Sanctuaire historique de Machu Picchu
Facteurs affectant le bien en 2005*
- Avalanche/ glissement de terrain
- Effets liés à l’utilisation des Infrastructures de transport
- Habitat
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Ressources financières
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Retard dans la révision du schéma directeur, y compris des plans d’action annuels détaillés, soutenus par des provisions budgétaires suffisantes.
- Aucune évaluation des options en matière de transport, assortie d’études géologiques et du développement d’une étude sur l’impact des autocars sur les glissements de terrain.
- Absence d’une étude sur la capacité de charge de la citadelle et de la Piste inca. Retard dans l’élaboration d’un plan d’utilisation publique.
- Retard dans l’application des mesures d’urbanisme et de contrôle à Aguas Calientes.
- Gestion du bien inefficace.
- Absence d’un plan de gestion des risques liés aux catastrophes naturelles.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2005
Montant total approuvé : 166 625 dollars E.U.
2001 | Request for a stone specialist for the assessment of ... (Approuvé) | 5 000 dollars E.U. |
1992 | Financial contribution for a training workshop on ... (Approuvé) | 19 325 dollars E.U. |
1992 | Organization of a training course for technicians, ... (Approuvé) | 19 500 dollars E.U. |
1991 | Preparation of a Master Plan for Machu Picchu (Approuvé) | 40 000 dollars E.U. |
1991 | Additional costs for technical consultancy for the ... (Approuvé) | 6 000 dollars E.U. |
1991 | Contribution to a monitoring exercise of the following ... (Approuvé) | 3 300 dollars E.U. |
1991 | Additional cost for technical consultancy for the ... (Approuvé) | 4 000 dollars E.U. |
1989 | Preparation of a technical cooperation project for a ... (Approuvé) | 15 000 dollars E.U. |
1988 | Contribution to purchase of fire-fighting equipment and ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
1986 | Support for associated training activities related to ... (Approuvé) | 8 000 dollars E.U. |
1986 | Financial support for the implementation of the ... (Approuvé) | 26 500 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2005**
Mission conjointe UICN/ICOMOS, octobre 1997 ; mission Centre du patrimoine mondial / UICN / ICOMOS, octobre 1999 ; mission Centre du patrimoine mondial / UICN / ICOMOS, 25 février-1er mars 2002 ; visite du Centre du patrimoine mondial le 23 octobre 2003 ; mission du Centre du patrimoine mondial les 15-16 avril 2005.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2005
Le 11 février 2005, le Centre du patrimoine mondial a reçu le document « Propuesta general y lineamientos para el plan maestro del Santuario histórico de Machupicchu » (Instituto nacional de Cultura de Cuzco, novembre 2004), qui trace les grandes lignes du nouveau schéma directeur du Sanctuaire historique de Machu Picchu. Cette proposition a été conçue en décembre 2003 par l’INC (Instituto nacional de Cultura) à Cuzco, en coopération avec l’INRENA (Instituto nacional de Recursos naturales) et le MINCETUR (Ministerio de Comercio exterior y Turismo). Elle présente dans un premier temps vingt-trois études fondamentales et diagnostics sur des thèmes relatifs à la gestion et à l’exploitation du sanctuaire. Ces études ont été réalisées de juillet à décembre 2004 par un groupe d’universitaires et de techniciens de l’INC, et des consultants spécialisés dans ce domaine.
Les dispositions provisoires du schéma directeur se résument en sept points :
a) expliquer les objectifs, la méthodologie, les stratégies et les études nécessaires à l’élaboration du nouveau schéma directeur ;
b) analyser le cadre juridique, les conventions internationales et le rôle de toutes les institutions, à savoir leur participation, leurs responsabilités et leur concurrence ;
c) présenter le caractère sacré des espaces naturels et culturels, ainsi que les problèmes critiques qui en découlent. D’après les observations des facteurs relatifs au tourisme sur le site, les auteurs estiment la capacité de charge de la Citadelle à 2 500 personnes par jour ;
d) diriger l’attention sur le territoire, les ressources naturelles et culturelles, l’infrastructure, les systèmes urbains et la conception des circuits touristiques possibles ;
e) présenter un organigramme de la grande ceinture de Machu Picchu, avec son infrastructure, son potentiel économique, ses propriétés naturelles et ses aspects culturel, sociaux et touristiques ;
f) proposer un plan à long terme (dix ans, 2005-2015), comprenant des sections à moyen terme (cinq ans, 2005-2010) et à court terme (un an), basées sur onze lignes stratégiques ;
g) préciser l’ordre d’exécution des quatre phases du plan sur les dix prochaines années, avec la liste des 75 programmes ou projets conformes aux onze lignes stratégiques.
La réglementation de l’urbanisme d’Aguas Calientes n’est pas analysée convenablement dans les dispositions proposées pour le schéma directeur. L’INC, l’INRENA et la Municipalité d’Aguas Calientes devraient se concerter afin de s’assurer que le nouveau plan comporte des arrêtés municipaux détaillés qu’il convient d’adopter et d’appliquer de toute urgence. L’ICOMOS fait également observer que l’autorisation légale du régime foncier du territoire qu’occupe le sanctuaire est l’un des problèmes à résoudre, au même titre que la coordination entre des institutions aussi diverses que l’INC, l’INRENA, le MINCETUR. Un autre aspect que néglige la proposition est l’accès routier à la citadelle en provenance de la gare ferroviaire, pour lequel il faut trouver une solution de toute urgence. Le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS en concluent que le document renferme les principes nécessaires à la préparation du nouveau schéma directeur du Sanctuaire historique de Machu Picchu, mais que ce n’est pas le schéma directeur lui-même. La prochaine étape devrait être consacrée à la rédaction du plan définitif qu’il convient d’institutionnaliser.
A la demande de la 28e session du Comité (Suzhou, 2004), le Centre du patrimoine mondial a collaboré avec le gouvernement péruvien à l’organisation d’une réunion à Lima pour réfléchir à la manière dont le projet de réhabilitation et de gestion de la Vallée de Vilcanota pourrait améliorer l’état de conservation du Sanctuaire historique de Machu Picchu (SHMP). La réunion s’est tenue les 18 et 19 avril 2005 entre la Banque mondiale, le Centre du patrimoine mondial et les autorités péruviennes concernées. Le projet de Vilcanota a pour but d’aider le gouvernement péruvien à mieux gérer le tourisme dans le SHMP. Il porte essentiellement sur le développement du tourisme pour stimuler les initiatives en faveur d’un développement durable de la Vallée de Vilcanota qui compte environ 100 000 habitants et couvre un vaste territoire inscrit sur la Liste du patrimoine mondial. Le projet sera mis en œuvre en partenariat avec laNational Geographic Society, le World Monuments Fund, les ONG et les bailleurs de fonds bilatéraux.
Le projet facilitera, en principe, l’accès à des services urbains et des équipements plus performants dans l’ensemble de la vallée, à travers la création d’un système régional de traitement des déchets solides, le transfert des foyers précaires à Aguas Calientes, les évaluations complètes d’impact environnemental et d’ingénierie et les investissements en matière d’urbanisme. Au cours de la réunion, le Centre du patrimoine mondial s’est déclaré préoccupé par un élément clef du projet ayant trait au transfert de soixante familles d’Aguas Calientes, dont les habitations sont fort vulnérables aux éboulements. Les responsables du projet ont commencé à informer les résidents de l’éventualité d’un transfert dans la vallée de l’Aobamba, non loin de la citadelle de Machu Picchu et du village d’Aguas Calientes, à l’intérieur de la zone tampon du SHMP, mais tout près de la zone centrale du bien. Il faut 13,5 hectares de terrain pour installer un village pilote où héberger les familles d’Aguas Calientes. Ce terrain relève de la compétence de la Municipalité d’Aguas Calientes, et comme cette dernière n’a pas pu mettre fin au développement anarchique du village même d’Aguas Calientes, on craint de voir se reproduire un processus analogue dans le nouveau lotissement. Les autorités péruviennes devraient définir clairement les conditions d’une étude d’impact environnemental qui tiendrait compte des conséquences globales du projet, en particulier du relogement, et envisager d’autres lieux d’implantation pour les résidents.
Lors de la réunion de Lima, le Centre du patrimoine mondial a répété qu’on ne pouvait pas faire mention de l’UNESCO en tant que responsable de l’exécution du projet de Vilcanota, comme le mentionne le site Web de la Banque mondiale, puisque l’actuelle coopération au projet n’est pas institutionnalisée.
Comme le révèle le titre du projet et en vue de fournir des stratégies de développement économique, social et culturel, une plus vaste coordination institutionnelle serait nécessaire pour la bonne mise en œuvre des activités. Aucune des mesures proposées ne sera efficace sans l’autorité d’une Unité de gestion qui devrait créer des mécanismes pour renforcer sa capacité institutionnelle aux niveaux national et régional en procédant aux interventions envisagées.
Le Centre du patrimoine mondial a aussi reçu le document intitulé : « Precursory Stage of Landslides in the Inca World Heritage Property at Machu Picchu, Peru » de Kyoji Sassa, du Centre de recherche sur les glissements de terrain, Institut de recherche sur la prévention des catastrophes (K. Sassa, Université de Kyoto, Japon). Les recommandations 12, 13 et 14 de la mission UNESCO/ICOMOS/UICN de 2002 incitent à poursuivre les études sur la possibilité d’un glissement de terrain à la Ciudadela.
Le document explique qu’un consortium international sur les glissements de terrain a été créé avec des spécialistes de plusieurs disciplines et divers pays qui dirigent un programme scientifique international sur Machu Picchu. Les travaux sur le terrain ont amené à identifier deux blocs susceptibles d’être emportés par des éboulis : le bloc 1 sur les pentes de la citadelle, accédant à la route de Hiram Bingham, et le bloc 2 qui englobe tout le versant, dont une partie de la citadelle de Machu Picchu. « Toutefois, le processus se déroulera extrêmement lentement au niveau de la durée dans la vie quotidienne de la population, comme tout processus de développement géologique et géomorphologique ».
Le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS reconnaissent que certains progrès ont été accomplis dans l’étude des problèmes de glissement de terrain à Machu Picchu, mais que de nouvelles recherches s’imposent pour obtenir plus de garanties quant aux risques et aux moyens de les combattre. L’UICN a déclaré qu’elle n’avait pas suffisamment étudié le rapport de l’Université de Kyoto et qu’une analyse approfondie et un réexamen du document, ainsi que les recommandations de l’Union seraient mises à la disposition de la 29e session du Comité.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2005
29 COM 7B.33
Sanctuaire historique de Machu Picchu (Pérou)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-05/29 COM/7B.Rev,
2. Rappelant la décision 28 COM 15B.38, adoptée à sa 28e session (Suzhou, 2004),
3. Prend note des informations communiquées par l'État partie du Pérou et des progrès accomplis dans l'élaboration du schéma directeur et invite l'État partie à demander officiellement l'assistance technique de l'UNESCO, de l'ICOMOS et de l'UICN pour faciliter la tâche des autorités nationales et régionales devant s'engager dans un processus participatif en vue de finaliser le schéma directeur, et établir un plan d'utilisation publique ;
4. Prie instamment l'Unité de gestion du Sanctuaire historique de Machu Picchu d'envoyer un plan d'action pour 2005 au Centre du patrimoine mondial ;
5. Se déclare préoccupé par la construction d'un village pilote dans la zone tampon du Sanctuaire historique de Machu Picchu dans le cadre du Projet de Vilcanota et demande à l'État partie de prendre les mesures qui s'imposent pour analyser l'impact potentiel de cette intervention grâce à une étude d'évaluation de cet impact ;
6. Engage vivement l'État partie à systématiser et à faire appliquer les mesures d'urbanisme inscrites dans le nouveau schéma directeur, afin de contrôler le développement d'Aguas Calientes ;
7. Demande au Centre du patrimoine mondial de continuer à collaborer avec le gouvernement péruvien et la Banque mondiale pour aider et conseiller l'Unité de gestion et les institutions annexes en faveur d'une protection intégrée du bien dans le cadre du projet de Vilcanota ;
8. Prie instamment le gouvernement péruvien et la Banque mondiale de réorienter les priorités du projet de la Vallée de Vilcanota afin d'offrir un plan opérationnel en matière de tourisme pour l'ensemble de la Vallée ;
9. Remercie l'Université de Kyoto et le Consortium international sur les glissements de terrain pour leur soutien et les encourage, ainsi que l'Etat partie, à poursuivre leurs efforts pour promouvoir la recherche appliquée à la conservation, en association avec d'autres institutions scientifiques et pays intéressés, et à proposer des mesures concrètes pour éviter et diminuer les risques d'éboulement à la citadelle et dans les zones voisines ;
10. Demande à l'État partie de présenter au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2006, un rapport circonstancié sur l'état de conservation du bien et les progrès accomplis dans l'élaboration et la mise en oeuvre des plans pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 30e session (Vilnius, 2006).
Projet de décision : 29 COM 7B.33
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-05/29 COM/7 B,
2. Rappelant sa décision 28 COM 15B.38, adoptée à sa 28e session (Suzhou, 2004),
3. Prend note des informations communiquées par l’Etat partie et des progrès accomplis dans l’élaboration du schéma directeur et invite l’Etat partie à demander officiellement l’assistance technique de l’UNESCO, de l’ICOMOS et de l’UICN pour faciliter la tâche des autorités nationales et régionales devant s’engager dans un processus participatif en vue de finaliser le schéma directeur, et établir un plan d’utilisation publique ;
4. Prie instamment l’Unité de gestion du Sanctuaire historique de Machu Picchu d’envoyer le plan d’action pour 2005 au Centre du patrimoine mondial ;
5. Se déclare préoccupé par la construction d’un village pilote dans la zone tampon du Sanctuaire historique de Machu Picchu dans le cadre du Projet de Vilcanota et demande à l’Etat partie de prendre les mesures qui s’imposent pour analyser l’impact potentiel de cette intervention grâce à une étude d’évaluation de cet impact ;
6. Engage vivement l’Etat partie à systématiser et à faire appliquer les mesures d’urbanisme inscrites dans le nouveau schéma directeur, afin de contrôler le développement d’Aguas Calientes ;
7. Demande au Centre du patrimoine mondial de continuer à collaborer avec le gouvernement péruvien et la Banque mondiale pour aider et conseiller l’Unité de gestion et les institutions annexes en faveur d’une protection intégrée du bien dans le cadre du projet de Vilcanota ;
8. Prie instamment le gouvernement péruvien et la Banque mondiale de réorienter les priorités du projet de la Vallée de Vilcanota afin d’offrir un plan d’action en matière de tourisme pour l’ensemble de la Vallée ;
9. Remercie l’Université de Kyoto et le Consortium international sur les glissements de terrain pour leur soutien et les encourage à poursuivre leurs recherches afin de proposer des mesures concrètes pour éviter et diminuer les risques d’éboulement à la citadelle et dans les zones voisines ;
10. Demande à l’Etat partie de présenter un rapport circonstancié sur l’état de conservation du bien et les progrès accomplis dans l’élaboration et la mise en œuvre des plans d’ici le 1er février 2006, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 30esession en 2006.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.