Papers by Nicky Le Feuvre
Oxford University Press eBooks, Aug 4, 1999
Retraite et société
Historiquement, le secteur bancaire suisse a externalisé le vieillissement au travail, principale... more Historiquement, le secteur bancaire suisse a externalisé le vieillissement au travail, principalement par le biais de mesures de retraite anticipée pour les cadres (hommes), de réduction du temps de travail en fin de carrière ou de plans sociaux ciblant les employé·es les plus âgé·es. Après le départ d’une partie disproportionnée des plus de 50 ans au cours des années 2000, il y a quelques signes d’un engagement récent des banques suisses en faveur du « vieillissement actif », c’est-à-dire le maintien en emploi des salarié·es âgé·es. Cet article examine ce changement d’orientation. À partir d’entretiens menés avec des travailleurs et travailleuses âgé·es (50+), des managers et responsables RH, ainsi que de l’analyse des rapports officiels, nous explorons les politiques de gestion de l’âge adoptées dans deux grandes banques suisses. L’analyse permet de montrer que le discours officiel en faveur d’une prolongation de la vie active s’adosse à une vision négative du vieillissement au tr...
Gendered Career Trajectories in Academia in Cross- …, 2007
Sociologies Pratiques, 2007
Retraite et société
Historiquement, le secteur bancaire suisse a externalisé le vieillissement au travail, principale... more Historiquement, le secteur bancaire suisse a externalisé le vieillissement au travail, principalement par le biais de mesures de retraite anticipée pour les cadres (hommes), de réduction du temps de travail en fin de carrière ou de plans sociaux ciblant les employé·es les plus âgé·es. Après le départ d’une partie disproportionnée des plus de 50 ans au cours des années 2000, il y a quelques signes d’un engagement récent des banques suisses en faveur du « vieillissement actif », c’est-à-dire le maintien en emploi des salarié·es âgé·es. Cet article examine ce changement d’orientation. À partir d’entretiens menés avec des travailleurs et travailleuses âgé·es (50+), des managers et responsables RH, ainsi que de l’analyse des rapports officiels, nous explorons les politiques de gestion de l’âge adoptées dans deux grandes banques suisses. L’analyse permet de montrer que le discours officiel en faveur d’une prolongation de la vie active s’adosse à une vision négative du vieillissement au tr...
Sociologies Pratiques, 2007
Hart Publishing eBooks, 2020
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2000
Discipline temporelle, division sexuelle du travail et genre Dans le monde social, le temps se dé... more Discipline temporelle, division sexuelle du travail et genre Dans le monde social, le temps se déroule dans le sens d'une direction qui donne au temps un caractère passé, présent et futur. L'étymologie latine du mot temps fait référence à tempus qui signifie le temps et à templum qui renvoie à la notion d'église, de lieu sacré (Sue, 1994). Ainsi, nous pouvons dire que la notion de temps contient deux notions : d'un côté un temps subjectif qui fait référence au temps qualitatif, discontinu, insécable et qui résulte d'un apprentissage culturel et d'une socialisation du temps propre à chaque individu ou à chaque groupe social au travers de la mémoire collective ; d'un autre côté, un temps ordinaire, quantitatif, continu, divisible à volonté qui repose sur le système mécanique de l'horloge : c'est un temps objectif, rationalisé et construit. On le voit, deux conceptions du temps s'affrontent, qui vont accompagner toutes les discussions et les négociations du temps de travail, les pratiques et les représentations du temps. Chaque société produit son propre temps, sa propre représentation du temps. Appliqué aux sociétés industrialisées, le temps de travail va devenir dominant, non seulement du fait de la centralité du temps de travail, mais aussi du fait que cette conception du temps est fondée sur un temps abstrait, un contenant séparé du contenu, une mesure des activités professionnelles qui va servir à les organiser et à les rationaliser. L'objectif n'est pas pour nous de refaire l'histoire des normes temporelles, mais plutôt de montrer que cette conception subit de profonds bouleversements depuis une vingtaine d'années en France. Nous proposons de lire ces bouleversements, d'une part, du point de vue du temps de travail et, d'autre part, du point de vue de leur relation avec la distribution des activités entre hommes et femmes. Dans un premier temps, il s'agit de saisir les bouleversements de la norme temporelle du point de vue des autres temps de la vie hors travail que le temps de travail contient, oriente ou conditionne. Nous verrons que, alors même que le temps passé au travail diminue depuis une vingtaine d'années en France, le temps de travail « emprisonne » de plus en plus les autres temps sociaux, puisqu'il faut être de plus en plus disponible pour son entreprise. Dans un deuxième temps, il s'agit d'appréhender ce qu'il se passe quand les salariéshommes ou femmesdoivent se rendre plus disponibles pour travailler en fonction des caprices du marché et accepter une certaine délocalisation de leurs périodes de travail. Que se passe-t-il dès lors que la gestion de l'articulation entre le temps de travail et le temps des autres activités est de plus en plus contrôlée par l'employeur, et ce pour les hommes comme pour les femmes ? En nous appuyant sur l'analyse des dispositifs juridiques, comme sur leur mise en oeuvre et sur leurs usages, notre intention est de montrer, d'une part, qu'il y a bien une augmentation de la perte de la maîtrise temporelle par les salariés et, d'autre part, que cette perte est susceptible de s'accompagner d'un certain affaiblissement de la division sexuelle du travail, notamment dans la sphère domestique et familiale. Autrement dit, nous soutenons que l'évolution du temps de travail doit s'analyser d'un double point de vue : celui des règles temporellesdont on verra les conséquences sur la perte des repères temporels, notamment hebdomadaireset celui de la division sexuelle du travail, qui se trouve potentiellement affectée par les modifications dans la régulation temporelle des activités productives. Dès
Research on the risks of under-or unemployment faced by highly qualified non-EU immigrants to Swi... more Research on the risks of under-or unemployment faced by highly qualified non-EU immigrants to Switzerland has focused on the absence of recognition of their foreign qualifications as a major source of vulnerability in the host country. The aim of this paper is to study the employment trajectories of a specific group of migrants who have graduated from a Swiss higher education (HE) institution. Drawing on a life-course perspective, the paper is based on sixteen biographical interviews with a diverse group of highly skilled Peruvian men and women living in Switzerland, after having graduated from a Swiss HE institution. We identify three ideal-type trajectories of migrant graduates with a Swiss HE qualification, based on their field of study, their route of access to formal residential status (essential employment clause / bi-national marriage) and the domestic division of labor and care responsibilities within their households. We show that obtaining a Swiss HE qualification is rarely enough to guarantee non-European graduates access to a stable job that is commensurate to their qualifications., The ability of these Swiss-trained migrants to translate their educational credentials into favorable professional outcomes is highly dependent on family formation patterns and gender arrangements. Some routes to formal residential rights in Switzerland after graduation would seem to cancel out the advantages associated with having a Swiss qualification and lead to long-term precarious employment experiences, especially for female graduates from the humanities and social sciences who receive residential qualifications through marriage to a Swiss or EU national, rather than on the basis of their own contribution to the Swiss labor market.
Routledge eBooks, Mar 13, 2019
Sociology, Aug 1, 1996
Equality with men in the world of paid work has been a major feminist objective. Given that work ... more Equality with men in the world of paid work has been a major feminist objective. Given that work in the `public' sphere has historically been shaped on the assumption that the `worker' will be male, then national employment systems which facilitate masculine employment patterns (i.e. full-time work and unbroken employment careers) might be expected to be more likely to generate gender equality. This paper compares women's employment in France (where `masculine' careers for women are common) and Britain (where part-time work and broken employment careers are more likely) at the macro, meso (occupational), and micro (individual) levels. The two occupations studied are finance and pharmacy. The evidence presented suggests that there are considerable similarities between women in the two countries at the occupational and individual level, despite national variations. In the light of this evidence, structural and individual explanations of women's employment behaviour are examined, and the continuing significance of structural constraint on the patterning of gender relations is emphasised.
Routledge eBooks, Oct 11, 2022
Journal of International Migration and Integration, Dec 3, 2019
Much research to date has shown that migrants from the Global South to the wealthier nations of t... more Much research to date has shown that migrants from the Global South to the wealthier nations of the North often experience a devaluation of their educational credentials, notably because their initial qualifications are not recognised in their host countries. The limited validity of educational achievements is often identified as the main cause of the relatively unfavourable labour market outcomes of highly skilled migrants, who tend to be concentrated in the least prestigious employment sectors and to bare an unequal share of precarious jobs. In this article, we adopt a slightly different approach to this issue, by focussing on the professional and personal trajectories of migrants who acquired education credentials in their host country. Although previous research has stressed the difficulties faced by non-EU students in Swiss HE
Ageing & Society, Dec 16, 2021
In order to capture the rapidly changing reality of older workers, it is important to study retir... more In order to capture the rapidly changing reality of older workers, it is important to study retirement not as a one-off transition, but rather as a series of diverse pathways that unfold during the period before and after reaching the full retirement age. The retirement transitions of men and women have been shown to vary widely according to individual characteristics such as health, education and marital status, but also according to macro-institutional factors, such as welfare regimes and gender norms. While there is a consensus about the combined influence of institutional and individual factors in shaping retirement transitions, previous research has rarely included both levels of analysis. This study aims to close this research gap. Using a pooled-country dataset from three panel surveys, covering 11 nations, we examine the retirement pathways of 1,594 women and 1,105 men during a 12-year period (2004–2016) around the country- and gender-specific full pension age. Results show that retirement pathways diverge considerably across countries and lifecourse regimes. The distribution of men and women between the different pathways is also variable, both within and across societal contexts. More importantly, the influence of individual-level characteristics, such as education, on the gendering of retirement pathways is not identical across societal contexts. These findings provide useful insights into the gender-differentiated implications of policies aimed at extending working lives.
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Papers by Nicky Le Feuvre
Prenant acte de l’évolution récente des débats sur ces questions, le présent colloque entend porter le regard plus particulièrement sur l’imbrication du genre et de la classe, que cette imbrication soit pensée comme celle de deux rapports sociaux ou comme l’articulation de deux catégories d’analyse. L’intention est d’approfondir sous différents points de vue – empiriques, méthodologiques et théoriques – les façons dont le genre et la classe forment deux « régimes d’inégalités » en étroite et permanente interaction, et sont inscrits dans des processus de « co-construction ». Il s’agit de privilégier les communications interrogeant en priorité la question de la coproduction des hiérarchies sociales, des inégalités et des rapports de pouvoir et d’interroger les enjeux contemporains de l’imbrication genre/classe aux niveaux théoriques et méthodologiques, dans des domaines tels que le travail, les mouvements sociaux, les pratiques culturelles, l’éducation ou encore les subjectivités. Cette centration principale sur deux rapports sociaux et catégories d’analyse n’exclut pas de s’intéresser à d’autres rapports sociaux et catégories d’analyse et de penser la manière dont ceux-ci sont également opérants, qu’il s’agisse de la racialisation, de la sexualité ou de l’âge, par exemple.
Cet article vise à identifier quelques-uns des écueils analytiques qui surgissent lors de recherches sur les pratiques et aspirations en matière d’articulation des temps de vie au sein d’un groupe professionnel particulier, celui des médecins. Caractérisée par de très longues durées du travail, la profession médicale offre également une grande « souveraineté temporelle ». Si l’éthos de la profession médicale a longtemps été fondé sur un principe de « disponibilité permanente », plusieurs facteurs participent à une remise en question de ce socle historique des identités professionnelles, surtout chez les jeunes générations de médecins des deux sexes. Toutefois, ce changement ne s’exprime pas toujours dans les mêmes registres : en situation d’entretien, les femmes évoquent plus spontanément des aspirations « d’équilibre » des temps professionnels et familiaux, alors que les hommes revendiquent la recherche d’un « équilibre » individuel, par le truchement de loisirs personnels. Reste à savoir dans quelle mesure ces différences discursives renvoient effectivement à des pratiques sexuées spécifiques ou traduisent plutôt un mécanisme d’ajustement des récits aux injonctions normatives qui continuent de peser sur l’acceptabilité sociale des pratiques (et aspirations) masculines et féminines en matière d’articulation des temps de vie.
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Abstract
This article explores some of the analytical issues that arise when researching the use of time with respect to the work-life balance sought by a specific occupational group: French doctors. Characterized by extremely long hours, the French medical profession also offers a high level of “temporal sovereignty”. Although the professional ethos of doctors has been historically based on a principal of “total availability” for work, several factors have led to the partial erosion of this cornerstone of the doctor’s professional identity, particularly amongst the younger generations of both male and female physicians. However, from a gender perspective, this shift is not necessarily expressed in the same way: the female doctors interviewed tended to spontaneously evoke their desire to enjoy a better “balance” between work and family life, whereas the male doctors were more likely to stress their quest for personal well-being, through individual leisure time. It remains to be seen whether such a discursive gap does indeed bear witness to the existence of distinct gender-influenced practices or whether they simply translate an adjustment of the way doctors adapt their accounts of time use to the normative pressures that continue to define the social acceptability of male and female practices (and aspirations) with regard to a balance between work and life.