Papers by Bernard Bernier
Anthropologie et Sociétés, 2018
La divination connaît une hausse de sa popularité au Japon. Que ce soit les formes liées aux reli... more La divination connaît une hausse de sa popularité au Japon. Que ce soit les formes liées aux religions et doctrines plus anciennes, comme le shintô, le bouddhisme ou le daoïsme, comme acheter des papiers sur lesquels on lit son avenir dans les temples et sanctuaires, ou parler aux esprits, ou lire l’avenir dans les lignes de la main ou des bâtonnets de bambou, ou bien dans des formes plus récentes, comme l’astrologie occidentale, et plus ludiques, comme la divination à l’aide d’animaux, que ce soit dans la rue, dans des foires ou dans des centres d’achat, à la télévision ou sur Internet, la divination gagne en popularité. Ce sont surtout des femmes qui pratiquent la divination et les jeunes femmes qui en sont les plus importantes consommatrices.
Un examen de l’évolution historique du contexte social et des significations du travail dans la p... more Un examen de l’évolution historique du contexte social et des significations du travail dans la période d’Edo (1600-1868) s’impose si l’on veut cerner sa place dans l’implantation du capitalisme japonais après 1868. Nous allons donc préciser comment le travail a été vécu dans cette période, comment il s’est inséré dans les rapports sociaux, que ce soit dans les lieux de travail eux-mêmes ou hors du cadre du travail, et comment il a été représenté. La période d’Edo, la dernière époque de contr..
BOOK REVIEWS / COMPTES RENDUS
Philosophes japonais contemporains
La notion de transcendance, sous diverses définitions, a occupé dans la pensée occidentale une pl... more La notion de transcendance, sous diverses définitions, a occupé dans la pensée occidentale une place de première importance (voir section 1). En simplifiant, la transcendance a fait référence tour à tour à une sorte d’absolu unique, à des principes derrière la « réalité » des choses et au sujet transcendantal de la connaissance. Les philosophes japonais, après 1868, à partir d’une tradition qui, sans toujours rejeter la transcendance, valorise davantage l’immanence (voir section 2), ont été c..
Approches critiques de la pensée japonaise du xxe siècle
Watsuji tetsurō (1889-1960), un des philosophes japonais les plus influents, explique, au début d... more Watsuji tetsurō (1889-1960), un des philosophes japonais les plus influents, explique, au début de son livre intitulé Fūdo (Climat), comment il s’est rendu compte de l’importance de la spatialité (kūkansei) et du climat (fūdo) dans la compréhension de l’existence humaine à la suite de la lecture de L'être et le temps (Sein und Zeit) de Heidegger à Berlin en 1927. Pour ma part, j’ai commencé à réfléchir au problème de la médiance [fūdosei] au début de l’été 1927, à Berlin, en lisant Sein und Z..
Le Japon au travail
Jusqu’à ce point, l’examen du travail depuis 1945 a porté sur les grandes entreprises comme Toyot... more Jusqu’à ce point, l’examen du travail depuis 1945 a porté sur les grandes entreprises comme Toyota et Fujitsu. Mais la majorité des salariés japonais, tout comme les travailleurs indépendants, ne sont pas à l’emploi de grandes entreprises. Par exemple, en 1974, si l’on exclut les personnes qui travaillaient à leur compte dans le petit commerce, les services et l’agriculture, et qui comptaient pour 25 % de l’ensemble de la main-d’œuvre, 68 % des salariés œuvraient dans des entreprises ayant en..
L’euphorie de la prospérité Le Japon a connu dans les années 1980 une période très prospère, surt... more L’euphorie de la prospérité Le Japon a connu dans les années 1980 une période très prospère, surtout en comparaison avec les pays occidentaux. Alors qu’il continuait sa croissance à un taux de près de 5 % en moyenne annuellement, les pays occidentaux faisaient face à des difficultés économiques importantes. Le secteur automobile américain constitue un exemple frappant de ces difficultés, étant contraint à une forte baisse des effectifs ouvriers autour de 1980 (Rae, 1984 : 161). La pro..
Le contrôle accru du travail et la rationalisation après 1945 C’est dans l’après-guerre qu’a été ... more Le contrôle accru du travail et la rationalisation après 1945 C’est dans l’après-guerre qu’a été instauré un régime de travail particulier abondamment analysé depuis sous le nom de « système d’emploi à vie », mais qui ne couvre qu’environ le tiers des salariés japonais, c’est-à-dire ceux de la fonction publique et les travailleurs et employés réguliers des grandes entreprises. Il s’agit donc, d’une part, de ceux qu’on a appelés les sararîman (les cadres) et, d’autre part, des ouvriers..
Une analyse sommaire des mots utilisés pour parler du travail dans le Japon actuel peut aider à é... more Une analyse sommaire des mots utilisés pour parler du travail dans le Japon actuel peut aider à élucider partiellement les significations plus anciennes associées à ce que nous appelons aujourd’hui le travail. Dans le contexte d’une société industrielle, qui est celui du Japon depuis plus d’un siècle, le mot travail réfère plus directement aux formes d’activités caractéristiques de ce type de société (travail industriel, travail de bureau, donc travail salarié, mais aussi travail non salarié ..
The Cornell East Asia Series is published by the Cornell University East Asia Program (distinct.f... more The Cornell East Asia Series is published by the Cornell University East Asia Program (distinct.from Cornell University Press). We publish affordably priced books on a variety of scholarly topics relating to East Asia as a service to the academic community and the general public. Standing orders, which provide for automatic notification and invoicing of each title in the series upon publication, are accepted. If aft er review by internal and external readers a manuscript is accepted for publication, it is published on the basis of camera-ready copy provided by the volume author. Each author is thus responsible for any necessary copy-editing and for manuscript fo1•111atting. Address submission inquiries to CEAS Editorial Board,
Le Japon au travail, 2009
Devotion a l’entreprise et ardeur a la tâche, paternalisme feodal et emploi a vie : on s’est long... more Devotion a l’entreprise et ardeur a la tâche, paternalisme feodal et emploi a vie : on s’est longtemps contente de caricatures pour penser le travail au Japon. On le sait maintenant, les conditions et les representations du travail sont diverses et changeantes, et le « modele japonais » n’est pas plus immuable ou monolithique qu’un autre. Ce n’est pas le cas pour la periode contemporaine, ou l’on a trop souvent neglige la place des femmes et des PME au profit des schemas des grandes entreprises. Cela n’a pas ete plus vrai a la periode pre-industrielle, ni durant la modernisation de l’ere Meiji, ni meme au moment ou le pays est devenu la deuxieme puissance economique mondiale. De la periode d’Edo (1615-1868) a aujourd’hui, Bernard Bernier montre l’agencement des transformations et des continuites sociohistoriques qui ont modele la realite du travail au Japon. Un regard unique sur les veritables ressorts de l’activite d’un pays qui, affranchi des stereotypes, n’en est que plus fascinant. Bernard Bernier est professeur titulaire au Departement d’anthropologie et au Centre d’etudes de l’Asie de l’Est de l’Universite de Montreal. Il a publie Le Japon contemporain (PUM, 1995) et Le Japon en transition (Varia, 2007), ainsi que de nombreux textes et articles sur le Japon. Vincent Mirza est docteur en anthropologie. Ses travaux portent sur les transformations sociales et la societe japonaise contemporaine. Il a publie, avec Bernard Bernier, Le Japon en transition (Varia, 2007). Il est chercheur postdoctoral au Departement d’etudes d’Asie de l’Est de l’Universite McGill.
Anthropologie Et Societes, 1998
Anthropologie Et Societes, 1990
Anthropologie Et Societes, 1980
Anthropologie Et Societes, 1978
L Ethnographie, 1994
Une analyse historique de l'organisation des grandes entreprises depuis l'amorce du proce... more Une analyse historique de l'organisation des grandes entreprises depuis l'amorce du processus d'industrialisation apres 1868 montre que la maisonnee (ie) a peu servi de modele organisationnel pour les entreprises, mais qu'elle est au centre d'un ensemble de themes ideologiques, apparu au debut du 20 eme siecle, ayant pour but de renforcer le controle de la haute direction sur l'ensemble des operations des entreprises et pour contrer la proclamation d'une loi du travail. Dans l'apres-guerre, le theme de l'entreprise-grande famille fut le point central d'une ideologie voulant eliminer des syndicats militants qui avaient rallie une partie des ouvriers dans des organisations definies sur la base de l'appartenance de classe. La maisonnee a servi de theme dans une lutte de representation voulant reorienter l'identification des ouvriers des syndicats vers les entreprises.
Anthropologie Et Societes, 1986
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Papers by Bernard Bernier
La présence de classes sociales au Japon a été niée à partir de divers points de vue, soit que l’on insiste sur le caractère communautaire du pays, soit que l’on décrive la société japonaise comme homogène. Dans cet article, je défends la position que l’on peut appliquer au Japon, historiquement et à l’heure actuelle, une analyse de classes, les classes étant définies ici par la position dans les rapports socio-économiques. Avant 1868, la division de la société en classes faisait partie de l’idéologie officielle des autorités politiques. Cette division a officiellement disparu avec le changement de régime de 1868, mais des classes distinctes se sont maintenues à la fois dans le secteur agricole et dans le nouveau secteur industriel. Les réformes de 1945-1948 ont modifié la situation, notamment en produisant de plus faibles écarts de revenus et en redéfinissant les rapports internes aux entreprises. Mais des différences essentielles au niveau des revenus et du pouvoir dans les entreprises ont été maintenues. De plus, le contrôle politique dans la société entière et dans les grandes entreprises, fleurons du capitalisme japonais, a été renforcé dans les mains d’une minorité. Les différences de salaires et de contrôle politique indiquent la présence de personnes se situant différemment dans les rapports sociaux, donc de classes sociales.
Abstract
Social classes in Japan: The ideology of the national community and social inequalities
Attention to social classes in Japan has been rejected in favour of a vision of a national community or one that presents the society as homogenous. Instead, this article defends the position that class analysis is appropriate for understanding the history and current situation of Japan. Classes are defined as positions in socio-economic relations. Before 1868 official ideology divided the society into classes. This division officially disappeared with the regime change in 1868 but distinct classes continued to exist in both the agricultural sector and the new industrial one. Reforms undertaken between 1945 and 1948 altered the situation by reducing income differentials and changing relations in the workplace. Nonetheless, key differences in income and in power remained within companies. In addition, minority political control of the whole society and large corporations (the flagships of Japanese capitalism) was reinforced. Such differences in wages and political control indicate that people are differentially situated in social relations, and that therefore there are social classes.