Marie-Claude Thifault
Historienne spécialiste de l'univers asilaire québécois et canadien, Marie-Claude Thifault est professeure agrégée à l'École des sciences infirmières de la Faculté des sciences de la santé de l'Université d'Ottawa et titulaire de la Chaire de recherche sur la francophonie canadienne en matière de santé.
Auteure d’articles sur l’enfermement asilaire au tournant du XXe siècle, elle est aussi coauteure du livre Une toupie sur la tête. Visages de la folie à Saint-Jean-de-Dieu (Boréal 2007). Cet ouvrage, finaliste au prix littéraire du Gouverneur général, est une contribution à l’histoire culturelle, plus spécifiquement à l’histoire des sentiments en milieu institutionnel. Directrice de l'Unité de recherche sur l'histoire des sciences infirmières de l'AMS (Associated Medical Service) de l’Université d’Ottawa et chercheure au sein du Centre d'histoire des régulations sociales (CHRS) de l’UQAM et du groupe pancanadien de recherche sur la désinstitutionnalisation Open Doors, ses plus récentes recherches portent sur les religieuses hospitalières, les Sœurs de la Providence fondatrices de l’École de gardes-malades de l’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu, de même que sur l’intégration d’un service professionnel de soins de santé spécialisé en médecine mentale, offert par des infirmières diplômées au sein de l’institution psychiatrique montréalaise.
Marie-Claude Thifault is a professional historian whose primary research focus is the history of late-nineteenth and twentieth century asylum life in Quebec and Canada. Until recently, the women incarcerated for madness have been at the centre of her work, but the experiences of the nuns who worked in the asylum now form the core of her research.
Dr Thifault is an associate professor at the School of Nursing, Faculty of Health Sciences, University of Ottawa. Professor Thifault has published articles about the institutionalization of the insane in the late-nineteenth and early-twentieth century and she is also the co-author of the book Une toupie sur la tête. Visages de la folie à Saint-Jean-de-Dieu (Boréal 2007). This book, which was short-listed in the category of French non-fiction for the 2007 Governor General Awards, is a contribution to the history of cultural sensibilities in general, and specifically, to the history of privacy and intimacy in asylum life. Dr Thifault is director of the Nursing History Research Unit at the University of Ottawa,and member of the Centre d’histoire des régulations sociales (CHRS) at UQAM, and the pan-canadian group Open Door.
Auteure d’articles sur l’enfermement asilaire au tournant du XXe siècle, elle est aussi coauteure du livre Une toupie sur la tête. Visages de la folie à Saint-Jean-de-Dieu (Boréal 2007). Cet ouvrage, finaliste au prix littéraire du Gouverneur général, est une contribution à l’histoire culturelle, plus spécifiquement à l’histoire des sentiments en milieu institutionnel. Directrice de l'Unité de recherche sur l'histoire des sciences infirmières de l'AMS (Associated Medical Service) de l’Université d’Ottawa et chercheure au sein du Centre d'histoire des régulations sociales (CHRS) de l’UQAM et du groupe pancanadien de recherche sur la désinstitutionnalisation Open Doors, ses plus récentes recherches portent sur les religieuses hospitalières, les Sœurs de la Providence fondatrices de l’École de gardes-malades de l’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu, de même que sur l’intégration d’un service professionnel de soins de santé spécialisé en médecine mentale, offert par des infirmières diplômées au sein de l’institution psychiatrique montréalaise.
Marie-Claude Thifault is a professional historian whose primary research focus is the history of late-nineteenth and twentieth century asylum life in Quebec and Canada. Until recently, the women incarcerated for madness have been at the centre of her work, but the experiences of the nuns who worked in the asylum now form the core of her research.
Dr Thifault is an associate professor at the School of Nursing, Faculty of Health Sciences, University of Ottawa. Professor Thifault has published articles about the institutionalization of the insane in the late-nineteenth and early-twentieth century and she is also the co-author of the book Une toupie sur la tête. Visages de la folie à Saint-Jean-de-Dieu (Boréal 2007). This book, which was short-listed in the category of French non-fiction for the 2007 Governor General Awards, is a contribution to the history of cultural sensibilities in general, and specifically, to the history of privacy and intimacy in asylum life. Dr Thifault is director of the Nursing History Research Unit at the University of Ottawa,and member of the Centre d’histoire des régulations sociales (CHRS) at UQAM, and the pan-canadian group Open Door.
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Books by Marie-Claude Thifault
Marie-Claude Thifault, Henri Dorvil
Avec la collaboration de
Collaborateurs
Collection
Problèmes sociaux et interventions sociales
L’isolement en asile, traitement grandement utilisé à la fin du xixe siècle pour guérir la folie, a été remis en question au fur et à mesure que le xxe siècle passait. La conception des réseaux de santé, le développement des disciplines psychiatrique et psychologique dans l’après-guerre, la découverte des neuroleptiques au début des années 1950 et les contrecoups de la Révolution tranquille, accompagnés d’un vent de décléricalisation, ont mené à une révolution psychiatrique : la désinstitutionnalisation.
Cet ouvrage expose les tenants et les aboutissants d’une première vague de désinstitutionnalisation qui a marqué les années 1960 et 1970 en contexte canadien-français (Québec, Ontario et Nouveau-Brunswick). Proposant une étude sociohistorique et une analyse critique de cette période charnière en santé mentale, les auteurs évaluent les conséquences des transferts sur la vie des patients sortis des asiles ainsi que le rôle des intervenants en matière d’accompagnement. Ils soulèvent également des pistes d’intervention entourant les nouveaux enjeux de la prise en charge des personnes souffrant de maladie mentale.
Alliant criminologie, histoire, sociologie, travail social et sciences infirmières, -l’ouvrage traite autant de politiques d’hygiène mentale, de contrôle social, de médicaments psychotropes que de marginalisation des malades mentaux. Il met au jour un vaste patrimoine matériel et immatériel de la santé mentale au Canada
Une invitation à découvrir sur plus d’un siècle la place prédominante de plusieurs générations de femmes qui ont participé activement au développement du système de santé au Québec et au Canada.
Table des matières
Introduction
- Marie-Claude Thifault
I. Femmes de Dieu, femmes d’affaires, philanthropes
1. Le soin des âmes : discours et programmes d’intervention des sœurs du Bon-Pasteur d’Angers auprès des filles délinquantes et en danger à Montréal au XIXe siècle (1869-1912).
- Véronique Strimelle
2. Des femmes anglo-protestantes s’attaquent aux questions sanitaires. Les multiples facettes des soins de santé à Montréal, au XIXe siècle et au début du XXe.
- Janice Harvey
3. Mobilisées, organisées et aptes à s’occuper des autres : le travail sanitaire des femmes de la Croix-Rouge au Canada au XXe siècle.
- Sarah Glassford
4. Les religieuses hospitalières du Québec au XXe siècle : une main-d’œuvre active à l’échelle internationale.
- Aline Charles et François Guérard
II. Pionnières en soins infirmiers
5. Aller au-delà de l’identité d’une infirmière de dispensaire de la Croix-Rouge. Le parcours de Louise de Kiriline, 1927-1936.
- Jayne Elliott
6. Des traces sur la neige : le passage des infirmières dans l’histoire des services médicaux pour les régions isolées du Québec, 1936-1972.
- Johanne Daigle
7. Au front et à l’avant-garde des progrès de la médecine. Le travail des infirmières militaires canadiennes, 1939-1945.
- Cynthia Toman
III. De gardes-malades à professionnelles de la santé
8. « À la fois infirmière et travailleuse sociale » : Les infirmières vétérans et le service social en santé, 1919-1939.
- Mélanie Morin-Pelletier
9. L’intervention sociale en psychiatrie. Les premières assistantes sociales à l’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu, 1921-1946.
- Isabelle Perreault
10. Du traitement moral à l’occupation thérapeutique. Le rôle inusité de l’infirmière psychiatrique à l’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu : 1912-1962.
- Marie-Claude Thifault et Martin Desmeules
11. Un autre modèle de femmes soignantes. Infirmières et professions paramédicales au Québec, 1940-2010.
- Julien Prud’homme
IV. Militantes féministes
12. La renaissance des sages-femmes dans la région de Kootenay en Colombie-Britannique, 1970-1990.
- Megan Davis
13. Loin de chez moi : tourisme de l’avortement, espace carcéral et exil forcé au XXe siècle.
- Christabelle Sethna
Et quoi de mieux d’ailleurs que les paroles des principaux intéressés pour exprimer ce qu’ils ressentaient face à leur trouble mental et à leur internement, surtout que cette situation les mettait au ban de la société d’alors, loin de chez eux, loin de leurs repères et de ceux qu’ils aimaient. C’est à partir de l’analyse du discours des femmes et des hommes internés à Saint-Jean-de-Dieu ainsi que de celui de leurs proches qu’André Cellard et Marie-Claude Thifault cherchent à mieux dénouer le réel de l’imaginaire asilaire. Leur itinéraire est bien de présenter les multiples visages qu’empruntait la folie, au tournant du siècle dernier, entre les murs du célèbre asile. C’est cet album de photos qu’ils nous livrent en mettant l’accent sur les sentiments, les angoisses, les peines, les délires, mais aussi les espoirs de ceux et celles que l’on aliénait, en si grand nombre, à Saint-Jean-de-Dieu.
Papers by Marie-Claude Thifault
Marie-Claude Thifault, Henri Dorvil
Avec la collaboration de
Collaborateurs
Collection
Problèmes sociaux et interventions sociales
L’isolement en asile, traitement grandement utilisé à la fin du xixe siècle pour guérir la folie, a été remis en question au fur et à mesure que le xxe siècle passait. La conception des réseaux de santé, le développement des disciplines psychiatrique et psychologique dans l’après-guerre, la découverte des neuroleptiques au début des années 1950 et les contrecoups de la Révolution tranquille, accompagnés d’un vent de décléricalisation, ont mené à une révolution psychiatrique : la désinstitutionnalisation.
Cet ouvrage expose les tenants et les aboutissants d’une première vague de désinstitutionnalisation qui a marqué les années 1960 et 1970 en contexte canadien-français (Québec, Ontario et Nouveau-Brunswick). Proposant une étude sociohistorique et une analyse critique de cette période charnière en santé mentale, les auteurs évaluent les conséquences des transferts sur la vie des patients sortis des asiles ainsi que le rôle des intervenants en matière d’accompagnement. Ils soulèvent également des pistes d’intervention entourant les nouveaux enjeux de la prise en charge des personnes souffrant de maladie mentale.
Alliant criminologie, histoire, sociologie, travail social et sciences infirmières, -l’ouvrage traite autant de politiques d’hygiène mentale, de contrôle social, de médicaments psychotropes que de marginalisation des malades mentaux. Il met au jour un vaste patrimoine matériel et immatériel de la santé mentale au Canada
Une invitation à découvrir sur plus d’un siècle la place prédominante de plusieurs générations de femmes qui ont participé activement au développement du système de santé au Québec et au Canada.
Table des matières
Introduction
- Marie-Claude Thifault
I. Femmes de Dieu, femmes d’affaires, philanthropes
1. Le soin des âmes : discours et programmes d’intervention des sœurs du Bon-Pasteur d’Angers auprès des filles délinquantes et en danger à Montréal au XIXe siècle (1869-1912).
- Véronique Strimelle
2. Des femmes anglo-protestantes s’attaquent aux questions sanitaires. Les multiples facettes des soins de santé à Montréal, au XIXe siècle et au début du XXe.
- Janice Harvey
3. Mobilisées, organisées et aptes à s’occuper des autres : le travail sanitaire des femmes de la Croix-Rouge au Canada au XXe siècle.
- Sarah Glassford
4. Les religieuses hospitalières du Québec au XXe siècle : une main-d’œuvre active à l’échelle internationale.
- Aline Charles et François Guérard
II. Pionnières en soins infirmiers
5. Aller au-delà de l’identité d’une infirmière de dispensaire de la Croix-Rouge. Le parcours de Louise de Kiriline, 1927-1936.
- Jayne Elliott
6. Des traces sur la neige : le passage des infirmières dans l’histoire des services médicaux pour les régions isolées du Québec, 1936-1972.
- Johanne Daigle
7. Au front et à l’avant-garde des progrès de la médecine. Le travail des infirmières militaires canadiennes, 1939-1945.
- Cynthia Toman
III. De gardes-malades à professionnelles de la santé
8. « À la fois infirmière et travailleuse sociale » : Les infirmières vétérans et le service social en santé, 1919-1939.
- Mélanie Morin-Pelletier
9. L’intervention sociale en psychiatrie. Les premières assistantes sociales à l’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu, 1921-1946.
- Isabelle Perreault
10. Du traitement moral à l’occupation thérapeutique. Le rôle inusité de l’infirmière psychiatrique à l’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu : 1912-1962.
- Marie-Claude Thifault et Martin Desmeules
11. Un autre modèle de femmes soignantes. Infirmières et professions paramédicales au Québec, 1940-2010.
- Julien Prud’homme
IV. Militantes féministes
12. La renaissance des sages-femmes dans la région de Kootenay en Colombie-Britannique, 1970-1990.
- Megan Davis
13. Loin de chez moi : tourisme de l’avortement, espace carcéral et exil forcé au XXe siècle.
- Christabelle Sethna
Et quoi de mieux d’ailleurs que les paroles des principaux intéressés pour exprimer ce qu’ils ressentaient face à leur trouble mental et à leur internement, surtout que cette situation les mettait au ban de la société d’alors, loin de chez eux, loin de leurs repères et de ceux qu’ils aimaient. C’est à partir de l’analyse du discours des femmes et des hommes internés à Saint-Jean-de-Dieu ainsi que de celui de leurs proches qu’André Cellard et Marie-Claude Thifault cherchent à mieux dénouer le réel de l’imaginaire asilaire. Leur itinéraire est bien de présenter les multiples visages qu’empruntait la folie, au tournant du siècle dernier, entre les murs du célèbre asile. C’est cet album de photos qu’ils nous livrent en mettant l’accent sur les sentiments, les angoisses, les peines, les délires, mais aussi les espoirs de ceux et celles que l’on aliénait, en si grand nombre, à Saint-Jean-de-Dieu.
Abstract: The art of taking care of the insane developed and solidified at the Hospital Saint-Jean-de-Dieu after a School of Nurses was created there in 1912. Founded by the Sisters of Providence, this new school participated in the transformation of the asylum into a regular hospital. The archives of the Sisters of Providence and the monthly magazine La garde-malade canadienne-française allow us to analyze the discourse of nursing leaders, which was based on the importance of professional training. Scientific discoveries and new technologies were at the heart of the care process at Saint-Jean-de-Dieu, where students were introduced to a technical, as well as a spiritual, education. This article first considers the marginal status of psychiatric nursing training within the larger nurses’ professionalization movement. In a second step, it describes the socio-religious context between 1912 and 1962 within which the School of Nurses of the Hospital Saint-Jean-de-Dieu evolved.
Abstract
Considering that one in nine Canadians hospitalized for mental illness returns to emergency within one month after leaving hospital, we are interested in documenting, from a socio-historical perspective, the “trans-institutional” itineraries of people suffering from psychiatric disorders. We are proposing here a research note from the study that we are conducting on the evolution of mental health care services specifically for Francophone communities in Eastern and Northern Ontario, as well as for an Anglophone community in western Quebec. These comparisons between French-speaking regions of Ontario and Anglophones in Montreal will contribute to a better understanding of the impact that factors of « language service » and « culture » have on the mental health of Francophone minority communities.
Key words: mental health services, deinstitutionalization, linguistic minorities, Ontario, Quebec
Marie-Claude Thifault, Ph.D.
École des sciences infirmières, Université d’Ottawa
Marie Lebel, Ph.D.
Université de Hearst
Isabelle Perreault, Ph.D.
Chercheure postdoctorale en histoire, École des sciences infirmières, Université d’Ottawa
Martin Desmeules, MA
Centre d’histoire des régulations sociales, Université du Québec à Montréal
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Abstract
The Sisters of Providence, owners of the Saint-Jean-de-Dieu asylum since 1873, renewed their second contract with the Quebec government in 1924. Over the next fifty years, they undertook to feed, maintain, treat and rehabilitate mental patients. During the 1940s and 1950s the inter-personal and inter-professional relations between the sisters and a group of young psychiatrists, so-called modernists, became difficult. The proper therapeutic climate fell victim to political interests within the institution. These tensions are explicitly revealed in 1962 in the Bédard Report on the study of psychiatric hospitals in Quebec. Information about the tensions between the sisters and the psychiatrists from the Second World War until the 1970s, has long been ignored in historical discourse, thus failing until now to reveal all aspects or consequences related to care of the mentally ill. It is this important struggle around the religious status of Saint-Jean-de-Dieu that we intend to highlight in this article.
Auteurs :
Isabelle Perreault et Marie-Claude Thifault
Revue :
Études d’histoire religieuse, Volume 78, numéro 2, 2012, p. 59-79
URI :
http://id.erudit.org/iderudit/1013044ar
DOI :
10.7202/1013044ar
Tous droits réservés © Société canadienne d'histoire de l'Église catholique, 2012
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