Papers by PIERRE YVES QUEMENER
La biographie de Gildas le Sage, auteur au VIe siècle du De excidio Britanniae, fondateur présumé... more La biographie de Gildas le Sage, auteur au VIe siècle du De excidio Britanniae, fondateur présumé de la première abbaye de Saint-Gildas-de-Rhuys, est généralement établie à partir de la « vie armoricaine » du saint (BHL 3541), composée au milieu du XIe siècle par un moine de Rhuys. Le présent article s’intéresse à une autre version (BHL 3544), conservée dans un légendier de la fin du XIIe siècle (ms. BnF 5318). Cette version, jusqu’alors négligée et jugée sans intérêt par la critique, était prise le plus souvent pour une copie absurde et méprisable de la « vie armoricaine ». L’analyse comparative entre les deux textes montre cependant que cette « vie armoricaine » fut composée à partir de la vita BHL 3544, et que celle-ci rapporte en réalité l’histoire fabuleuse de saint Gueltas, dit Gildasius en latin.
Edition de trois vies de de sainte Brigitte de Kildare en français, extraites du Miroir historial... more Edition de trois vies de de sainte Brigitte de Kildare en français, extraites du Miroir historial de Jean de Vignay (Baltimore, Walters Art Museum, ms W.140), d’un légendier picard du XVe siècle (Lille, BM ms 795) et de l’Histoire de la vie, mort, passion et miracles des saincts (édition imprimée de 1593).
Britannia Monastica, t. 23, 2024
A partir de l'étude des premiers registres de baptêmes de la paroisse de Locmaria-Quimper (1534-1... more A partir de l'étude des premiers registres de baptêmes de la paroisse de Locmaria-Quimper (1534-1556), l'article apporte un éclairage sur les pratiques nominatives du XVIe siècle, sur leurs motivations et leurs influences. Comment choisissait-on un nom ? Qui le choisissait ? Sur quels critères ? Dans quelle intention ?
Histoires de prénoms, 2024
L’enquête interroge les données historiques, littéraires, hagiographiques, monumentales, linguist... more L’enquête interroge les données historiques, littéraires, hagiographiques, monumentales, linguistiques et anthroponymiques de la période médiévale, jusqu’au début du XIIIe siècle, pour éclairer les liens entre le mythe arthurien et les usages du nom Arthur en anthroponymie.
L’auteur développe plusieurs hypothèses sur l’étymologie du nom et sa diffusion au Moyen Age, la présentation du personnage d’Arthur dans les vies de saints, sa représentation sur la porte de la Pescheria de la cathédrale de Modène et dans la mosaïque de la cathédrale d’Otrante.
Revue vaudoise de généalogie et d'histoire des familles, 2022
Le nom Claude bénéficia d’une faveur exceptionnelle en Suisse romande et en Franche-Comté à la fi... more Le nom Claude bénéficia d’une faveur exceptionnelle en Suisse romande et en Franche-Comté à la fin du Moyen Age. Dès la seconde moitié du XVe siècle, il était devenu le troisième nom le plus fréquent à Genève. Parce que la dévotion populaire attribuait à saint Claude de multiples résurrections des morts, son nom était associé à l’idée de survie. On pensait qu’un enfant qui portait son nom vivrait plus longtemps. En arrivant à Genève en 1541, Calvin s’était donné pour mission d’éradiquer les pratiques superstitieuses et de ramener la population à la pureté de la foi évangélique. Les noms de baptême, fréquemment issus du panthéon des saints martyrs et confesseurs, contribuaient indirectement à maintenir vivace le culte des saints et des reliques qu’il s’efforçait de combattre. La purge du répertoire onomastique fut l’une des solutions mises en œuvre par le réformateur pour arriver à ses fins. L’application de la mesure fut toutefois difficile car elle bouleversait les usages séculaires du parrainage qui cimentait les solidarités sociales.
Histoires de prénoms, 2023
Sous les formes anciennes Caraduc ou Caradoc, Caradec est attesté en Bretagne comme nom personnel... more Sous les formes anciennes Caraduc ou Caradoc, Caradec est attesté en Bretagne comme nom personnel du Xe au XIIe siècle. A partir de la seconde moitié du XIIe siècle, les auteurs de lais et de romans arthuriens récupèrent le nom pour l’attribuer à des héros de fiction, tantôt chevaliers amoureux, tantôt rois guerriers. Le culte de saint Caradoc, ermite gallois mort en 1124, fut vraisemblablement introduit dans les évêchés de Vannes et de Cornouaille dès le début du XIIe siècle. L’attribution du nom Caradec comme nom de baptême reprend à partir du XVIe siècle, essentiellement autour des lieux de culte placés sous le patronage du saint.
Nouvelle revue d'onomastique, n° 65, 2023
"Cet ouvrage aborde un sujet majeur, celui du nom de baptême, de son choix et de sa transmission,... more "Cet ouvrage aborde un sujet majeur, celui du nom de baptême, de son choix et de sa transmission, à la fin du Moyen Age et au début de l'époque moderne (1350-1600), époque où le nom constituait encore le premier et principal mode de désignation des individus. Il offre sur ce thème une synthèse inédite et novatrice à bien des égards"
Cet ouvrage aborde la question complexe des motivations de la prénomination à l’époque de la Rena... more Cet ouvrage aborde la question complexe des motivations de la prénomination à l’époque de la Renaissance. De nombreuses études ont été publiées depuis une quarantaine d’années sur l’anthroponymie française. Les chercheurs se sont appliqués à collecter des données et à établir des statistiques. Mais il ne s’agit plus ici de comptabiliser mais d’expliquer. Pour ce faire, ce livre multiplie les comparaisons. Il étudie les évolutions sur une période longue et compare les choix de prénomination dans différentes régions pour établir une synthèse générale.
Il remet en cause les conceptions courantes sur la prénomination et offrent de nouvelles hypothèses explicatives. Il réfute l’idée selon laquelle le nom de baptême était principalement la marque d’une dévotion religieuse et met en avant les ressorts fondamentaux de la prénomination : assurer à l’enfant les meilleures chances de survie, de bonheur et de prospérité et l’intégrer dans un réseau de relations sociales.
Préface de Christiane Klapisch-Zuber à lire sur le site des Presses universitaires de Rennes :
https://pur-editions.fr/product/9366/le-nom-de-bapteme-aux-xve-et-xvie-siecles
Histoires de prénoms, 2023
L’histoire du nom Trémeur est étroitement liée au culte de saint Trémeur, fils de Commor et de Tr... more L’histoire du nom Trémeur est étroitement liée au culte de saint Trémeur, fils de Commor et de Trifine. Il se diffuse essentiellement à partir du XVIIe siècle dans l’ancien évêché de Cornouaille, à proximité des centres de dévotion au jeune martyr, autour de Carhaix, Plougastel-Daoulas, Le Guilvinec et Sainte-Tréphine.
Nouvelle revue d'onomastique, n° 65, 2023
Une hypothèse nouvelle sur l'origine du système anthroponymique à deux éléments. Il serait né au ... more Une hypothèse nouvelle sur l'origine du système anthroponymique à deux éléments. Il serait né au XIe siècle de la nécessité de rétablir des marqueurs individuels et familiaux dans la dénomination des individus.
Histoires de prénoms, 2022
Selon Geffroy de Monmouth, le premier roi de Bretagne s’appelait Conan Meriadoc. Le nom a été inv... more Selon Geffroy de Monmouth, le premier roi de Bretagne s’appelait Conan Meriadoc. Le nom a été inventé par l’auteur qui associa le nom du duc régnant à son époque (Conan III) à celui d’un puissant seigneur dont les traditions léonardes avaient conservé le souvenir (Meriadoc). Le nom Meriadoc, ou Meriadus, fut repris dans la littérature des XIIe et XIIIe siècles pour désigner des rois ou des seigneurs. Les premières mentions du nom comme nom de baptême et comme surnom sont attestées au début du XVe siècle à Plougasnou, dans le Trégor occidental. Un village de Plougasnou se nomme justement Traon Meriadec (le Val Mériadec en français) et une chapelle dédiée à saint Mériadec y existait à cette époque.
Dans un mémoire présenté en 1479, Jean II de Rohan, prétendant à la succession du duché de Bretagne, affirmait être le descendant direct du roi Conan, père du premier vicomte de Rohan et de saint Mériadec. Les vicomtes assurèrent la promotion du culte du saint dans le pays de Pontivy, et notamment à Stival où une chapelle fut bâtie en son honneur. Le nom de Mériadec fut ensuite repris comme nom de baptême dans la paroisse à partir du XVIIe siècle, au moment de la réforme catholique.
Histoires de prénoms, 2022
Le prénom Tanguy a connu un destin exceptionnel. Avec Alain et Hervé, il est l’un des rares noms ... more Le prénom Tanguy a connu un destin exceptionnel. Avec Alain et Hervé, il est l’un des rares noms bretons des XIe et XIIe siècles à avoir subsisté comme nom de baptême à l’époque moderne. Deux raisons à cela. D’une part, son maintien dans deux grandes familles de la noblesse léonarde aux XIVe et XVe siècles, les Kermavan et les du Chastel. D’autre part, l’invention opportune au XVe siècle d’un saint Tanguy, issu de la légende de sainte Haude et de son frère Gurguy, à l’instigation de la famille du Chastel, désireuse de se pourvoir d’une généalogie prestigieuse.
Kaier ar Poher, n° 77, 2022
L’histoire du nom Gradlon remonte au haut Moyen Age. Il est attesté en Bretagne depuis le IXe siè... more L’histoire du nom Gradlon remonte au haut Moyen Age. Il est attesté en Bretagne depuis le IXe siècle, de la Cornouaille au pays de Redon. Le nom doit sa notoriété au fameux roi Gradlon, associé dans sa légende primitive aux saints Guénolé et Corentin, puis, à partir du XVe siècle, à la fabuleuse cité d’Ys. Comme nom de baptême, il fut attribué sans interruption jusqu’au début du XIXe siècle, sous des formes très diverses, notamment Grazlon, Grallon, Gralen, Grall, Glazron, Glazren, Gleran, Glairan.
Kaier ar Poher, n° 75, 2021
En France, l'histoire du nom remonte au VIIIe siècle. Le premier porteur connu est Guillaume de G... more En France, l'histoire du nom remonte au VIIIe siècle. Le premier porteur connu est Guillaume de Gellone, né vers 750, cousin de Charlemagne, duc d'Aquitaine et fondateur de l'abbaye de Gellone dans le Languedoc. Le nom se développe à partir du XIe siècle pour devenir l'un des noms de baptême les plus portés en France au bas Moyen Âge et à la Renaissance. Sa popularité décroît au XVIIe siècle, en dépit d'une vogue passagère à la fin du siècle dernier.
Kaier ar Poher, n° 74, 2021
Histoire de la diffusion du nom Tugdual en Bretagne
Kaier ar Poher, n° 73, 2021
Histoire de la diffusion du nom Corentin en Bretagne
Kaier ar Poher, n° 72, 2021
Histoire de la diffusion du nom Morvan en Bretagne
Etudes d'onomastique littéraire médiévale, 2021
L'évolution du système anthroponymique de l'an mil à la Renaissance
Histoire Economie Société, 2018
Les variables du parrainage (nombre de parrains et marraines, parrainage intrafamilial ou extra-f... more Les variables du parrainage (nombre de parrains et marraines, parrainage intrafamilial ou extra-familial, transmission du nom aux filleuls) renseignent sur le type et le niveau des attentes des parents vis-à-vis de leurs compères en matière de solidarité. En Auvergne, l'analyse des registres de baptêmes du XVI e siècle révèle une bipolarité entre le nord et le sud. Au sud, les besoins d'entraide sont assurés essentiellement par les proches parents, dans le cadre d'une solidarité familiale. Il semblerait que ce système social fut également en usage en Auvergne septentrionale à l'origine mais qu'il ait subi à la fin du Moyen Âge l'influence du système en usage dans les pays de langue d'oïl, davantage fondés sur les solidarités de voisinage. Abstract The variables of sponsorship (number of sponsors, endogamic or exogamic sponsors, transmission of the name to the godchildren) provide information on the type and level of expectations of the parents towards their friends in terms of solidarity. In Auvergne, the analysis of baptismal registers of the sixteenth century reveals bipolarity between the north and the south. In the South, the needs of mutual assistance are provided mainly by the close kinship, in the context of family solidarity. It would seem that this social system was also used in northern Auvergne at the beginning, but that it had undergone at the end of the Middle Ages the influence of the system used in the countries of language of oil, more based on solidarities of neighborhood.
Annales de démographie historique, 2017
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Papers by PIERRE YVES QUEMENER
L’auteur développe plusieurs hypothèses sur l’étymologie du nom et sa diffusion au Moyen Age, la présentation du personnage d’Arthur dans les vies de saints, sa représentation sur la porte de la Pescheria de la cathédrale de Modène et dans la mosaïque de la cathédrale d’Otrante.
Il remet en cause les conceptions courantes sur la prénomination et offrent de nouvelles hypothèses explicatives. Il réfute l’idée selon laquelle le nom de baptême était principalement la marque d’une dévotion religieuse et met en avant les ressorts fondamentaux de la prénomination : assurer à l’enfant les meilleures chances de survie, de bonheur et de prospérité et l’intégrer dans un réseau de relations sociales.
Préface de Christiane Klapisch-Zuber à lire sur le site des Presses universitaires de Rennes :
https://pur-editions.fr/product/9366/le-nom-de-bapteme-aux-xve-et-xvie-siecles
Dans un mémoire présenté en 1479, Jean II de Rohan, prétendant à la succession du duché de Bretagne, affirmait être le descendant direct du roi Conan, père du premier vicomte de Rohan et de saint Mériadec. Les vicomtes assurèrent la promotion du culte du saint dans le pays de Pontivy, et notamment à Stival où une chapelle fut bâtie en son honneur. Le nom de Mériadec fut ensuite repris comme nom de baptême dans la paroisse à partir du XVIIe siècle, au moment de la réforme catholique.
L’auteur développe plusieurs hypothèses sur l’étymologie du nom et sa diffusion au Moyen Age, la présentation du personnage d’Arthur dans les vies de saints, sa représentation sur la porte de la Pescheria de la cathédrale de Modène et dans la mosaïque de la cathédrale d’Otrante.
Il remet en cause les conceptions courantes sur la prénomination et offrent de nouvelles hypothèses explicatives. Il réfute l’idée selon laquelle le nom de baptême était principalement la marque d’une dévotion religieuse et met en avant les ressorts fondamentaux de la prénomination : assurer à l’enfant les meilleures chances de survie, de bonheur et de prospérité et l’intégrer dans un réseau de relations sociales.
Préface de Christiane Klapisch-Zuber à lire sur le site des Presses universitaires de Rennes :
https://pur-editions.fr/product/9366/le-nom-de-bapteme-aux-xve-et-xvie-siecles
Dans un mémoire présenté en 1479, Jean II de Rohan, prétendant à la succession du duché de Bretagne, affirmait être le descendant direct du roi Conan, père du premier vicomte de Rohan et de saint Mériadec. Les vicomtes assurèrent la promotion du culte du saint dans le pays de Pontivy, et notamment à Stival où une chapelle fut bâtie en son honneur. Le nom de Mériadec fut ensuite repris comme nom de baptême dans la paroisse à partir du XVIIe siècle, au moment de la réforme catholique.