Papers by Bénédicte PERALEZ PESLIER
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2022
Intervention de l’équipe eDuDeffand dans le séminaire Humanités numériques de la MSHB "Concevoir ... more Intervention de l’équipe eDuDeffand dans le séminaire Humanités numériques de la MSHB "Concevoir et partager une édition numérique de corpus épistolaires", mardi 4 octobre 2022, en visioconférence. Co-intervenantes : Marianne Charrier-Vozel, Melinda Caron, Marine Parra
Amitiés épistolaires entre littérature et politique, Régine Battiston, Nikol Dziub et Augustin Voegele (dir.)), 2024
Secrétaire d’ambassade à Paris, auteur du traité d’économie politique De la monnaie (1751), l’abb... more Secrétaire d’ambassade à Paris, auteur du traité d’économie politique De la monnaie (1751), l’abbé Ferdinando Galiani rédige, à partir de 1769, les Dialogues sur le commerce des blés, lorsqu’il est appelé à Naples auprès du roi pour exercer des fonctions diplomatiques. Le début de la correspondance avec Louise d’Épinay est ainsi indissociable du projet de publication de ce traité fortement ancré dans le contexte de la querelle autour de la législation du commerce des grains. Toutefois, l’abbé sollicite essentiellement les nouvelles littéraires, exhortant son interlocutrice à « laisse[r] les finances, la guerre, la politique » (vol. IV, 28 mai 1774), et son désir d’être reconnu comme un « homme de lettres fait pour écrire des dialogues » se fait ressentir avec insistance au fil des lettres (IV, 23 août 1773). Le champ politique fait presque paradoxalement les frais de la censure de l’abbé. Quant à Louise, dont les premières lettres sont émaillées de comptes rendus de lectures, d’extraits d’œuvres littéraires, philosophiques ou politiques, elle voit son avis rapidement confisqué au profit d’une simple « gazette des gens de lettres » destinée à reproduire virtuellement à Naples le microcosme littéraire parisien dont l’abbé se sent exilé. Nonobstant, l’épistolière copie plusieurs extraits des critiques qu’elle publie dans la Correspondance littéraire, évoque la genèse des Conversations d’Émilie et parle ouvertement de politique dans le volume IV de la correspondance. Ainsi, ce commerce épistolaire lie dans une même rhétorique de l’amitié deux auteurs en mal de reconnaissance littéraire. À ce titre, nous montrerons tout d’abord que l’écriture politique se fond résolument dans l’écriture littéraire, Louise d’Épinay étant notamment chargée par Galiani de publier une œuvre dont la forme dialoguée ressortit à la littérature et de donner à son discours politique tout le vernis rhétorique destiné à calmer les polémiques. Nous tenterons cependant de montrer que loin d’être le creuset idéal où se mêlent les deux écritures, cette correspondance repose sur un échange amical dont les mécanismes sont grippés. Féru de gloire littéraire, l’abbé met résolument en place une construction épistolaire tournée vers lui-même et destinée à l’« électriser », pour reprendre ses propres mots. Il conviendra alors de sonder la part de la projection littéraire de soi dans ce commerce, comme ambition et frustration – le statut social de Galiani dans le champ politique étant, pour sa part, (trop) acquis – et la manière dont elle contribue à déjouer les tentatives de Louise de faire entendre sa voix, politique ou littéraire d’ailleurs.
Les correspondances féminines du XVIIIe siècle participent à l’émergence d’un nouveau public, don... more Les correspondances féminines du XVIIIe siècle participent à l’émergence d’un nouveau public, dont le jugement a progressivement été pris en compte au siècle précédent : celui des « amateurs des Lettres ». Le rôle de ces personnes qui cultivent un goût pour les Lettres sans faire profession d’écrire ou de jouer est encore mal défini, à une époque où le champ de la discipline littéraire, qui s’est constitué de manière autonome au XVIIe siècle, subit des mutations. Longtemps cantonnées à des travaux voués à l’anonymat ou à une divulgation restreinte, les femmes font du commerce épistolaire un lieu d’accomplissement privilégié de leurs pratiques culturelles en amateur, apportant, sur le sujet, une connaissance essentielle. Notre étude porte sur les lettres de sept épistolières : Mmes de Graffigny, du Deffand, du Châtelet, d’Épinay, de Charrière, et Roland, ainsi que Mlles de Malboissière et de Lespinasse. Dans la première partie sont envisagées les conditions familiales et sociales qui...
Les Parisiennes : des femmes dans la ville (Moyen Âge - XVIIIe siècle), 2020
Le néologisme « geoffriniser », que l’on doit à l’abbé Ferdinando Galiani, cristallise le pouvoir... more Le néologisme « geoffriniser », que l’on doit à l’abbé Ferdinando Galiani, cristallise le pouvoir d’attraction et de séduction qu’exercent plusieurs femmes lettrées parisiennes du XVIIIe siècle sur les écrivains et amateurs de France et d’Europe. Le 13 avril 1771, Galiani, qui avait été pendant dix ans secrétaire d’ambassade de Naples auprès du comte de Cantillina à Paris (1759-1769), avoue en effet à Mme d’Épinay, une fois de retour en Italie : « Malgré tous les efforts du baron [F. M. Grimm..
Les correspondances feminines du XVIIIe siecle participent a l’emergence d’un nouveau public, don... more Les correspondances feminines du XVIIIe siecle participent a l’emergence d’un nouveau public, dont le jugement a progressivement ete pris en compte au siecle precedent : celui des « amateurs des Lettres ». Le role de ces personnes qui cultivent un gout pour les Lettres sans faire profession d’ecrire ou de jouer est encore mal defini, a une epoque ou le champ de la discipline litteraire, qui s’est constitue de maniere autonome au XVIIe siecle, subit des mutations. Longtemps cantonnees a des travaux voues a l’anonymat ou a une divulgation restreinte, les femmes font du commerce epistolaire un lieu d’accomplissement privilegie de leurs pratiques culturelles en amateur, apportant, sur le sujet, une connaissance essentielle. Notre etude porte sur les lettres de sept epistolieres : Mmes de Graffigny, du Deffand, du Châtelet, d’Epinay, de Charriere, et Roland, ainsi que Mlles de Malboissiere et de Lespinasse. Dans la premiere partie sont envisagees les conditions familiales et sociales qui...
Marianne Charrier-Vozel et Eric Francalanza (dir.), Le Rire des épistoliers - XVIe-XVIIIe siècles, 2021
La galerie des portraits de Françoise de Graffigny rassemblés par Colin Harrison dans la monograp... more La galerie des portraits de Françoise de Graffigny rassemblés par Colin Harrison dans la monographie dirigée par English Showalter, Françoise de Graffigny, femme de lettres. Écriture et réception 1 (SVEC 2004 : 12, p. 195-211), réunit plusieurs oeuvres de Maurice Quentin de La Tour et de Jean-Baptiste Garand dont le point commun consiste à avoir animé le visage de l'épistolière d'un sourire discret. Non contents d'avoir saisi l'humeur plutôt allègre de cette femme de lettres et son enjouement, les deux peintres ont su cristalliser en quelque sorte l'ethos de l'épistolière dans la correspondance qu'elle entretint avec François-Antoine Devaux de 1716 à 1758. De facto, ce n'est pas tant dans la conversation qu'elle noue avec son interlocuteur que l'épistolière trouve une source de divertissement par le rire, que dans ses propres lettres, dépositaires du regard acéré et amusé qu'elle porte sur la société et sur elle-même. En somme, il s'agit pour elle de mettre le rire à l'épreuve de l'écriture épistolaire, afin de le partager avec son interlocuteur et de l'inscrire durablement dans une relation écrite qui le légitime. Notre réflexion portera tout d'abord sur les représentations du rire et de la rieuse dans ses lettres. Nous montrerons ensuite que le rire favorise essentiellement l'exercice de la satire dans la correspondance : si les parangons de l'autorité littéraire et politique en font souvent les frais-écrivains, comédiens, journalistes, philosophes, hommes de pouvoir-, l'épistolière ne s'épargne pas, pratiquant l'autodérision, par pudeur ou pour désacraliser la figure de l'auteure qu'elle est. Empruntant à l'ironie, au persiflage, le rire est en effet inhérent à l'écriture épistolaire. Il l'imprègne d'une « esthétique du rire badin » 2 héritée des lettres de la marquise de Sévigné, qui a le mérite de distraire l'épistolière comme son interlocuteur, sans déroger aux bienséances épistolaires. En effet, le plus souvent d'inspiration comique, ce rire écarte « les menaces associées au rire burlesque », qui s'éloigne du « rituel social de la conversation » 3. La représentation de la rieuse et les manifestations du rire 1 HARRISON Colin, « Les Portraits de Mme de Graffigny », in E. Showalter (dir), Françoise de Graffigny, femme de lettres. Écriture et réception, SVEC 2004 : 12, p. 195-211. 2 MARTIN Christophe, « L'Esthétique du rire badin, XVII e-XVIII e siècle », in Alain Vaillant (dir.), Esthétique du rire, Paris, Presses Universitaires de Paris Ouest, 2012. Édition en ligne consultée le 7 janvier 2017 : http://books.openedition.org/pupo/2318?lang=fr. 3 Idem.
Les Parisiennes : des femmes dans la ville (Moyen Âge – XVIIIe siècle), études réunies par Jeanne Chiron, Nathalie Grande, Ramona Herz-Gazeau, Julie Pilorget et Julie Piront, 2020
Le néologisme « geoffriniser », que l'on doit à Ferdinando Galiani, cristallise le pouvoir d'attr... more Le néologisme « geoffriniser », que l'on doit à Ferdinando Galiani, cristallise le pouvoir d'attraction et de séduction qu'exercent plusieurs femmes lettrées parisiennes du XVIII e siècle sur les écrivains et amateurs de France et d'Europe. Le 13 avril 1771, l'abbé, qui avait été pendant dix ans secrétaire d'ambassade de Naples auprès du comte de Cantillina à Paris (1759-1769), avoue en effet à Mme d'Épinay, une fois de retour en Italie : « Malgré tous les efforts du baron [F. M. Grimm] et les miens, il n'y a pas moyen de faire ressembler Naples à Paris, si nous ne retrouvons une femme qui nous guide, nous régisse, nous geoffrinise » 1. Paris est ainsi associée, sans doute par nostalgie mais pas seulement, à l'emprise des femmes sur la vie littéraire au temps des Lumières. Véritables orbites d'une sociabilité et d'une médiatisation littéraires qu'elles orchestrent spécifiquement depuis Paris, dans leurs salons, ces femmes tiennent les écrivains informés des nouveautés de la capitale grâce à leur correspondance, les inspirent et les guident dans leurs choix, tant scripturaires qu'éditoriaux. Mais cette élection ne se fait pas sans condition, au sens sociologique du terme : il faut disposer de ressources suffisantes pour investir les lieux de la sociabilité lettrée-théâtres et salons, entre autres-et se dépouiller de tout provincialisme. Nous envisagerons ce tropisme parisien à travers les missives de cinq épistolières-Mmes d'Épinay, du Deffand, de Graffigny, et Mlles de Lespinasse et Malboissière-qui parvinrent à faire de leur sédentarité citadine un atout majeur. La situation géographique idéale dont elles bénéficient fera l'objet d'une première partie de notre étude. Nous démontrerons ensuite qu'au-delà de cet acquis, les femmes lettrées parisiennes oeuvrent pour s'octroyer un rôle spécifique dans la diffusion de la culture et pour le préserver, en se rendant indispensables aux autres acteurs de la vie littéraire de l'époque. Le privilège des hôtes parisiennes L'une des premières distinctions qui s'établit entre une femme lettrée de province, voire de certaines autres capitales européennes, et la Parisienne, tient à la richesse culturelle des lieux. Leur position incontournable, les Parisiennes la doivent à l'éclectisme des sources 1
L’Amateur à l’époque des Lumières, 2019
Depuis la querelle du Cid en 1637, le rôle du public dans l’évaluation des productions littéraire... more Depuis la querelle du Cid en 1637, le rôle du public dans l’évaluation des productions littéraires est reconsidéré. Le « sentiment » des amateurs, plus tard défendu par l’abbé Dubos dans ses Réflexions critiques sur la poésie et la peinture (1719), devient une appréciation dont il faut tenir compte au même titre que le jugement émis par les gens de métier (hommes de lettres et théoriciens), fondé sur la connaissance des règles de composition d’une œuvre. Parallèlement, les salons du XVIIe siècle ont contribué à ériger les femmes en arbitres de la langue et du style. Consultées au sujet des œuvres lues devant une assemblée d’amateurs, les femmes favorisent la consécration des écrivains ou la désapprobation de leurs écrits par la seule expression de leurs suffrages. C’est dans ce contexte d’émergence d’un public amateur féminin que les épistolières du XVIIIe siècle sont invitées à formuler leurs jugements critiques sur la littérature. Ce phénomène est indissociable d’une interrogation sur le genre : la prise de position des femmes diffère sensiblement entre une correspondance strictement féminine et un échange épistolaire mixte. Notre corpus, fondé sur les lettres de Mmes du Deffand, d’Épinay, de Graffigny, du Châtelet et de Charrière, sur les celles de Mlle de Lespinasse et sur les commerces de jeunesse de Geneviève de Malboissière et de Mme Roland, présente ainsi plusieurs cas où l’interlocuteur masculin exhorte les amatrices à coucher sur le papier leurs impressions de lecture et à les défendre, en s’émancipant de la tutelle des hommes de lettres. À ce titre, nous proposons d’analyser comment les correspondances promeuvent la libre expression de l’avis des amatrices sur les œuvres et spectacles qui font l’actualité littéraire, créditant ce public féminin d’un regard critique. Sans jamais être explicitement définie, la relation entre écrivains et amatrices se tisse au fil des mots et conduit à une définition tacite des prérogatives de l’amatrice éclairée de Lettres.
Cécile Lignereux (dir.), Formes et rituels de la civilité épistolaire (XVIe - XVIIIe siècles), 2023
C’est à l’occasion d’un travail sur les usages de l’application dans les correspondances féminine... more C’est à l’occasion d’un travail sur les usages de l’application dans les correspondances féminines du XVIIIe siècle que nous nous sommes interrogée sur le rôle des détours intertextuels. En rhétorique, l’application est une « figure consistant à adapter un texte, une citation connus à une circonstance pour laquelle ils n'étaient pas prévus » . De facto, la plupart des épistolières ont recours à la citation, à l’allusion ou à la référence pour désamorcer un conflit avec leur interlocuteur. La légèreté, le badinage, plus que la stricte stratégie épistolaire, en sont la fin. Il s’agit moins d’atténuer l’accusation par le recours à des modalisateurs du discours que de détourner la pensée de l’interlocuteur des reproches plus ou moins virulents qui lui sont adressés en usant des mots d’autrui. Dès lors, les accusations atteignent leur cible tout en s’enveloppant d’un voile intertextuel qui, signe d’un respect de la civilité épistolaire, garantit la continuité de l’échange. Notre objet d’étude portera essentiellement sur le genre judiciaire mais inclura aussi, dans une moindre mesure, le genre épidictique (blâme), que nous réexaminerons à la lumière des lettres féminines du XVIIIe siècle.
Editions Le Manuscrit, coll. Transversales, 2016
To “Her friend overseas”: Marie du Deffand or the achievement of the sociability by proxy in her ... more To “Her friend overseas”: Marie du Deffand or the achievement of the sociability by proxy in her franco-british correspondence with Horace Walpole (1766-1780).
The 838 letters exchanged between Marie du Deffand and Horace Walpole not only attest to French and British forms of sociability but also to a specific cross-Channel sociability. Although she despises social life, the Marquise recognizes that she needs to look after her relationships—by getting guests to dinner, holding a salon and participating in cultural events. This paradox certainly finds an outlet in her correspondence with Walpole: it enable her to enjoy a vast social network without being subjected to the obligations of social life. By choosing to stay away from it, Mrs du Deffand plays the role of external observer of the social ballet. To develop the different stages of sociability’s dialectics in this correspondence, we will analyze successively the Marquise’s rejection of social life and the forms of the Franco-British sociability established between the interlocutors. Finally, we will show that both of them enrich their correspondence with a critical regard on the respective forms and functions of French and Britsh sociabilities.
Voltaire, new King of the seventeenth Century? A Redefinition of the "Grand Siècle" as "Royaume d... more Voltaire, new King of the seventeenth Century? A Redefinition of the "Grand Siècle" as "Royaume du bon goût" in Mme du Deffand and Mme de Charrière's Correspondence.
La médiatisation du littéraire dans l'Europe des XVIIe et XVIIIe siècles, Études réunies et éditées par Florence Boulerie, Centre de recherches sur l'Europe classique (XVIIe & XVIIIe siècles), Tübingen, Narr Verlag, "Biblio 17", vol. 205;, 2013
« The « proselyte » and the « peddler » : Mrs du Deffand and de Graffigny, mediators of the liter... more « The « proselyte » and the « peddler » : Mrs du Deffand and de Graffigny, mediators of the literary to the writers and the power in the Eighteenth Century »
Being in correspondence and corresponding : the paradoxes of the monologism in the letters from y... more Being in correspondence and corresponding : the paradoxes of the monologism in the letters from youth of Manon Roland with the sisters Cannet and of Geneviève Randon de Malboissière with Adélaïde Méliand
« Ulysses or the Craftiness of Language: Jean Giono’s Naissance de l’Odyssée (1930) »
« Secularity and Modernity of the feminine Education in Les Conversations d’Émilie of Louise d’Ép... more « Secularity and Modernity of the feminine Education in Les Conversations d’Émilie of Louise d’Épinay (1774) »
« The epistolary Soliloquy of Julie de Lespinasse in the Correspondance de Mademoiselle de Lespin... more « The epistolary Soliloquy of Julie de Lespinasse in the Correspondance de Mademoiselle de Lespinasse et de Monsieur de Guibert »,
Conference Presentations by Bénédicte PERALEZ PESLIER
Pour une lecture interdisciplinaire Vendredi 6 octobre 2023 Maison des Sciences de l'Homme de Bre... more Pour une lecture interdisciplinaire Vendredi 6 octobre 2023 Maison des Sciences de l'Homme de Bretagne 2, avenue Gaston Berger, Rennes
Organisation:
Marianne Charrier-Vozel, Université de Rennes, Université de Bretagne Occidentale Geoffrey Williams, Université de Bretagne Sud
En collaboration avec Mélinda Caron (Téluq Université), Marine Parra (Université de Haute-Alsace), Bénédicte Peralez-Peslier (Université Sorbonne-Nouvelle)
Vendredi 13 novembre 2015 - 14h - Université Paris 3
Centre Censier - Salle Las Vergnas - 13 rue ... more Vendredi 13 novembre 2015 - 14h - Université Paris 3
Centre Censier - Salle Las Vergnas - 13 rue Santeuil - 75005 Paris
Jury :
Mme Claude Habib, Professeur à l’Université Sorbonne-Nouvelle – Paris 3
Mme Hélène Merlin-Kajman, Professeur à l’Université Sorbonne-Nouvelle – Paris 3
M. Jean-Paul Sermain, Professeur à l’Université Sorbonne-Nouvelle – Paris 3 (directeur)
M. Antoine Lilti, Directeur d’études à l’EHESS (rapporteur)
M. Christophe Martin, Professeur à l’Université Sorbonne – Paris 4
M. Jean Mainil, Professeur à l’Université de Gand (rapporteur)
"Le XVIIIe siècle a souvent été décrit comme l’âge d’or de l’amateur. De cette consécration, le s... more "Le XVIIIe siècle a souvent été décrit comme l’âge d’or de l’amateur. De cette consécration, le signe le plus visible est la création en France du titre d’« amateur honoraire » à l’Académie royale de peinture et de sculpture, dont la personne du comte de Caylus fut l’un des plus brillants représentants. Dans son abstraction, le terme renvoie moins à une fonction déterminée qu’à un goût pour l’art, lequel recouvre concrètement une configuration d’aptitudes ou de rôles (du collectionneur, du mécène, de l’esthète, du savant, du praticien) : parce qu’il combine ces différents usages du goût, le modèle académique constitue un type idéal et accompli de l’amateur, au point qu’on a pu identifier le déclin de ce modèle à la disparition de cette figure au siècle suivant.
Dépassant ce cadre d’analyse centré sur les beaux-arts et le cas français, on se fondera ici sur une compréhension extensive du terme qui s’étendra aux domaines artistiques autres que les arts plastiques (théâtre, architecture, musique, arts des jardins, etc.) voire au champ esthétique en général (incluant à ce titre le paysage) et l’on abordera cet objet d’étude dans une perspective comparatiste, ouverte sur les particularités lexicales et sémantiques qui caractérisent sa conceptualisation dans les différentes langues et cultures européennes.
On s’interrogera sur les antagonismes et les évolutions qui travaillent la définition de l’amateur, au sein d’un champ de forces où s’affrontent des intérêts divergents, opposant notamment les gens de lettres et l’Académie. Face à la pluralité de significations selon les aires culturelles, les disciplines ou encore les « scènes » de l’activité artistique (qu’elles soient mondaines, institutionnelles ou publiques), on s’interrogera sur l’existence d’une représentation unifiée de l’« amateur » au XVIIIe siècle. L’on partira de l’hypothèse selon laquelle l’opposition entre les notions de « société(s) » et de « public » peut éclairer les tensions ou les transformations à l’œuvre dans le discours sur la pratique amateure et participe à la constitution des domaines qui sont respectivement du ressort de l’homme de métier et de l’amateur.
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Talks by Bénédicte PERALEZ PESLIER
Intervention et participation au comité scientifique du colloque « Louise d’Épinay, femme de « le... more Intervention et participation au comité scientifique du colloque « Louise d’Épinay, femme de « lettres » : Épistolarité, récit et roman »
8-9 Novembre 2023
Organisatrices :
Odile Richard (Université de Limoges, EHIC), Laurence Vanoflen (Université de Nanterre, CSLF).
([email protected], [email protected])
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Papers by Bénédicte PERALEZ PESLIER
The 838 letters exchanged between Marie du Deffand and Horace Walpole not only attest to French and British forms of sociability but also to a specific cross-Channel sociability. Although she despises social life, the Marquise recognizes that she needs to look after her relationships—by getting guests to dinner, holding a salon and participating in cultural events. This paradox certainly finds an outlet in her correspondence with Walpole: it enable her to enjoy a vast social network without being subjected to the obligations of social life. By choosing to stay away from it, Mrs du Deffand plays the role of external observer of the social ballet. To develop the different stages of sociability’s dialectics in this correspondence, we will analyze successively the Marquise’s rejection of social life and the forms of the Franco-British sociability established between the interlocutors. Finally, we will show that both of them enrich their correspondence with a critical regard on the respective forms and functions of French and Britsh sociabilities.
Conference Presentations by Bénédicte PERALEZ PESLIER
Organisation:
Marianne Charrier-Vozel, Université de Rennes, Université de Bretagne Occidentale Geoffrey Williams, Université de Bretagne Sud
En collaboration avec Mélinda Caron (Téluq Université), Marine Parra (Université de Haute-Alsace), Bénédicte Peralez-Peslier (Université Sorbonne-Nouvelle)
Centre Censier - Salle Las Vergnas - 13 rue Santeuil - 75005 Paris
Jury :
Mme Claude Habib, Professeur à l’Université Sorbonne-Nouvelle – Paris 3
Mme Hélène Merlin-Kajman, Professeur à l’Université Sorbonne-Nouvelle – Paris 3
M. Jean-Paul Sermain, Professeur à l’Université Sorbonne-Nouvelle – Paris 3 (directeur)
M. Antoine Lilti, Directeur d’études à l’EHESS (rapporteur)
M. Christophe Martin, Professeur à l’Université Sorbonne – Paris 4
M. Jean Mainil, Professeur à l’Université de Gand (rapporteur)
Dépassant ce cadre d’analyse centré sur les beaux-arts et le cas français, on se fondera ici sur une compréhension extensive du terme qui s’étendra aux domaines artistiques autres que les arts plastiques (théâtre, architecture, musique, arts des jardins, etc.) voire au champ esthétique en général (incluant à ce titre le paysage) et l’on abordera cet objet d’étude dans une perspective comparatiste, ouverte sur les particularités lexicales et sémantiques qui caractérisent sa conceptualisation dans les différentes langues et cultures européennes.
On s’interrogera sur les antagonismes et les évolutions qui travaillent la définition de l’amateur, au sein d’un champ de forces où s’affrontent des intérêts divergents, opposant notamment les gens de lettres et l’Académie. Face à la pluralité de significations selon les aires culturelles, les disciplines ou encore les « scènes » de l’activité artistique (qu’elles soient mondaines, institutionnelles ou publiques), on s’interrogera sur l’existence d’une représentation unifiée de l’« amateur » au XVIIIe siècle. L’on partira de l’hypothèse selon laquelle l’opposition entre les notions de « société(s) » et de « public » peut éclairer les tensions ou les transformations à l’œuvre dans le discours sur la pratique amateure et participe à la constitution des domaines qui sont respectivement du ressort de l’homme de métier et de l’amateur.
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Talks by Bénédicte PERALEZ PESLIER
8-9 Novembre 2023
Organisatrices :
Odile Richard (Université de Limoges, EHIC), Laurence Vanoflen (Université de Nanterre, CSLF).
([email protected], [email protected])
The 838 letters exchanged between Marie du Deffand and Horace Walpole not only attest to French and British forms of sociability but also to a specific cross-Channel sociability. Although she despises social life, the Marquise recognizes that she needs to look after her relationships—by getting guests to dinner, holding a salon and participating in cultural events. This paradox certainly finds an outlet in her correspondence with Walpole: it enable her to enjoy a vast social network without being subjected to the obligations of social life. By choosing to stay away from it, Mrs du Deffand plays the role of external observer of the social ballet. To develop the different stages of sociability’s dialectics in this correspondence, we will analyze successively the Marquise’s rejection of social life and the forms of the Franco-British sociability established between the interlocutors. Finally, we will show that both of them enrich their correspondence with a critical regard on the respective forms and functions of French and Britsh sociabilities.
Organisation:
Marianne Charrier-Vozel, Université de Rennes, Université de Bretagne Occidentale Geoffrey Williams, Université de Bretagne Sud
En collaboration avec Mélinda Caron (Téluq Université), Marine Parra (Université de Haute-Alsace), Bénédicte Peralez-Peslier (Université Sorbonne-Nouvelle)
Centre Censier - Salle Las Vergnas - 13 rue Santeuil - 75005 Paris
Jury :
Mme Claude Habib, Professeur à l’Université Sorbonne-Nouvelle – Paris 3
Mme Hélène Merlin-Kajman, Professeur à l’Université Sorbonne-Nouvelle – Paris 3
M. Jean-Paul Sermain, Professeur à l’Université Sorbonne-Nouvelle – Paris 3 (directeur)
M. Antoine Lilti, Directeur d’études à l’EHESS (rapporteur)
M. Christophe Martin, Professeur à l’Université Sorbonne – Paris 4
M. Jean Mainil, Professeur à l’Université de Gand (rapporteur)
Dépassant ce cadre d’analyse centré sur les beaux-arts et le cas français, on se fondera ici sur une compréhension extensive du terme qui s’étendra aux domaines artistiques autres que les arts plastiques (théâtre, architecture, musique, arts des jardins, etc.) voire au champ esthétique en général (incluant à ce titre le paysage) et l’on abordera cet objet d’étude dans une perspective comparatiste, ouverte sur les particularités lexicales et sémantiques qui caractérisent sa conceptualisation dans les différentes langues et cultures européennes.
On s’interrogera sur les antagonismes et les évolutions qui travaillent la définition de l’amateur, au sein d’un champ de forces où s’affrontent des intérêts divergents, opposant notamment les gens de lettres et l’Académie. Face à la pluralité de significations selon les aires culturelles, les disciplines ou encore les « scènes » de l’activité artistique (qu’elles soient mondaines, institutionnelles ou publiques), on s’interrogera sur l’existence d’une représentation unifiée de l’« amateur » au XVIIIe siècle. L’on partira de l’hypothèse selon laquelle l’opposition entre les notions de « société(s) » et de « public » peut éclairer les tensions ou les transformations à l’œuvre dans le discours sur la pratique amateure et participe à la constitution des domaines qui sont respectivement du ressort de l’homme de métier et de l’amateur.
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8-9 Novembre 2023
Organisatrices :
Odile Richard (Université de Limoges, EHIC), Laurence Vanoflen (Université de Nanterre, CSLF).
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