Papers by francis grossmann
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2004
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2004
International audienc
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 1, 2018
Je voudrais conclure par deux remarques : faire une thèse est un travail divertissant, et « dans ... more Je voudrais conclure par deux remarques : faire une thèse est un travail divertissant, et « dans une thèse comme dans l'cochon, tout est bon »-il n'y a rien à jeter. U. Eco (2016) Comment écrire sa thèse, Paris, Flammarion Le dialogue qui s'est instauré vers la fin des années 90 entre l'équipe Théodile dirigée par Yves Reuter et celle qu'animait alors Michel Dabène, au sein du Lidilem, a permis d'ouvrir plusieurs chantiers fructueux. L'une des questions débattues lors des séminaires de travail communs concernait l'appropriation par les étudiants de ce que nous avions appelé « l'écrit de recherche », regroupant sous cette étiquette à la fois les mémoires de recherche de thèse et de master, ou parfois les premiers essais demandés aux étudiants dans les années de licence, pour peu que soient incluses dans ces travaux des hypothèses de recherche, et l'analyse de quelques données. Étaient examinées également et parallèlement les difficultés que pouvaient poser la lecture et l'écriture d'articles scientifiques. En sus des travaux effectués en sociologie des sciences 2 , quelques travaux pionniers avaient ouvert la voie : il faut citer ici l'ouvrage d'Ali Bouacha (1984) sur le discours universitaire ; les publications de l'équipe du CEDISCOR (en particulier Beacco, 1988 ; Moirand et al. 1993, Beacco et Moirand, 1995) ; l'ouvrage coordonné par Fintz (1998), ou encore les travaux émanant de la communauté des anglicistes du GERAS. Il s'agissait alors d'une problématique nouvelle dans le champ francophone, tandis qu'elle était déjà abordée depuis longtemps sous d'autres contrées et pour d'autres langues, si l'on pense en particulier à la littérature quantitativement impressionnante qui s'était déployée sous le sigle EAP (English for Academic Purposes, avec sa déclinaison plus récente en English for Research Purposes), et en français langue étrangère, dans le cadre du Français sur Objectifs Universitaires. Toutes ces recherches, à orientation linguistique ou didactique, ne 1 Version préliminaire de la contribution parue : Grossmann, F. (2017). Vingt ans de travaux sur l'écriture de recherche. Quel bilan pour préparer l'avenir ? In Dias-Chiaruttini, A. et Cohen-Azria, C. (dir.), Théoriesdidactiques de la lecture et de l'écriture. Fondement d'un champ de recherche en cheminant avec Yves Reuter, Lille, Presses Universitaires du Septentrion, pp.111-134 2 Rinck (2010) rappelle que la « rhétorique de la science »-dont l'une des contributions les plus connues en France est le travail de Latour & Fabbri (1977)-devient un champ d'études qui se constitue dans les années 1970 en relation avec les social studies of science. rencontraient que très peu avec celles qui se situaient dans une perspective plus générale et plus sociologique, sous la bannière des « études de la science » (Bazerman, 1998). Le but de la présente contribution est de synthétiser l'apport des travaux menés autour de l'appropriation de l'écriture de recherche dans le champ francophone en s'appuyant prioritairementmais non exclusivement-sur les articles parus dans les revues de didactique durant la période, en particulier les contributions publiées sur ce thème dans la revue Lidil (numéros 17, 24, 41 notamment). Je me réfèrerai également à d'autres contributions publiées sur cette même thématique dans d'autres revues (Pratiques, Enjeux, Recherches, Spirales, le Français Aujourd'hui…) ou encore dans des ouvrages de synthèses : je me propose, à travers cette rétrospective, de rassembler et d'organiser, dans une perspective résolument cumulative, les éléments qui semblent les plus utiles aujourd'hui. Faute de place, je laisserai de côté des éléments pourtant essentiels, comme ceux qui sont liés aux questions de cohérence/cohésion textuelle, à la gestion des anaphores, des marques de ponctuation, ou encore à la maitrise de l'orthographe 3. Cet état des lieux, même partiel, devrait permettre de mieux mesurer ce qui reste à consolider ou à poursuivre dans le cadre aujourd'hui mieux structuré des écoles doctorales ou des autres dispositifs d'aide à l'écriture de recherche dans les cursus académiques. circonscrit peu le ou les genres auxquels on a affaire et qu'elle se traduit mal dans d'autres langues, présente plusieurs avantages lorsqu'on se situe dans une perspective didactique : impliquant une dynamique, elle se situe du côté du processus (écriture) plutôt que du produit (écrit) et à travers le complément déterminatif (de recherche), elle met au premier plan la dimension heuristique et le rapport au savoir. Un premier examen permettra, en revisitant les travaux des chercheurs, de mieux comprendre l'intérêt et la spécificité de la dénomination écriture de recherche par rapport aux désignations concurrentes. Écrit de recherche vs écrit théorique Dans les recherches menées, l'expression écrit théorique est parfois utilisée. Le choix de cette dénomination peut s'expliquer par des raisons générales liées à l'inscription générique, mais aussi par des raisons liées au rôle de l'écriture dans l'élaboration intellectuelle, ou encore, si l'on se situe plus délibérément sur le terrain didactique, par des raisons liées aux problèmes spécifiques que pose, à nombre d'étudiants, la « théorie » et sa mise en texte. Le recours aux termes théorie et théorique permet d'abord à certains auteurs (cf. par ex. Boch et Grossmann, 2001) de se situer dans le cadre plus général d'une typologie des discours, fondée sur des postulats psychologiques et langagiers. Ainsi, dans Bronckart (1996), le discours théorique est présenté comme appartenant, du point de vue de l'organisation temporelle, à l'ordre de l'exposer (par rapport au raconter) et comme autonome (vs impliqué) 4. L'utilisation de ces termes permet aussi de situer la réflexion dans un cadre discursif plus large : alors que la dénomination texte, comme le souligne Adam (2002, p. 571), privilégie la structure interne (cohésion et cohérence), celle de discours traduit l'inscription dans l'interaction verbale et le contexte socio-communicatif, aspect indispensable à la définition des genres ; l'articulation mais aussi la distinction entre ces deux aspects reste nécessaire, même si elle est parfois oubliée. Le qualificatif théorique peut aussi renvoyer à l'élaboration conceptuelle, à ses tâtonnements, ses bonheurs et ses difficultés. C'est le cas par exemple chez les chercheurs qui se situent dans le cadre de la génétique textuelle : les travaux de Fenoglio (2010, 2013) sur la genèse du texte linguistique montrent comment « la pensée théorique nait via son énonciation ». Les notes de travail apparaissent dans cette approche comme un temps indispensable de maturation, et un espace dans lequel le chercheur ne fait pas que passer, mais auquel il revient. Cet éclairage est important, y compris lorsqu'on se situe dans une perspective didactique, lorsqu'il s'agit d'aider l'étudiant à conceptualiser : la difficulté, au moins en Sciences Humaines et Sociales, est de faire accepter le fait que le travail théorique, loin d'être un simple recensement de travaux existants dans lequel on vient puiser des idées, 4 Même s'il ne peut s'agir bien entendu que de tendances, aucun texte concret, ni même aucun genre ou sous genre textuel envisagé comme produit historique ne correspondant jamais à un type « pur », cette opposition reste éclairante : elle traduit bien certaines des contraintes propres à l'écriture dans les genres qui nous intéressent est bien un processus créatif, même lorsque l'apprenti-chercheur a une visée modeste et s'inscrit dans un cadre théorique déjà-là ; l'écriture de brouillons et de notes de travail impliquant des choix terminologiques, la mise en réseau de concepts participe directement de l'élaboration conceptuelle, y compris chez des « non-experts » (voir Fenoglio & Garcia-Debanc, 2010). On peut s'appuyer sur les opérations listées par Fenoglio (2010), toujours à partir des manuscrits linguistiques : « pointer le terme qui fait enjeu théorique » ; « resserrer la détermination des termes employés pour la construction théorique » ; « rechercher des expressions équivalentes substitutives à l'expression posée en enjeu dans l'article » ; enfin, définir l'objet traité en usant de phraséologismes tels que « il ne s'agit pas de … mais tout au contraire de ». Cette dimension dynamique et heuristique de l'écriture engagée par la réflexion conceptuelle et la théorisation offre une parenté évidente avec ce que recouvre la dénomination écriture de recherche, telle qu'elle est utilisée dans les travaux d'Yves Reuter ou d'autres auteurs. Sans qu'il soit question de transférer directement l'analyse descriptive effectuée à partir des brouillons d'auteurs scientifiques, la liste des opérations d'écriture fournit un répertoire d'opérations à travailler. Un tel travail, portant sur la mise en exergue de termes clés de la recherche menée, le resserrement terminologique au moyen de procédés linguistiques divers, la recherche d'expressions équivalentes, et l'approche des différentes formules définitionnelles, parait complémentaire d'une approche plus locale opérée plus directement sur les marques linguistiques, du type de celle proposée dans leur manuel pour l'enseignement du FLE par Garnier et Savage (2011). Enfin, la référence à la théorie a pu aussi être explorée comme un enjeu d'écriture plus circonscrit, en particulier celui qui est lié à la manière dont les rédacteurs de mémoires professionnels recourent à la théorisation, soit comme toile de fond, soit en procédant à un état de l'art (Guigue et Crinon, 2010) ou encore à la rédaction du « cadre théorique » dans un écrit de recherche qui concentre tout un ensemble de difficultés pour l'apprenti-chercheur (Boch et al., 2010). Le statut du texte
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Mar 14, 2018
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 1, 2018
français Les romanciers mobilisent différents types de phraséologismes dans le fil de leur récit.... more français Les romanciers mobilisent différents types de phraséologismes dans le fil de leur récit. Dans certains cas, le caractère figé de ces phraséologismes est clairement assumé et montré au lecteur à travers différents types de signaux, en particulier des guillemets ou des formules métalinguistiques : comme on dit, selon l'expression, etc. Le marqueur comme on dit, en particulier, utilisé en incidente, a souvent été considéré soit comme un moyen d'identifier une phrase sentencieuse (Anscombre, 2006), soit comme l'indicateur d'une « manière de dire » spéciale (Kleiber, 2013 et à paraître). L'étude, basée sur corpus, se propose de vérifier ces hypothèses, mais aussi de procéder à un classement des types de phraséologismes introduits par comme on dit dans le roman contemporain. Mots-clé : phraséologisme, phrase sentencieuse, formule métalinguistique, idiomatisme. Résumé anglais Novelists use different kinds of phrasemes in their narrative discourse. In some cases, these frozen or semi-frozen expressions are indicated by specific markers, and especially by quotes or metalinguistic phrases such as comme on dit ('as the phrase goes', 'as they say'). In French, comme on dit is one of the most typical of these markers, particularly when it is used in a comment clause; this expression therefore is regarded by linguists as a touchstone to identify either sententious statements such as proverbs (Anscombre, 2006), or phrases with a « special formulation » (Kleiber, 2013 and forthcoming). This is precisely these assumptions our corpus-based study attempted to verify. The aim is also to better classify the types of phrasemes indicated by comme on dit (('as the phrase goes', 'as they say') in the contemporary French novel.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 15, 2004
Repères, Jun 1, 2009
Ce numero poursuit la reflexion entreprise avec les numeros 14 et 28 de Reperes, parus respective... more Ce numero poursuit la reflexion entreprise avec les numeros 14 et 28 de Reperes, parus respectivement en 1996 (« La grammaire a l’ecole. Pourquoi en faire ? Pour quoi faire ? ») et en 2003 (« L’observation reflechie de la langue a l’ecole »). Il s’inscrit aussi dans un contexte de questionnement de l’enseignement de la langue dont bon nombre de revues francophones se font l’echo (voir par exemple Pratiques, 2005 ; Le francais aujourd’hui, 2007 ; Recherche, 2008). Ce renouveau d’interet se man...
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2015
International audienc
Revue Francaise De Linguistique Appliquee, 2007
A partir de l'observation d'un corpus d'articles publies dans le champ de la linguist... more A partir de l'observation d'un corpus d'articles publies dans le champ de la linguistique, notre etude propose une analyse qualitative des marqueurs lexicaux de la convergence (de type conformement a nos hypotheses) et de la divergence (de type contre toute attente) par rapport aux attentes du chercheur-auteur ou de la communaute scientifique. L'objectif est d'etudier dans quelle mesure ces marqueurs peuvent fournir des indices sur la facon dont le chercheur-auteur construit et valide le savoir dans son article. L'analyse du corpus permet de degager des fonctions multiples a ces marqueurs, signalant ainsi une grande disparite dans les attentes. D'ou la necessite d'envisager ces marqueurs en association avec d'autres termes, et de prendre en compte dans l'analyse le texte dans son ensemble. Si les marqueurs de convergence et de divergence ne presagent pas de la demarche scientifique impliquee dans l'ensemble de l'article, ils peuvent en revanche reveler des styles epistemologiques tres divers.
Revue Francaise De Linguistique Appliquee, 2007
Presses universitaires du Septentrion eBooks, 2017
Je voudrais conclure par deux remarques : faire une thèse est un travail divertissant, et « dans ... more Je voudrais conclure par deux remarques : faire une thèse est un travail divertissant, et « dans une thèse comme dans l'cochon, tout est bon »-il n'y a rien à jeter. U. Eco (2016) Comment écrire sa thèse, Paris, Flammarion Le dialogue qui s'est instauré vers la fin des années 90 entre l'équipe Théodile dirigée par Yves Reuter et celle qu'animait alors Michel Dabène, au sein du Lidilem, a permis d'ouvrir plusieurs chantiers fructueux. L'une des questions débattues lors des séminaires de travail communs concernait l'appropriation par les étudiants de ce que nous avions appelé « l'écrit de recherche », regroupant sous cette étiquette à la fois les mémoires de recherche de thèse et de master, ou parfois les premiers essais demandés aux étudiants dans les années de licence, pour peu que soient incluses dans ces travaux des hypothèses de recherche, et l'analyse de quelques données. Étaient examinées également et parallèlement les difficultés que pouvaient poser la lecture et l'écriture d'articles scientifiques. En sus des travaux effectués en sociologie des sciences 2 , quelques travaux pionniers avaient ouvert la voie : il faut citer ici l'ouvrage d'Ali Bouacha (1984) sur le discours universitaire ; les publications de l'équipe du CEDISCOR (en particulier Beacco, 1988 ; Moirand et al. 1993, Beacco et Moirand, 1995) ; l'ouvrage coordonné par Fintz (1998), ou encore les travaux émanant de la communauté des anglicistes du GERAS. Il s'agissait alors d'une problématique nouvelle dans le champ francophone, tandis qu'elle était déjà abordée depuis longtemps sous d'autres contrées et pour d'autres langues, si l'on pense en particulier à la littérature quantitativement impressionnante qui s'était déployée sous le sigle EAP (English for Academic Purposes, avec sa déclinaison plus récente en English for Research Purposes), et en français langue étrangère, dans le cadre du Français sur Objectifs Universitaires. Toutes ces recherches, à orientation linguistique ou didactique, ne 1 Version préliminaire de la contribution parue : Grossmann, F. (2017). Vingt ans de travaux sur l'écriture de recherche. Quel bilan pour préparer l'avenir ? In Dias-Chiaruttini, A. et Cohen-Azria, C. (dir.), Théoriesdidactiques de la lecture et de l'écriture. Fondement d'un champ de recherche en cheminant avec Yves Reuter, Lille, Presses Universitaires du Septentrion, pp.111-134 2 Rinck (2010) rappelle que la « rhétorique de la science »-dont l'une des contributions les plus connues en France est le travail de Latour & Fabbri (1977)-devient un champ d'études qui se constitue dans les années 1970 en relation avec les social studies of science.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2009
Repères. Recherches en didactique du français langue maternelle, 2000
Grossmann Francis. Apprentissages progressifs de l'écrit à l'école maternelle, Prog/INRP,... more Grossmann Francis. Apprentissages progressifs de l'écrit à l'école maternelle, Prog/INRP, coordonné par Mireille Brigaudiot, 2000. In: Repères, recherches en didactique du français langue maternelle, n°22, 2000. Les outils d'enseignement du français, sous la direction de Sylvie Plane et Bernard Schneuwly. pp. 195-197
Lingvisticae Investigationes, Dec 31, 2022
Les routines discursives dans le discours scientifique oral et écrit, 2022
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Jun 20, 2018
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Jun 11, 2009
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Papers by francis grossmann
lus aux enfants et explicite les différentes «manières de faire» utilisées par les adultes pour lire, raconter et adapter ces textes aux capacités discursives de ceux à qui ils s'adressent. Ce qui est en jeu alors, c'est l'accès de l'enfant à une compétence textuelle qui peut donner sens aux
premiers apprentissages de la lecture. Les réponses de plus de deux cents enseignants, dans quatre départements français, ont été analysées et complétées par une série d'entretiens. Les résultats fournissent des éléments pour la réflexion didactique et pour une politique de la lecture
au niveau de l'école maternelle.