Heide Frielinghaus – Jutta Stroszeck – Anne Sieverling, Textilien im antiken Griechenland , 2023
Maria Patera, "Usages et implications du terme kolpos: entre corps, vêtement, geste et émotion", ... more Maria Patera, "Usages et implications du terme kolpos: entre corps, vêtement, geste et émotion", in Heide Frielinghaus, Jutta Stroszeck & Anne Sieverling (eds), Textilien im antiken Griechenland. Ein Beitrag zur Potential-Evaluierung, Bibliopolis, Möhnesee, 2023, p. 211-230.
Le questionnement à l'origine de cette étude porte sur la signification de l'écrit rituel lorsqu'... more Le questionnement à l'origine de cette étude porte sur la signification de l'écrit rituel lorsqu'il est intimement lié à une performance orale. Qu'en est-il lorsque dans cet écrit que l'on dit, il est clairement énoncé qu'il faut écrire ce que l'on dit ? Les écrits rituels proposés à l'étude ici comportent des mises en abîme constantes de l'écrit dans l'oral, et inversement : on lit à haute voix l'écrit dans lequel il est stipulé que l'on doit écrire ce que l'on dit. Dans ce cas, on ne peut séparer l'écriture de sa performance orale, ni, inversement, la performance orale de l'écriture. Il s'agira donc de réfléchir sur l'écrit rituel dans sa mise en scène orale et inversement sur le rituel oral et sa mise par écrit, ainsi que sur le statut de l'un par rapport à l'autre. Parmi les croyances byzantines et post-byzantines relatives à la naissance des enfants et à ses dangers, on rencontre fréquemment un être démoniaque féminin du nom de Gylou dont la fonction principale était d'attaquer les enfants 1. Toute une série de textes, en général sous forme d'exorcismes, étaient dirigés contre ce puissant et dangereux personnage. Nous connaissons ces exorcismes principalement par des manuscrits datés du XV e au XX e siècle 2 ; toutefois, un exorcisme semblable inscrit sur une tablette de plomb chypriote du début du VIII e siècle a été récemment publié 3. En réalité, la tradition que rapportent ces textes a la réputation d'être bien antérieure et de remonter au IV e ou V e siècles 4. Les papiers de Gylou Ces textes contiennent des historiolae, c'est-à-dire des histoires narrées dans un contexte rituel, qui mettent en scène une figure mythique ou surnaturelle accomplissant une action ou résolvant un problème analogue au problème humain que le récit se propose de Exorcismes et phylactères byzantins : écrire, énoncer les noms du démon
assistance of a soothsayer (Alexander), and were met with success: Alexander was victorious and T... more assistance of a soothsayer (Alexander), and were met with success: Alexander was victorious and Theseus' war was concluded upon a treaty. 34
The Greek terminology concerning clothing production and decoration techniques is particularly co... more The Greek terminology concerning clothing production and decoration techniques is particularly confusing. A striking example is that of embroidery: it is unlear whether ancient texts mention textiles decorated with embroidered motifs or with woven ones. Confusion led some scholars to question the very existence of embroidery in the Greek world. This paper will focus on the information provided by written sources: we may not find embroidery -despite the existing archaeological evidence-, but the examination of embroidery related vocabulary will provide us with information about the social and cultural values of some kinds of textiles.
Heide Frielinghaus – Jutta Stroszeck – Anne Sieverling, Textilien im antiken Griechenland , 2023
Maria Patera, "Usages et implications du terme kolpos: entre corps, vêtement, geste et émotion", ... more Maria Patera, "Usages et implications du terme kolpos: entre corps, vêtement, geste et émotion", in Heide Frielinghaus, Jutta Stroszeck & Anne Sieverling (eds), Textilien im antiken Griechenland. Ein Beitrag zur Potential-Evaluierung, Bibliopolis, Möhnesee, 2023, p. 211-230.
Le questionnement à l'origine de cette étude porte sur la signification de l'écrit rituel lorsqu'... more Le questionnement à l'origine de cette étude porte sur la signification de l'écrit rituel lorsqu'il est intimement lié à une performance orale. Qu'en est-il lorsque dans cet écrit que l'on dit, il est clairement énoncé qu'il faut écrire ce que l'on dit ? Les écrits rituels proposés à l'étude ici comportent des mises en abîme constantes de l'écrit dans l'oral, et inversement : on lit à haute voix l'écrit dans lequel il est stipulé que l'on doit écrire ce que l'on dit. Dans ce cas, on ne peut séparer l'écriture de sa performance orale, ni, inversement, la performance orale de l'écriture. Il s'agira donc de réfléchir sur l'écrit rituel dans sa mise en scène orale et inversement sur le rituel oral et sa mise par écrit, ainsi que sur le statut de l'un par rapport à l'autre. Parmi les croyances byzantines et post-byzantines relatives à la naissance des enfants et à ses dangers, on rencontre fréquemment un être démoniaque féminin du nom de Gylou dont la fonction principale était d'attaquer les enfants 1. Toute une série de textes, en général sous forme d'exorcismes, étaient dirigés contre ce puissant et dangereux personnage. Nous connaissons ces exorcismes principalement par des manuscrits datés du XV e au XX e siècle 2 ; toutefois, un exorcisme semblable inscrit sur une tablette de plomb chypriote du début du VIII e siècle a été récemment publié 3. En réalité, la tradition que rapportent ces textes a la réputation d'être bien antérieure et de remonter au IV e ou V e siècles 4. Les papiers de Gylou Ces textes contiennent des historiolae, c'est-à-dire des histoires narrées dans un contexte rituel, qui mettent en scène une figure mythique ou surnaturelle accomplissant une action ou résolvant un problème analogue au problème humain que le récit se propose de Exorcismes et phylactères byzantins : écrire, énoncer les noms du démon
assistance of a soothsayer (Alexander), and were met with success: Alexander was victorious and T... more assistance of a soothsayer (Alexander), and were met with success: Alexander was victorious and Theseus' war was concluded upon a treaty. 34
The Greek terminology concerning clothing production and decoration techniques is particularly co... more The Greek terminology concerning clothing production and decoration techniques is particularly confusing. A striking example is that of embroidery: it is unlear whether ancient texts mention textiles decorated with embroidered motifs or with woven ones. Confusion led some scholars to question the very existence of embroidery in the Greek world. This paper will focus on the information provided by written sources: we may not find embroidery -despite the existing archaeological evidence-, but the examination of embroidery related vocabulary will provide us with information about the social and cultural values of some kinds of textiles.
La peur est indissociable de notre manière d’expérimenter le monde, et elle détermine notre maniè... more La peur est indissociable de notre manière d’expérimenter le monde, et elle détermine notre manière de voir. Processus à la fois cognitif et opérateur de choix décisionnels soumis aux normes sociales en vigueur, la peur n’est pourtant ni sémantiquement définie ni linguistiquement formée. Elle a besoin d’un complément qui l’ancre dans l’expérience : peur des dieux ou de Dieu, du pouvoir, de l’autre, de la guerre, de la mort, etc.
L’ouvrage étudie les manières de nommer la peur, de la verbaliser, de la comprendre, de l’interpréter ; les manières de la somatiser, de la rêver, de la mettre en gestes, de la visualiser dans l’art et de la matérialiser dans des objets. À travers l’étude de la peur, de ses mécanismes mais aussi de ses usages sociaux et politiques, c’est toute une histoire des émotions qui est ici esquissée au sein des mondes de langue grecque, de l’Antiquité au XIXe siècle. C’est aussi une histoire des sociétés concernées car, à travers la peur, se joue leur rapport au divin, aux autorités, aux ennemis, aux proches, aux étrangers et aux compatriotes, à soi-même enfin.
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Papers by Maria Patera
L’ouvrage étudie les manières de nommer la peur, de la verbaliser, de la comprendre, de l’interpréter ; les manières de la somatiser, de la rêver, de la mettre en gestes, de la visualiser dans l’art et de la matérialiser dans des objets. À travers l’étude de la peur, de ses mécanismes mais aussi de ses usages sociaux et politiques, c’est toute une histoire des émotions qui est ici esquissée au sein des mondes de langue grecque, de l’Antiquité au XIXe siècle. C’est aussi une histoire des sociétés concernées car, à travers la peur, se joue leur rapport au divin, aux autorités, aux ennemis, aux proches, aux étrangers et aux compatriotes, à soi-même enfin.