Area: Integration of a Marginal Territory into
Egypt through the Wine Production », dans K. Blouin (éd.), Imperial Landscapes: Empires,
Societies, and Environments in the Ancient to Modern Nile Delta, à paraître.
81
M. Crépy, M.‑F. Boussac, « Western Mareotis lake(s) during the Late Holocene
(4th c. BCE – 8th c. CE): Diachronic Evolution and Evidence for the Digging of a Canal
Complex during the Early Roman Period », EGQuaternary Science Journal, à paraître.
82
S. Dhennin, C. Somaglino, « Un temple de Ramsès II au Kôm el‑Nougous (Plinthine) :
nouvelles données sur l’implication ramesside en Maréotide », BIFAO 122, à paraître.
83
J. Le Bomin, J. Marchand, « Saqia pots from Taposiris Magna », dans V. Caminneci,
M.C. Parello, M.S. Rozzo (éd.), LRCW 6. 6th International Conference on Late Roman Coarse
Ware, Cooking War and Amphorae in the Mediterranean: Archaeology and Archaeometry Land
and Sea: Pottery Routes, à paraître.
84
J. Le Bomin, J. Marchand, A. Simony, « Long and Middle Distance Trade in the
Occidental Delta during Late Antiquity: The Taposiris Magna and Kom Abu Billu
examples », dans V. Caminneci, M.C. Parello, M.S. Rozzo (éd.), LRCW 6. 6th International
Conference on Late Roman Coarse Ware, Cooking War and Amphorae in the Mediterranean:
Archaeology and Archaeometry Land and Sea: pottery routes, à paraître.
85
J. Marchand, « Il ne faut pas mettre toutes les eulogies dans le même panier ! Nouvelles
eulogies de Saint Mênas découvertes à Taposiris Magna », Antiquité tardive, à paraître.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
29
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
86
M. Pesenti, « Quelques données sur la place et le rôle de Plinthine/Kom el‑Nogous dans
les échanges entre Égypte et Méditerranée à l’époque saïto‑perse. Étude du mobilier
céramique d’un territoire en marge », dans M.‑F. Boussac, S. Dhennin, B. Redon,
C. Somaglino, G. Tallet (éd.), Frontières et marges occidentales de l’Égypte de l’Antiquité au
Moyen Âge, Actes du colloque international, Le Caire, 2‑3 décembre 2017, BiEtud 181, Le Caire,
sous presse.
87
B. Redon, « De la XVIIIe dynastie au début de l’époque romaine : l’histoire revisitée du
site de Kôm el‑Nogous/Plinthine en Maréotide », BSFE 2021, à paraître.
4.3. Communications
88
B. Redon, « De la XVIIIe dynastie au début de l’époque romaine : l’histoire revisitée du
site de Kôm el-Nogous/Plinthine en Maréotide », Société française d’égyptologie, Paris,
le 26 février 2021 (en visio).
89
J. Marchand, « Accueillir les communautés locales : nouvelle réflexion sur les eulogies
de Saint Ménas d’après les découvertes de Taposiris Magna (Égypte) », séminaire
commun des axes A et C du laboratoire HiSoMA, Lyon, le 12 mai 2021.
90
M.‑F. Boussac, M. Crépy, « Le port lacustre de Taposiris », Archéologie des ports 5, BnF,
Paris, le 5 juin 2021, https://www.youtube.com/watch?v=hJdGq2gUo3A&t=267s
91
B. Redon, « Des voûtes, une rue, un temple et un port », conférences de l’Ifao,
le 27 juin 2021 (en visio), https://www.youtube.com/watch?v=pRI4WdoLZG4
4.4. Prix, financements et travaux universitaires
4.4.1. Prix
92
Bérangère Redon a reçu le Prix Marie‑Françoise et Jean Leclant 2021 à l’Académie des
inscriptions et belles‑lettres pour les travaux conduit par la MFTMP à Taposiris Magna
et
Plinthine :
https://www.aibl.fr/prix-et-fondations/fondations/fondation-jeanleclant/prix-2021-805/.
4.4.2. Financements, projets, mécénats
93
La mission de Taposiris Magna avait reçu en 2020 un financement extérieur
exceptionnel de la part de la fondation Shelby White and Leon Levy dans le cadre du
Shelby White and Leon Levy Program for Archaeological Publications ( https://
whitelevy.fas.harvard.edu/taposiris-magna-egypt-harbor-mareotis-lake). Il a été
renouvelé en 2021.
94
Comme en 2018 et 2019, la MFTMP a reçu en 2021 le soutien du fonds Arpamed pour
appuyer ses travaux sur la viticulture à Plinthine (https://www.arpamed.fr/projets/
projets-2021/plinthine/).
95
Julie Marchand a obtenu une subvention de la MOM pour le projet « Dynamiques
socio‑économiques du Maréote byzantino‑omeyyade : la ville de Taposiris Magna ».
Dans ce cadre, elle a étudié les niveaux byzantins du secteur 6 de Taposiris lors d’une
mission d’étude en décembre 2021 à Alexandrie (magasin Kôm el‑Shougafa), avec
J. Le Bomin.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
30
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
96
Le projet « Nile’s Earth » (dir. T. Joffroy, École d’architecture de Grenoble), auquel
participe le laboratoire HiSoMA et l’Ifao comme partenaires et qui s’intéresse à
l’architecture de terre crue en Égypte et au Soudan, a été retenu par l’ANR ; il a
démarré en novembre 2021 : https://nilesearth.hypotheses.org/. Taposiris Magna et
Plinthine constituent deux des sites sur lesquels des études seront menées pour étudier
en détail la composition et les mises en œuvre de la brique crue au fil du temps et de
l’histoire des deux villes.
97
Bérangère Redon et Clémence Pagnoux ont déposé à l’hiver 2021 un projet de recherche
sur la viticulture dans le bassin méditerranéen oriental (Grèce, Turquie, Égypte) auprès
de l’Efa et de l’Ifao (« Vigne et vin en Égypte, en Grèce et en Asie Mineure au
Ier millénaire av. J.‑C. : échanges biotechnologiques et transferts culturels en
Méditerranée orientale »). Le projet a été accepté et sera soutenu par les deux écoles
durant le prochain quinquennal : https://www.ifao.egnet.net/recherche/operations/
op22231/. La MSH de Lyon et l’université Lyon 2 participeront aussi au financement des
premières actions (ss dir. Olivier Henry). Le projet réunira une dizaine de chercheurs
(archéologues, égyptologues, archéobotanistes, épigraphistes, spécialistes de l’analyse
des terroirs).
98
Un financement (« Small Grant ») a été obtenu auprès de la fondation Honor Frost pour
conduire le projet intitulé « Taposiris Magna’s Harbour Landscape », qui vise à financer
l’extension des travaux sur le port de Taposiris, et en particulier sur les niveaux
byzantins de la zone : https://honorfrostfoundation.org/2022/01/05/the-harbourlandscape-of-taposiris-magna-egypt-ongoing/
4.4.3. Travaux universitaires et contrats
99
Maël Crépy a été nommé membre scientifique de l’Ifao en septembre 2021 pour y
conduire ses recherches sur les relations entre hommes et environnement dans les
milieux désertiques.
100
Thomas Faucher a obtenu un détachement CNRS au CEAlex à partir du
1er septembre 2021.
101
Le manuscrit de thèse de Joachim Le Bomin a été accepté à l’automne 2021 pour
publication par Archaeopress collection RLAMP.
Joachim Le Bomin a été nommé responsable du pôle d’archéologie de l’Ifao au
1er février 2022.
102
Julie Marchand a obtenu un contrat de quatre mois (automne 2021) comme ingénieur
de recherche en humanités numériques au laboratoire HISOMA.
103
Clémence Pagnoux est depuis octobre 2021 maîtresse de conférences du Muséum
national d’histoire naturelle.
104
Claire Somaglino a obtenu une délégation au CNRS pour l’année 2021/2022.
105
Matthieu Vanpeene a soutenu sa thèse (dir. L. Coulon, EPHE, P. Zignani, IRAMAT), en
janvier 2021. Il a intégré le CFEETK en tant qu’ingénieur de recherche en archéologie et
architecture en janvier 2021.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
31
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
BIBLIOGRAPHIE
P. Ballet, « De Per Ouadjyt à Bouto (Tell el‑Faraʿin). Un grand centre urbain du delta égyptien de
la fin de la Basse‑Époque à l’antiquité tardive », CRAIBL, 2011, p. 1567‑1589.
C. Defernez, « Les vases Bès à l’époque perse (Égypte‑Levant). Essai de classification »,
dans P. Briant, M. Chauveau (éd.), Organisation des pouvoirs et contacts culturels dans les pays de
l’empire achéménide, Persika 14, 2009, p. 153‑215.
C. Defernez, « Remarques à propos de quelques vases Bès découverts à Karnak », CahKarn 14,
2013, p. 299‑331.
T. Fournet, B. Redon, « Les bains de Taposiris Magna et les bains de tradition hellénique en
Égypte », dans M.‑F. Boussac, T. Fournet, B. Redon (éd.), Le bain collectif en Égypte. Origine,
évolutions et actualités des pratiques, EtudUrb 7, Le Caire, 2009, p. 113‑137.
T. Fournet, B. Redon, « Greek Baths’ Heating System: New Evidence from Egypt », dans
M. Trümper, S. Lucore (éd.), Greek Baths and Bathing Culture: New Discoveries and Approaches,
Babesch 23, Leuven, Paris, Walpole (MA), 2013, p. 239‑263.
T. Fournet, B. Redon, « Bathing in the shadow of the pyramids. The Greek baths in Egypt, an
original bathing model », dans B. Redon (éd.), Collective Baths in Egypt 2. New Discoveries and
Perspectives, EtudUrb 10, Le Caire, 2017, p. 99‑137.
C. Grataloup, « Thonis‑Heracleion pottery of Late Period: tradition and influences », dans
F. Goddio, D. Fabre (éd.), Thonis‑Heracleion in Context, Oxford, 2015, p. 137‑160.
U. Hockmann et al., Griechische Keramik des 7. und 6. Jhs. v. Chr. Aus Naukratis und anderen Orten in
Ägypten, Archäologische Studien zu Naukratis 3, Worms, 2012.
S. Marchand, « Céramiques d’Égypte de la fin du IVe siècle av. J.‑C au IIIe siècle av. J.‑C. : entre
tradition et innovation », dans N. Fenn, C. Römer‑Strehl (éd.), Network in the Hellenistic World:
Pottery in the Eastern Mediterranean and Beyond, BAR-IS 2539, Londres, 2013, p. 239‑253.
NOTES
1. https://journals.openedition.org/baefe/884
2. https://journals.openedition.org/baefe/884#tocto3n1
3. Calcul effectué à partir du NMI, soit un corpus de 331 (197 individus égyptiens,
134 individus importés).
4. HOCKMANN et al. 2012, nos NAU 8 à 14, p. 77‑80, pl. 2 e‑f et pl. 3.
5. GRATALOUP 2015, fig. 7.2.1, p. 138‑139.
6. BALLET 2011, p. 1571.
7. Cet
exemplaire
n’apparaît
pas
dans
la
classification
pour
l’époque perse (DEFERNEZ 2009, p. 153‑215), mais présente des affinités avec les individus
plus anciens (DEFERNEZ 2013, p. 331, tableau du haut, notamment les exemplaires
de Gourna ou d’ Achmounein).
8. Proche de l’exemplaire de Tebtynis ; voir
droite.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
MARCHAND 2013,
p. 244, fig. 8, en bas à
32
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
9. 514 fragments de céramique pour un NMI de 51.
10. La faune des fouilles réalisées de 2012 à 2018 a été étudiée précédemment par
Martine Leguilloux.
11. https://whitelevy.fas.harvard.edu/taposiris-magna-egypt-harbor-mareotis-lake
12. Voir FOURNET, REDON 2009, 2013 et 2017.
INDEX
Thèmes : IFAO
sujets https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtihlJWfvH4v, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/
pcrtYhYMiLwDUr, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtWegewfItfX, https://ark.frantiq.fr/
ark:/26678/pcrtVemT6o6YVG, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtb1E0Dz7cSX, https://
ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtPe1qxjEkcR
chronologie https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtbm27waEaeg, https://ark.frantiq.fr/ark:/
26678/pcrtYHaws8Bjft, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtM6FrOydySh, https://
ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtPg5jdfUooo
Année de l’opération : 2021
lieux https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrthIZrdSImP3, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/
pcrtsgWZ4lzKyf
nature https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtb1E0Dz7cSX
AUTEURS
BÉRANGÈRE REDON
Historienne, archéologue et directrice de la mission (CNRS‑UMR 5189 HiSoMA)
MARIE-FRANÇOISE BOUSSAC
Historienne et ancienne directrice de la mission, professeur émérite (université Paris Nanterre)
MAËL CRÉPY
Géographe et géomorphologue, post‑doc (CNRS‑UMR 5189)
LOUIS DAUTAIS
Archéologue et égyptologue, doctorant (université Paul‑Valéry Montpellier 3‑UCLouvain)
SYLVAIN DHENNIN
Archéologue et égyptologue (CNRS‑UMR 5189)
PAUL FRANÇOIS
Architecte et ingénieur (CNRS‑UMR 7298 LA3M)
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
33
Taposiris Magna et Plinthine (2021)
JOACHIM LE BOMIN
Archéologue (Ifao)
JULIE MARCHAND
Céramologue, post‑doc (CNRS‑UMR 5189)
SÉVERINE MARCHI
Archéologue (CNRS‑UMR 8167 Orient & Méditerranée)
NICOLAS MORAND
Archéozoologue, post‑doc (fondation Fyssen)
MIKAËL PESENTI
Céramologue (université Aix‑Marseille),
ALEXANDRE RABOT
Spécialiste de SIG (université Lyon 2‑UMR 5189)
MATTHIEU VANPEENE
Architecte (CNRS‑USR 3172 CFEETK)
DIRECTEURFOUILLES_DESCRIPTION
BÉRANGÈRE REDON
Historienne, archéologue et directrice de la mission (CNRS‑UMR 5189 HiSoMA)
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Égypte
34