Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan
Facteurs affectant le bien en 2006*
- Troubles civils
- Autres menaces :
a) Fragilité des falaises et niches b) Présence de mines anti-personnelles dans la régio
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Fragilité des falaises et niches ;
b) Absence de plan de gestion du site et de système de suivi ;
c) Présence de mines anti-personnellesdans la région.
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
Le bien a été inscrit en urgence sur la Liste du patrimoine mondial et en même temps sur la Liste du patrimoine mondial en péril, compte tenu de la situation après le conflit.
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2006
Montant total accordé au bien : 3 124 027 dollars EU (2003-2007) grâce au projet du Fonds-en-dépôt japonais auprès de l’UNESCO « Sauvegarde du site de Bamiyan », phases I et II.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2006
Montant total approuvé : 30 000 dollars E.U.
2002 | Training for national and local authorities in the ... (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2006**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2006
L’État partie a soumis le 31 mars 2006 au Centre du patrimoine mondial un rapport d’avancement sur l’état de conservation du bien, qui évoque brièvement les fouilles, le levé, les projets de conservation et les dispositifs de sécurité en place pour empêcher les fouilles illégales et le pillage dans la vallée de Bamiyan.
L’État partie a également signalé qu’il a été décidé d’implanter tous les nouveaux bâtiments gouvernementaux dans la zone d’Eesa Khan Champaign, comme le prévoit le plan directeur d’urbanisme de Bamiyan, qui inclut le musée local prévu. Le plan initial consistant à installer le musée dans le bazar nord de Bamiyan, précédemment annoncé au Comité à sa 29e session, a donc été abandonné.
L’exécution du projet financé par le Fonds-en-dépôt japonais auprès de l’UNESCO a permis d’obtenir les informations suivantes :
Le projet préliminaire de plan de gestion du site, établi par l’Institut national japonais de recherche pour les biens culturels (NRICP) en 2004, est en cours de révision et son achèvement est prévu pour novembre 2006, après consultation avec l’État partie. Le plan de gestion du site est établi comme un document de politique générale d’ensemble permettant d’assurer un cadre bien adapté à la sauvegarde de la valeur universelle exceptionnelle du bien ; l’État partie a toutefois fait part de la nécessité d’adopter un système normalisé de zonage pour le contrôle du site de Bamiyan et des alentours. Dans un but de protection des ressources du patrimoine culturel alors que l’on assiste à un développement rapide de l’infrastructure pour s’adapter au potentiel touristique et aux besoins de logements de la population locale, l’UNESCO a chargé l’Université technique d’Aix-la-Chapelle de fournir une assistance technique à l’État partie dans la conception d’un plan d’ensemble. Le projet final de zonage a été présenté en décembre 2005 à l’État partie et a été officiellement approuvé en mars 2006 par le Ministère de l’Urbanisme et du Logement. L’approbation du plan d’ensemble permettra l’achèvement du plan de gestion d’ensemble du site susmentionné, en définissant le rôle des autorités compétentes dans la gestion et le suivi du bien.
Un atelier sur place est prévu en juin 2006 pour sensibiliser la population locale ainsi que d’autres organismes bilatéraux/multilatéraux de développement, bailleurs de fonds et ONG concernés, afin d’assurer la coordination de la mise en œuvre à long terme du plan d’ensemble.
Des missions archéologiques françaises et japonaises ont effectué des fouilles archéologiques sur le site pour déterminer l’extension des zones de vestiges archéologiques, spécialement dans les zones tampons actuelles du site du patrimoine mondial ; ce travail se poursuivra à partir de juin 2006. Un atelier de formation destiné à des archéologues professionnels d’Afghanistan va être organisé par des spécialistes japonais des techniques de conservation d’objets archéologiques.
Des experts du NRICP ont rassemblé des fragments des peintures murales des grottes qui abritaient les bouddhas et les ont soigneusement emballées et stockées temporairement au Centre de formation à la conservation du patrimoine culturel de Bamiyan. Ce Centre s’est ouvert en 2005, grâce à un financement de la Fédération nationale des Associations UNESCO au Japon. Actuellement, les pigments des peintures murales sont en cours d’analyse pour définir les méthodes de nettoyage et de consolidation les plus adaptées aux peintures murales. Des mesures en 3D ont aussi été effectuées dans 50 grottes et permettront de contrôler la répartition topographique des dégradations des peintures et des grottes.
L’équipe d’experts d’ICOMOS-Allemagne, dirigée par le Président de l’ICOMOS, a poursuivi le travail de collecte et de conservation des fragments qui subsistent des deux statues géantes de Bouddha, détruites en mars 2001. Grâce à un important soutien financier du gouvernement allemand (143 000 Euros), près des deux tiers des fragments du Grand Bouddha de l’Ouest (près de 100 fragments sculptés) ont pu être sauvés et le travail concernant le Grand Bouddha de l’Est (160 fragments) a beaucoup avancé en 2005. Des fragments pesant jusqu’à 35 tonnes, ainsi qu’un nombre incalculable de petits fragments, ont été retirés des niches à l’aide d’une grue, pour être ensuite triés, documentés et déposés dans des abris construits en 2004 à proximité des niches. Ces fragments sont actuellement analysés par des experts en Allemagne, les matériaux organiques qu’ils contiennent permettant une datation au carbone 14, l’identification de la couleur initiale et l’adoption de différents traitements de surface des bouddhas détruits par l’explosion. Ultérieurement, des méthodes géologiques permettront peut-être de définir plus précisément l’emplacement initial de tous les fragments pour envisager à l’avenir une éventuelle anastylose.
La conservation de tous les fragments trouvés dans les deux niches devrait être menée à bien d’ici octobre 2006. Dès que les fragments seront identifiés, documentés et mis en réserve, l’État partie, assisté du Comité de Coordination pour la sauvegarde du patrimoine culturel afghan, prendra les décisions appropriées relatives au plan de conservation à long terme.
Le renforcement des compétences des experts et ouvriers locaux est un élément essentiel de toutes les activités. Le Quatrième Groupe de travail spécialisé pour la préservation du site de Bamiyan s’est réuni à Kaboul du 7 au 10 décembre 2005, a passé en revue toutes les opérations effectuées en 2005 et a fixé les priorités des autres activités à réaliser en 2006.
Dans le cadre du projet financé par le Fonds-en-dépôt japonais auprès de l’UNESCO, la finalisation des travaux de consolidation d’urgence des niches des statues des bouddhas géants va être menée à partir de la fin août 2006 par une société italienne d’ingénierie spécialisée, TREVI, qui a également travaillé sur le site en 2004.
La présence de mines anti-personnelles est un grave problème et l’UNESCO a conclu un accord avec le Centre d’action des Nations Unies contre les mines en Afghanistan (UNMACA), pour engager une grande opération de déminage sur le site de Bamiyan et aux alentours, à partir de la mi-avril.
Certes, des activités opérationnelles de grande envergure sont actuellement menées pour sauvegarder le site de Bamiyan, mais aucun repère n’a encore défini. Compte tenu des activités opérationnelles menées avec succès pour la consolidation et la conservation du site, il conviendra de définir des repères clairs et un calendrier raisonnable pour un éventuel retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2006
30 COM 7A.23
Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (Afghanistan) (C 208rev)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-06/30.COM/7A,
2. Rappelant la décision 29 COM 7A.21, adoptée à sa 29e session (Durban, 2005),
3. Félicite vivement l'État partie et la communauté internationale de leurs efforts et de leur engagement en faveur de la sauvegarde de ce bien ;
4. Prie instamment l'État partie de développer la sensibilisation à la valeur universelle exceptionnelle parmi les partenaires concernés, et de procéder à un renforcement des capacités ;
5. Demande au Centre du patrimoine mondial d'aider à la finalisation du plan de gestion d'ensemble du bien par l'État partie, en se fondant sur la valeur universelle exceptionnelle du bien et conformément aux principes figurant dans les Orientations ;
6. Demande également à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS, afin d'évaluer l'état de conservation du bien et de définir, en étroite collaboration avec l'État partie, des repères pour des mesures correctives et un calendrier associé, en vue d'un éventuel retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, pour examen par le Comité à sa 31e session, en 2007 ;
7. Demande en outre à l'État partie de présenter au Centre du patrimoine mondial, avant le 1 février 2007, un plan de gestion d'ensemble du bien et un rapport d'avancement sur la mise en œuvre du plan directeur et sur l'état de conservation du bien, pour examen par le Comité à sa 31e session, en 2007; et
8. Décide de maintenir le Paysage culturel et les vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (Afghanistan) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
30 COM 8C.2
Mise à jour de la Liste du patrimoine mondial en péril (Biens maintenus sur la Liste)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné les rapports sur l'état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-06/30.COM/7A et WHC-06/30.COM/7A.Add.Rev),
2. Maintient les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision 30 COM 7A.22)
- Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision 30 COM 7A.23)
- Azerbaïdjan, Cité fortifiée de Bakou avec le palais des Chahs de Chirvan et la tour de la Vierge (décision 30 COM 7A.29)
- Bénin, Palais royaux d'Abomey (décision 30 COM 7A.16)
- Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (décision 30 COM 7A.31)
- Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé (décision 30 COM 7A.2)
- Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision 30 COM 7A.3)
- Égypte, Abou Mena (décision 30 COM 7A.19)
- États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 30 COM 7A.14)
- Ethiopie, Parc national du Simien (décision 30 COM 7A.9)
- Honduras, Réserve de la biosphère Río Plátano (décision 30 COM 7A.15)
- Inde, Sanctuaire de faune de Manas (décision 30 COM 7A.13)
- République islamique d'Iran, Bam et son paysage culturel (décision 30 COM 7A.25)
- Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision 30 COM 7A.20)
- Jérusalem, Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (décision 30 COM 7A.34)
- Népal, Vallée de Kathmandu (décision 30 COM 7A.26)
- Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision 30 COM 7A.10)
- Pakistan, Fort et jardins de Shalimar à Lahore (décision 30 COM 7A.27)
- Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision 30 COM 7A.32)
- Philippines, Rizières en terrasses des cordillères des Philippines (décision 30 COM 7A.28)
- République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St. Floris (décision 30 COM 7A.1)
- République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision 30 COM 7A.8)
- République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision 30 COM 7A.6)
- République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision 30 COM 7A.7)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision 30 COM 7A.4)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision 30 COM 7A.5)
- République-Unie de Tanzanie, Ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara (décision 30 COM 7A.17)
- Venezuela, Coro et son port (décision 30 COM 7A.33)
- Yémen, Ville historique de Zabid (décision 30 COM 7A.21)
Projet de décision : 30 COM 7A.23
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-06/30.COM/7A,
2. Rappelant la décision 29 COM 7A.21, adoptée à sa 29e session (Durban, 2005),
3. Félicite vivement l’État partie et la communauté internationale de leurs efforts et de leur engagement en faveur de la sauvegarde de ce bien ;
4. Demande au Centre du patrimoine mondial d’aider à la finalisation du plan de gestion d’ensemble du site par l’État partie, en se fondant sur la valeur universelle exceptionnelle du bien et conformément aux principes figurant dans les Orientations ;
5. Demande également à l’Etat partie d’inviter une mission conjointe de suivi réactif du Centre du patrimoine mondial et de l’ICOMOS, afin d’évaluer l’état de conservation du bien et de définir, en étroite collaboration avec l’État partie, des repères pour des mesures correctives et un calendrier associé, en vue d’un éventuel retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, pour examen par le Comité à sa 31e session, en 2007 ;
6. Demande en outre à l’État partie de présenter au Centre du patrimoine mondial, avant le 1er février 2007, un plan de gestion d’ensemble du site et un rapport d’avancement sur la mise en œuvre du plan directeur et sur l’état de conservation du bien, pour examen par le Comité à sa 31e session, en 2007 ; et
7. Décide de maintenir le Paysage culturel et les vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (Afghanistan) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.