La Directrice du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO salue la politique de Barclays visant à empêcher le financement d'activités dommageables pour les sites du patrimoine mondial
Barclays a annoncé le lancement de sa première politique publique qui évitera que la banque finance des projets dans les sites du patrimoine mondial et les zones humides des sites Ramsar, suite à l'appel lancé par le WWF pour que les banques internationales cessent de financer des activités dommageables aux endroits les plus précieux de la planète.
Bien qu’ils se soient vu accorder les plus hauts niveaux de protection par les Nations Unies, près de la moitié de l’ensemble des sites naturels et mixtes du patrimoine mondial sont menacés par des pratiques industrielles néfastes, telles que l'exploration pétrolière et gazière ainsi que l'exploitation minière. Le projet controversé Canadian Trans Mountain Pipeline, qui transporte du pétrole brut et raffiné de l'Alberta vers la côte ouest de la Colombie-Britannique, notamment par le biais du Parc national de Jasper, en Alberta, fait partie du site du patrimoine mondial des Parcs des montagnes Rocheuses canadiennes. Depuis 1954, six déversements de pétrole ont eu lieu, provenant tous de la section de l'oléoduc qui enjambe le site du patrimoine mondial.
La nouvelle politique de Barclays couvrira les industries minières, pétrolières et gazières ainsi que les grandes infrastructures industrielles. La banque déclare n’avoir aucun intérêt à financer des transactions qui soutiennent le développement ou l'expansion de projets dans les sites du patrimoine mondial, les zones humides des sites Ramsar ou leurs zones tampons, à moins qu'un tel développement ne vienne pas « nuire à la valeur universelle exceptionnelle du site ». La banque a également déclaré que la politique serait réexaminée chaque année et qu’il faudrait « s'attendre à élargir sa portée afin d’inclure d'autres transactions financières qui soutiennent directement de tels projets ».
Mechtild Rössler, Directrice du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO, a déclaré : « Le Centre du patrimoine mondial salue la déclaration de Barclays au sujet du patrimoine mondial et des zones humides des sites Ramsar. Bien qu'il soit actuellement limité aux opérations de financement de projets, le Centre estime qu'il s'agit d'une étape importante pour s'assurer que le capital de Barclays ne finance pas d'activités susceptibles d'avoir une incidence sur les sites du patrimoine mondial. Nous apprécions l'intention de Barclays d'élargir davantage la portée de leur déclaration au-delà du seul financement de projet à l'avenir et nous sommes impatients de voir une politique encore plus forte se développer au cours de l'année à venir ».
L'an dernier, le WWF a lancé avec Lord Adair Turner un rapport intitulé How Banks Can Safeguard Our World Heritage (Comment les banques peuvent sauvegarder notre patrimoine mondial), auquel ont participé des banques, dont Barclays. Le rapport souligne quels éléments les politiques rigoureuses des sites du patrimoine mondial devraient inclure. Ce rapport s’inscrit dans la continuité des recherches menées, qui ont constaté qu’aucune des 10 banques mondiales majeures analysées n'a mis en place de politiques complètes dans le domaine du patrimoine mondial.