Anne Duprat
Anne DUPRAT (1969) is a Professor of Comparative Literature at Université de Picardie-Jules Verne and a Senior Member of Institut Universitaire de France. Specialized in the theory of fiction, she has published several monographies and multi-authored essays on Early Modern European Literature, as well as literary translations from Italian, Latin, English and Spanish.
She is Principal Investigator of ALEA Project "Figures of Chance I & II" (2020-2024) and of IUF-Project "Discordances of Time" (2023-2028). She is a member of Academia Europaea since 2020.
She is Principal Investigator of ALEA Project "Figures of Chance I & II" (2020-2024) and of IUF-Project "Discordances of Time" (2023-2028). She is a member of Academia Europaea since 2020.
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Books by Anne Duprat
De la relation d’expérience à la fable politique et à l’épisode de roman, le succès de l’histoire du captif contribue à promouvoir la singularité de parcours humains atypiques, en quête d’exemplarité. Il montre aussi qu’à l’image de l’aventure involontaire vécue par le captif, le détour par l’imaginaire n’est jamais un voyage sans retour.
Les études dont le théâtre de Cervantès a fait l’objet en Espagne et en France ont fait justice de la réputation d’infériorité qui l’avait longtemps maintenu dans l’ombre d’une œuvre romanesque exceptionnelle. Quatre pièces, inédites en français, sont pourtant restées en marge de cette redécouverte : La Vie à Alger, Les Bagnes d’Alger, Le Vaillant Espagnol et La Grande Sultane Doña Catalina d’Oviedo. Leur sujet est pris dans l’actualité mouvementée des relations entre l’Espagne de Philippe II, l’empire ottoman et les régences d’Afrique du Nord ; il est directement inspiré à Cervantès par le souvenir de ses propres mésaventures, de la bataille de Lépante au siège de La Goulette (1571-1573), et par son séjour à Alger, où il fut captif entre 1575 et 1580.
Table des matières:
https://classiques-garnier.com/export/pdf/cervantes-miguel-de-theatre-barbaresque-la-vie-a-alger-les-bagnes-d-alger-le-vaillant-espagnol-la-grande-sultane-doa-catalina-d-oviedo-table-des-matieres.html?displaymode=full
Lue comme une réponse à la condamnation platonicienne de la poésie comme illusion de ressemblance, la Poétique d’Aristote donne naissance au tournant du XVIIe siècle à des théories de la fable capables de rendre compte du supplément d’être que la fiction littéraire apporte à ses objets.
Ces modèles, antérieurs aux modifications des théories de l’art et de la linguistique qui fondent aujourd’hui la ségrégation logique entre systèmes fictionnels et véridictoires, peuvent-ils contribuer à mettre en évidence la place que tient celle-ci dans la représentation vrai-semblable qu’une société se fait d’elle-même ?
C’est l’hypothèse que retient cet essai, qui poursuit l’analyse de ce courant rationaliste des poétiques italiennes de la fiction dans l’œuvre théorique du Hollandais Daniel Heinsius (La Constitution de la tragédie, Leyde, 1611), puis dans celle du poète et académicien Jean Chapelain (1595-1674), qui se donna pour but l’organisation des formes de la vraisemblance littéraire en France.
The history of theories of fiction was mainly considered, during the 1990's, as an evolution of rhetoric discourses on literature, from the poetics of the XVIth c. to the gradual acknowledgment of an esthetic autonomy of fiction, through the awareness of its conventional way of reading. An accurate analysis of the historical development, between 1550 and 1670, of Aristotelian poetics shows that from the outset, in order to mount an effective defense of fiction, one didn't so much need to attempt to rethink the ever-changing cultural convention on which the truth value of the propositions is based, as to examine fiction's power to explain in advance the world that it imitates. Thus, at that precise moment, a confrontation of exceptional epistemological import occurred between fiction and the other types of discourse about the world – discourses of faith, history, morals, science – that were dominant during the period that extends from the Council of Trent to the start of de-christianisation; it was a unique instance of direct rivalry, that let complex formulations of the role played by fiction in the construct of knowledge and representations emerge.
These propositions were based on an analysis of the importance, in literary debates, in Italy in the Cinquecento, and then in France between 1630 and 1670 in the writings of Jean Chapelain, of the notion of “verisimilitude”. Indeed, this notion remained the keystone of classical aesthetics, and it allowed at that time to effectively control the rules of poetics, to the extent that it affected the internal coherence of elements just as much as its relation to truth, to reality, to what is desirable, possible or credible. The omnipresence of this imperative of verisimilitude, around which the ties between the works of art, its public and reality were built, makes it possible to understand the meaning of the efforts exerted by the theoreticians of literary fiction, such as Chapelain, d'Aubignac, La Mesnardière or Boileau, as they worked towards the idea of a technical autonomy of fiction, freed from the moral, religious and political imperatives that weighted upon it in humanist poetics. At the close of the erudite debates (of which this book summarizes some of the main points), the formulation of complete theories of literary fiction seems less like the expression of the “emancipation” of the written work of art from cultural constraints than the tool of an even more total investment, because it becomes more and more clandestine, of ideology in aesthetics.
The French example, examined in the second part of the book, seems particularly noteworthy, as we consider the power at the court of Louis XIV of artistic representations organized around the person of the king, and the gradual affirmation of the playfulness of literary fictions which accompanies it. This movement reaches its logical peak at the end of the century, when Fontenelle put forward the idea that the fables of the Ancients might have no relationship to reality.
Vraisemblances shows that if that signals the end of the humanist belief in the power of ancient fables to enlighten a world in which they have lost their cultural readability, the intention is by no means to declare the aesthetic autonomy of literary fictions. On the contrary, the literature supported by the discourse of the “Moderns” all over Europe at the beginning of the XVIIIth c. inspired authors and their public to recognize and explore the social, moral, political and psychological relevance of the contemporary fictions that were to take the place of the Ancients' fables.
These propositions were backed, from 2000 and on, by the publication of a series of translated and annotated works and critical essays on the poetics of theater (La Constitution de la Tragédie, Daniel Heinsius, translated from Latin, Droz, 2001; Opuscules théoriques, Jean Chapelain, critical edition, Droz, 2007). These allowed for a reconsideration of the structures of thought about art, on the basis of the poetics and treatises on dramatic art from French Classicism to the XVIIIth c., in Catholic and Protestant circles.
Édition Hunter revue, avec une introduction et notes de Anne DUPRAT
Présentation de l'éditeur.
Arbitre sans tribunal, diplomate sans ambassade, mondain sans titre, poète enfin sans œuvre majeure jusqu’à la publication tardive de sa «Pucelle» en 1656, Jean Chapelain (1595-1673) fut cependant le plus important et le plus écouté des critiques et des théoriciens littéraires du XVIIe siècle. Celui qui fut l’ami et le correspondant de Balzac, l’un des fondateurs de l’Académie française, et le principal interlocuteur de trois ministres dans la genèse du classicisme n’a jamais composé de traité de poétique. Dispersée de préfaces en lettres privées, et de libelles en projets d’ouvrage, la pensée littéraire de Chapelain n’en possède pas moins une indéniable cohérence, qui apparaît à la lecture de ses «Opuscules critiques». Habile à faire pour lui-même les choix les plus avantageux, et pourtant convaincu du pouvoir de la littérature à dire et à changer le monde, Jean Chapelain s’y montre sans cesse au croisement de la plupart des lieux réels et symboliques où se déterminèrent tour à tour les grandes orientations de la création littéraire.
Présentation de l'éditeur:
L'accompagnement pédagogique présente de façon très vivante les conditions de représentation de la pièce, les attentes du public, l'influence de cette comédie sur le répertoire théâtral. Une analyse fine des caractères des personnages, le décryptage de la construction dramatique, les rapprochements avec Le Cid nourrissent le commentaire. La mise en scène de Brigitte Jaques, qui a permis au public de redécouvrir la pièce en 1990, sert de fil rouge à cette lecture, grâce aux photos de plateau et à l'interview exclusive donnée pour cette édition.
Comédie (XVIIe siècle) recommandée à partir de la classe de troisième. Texte intégral.
Présentation de l'éditeur :
Un recueil de remèdes très courts pour chaque malheur comme pour chaque bonheur qui pourrait te nuire, et pour chaque coup de l'une et l'autre fortune, à la manière d'un antidote efficace contre une maladie à double effet, tout cela rassemblé par un ami sous un petit volume, pour que tu l'aies partout et toujours sous la main." (Pétrarque) Demander à la philosophie les armes dont elle dispose pour résister à la chance comme à la malchance : c'est dans ce but que Pétrarque rédigea ce texte, vers 1366. Le succès fut énorme, dès sa parution , l'original latin connut jusqu'à vingt-huit éditions entre le XVe et le XVIIIe siècle, et les remèdes de Pétrarque, "Contre la bonne et la mauvaise fortune", devinrent immédiatement célèbres dans toute l'Europe."
Présentation de l'éditeur:
En 1461, rien ne semble devoir arrêter la progression du conquérant turc en Orient et en Occident. Enea Silvio Piccolomini, le pape humaniste Pie II, propose alors dans une épître au sultan vainqueur de Constantinople un pacte inédit : il légitimera son empire sur le monde, s'il accepte de se convertir. La lettre à Mahomet II n'est pas seulement l'un des documents les plus étonnants de l'histoire des rapports entre Europe et Islam ; c'est aussi le lieu d'un duel imaginaire entre le prince de l'Eglise et le chef de l'Empire ottoman, et l'un des grands textes de la pensée religieuse du Quattrocento.
Première traduction française d'un des plus importants commentaires de la Poétiquew d'Aristote, dans une édition bilingue précédée d'une longue introduction.
Sommaire de l'Introduction:
I. La théorie poétique en question.
II. Mimesis et poesis. Les fondements du poème tragique.
III. La fable tragique.
IV. Le montage de la fable.
V. Intrigues, machines et artifices.
VI. Caractères, pensées et diction.
Papers by Anne Duprat
De la relation d’expérience à la fable politique et à l’épisode de roman, le succès de l’histoire du captif contribue à promouvoir la singularité de parcours humains atypiques, en quête d’exemplarité. Il montre aussi qu’à l’image de l’aventure involontaire vécue par le captif, le détour par l’imaginaire n’est jamais un voyage sans retour.
Les études dont le théâtre de Cervantès a fait l’objet en Espagne et en France ont fait justice de la réputation d’infériorité qui l’avait longtemps maintenu dans l’ombre d’une œuvre romanesque exceptionnelle. Quatre pièces, inédites en français, sont pourtant restées en marge de cette redécouverte : La Vie à Alger, Les Bagnes d’Alger, Le Vaillant Espagnol et La Grande Sultane Doña Catalina d’Oviedo. Leur sujet est pris dans l’actualité mouvementée des relations entre l’Espagne de Philippe II, l’empire ottoman et les régences d’Afrique du Nord ; il est directement inspiré à Cervantès par le souvenir de ses propres mésaventures, de la bataille de Lépante au siège de La Goulette (1571-1573), et par son séjour à Alger, où il fut captif entre 1575 et 1580.
Table des matières:
https://classiques-garnier.com/export/pdf/cervantes-miguel-de-theatre-barbaresque-la-vie-a-alger-les-bagnes-d-alger-le-vaillant-espagnol-la-grande-sultane-doa-catalina-d-oviedo-table-des-matieres.html?displaymode=full
Lue comme une réponse à la condamnation platonicienne de la poésie comme illusion de ressemblance, la Poétique d’Aristote donne naissance au tournant du XVIIe siècle à des théories de la fable capables de rendre compte du supplément d’être que la fiction littéraire apporte à ses objets.
Ces modèles, antérieurs aux modifications des théories de l’art et de la linguistique qui fondent aujourd’hui la ségrégation logique entre systèmes fictionnels et véridictoires, peuvent-ils contribuer à mettre en évidence la place que tient celle-ci dans la représentation vrai-semblable qu’une société se fait d’elle-même ?
C’est l’hypothèse que retient cet essai, qui poursuit l’analyse de ce courant rationaliste des poétiques italiennes de la fiction dans l’œuvre théorique du Hollandais Daniel Heinsius (La Constitution de la tragédie, Leyde, 1611), puis dans celle du poète et académicien Jean Chapelain (1595-1674), qui se donna pour but l’organisation des formes de la vraisemblance littéraire en France.
The history of theories of fiction was mainly considered, during the 1990's, as an evolution of rhetoric discourses on literature, from the poetics of the XVIth c. to the gradual acknowledgment of an esthetic autonomy of fiction, through the awareness of its conventional way of reading. An accurate analysis of the historical development, between 1550 and 1670, of Aristotelian poetics shows that from the outset, in order to mount an effective defense of fiction, one didn't so much need to attempt to rethink the ever-changing cultural convention on which the truth value of the propositions is based, as to examine fiction's power to explain in advance the world that it imitates. Thus, at that precise moment, a confrontation of exceptional epistemological import occurred between fiction and the other types of discourse about the world – discourses of faith, history, morals, science – that were dominant during the period that extends from the Council of Trent to the start of de-christianisation; it was a unique instance of direct rivalry, that let complex formulations of the role played by fiction in the construct of knowledge and representations emerge.
These propositions were based on an analysis of the importance, in literary debates, in Italy in the Cinquecento, and then in France between 1630 and 1670 in the writings of Jean Chapelain, of the notion of “verisimilitude”. Indeed, this notion remained the keystone of classical aesthetics, and it allowed at that time to effectively control the rules of poetics, to the extent that it affected the internal coherence of elements just as much as its relation to truth, to reality, to what is desirable, possible or credible. The omnipresence of this imperative of verisimilitude, around which the ties between the works of art, its public and reality were built, makes it possible to understand the meaning of the efforts exerted by the theoreticians of literary fiction, such as Chapelain, d'Aubignac, La Mesnardière or Boileau, as they worked towards the idea of a technical autonomy of fiction, freed from the moral, religious and political imperatives that weighted upon it in humanist poetics. At the close of the erudite debates (of which this book summarizes some of the main points), the formulation of complete theories of literary fiction seems less like the expression of the “emancipation” of the written work of art from cultural constraints than the tool of an even more total investment, because it becomes more and more clandestine, of ideology in aesthetics.
The French example, examined in the second part of the book, seems particularly noteworthy, as we consider the power at the court of Louis XIV of artistic representations organized around the person of the king, and the gradual affirmation of the playfulness of literary fictions which accompanies it. This movement reaches its logical peak at the end of the century, when Fontenelle put forward the idea that the fables of the Ancients might have no relationship to reality.
Vraisemblances shows that if that signals the end of the humanist belief in the power of ancient fables to enlighten a world in which they have lost their cultural readability, the intention is by no means to declare the aesthetic autonomy of literary fictions. On the contrary, the literature supported by the discourse of the “Moderns” all over Europe at the beginning of the XVIIIth c. inspired authors and their public to recognize and explore the social, moral, political and psychological relevance of the contemporary fictions that were to take the place of the Ancients' fables.
These propositions were backed, from 2000 and on, by the publication of a series of translated and annotated works and critical essays on the poetics of theater (La Constitution de la Tragédie, Daniel Heinsius, translated from Latin, Droz, 2001; Opuscules théoriques, Jean Chapelain, critical edition, Droz, 2007). These allowed for a reconsideration of the structures of thought about art, on the basis of the poetics and treatises on dramatic art from French Classicism to the XVIIIth c., in Catholic and Protestant circles.
Édition Hunter revue, avec une introduction et notes de Anne DUPRAT
Présentation de l'éditeur.
Arbitre sans tribunal, diplomate sans ambassade, mondain sans titre, poète enfin sans œuvre majeure jusqu’à la publication tardive de sa «Pucelle» en 1656, Jean Chapelain (1595-1673) fut cependant le plus important et le plus écouté des critiques et des théoriciens littéraires du XVIIe siècle. Celui qui fut l’ami et le correspondant de Balzac, l’un des fondateurs de l’Académie française, et le principal interlocuteur de trois ministres dans la genèse du classicisme n’a jamais composé de traité de poétique. Dispersée de préfaces en lettres privées, et de libelles en projets d’ouvrage, la pensée littéraire de Chapelain n’en possède pas moins une indéniable cohérence, qui apparaît à la lecture de ses «Opuscules critiques». Habile à faire pour lui-même les choix les plus avantageux, et pourtant convaincu du pouvoir de la littérature à dire et à changer le monde, Jean Chapelain s’y montre sans cesse au croisement de la plupart des lieux réels et symboliques où se déterminèrent tour à tour les grandes orientations de la création littéraire.
Présentation de l'éditeur:
L'accompagnement pédagogique présente de façon très vivante les conditions de représentation de la pièce, les attentes du public, l'influence de cette comédie sur le répertoire théâtral. Une analyse fine des caractères des personnages, le décryptage de la construction dramatique, les rapprochements avec Le Cid nourrissent le commentaire. La mise en scène de Brigitte Jaques, qui a permis au public de redécouvrir la pièce en 1990, sert de fil rouge à cette lecture, grâce aux photos de plateau et à l'interview exclusive donnée pour cette édition.
Comédie (XVIIe siècle) recommandée à partir de la classe de troisième. Texte intégral.
Présentation de l'éditeur :
Un recueil de remèdes très courts pour chaque malheur comme pour chaque bonheur qui pourrait te nuire, et pour chaque coup de l'une et l'autre fortune, à la manière d'un antidote efficace contre une maladie à double effet, tout cela rassemblé par un ami sous un petit volume, pour que tu l'aies partout et toujours sous la main." (Pétrarque) Demander à la philosophie les armes dont elle dispose pour résister à la chance comme à la malchance : c'est dans ce but que Pétrarque rédigea ce texte, vers 1366. Le succès fut énorme, dès sa parution , l'original latin connut jusqu'à vingt-huit éditions entre le XVe et le XVIIIe siècle, et les remèdes de Pétrarque, "Contre la bonne et la mauvaise fortune", devinrent immédiatement célèbres dans toute l'Europe."
Présentation de l'éditeur:
En 1461, rien ne semble devoir arrêter la progression du conquérant turc en Orient et en Occident. Enea Silvio Piccolomini, le pape humaniste Pie II, propose alors dans une épître au sultan vainqueur de Constantinople un pacte inédit : il légitimera son empire sur le monde, s'il accepte de se convertir. La lettre à Mahomet II n'est pas seulement l'un des documents les plus étonnants de l'histoire des rapports entre Europe et Islam ; c'est aussi le lieu d'un duel imaginaire entre le prince de l'Eglise et le chef de l'Empire ottoman, et l'un des grands textes de la pensée religieuse du Quattrocento.
Première traduction française d'un des plus importants commentaires de la Poétiquew d'Aristote, dans une édition bilingue précédée d'une longue introduction.
Sommaire de l'Introduction:
I. La théorie poétique en question.
II. Mimesis et poesis. Les fondements du poème tragique.
III. La fable tragique.
IV. Le montage de la fable.
V. Intrigues, machines et artifices.
VI. Caractères, pensées et diction.
The eight studies presented in this special issue focus on that dialectic, and on an analysis of the effects produced by theory’s awkward management of the fundamental contingency that weakens its object at the same time as it constitutes it. At a time when literary theory’s ability to account for the complexity of literary phenomena is going through one of the most striking crises in its history, notably due to competition from the much more efficient mining of large-scale textual data by artificial intelligence, we might wonder whether it is not the very sensitivity of literary theory to the random, the irrational and the unpredictable that might actually enable it to resist this challenge.
This issue of Neohelicon is the result of two AILC/ICLA Research Committee for Literary Theory workshops. The first was organized in June 2021 by Alexandre Gefen and Anne Duprat at Université de Paris-Sorbonne Nouvelle (Paris 3), with the support of the Institut Universitaire de France, and as part of the ALEA Project ‘Figures et configurations artificielles du Hasard’ 2020-2024, funded by the Agence nationale de la Recherche. The second, organized in June 2022 by Julia Jordan and Anne Duprat, was held at the Centre Universitaire de Norvège in Paris, whose support we would like to acknowledge.
ISBN : 978-2-84050-562-4
Toutes les « histoires arabes » du Siècle d’or ne content pas la mort du dernier des Abencérages, ni la fin d’Al-Andalus. La littérature hispano-mauresque, vouée à la célébration ambiguë d’un exil, porte bien au-delà du siècle des Lumières les échos de la chute de Grenade, la mémoire des révoltés des Alpujarras et le souvenir des Morisques chassés d’Espagne, inventant pour l’Europe le modèle d’une nostalgie paradoxale. Mais d’autres récits d’Orient puisent au même moment leur force dans celle de l’adversaire ottoman qui règne à Constantinople, et dont les Régences barbaresques ne cessent de défier les puissances militaires occidentales depuis les côtes d’Afrique du Nord.
Poèmes, pièces et romans inspirés par ces affrontements avec les États corsaires, par l’histoire de leurs dynasties en plein essor, s’imposent alors comme une littérature du présent dans l’Europe du début de l’ère moderne.
SOMMAIRE
Récits d’Orient dans les littératures d’Europe (XVIe-XVIIe siècle) (dir.), en collaboration avec Emilie Picherot, Paris, P.U.P.S, collection « Recherches récentes en Littérature comparée », 2008, 392 p., ISBN-10 : 2840505622.
AVANT-PROPOS, Anne Duprat et Denise Brahimi
Ie PARTIE : GRENADINES. « Maures et Morisques / La matière de Grenade »
Simona Munari, « Grenade dans la littérature européenne: fondements et avatars d'un mythe littéraire»
Emilie Picherot, « Le "Soupir du Maure", souvenir de l’ "Adieu aux vestiges"? »
Anne Teulade, « L'héroïsme du More dans deux drames historico-épiques de Calderón, El príncipe constante et El Tuzaní de la Alpujara. »
Florence Madelpuech, « Turcs, Maures et Morisques dans Don Quichotte : interpréter et traduire, pour une poétique de l’altérité »
Guiomar Hautcœur, « Le roman héroïque français (Almahide, Le Tolédan, Zaïde) face à Grenade : entre histoire et fiction »
Suzanne Guellouz, « Les Guerres civiles de Grenade : Perez de Hita et ses traducteurs français du XVIIe siècle »
Isabel Dejardin, « L’usage de l’arabesque dans La Conquête de Grenade (Dryden, 1670) »
IIE PARTIE : BARBARESQUES. « Récits de course en Europe, du XVIe au XVIIe siècle »
Bernard Vincent et Wolfgang Kaiser, « La centralité du rachat dans l’histoire de la captivité. Expérience et narration »
Salatore Bono, « Récits d’esclaves au Maghreb ; considérations générales ».
Ouarda Himeur, « De la captivité dans la Régence d’Alger : quelques thèmes inédits »
Christian Zonza, « Le récit de captivité, entre fiction et histoire »
Alexandra Merle, « D’une captivité l’autre : récits de captifs espagnols à Constantinople et à Alger au Siècle d’or »
Ernstpeter Ruhe, « L'aire du soupçon : Les récits de captivité en langue allemande (XVIe - XIXe s.) »
Meriem Dhouib, « La présence de Tunis dans les récits et les Novelle du Cinquecento »
Jean-Claude Laborie, « Le Maure au Portugal, ou l'aventure des frontières »
Peter Weinmann, « La vie à l'épreuve. Le récit de captivité chez Monsieur Vincent et Cervantès »
Denise Brahimi, « Une nouvelle vision du monde, la Course et l’amour »
IIIE PARTIE : ARABESQUES. « Arabes, Turcs et Persans : le motif oriental en France, du baroque au classicisme ».
Sylvie Requemora-Gros, « Scènes de sérail : la construction d’une Barbarie théâtrale et romanesque au XVIIe siècle. »
Véronique Lochert, « Le spectacle de l’Orient sur les scènes européennes au XVIIe siècle » (V. Lochert)
Christine Noille-Clauzade, « Les figures du désir: usages de la rhétorique orientale chez Racine et quelques théoriciens »
Rachel Lauthelier-Mourier, « La transmission de la culture arabo-persane à l'âge classique, des voyageurs aux premiers encyclopédistes »
Benjamin Pintiaux, « Lesage et le monde musulman dans l'opéra-comique ; l'itinéraire des Pèlerins de la Mecque (1726) »
Dominique Orsini,« Récits de captivité fictifs : l’imaginaire barbaresque dans le roman-mémoires français du premier XVIIIe s. »
Michèle Longino, « Antoine Galland, voyageur et passeur »
BIBLIOGRAPHIE
INDEX
TABLE DES MATIERES
Abstract
De la littérature hispano-mauresque du siècle d'Or aux péripéties galantes de l'aventure en Méditerranée, en passant par les mises en scène du pouvoir inspirées au théâtre classique français par le cérémonial de la Cour des Sultans, l'Orient a joué un rôle considérable mais souvent ambigu dans la formation esthétique et culturelle des littératures d'Europe au début de la modernité. C'est à la rencontre entre le versant baroque et le versant classique de la construction des littératures d'Ancien Régime qu'est consacré ce livre, qui réunit vingt articles émanant de spécialistes des aires culturelles évoquées ici. Il souligne la complexité du rapport qu'a pu entretenir l'Europe avec l'Orient, du XVI e au XVIII e siècle, en étudiant la présence conjointe de plusieurs ensembles de motifs-persans, ottomans, indiens, mauresques et barbaresques-dans le « tropisme oriental » des littératures européennes.
Numéro publié par la SFLGC sous la direction d'Anne Duprat (UPJV) et Françoise Lavocat (Sorbonne Nouvelle). Articles de J-M. Schaeffer, F. Lavocat, C. Calame, R. Refael-Vivante, H. Foda, M. Boutaghou, X. Garnier, J. Derive, P. Postel, S. Veg, A. Duprat, D. Struve, Y. Oura, R. Bhaya Nair, D. Coste, A. Louis, C. Singler et A. Bandau, T. Chevrolet, J. Herman, O. Caïra, R. Saint-Gelais, J-L. Jeannelle et K. Haddad-Wotling.
LA GUERRE DE COURSE EN RECITS TERRAINS, CORPUS, SERIES. Etudes rassemblées par Anne Duprat.
Dossier réalisé par l'équipe du Projet ANR CORSO, mise en ligne novembre 2010.
URL : http://www.oroc-crlc.paris-sorbonne.fr/index.php/visiteur/Projet-CORSO/Ressources/La-
guerre-de-course-en-recits.
Avec la coopération du Centre de Recherches en Littérature Comparée, du Conseil scientifique de Paris-Sorbonne (Paris-IV), de l'Université de Jaén (Espagne), et de l'Agence Nationale pour la Recherche.
Anne Duprat (ed.), The Mediterranean Corso wars in Narratives. Fields, collections and series. Online publication of the CORSO project, November 2010. URL http://www.oroc-crlc.paris- sorbonne.fr/index.php/visiteur/Projet-CORSO/Ressources/La-guerre-de-course-en-recits.
Abstract:
"On the morrow of the defeat of the Ottomans at the hands of the temporarily-unified forces of the Catholic powers of Europe under the Holy League (1571), the open warfare between the Ottoman Empire and the Christian nations of Europe gave way to the golden age of the Corso, or state-sponsored privateering, as well as different forms of public or private maritime violence made possible by the instability of the diplomatic and military relations between the regencies and kingdoms of North Africa, which became the Barbary states, and the fleets of the different nations of Europe.
This dossier, composed of 17 studies by specialists of 16th and 17th narratives, edited and introduced by Anne Duprat, examines this history from the point of view of the narratives produced by the captives, those eyewitnesses thrust by force into the adventure of the Corsair wars.
Les anecdota de la science classique – ce que, littéralement, on ne publie pas –, donnent à lire la part secrète d’une histoire faite d’erreurs et de trouvailles fortuites. Marques d’un état provisoire du savoir, elles disent l’humilité d’une science qui laisse voir son statut inachevé, fragmentaire et contingent, et montre ses résultats comme le produit d’une exploration toute humaine. Mais la force des anecdotes réside dans le choc de l’inconnu, dans la fascination de l’inattendu et dans la séduction du discontinu : elles témoignent de l’importance du hasard dans la découverte et mettent en scène cette « sagacité accidentelle » qu’est la sérendipité. De là leur fortune, aux XVIe et XVIIe siècles, au sein d’une science qui se veut résolument nouvelle, dans ses objets, ses méthodes, ses modes d’exploration et de diffusion.
Avant de contribuer au mythe de la science telle que nous le connaissons aujourd’hui, l’anecdote a ainsi servi de laboratoire minuscule à l’écriture d’une histoire naturelle faite de rencontres remarquables entre le génie humain et la nature. C’est ce que s’attachent à montrer les études rassemblées dans cet ouvrage, tiré du colloque consacré en septembre 2009 à New College (Oxford) par F. Aït-Touati et A. Duprat aux anecdotes scientifiques, maillon manquant entre l’ exemplum de la Renaissance et le récit expérimental, dans la série des travaux menés par le Centre de Recherche en Littérature Comparée de Paris-Sorbonne sur le rôle joué par les anecdotes dans divers discours de savoir au début de la modernité.
Aucun théâtre européen de la première modernité ou des siècles classiques ne saurait se passer de la ruse : mauvais tours comiques ou trahisons tragiques, beffe italiennes, burlas espagnoles, tricks anglais ou fourbes françaises, sous toutes les formes possibles les duperies se multiplient dans les textes dramatiques entre le XVIe et le XVIIIe siècle.
Le nombre d’études consacrées à cette expansion reste cependant relativement réduit, en particulier lorsqu’on l’envisage dans une perspective comparatiste.
C’est à l’exploration de cette inquiétude, et peut-être d’une spécificité des emplois de la ruse dans le théâtre européen de la Renaissance au XVIIIe siècle qu’est consacré ce troisième numéro de la revue du CRLC, aboutissement du séminaire de recherche organisé en 2009 et 2010 par le Groupe de Recherches de l’Antiquité aux Lumières et par le Groupe de Recherches Orient/Occident.
Si l’omniprésence du motif dans le théâtre européen des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles empêchait de prétendre à l’exhaustivité, elle invitait à envisager des cas emblématiques et révélateurs, susceptibles de contribuer à la compréhension de cette multiplication des machinations au sein de la production dramatique, dans ses formes et dans ses enjeux.
Chacune des treize contributions rassemblées ici apporte une preuve de l’efficacité heuristique de la poétique dramatique, appliquée à la ruse.
Raconter/voyager : cette articulation guide la redécouverte du roman grec par la Renaissance européenne. Elle accompagne également les principales mutations de la forme romanesque, des sorties de Don Quichotte dans les plaines de la Mancha aux pérégrinations de Jacques le Fataliste et de son maître, et du tour du monde de Philéas Fogg aux espaces explorés au siècle dernier par le roman d’anticipation ; on la retrouve enfin à l’ère de la littérature mondialisée dans l’œuvre de Le Clézio, saluée en 2005 par l’attribution d’un prix Nobel significatif à cet égard. C’est dire qu’elle survit d’un côté à l’ère du soupçon et aux remises en cause des fondements de la narration romanesque qui l’ont accompagnée à partir des années 1950, et de l’autre au déclin du récit de voyage lui-même comme forme signifiante, dans un environnement post-moderne désormais entièrement exploré, et dans lequel une écriture de l’expérience doit trouver d’autres objets que la découverte de terres ou même d’espaces nouveaux.
Dans cette longévité, on peut voir l’indice de la solidité et surtout de la richesse esthétique d’un lien qui assure depuis deux millénaires non pas la continuité générique de la forme romanesque — au contraire, l’importance prise par le voyage dans un récit menace bien souvent son rattachement au genre, en particulier dans un contexte réaliste — mais plutôt la capacité du roman à se renouveler.
Les treize articles rassemblés par Anne Duprat dans ce numéro de Romanesques consacré au « Roman du voyage » explorent quelques-unes des formes qu’ont pu prendre au fil des siècles cette liberté, et cette assurance que la narration romanesque doit à sa dimension viatique.
Congrès organisé par la section de Littérature comparée de l’Université de Picardie-Jules Verne. CERCLL – UPJV, 26 – 28 novembre 2015.
Actes édités par Louise Dehondt, Anne Duprat, Irène Gayraud, Catherine Grall et Christian Michel
Written by ten specialists in Early Modern literature and edited by Anne Duprat, these studies examine the violence inflicted on certain texts via the act of interpretation, and the means of resistance used in response. The essays illustrate how the violence of interpretation can also create the conditions necessary for the text to take on meaning.
Produites par dix spécialistes de littérature des XVIe et XVIIe siècle, ces études réunies par Anne Duprat interrogent la violence qu’exerce l’interprétation sur certains textes, et les modes de résistance qu’ils déploient face à elle. Elles permettent de comprendre comment cette violence, qui fait dire à un texte ce qu’elle veut, peut aussi construire les conditions de possibilité de son sens.
Sommaire :
Anne Duprat, Introduction. Lectures contraintes, entre histoire et littérature 1
Anita Gonzalez-Raymond, L’interprétation à tout prix ? Le Manuel des inquisiteurs ou le « meurtre de l’âme » 19
Béatrice Perez, « Regards braqués » : le texte face à l’Inquisition, entre dénonciation et dissimulation 38
Mathilde Bernard, Parole de diable : les « cavillations » de l’Inquisition d’Espagne dans l’Histoire de l’Inquisition d’Espagne de Reginaldus Gonsalvius Montanus (1567) 59
Florence Buttay, Apprendre à dépeindre l’ennemi. Livres d’emblèmes produits par le collège de Clermont à Paris entre 1590 et 1592 74
Laurence Giavarini et François-Xavier Petit, Récit de vie et historiographie contrainte. L’écriture de la Ligue par Nicolas Lefèvre de Lezeau 101
Christine Noille , Protocole de la violence. Théophile ou le texte en procès 123
Sophie Houdard,« Et si le diable mentait ? » L’échec de l’affaire de la possession à Nancy (1621-1622) 142
François Lecercle, Une parole sous contrainte : le discours de l’échafaud. A propos des affaires Troilo Savelli (Rome, 1592) et Nathaniel Butler (Londres, 1657) 162
Index 193