Marie-Astrid Charlier
Marie-Astrid Charlier est maîtresse de conférences en littérature française du XIXe siècle à l'Université Paul-Valéry Montpellier 3 / RiRRa21, et membre Junior de l'Institut universitaire de France (promotion 2022).
Elle est également membre de l'ANR Numapresse (http://www.numapresse.org) et co-responsable de Studio21, le carnet de recherche du RiRRa21 : https://studio21.hypotheses.org.
Thématiques de recherche :
- Le naturalisme dans le second XIXe siècle (roman, nouvelle, théâtre, critique)
- Histoire et poétiques des genres narratifs ; théories du récit
- Littérature et spectacles ; spectacularité du roman et de la nouvelle (XIXe-XXe siècles)
- Presse et littérature, intermédialité, culture médiatique (XIXe-XXe siècles)
Elle est également membre de l'ANR Numapresse (http://www.numapresse.org) et co-responsable de Studio21, le carnet de recherche du RiRRa21 : https://studio21.hypotheses.org.
Thématiques de recherche :
- Le naturalisme dans le second XIXe siècle (roman, nouvelle, théâtre, critique)
- Histoire et poétiques des genres narratifs ; théories du récit
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Un « chourinage » dans la Seine en 1890, l’empoisonnement d’une archiduchesse d’Autriche par ses bas noirs en 1894, l’inquiétude autour d’une maison hantée à Yzeures-sur-Creuse en 1897, la mystérieuse disparition d’un étudiant en 1906, l’explosion de l’outil piégé d’un marbrier en 1914, un meurtre de chien en 2015 : voilà quelques-unes des affaires sélectionnées ici par Roy Pinker dans la presse du XIXe au XXIe siècle. Ces faits divers, incidents, accidents, canulars, délits, voire crimes, mettent en scène une incongruité du quotidien, un déraillement de la logique, une petite vie obscure ou infâme soudainement rendue visible par un journal.
Ces petits faits curieux, loin d’être insignifiants, apparaissent alors comme les symptômes des inquiétudes ou des enthousiasmes d’une société ; ils forment les éléments significatifs d’un vaste imaginaire social et médiatique, qui passionnait l’historien du crime, Dominique Kalifa, auquel ce livre est dédié, abordant tous ses sujets de prédilection : le fait divers, le sensationnalisme, les marginaux, la Belle Époque, le bagne, les bas-fonds, l’érotisme.
Pour Faits divers et vies déviantes (2022), Roy Pinker dissimule une trentaine d’universitaires, de journalistes et d’écrivains, amis de Dominique Kalifa auquel le livre rend hommage. L’ouvrage a été piloté par Marie-Ève Thérenty.
Préface de Alain Corbin.
L’absence relative de vidéos, qui peut d’abord étonner, s’explique en partie au moins par la problématique de l’auctorialité dans le monde des arts du cirque. Pour un artiste ou une compagnie, préférer l’image fixe signifie se préserver du risque de plagiat en arrêtant le mouvement ou la figure. Cependant, la photographie répond aussi à des enjeux esthétiques du côté de l’artification. L’observation d’un grand nombre de réseaux sociaux de différent·e·s artistes et compagnies (Cie Happés-Mélissa Von Vépy ; Cie L’Oublié(e)-Raphaëlle Boitel ; Cie d’Elles ; Cie AMA ; Cie Libertivore ; La Femme Canon Cie ; Zed Cézard ; La NOUR ; Cie Rhizome-Chloé Moglia ; Cie Rasposo) montre à quel point la photographie est travaillée comme une œuvre d’art du côté de la lumière, de la perspective, du cadrage, etc. Elle offre des points de vue différents sur le spectacle en montrant des perspectives ou des détails invisibles pour le spectateur ; par exemple, la matérialité d’un cordage ou un saut pris en contre-plongée. Ces récits photographiques sont des arrêts sur images et, en tant que tels, ils appellent l’imagination comme tout phénomène suspensif.
Afin de réfléchir à l’articulation entre photographie et nouveaux récits (médiatiques), on empruntera à Maroussia Diaz Verbèke la notion de « circographie » (Moquet, Saroh, Thomas, 2020), en la comprenant comme l’écriture du cirque, au double sens de l’expression : l’écriture circassienne d’une part, l’écriture à propos du cirque d’autre part. Autrement dit, quand le cirque s’écrit et quand le cirque est écrit. Dans cette perspective, comment le cirque s’écrit-il quand il se photographie ? et quels récits du cirque produit-on quand on l’envisage via la photographie ?
Ces postures et ces discours s’articulent bien souvent à la promotion des « petits » genres et des petits formats qui circulent dans les cercles parisiens mais aussi dans les capitales euopéennes : nouvelle, conte, chanson, pièces en un acte, pantomime, monologues fumistes... Toutes ces petites formes développent des poétiques contre-panoramiques : écriture du détail, de la miniature, du « petit fait » vrai ou fantaisiste. Les poétiques du bref ont tantôt visé une représentation vraie du réel, avec un objectif de production de savoirs – historiques, ethnographiques, sociographiques, psychologiques, phénoménologiques – tantôt pratiqué une écriture autotélique. Mais qu’ils s’inscrivent dans un « réalisme sérieux » (Auerbach) ou qu’ils revendiquent un ludisme léger, les petits écrivains et artistes du tournant des XIXe et XXe siècles ont érigé le petit en attitude, en style de vie et en écriture. Cependant, à mesure que l’espace public se libéralise, le sens de ces postures et poétiques en mineur se modifie : se situer en marge (contrainte ou choisie), se replier sur des logiques de groupes restreints, pratiquer des genres brefs, tous ces positionnements n’ont pas la même signification au début des années 1880, marquées encore par une forte censure en France, ou à la Belle Époque, quand libéralisation et liberté d’expression gagnent du terrain et que les circulations à l’échelle européenne s’intensifient.
Le colloque propose ainsi de réfléchir aux liens entre littérature, presse et scène pour apporter à l’histoire culturelle et théâtrale et y réévaluer la place des petits écrivain·e·s, des artistes en marge, des genres mineurs – souvent minorés – et des écritures de la brièveté qui ont été largement invisibilisées.
Université Paul-Valéry Montpellier 3, site Saint-Charles 2, salle 006-Panathénées
Conférence de Marta Caraion autour de son livre Comment la littérature pense les objets. Théorie littéraire de la culture matérielle, Champ Vallon, 2020.