Qu’est-ce que lire quand la lecture est décrite comme « en crise » et érigée en « grande cause... more Qu’est-ce que lire quand la lecture est décrite comme « en crise » et érigée en « grande cause nationale » ? Comment choisit-on les livres qu’on lit ? Quel regard porte-t-on sur les textes ? À partir de nombreux travaux issus de différentes disciplines, mais aussi d’entretiens menés avec des lectrices et lecteurs, cet ouvrage explore les « médiations » qui s’intercalent entre la production d’un texte et sa réception : le travail éditorial fait passer du texte au livre ; la critique et la médiation des professionnels du livre fabriquent sa valeur et sa visibilité ; l’école enseigne à lire, transmet catégories et hiérarchies et cherche à transmettre le goût de la lecture ; les politiques publiques et les bibliothèques encouragent la pratique ; les socialisations familiales et amicales la stimulent ; les dispositifs et sociabilités littéraires, des festivals aux rencontres d’auteurs et aux réseaux sociaux, lui permettent de se déployer. Autant de médiations qui, souvent à notre insu, produisent des effets sur les pratiques et les perceptions. Un éclairage original sur une pratique qui, des militants aux pratiquants, des enseignants aux professionnels du livre, fait consensus, mais recouvre une grande diversité, socialement construite, de points de vue et de manières de faire.
Que font les bibliothèques de lecture publique en direction des adolescents ? Des espaces aux col... more Que font les bibliothèques de lecture publique en direction des adolescents ? Des espaces aux collections, de l'action culturelle aux partenariats, notamment avec l'Education nationale, ce livre recense les différentes dispositions prises par les bibliothèques pour attirer ou mieux accueillir les adolescents et tente de saisir les logiques qui les sous-tendent.
Alors même que l’activité d’écrivain tend à se professionnaliser, les auteurs connaissent aujourd... more Alors même que l’activité d’écrivain tend à se professionnaliser, les auteurs connaissent aujourd’hui une précarisation : rares sont celles ou ceux qui parviennent à vivre uniquement de leur plume. Certains exercent un autre métier plus ou moins lié à l’écriture (enseignement, édition, écriture de scénarios, etc.), qui est leur source de revenus principale. Pour d’autres, les activités connexes occasionnelles – lectures-débats, résidences, ateliers d’écriture – constituent une ressource économique de plus en plus importante. C’est sur ces activités et les échanges qu’elles impliquent avec d’autres médias, théâtre, cinéma, musique, qu’est centré le présent ouvrage. Quel est le rôle de ces interactions dans le processus de reconnaissance littéraire ? Comment s’articulent-elles avec l’écriture ? Comment sont-elles prises en compte et/ou en charge par les intermédiaires et représentants des écrivains : éditeurs, libraires, bibliothécaires, organisateurs de manifestations littéraires, sociétés d’auteurs ? La première enquête de fond sur les conditions d’exercice du métier d’écrivain aujourd’hui en France.
Guerre, diaspora, ONG… Les objets, espaces et discours de l’international bouleversent les approc... more Guerre, diaspora, ONG… Les objets, espaces et discours de l’international bouleversent les approches et appellent à des méthodes d’enquête spécifiques. C’est le propos de ce guide, outil pour chercheurs et étudiants qui voudraient s’aventurer en sociologie de l’international. Un ouvrage didactique et accessible, à la manière du Métier de sociologue de Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, combinant textes théoriques des grands auteurs et mise en perspective d’extraits couvrant tel aspect ou exemple précis de la démarche d’enquête. Compétition pour la suprématie culturelle des élites intellectuelles, marché des savoirs et de l’expertise, circulations des biens culturels, foires et salons internationaux… Autant de thèmes traités dans cet ouvrage.
L'accroissement de la production éditoriale, quand il ne laisse pas le lecteur démuni, engendre l... more L'accroissement de la production éditoriale, quand il ne laisse pas le lecteur démuni, engendre le risque d'une concentration sur un nombre réduit de titres médiatisés. Les bibliothèques ont un rôle essentiel à jouer dans cette économie de l’attention, comme instance de construction de la valeur et de la visibilité.
À partir d’une enquête menée de 2004 à 2010 au sein des bibliothèques de la ville de Paris dans le cadre d’une thèse de doctorat, l’ouvrage interroge les politiques et dispositifs de valorisation des collections. À travers leurs pratiques de sélection, c’est l’identité des bibliothécaires de lecture publique qui se construit, dans un lien ambigu avec l’école et les instances plus reconnues du champ littéraire.
In this issue, you can find five miscellaneous articles, a review of two books which put forward ... more In this issue, you can find five miscellaneous articles, a review of two books which put forward a sociological approach to brain activity, and two interviews. The first one, published in a section entitled « On the Job », offers a reflexction on the possibility, for cultural institutions, to try to understand the practices of its own users thanks to social sciences methods. The second one, published in the section « In the Classroom and Beyond », talks about an original way of teaching social sciences at primary school and offers a feedback on this experimentation.
[English below] Les écrits sur le numérique et ses effets sur la culture sont nombreux, mais insu... more [English below] Les écrits sur le numérique et ses effets sur la culture sont nombreux, mais insuffisants pour qui veut tenter de comprendre ce que le numérique fait à la lecture littéraire ordinaire. De nombreux discours, optimistes ou inquiets, pointent les possibles ouverts par les nouveaux supports ou les menaces qu’ils font apparaître. Les neurosciences semblent pouvoir conforter les deux positions, selon l’interprétation qu’elles font de leurs données ; elles n’offrent souvent qu’une compréhension limitée en n’intégrant guère les variations sociales des usages et en replaçant peu les usages dans une pratique et dans un contexte. Les sciences de l’information et de la communication se concentrent plus largement sur les dispositifs, les usages et usager·ère·s qu’ils supposent ou favorisent, que sur leurs appropriations réelles. Les statistiques publiques mesurent des usages sans pouvoir en rendre compte. Ce dossier de Biens symboliques entend réinscrire la lecture dans les perspectives offertes à la fois par l’histoire du livre et par les sciences sociales. Pour sortir de débats largement idéologiques qui opposent les anciens et les modernes, il se propose de réunir des enquêtes empiriques qui à la fois distinguent les supports et sont attentives aux variations sociales entre les usages. Le dossier s’ouvre par un entretien avec Roger Chartier qui situe la lecture numérique dans le temps long de l’histoire de l’écrit et interroge la rupture que le numérique a opérée dans l’ordre des livres. Trois enquêtes sociologiques sur des pratiques de lecture ordinaire mettent ensuite cette interrogation à l’épreuve du terrain : qu’est-ce qui change dans le passage de l’imprimé aux écrans pour les lecteur·rice·s socialisé·e·s dans l’ordre des livres qui deviennent des adeptes du support numérique, testent un dispositif de prêt de liseuses ou au contraire n’imaginent pas du tout transposés en numérique les profits qu’ils tirent du livre papier ? Le dossier explore enfin quelques usages propres permis par le numérique, de pratiques savantes ordinaires qui passent par l’usage de corpus numérisés à des pratiques de lecture/commentaire d’une production littéraire de bande dessinée nativement numérique. Si « métamorphose du lecteur » il y a, selon l’expression de Pierre Assouline, où se situe-t-elle ? Sans prétendre en préciser toutes les facettes, ce dossier vise à montrer l’intérêt de l’enquête empirique sur une question qui a fait couler beaucoup d’encre mais reste largement ouverte.
Despite the growing number of writings on digital technology and its effects on culture, they remain insufficient if we wish to understand what effect digital media has on ordinary literary reading. Whether optimistic or concerned, the discourse tends to point out either the possibilities opened up by new mediums or the threats they represent. Neuroscience appears to support both positions, depending on how data are interpreted; it usually offers only a limited understanding, as it seldom integrates social variations, and rarely places use within the framework of a practice and context. Information and communication sciences are more concerned with devices and the uses and users they presuppose, or favour, rather than their actual use. Public statistics measure uses without being able to account for them. This Symbolic Goods dossier sets out to reintegrate reading into the perspectives offered by both the history of books and social science. Moving away from the mainly ideological debates that pit old against new, it wishes to unite empirical studies that identify mediums while also taking social variations into consideration. This dossier starts with an interview with Roger Chartier, who situates digital reading in the long-term context of the history of writing, and questions the rupture that digital technology has brought about for books. Three sociological investigations on ordinary reading practices then put this question to the test through fieldwork. What changes when a text passes from print to screen; or for readers socialized in the order of books who become digitally adept and try out an e-reader device, or conversely cannot imagine that the advantages of paper books could be transposed digitally? The dossier finally explores some actual uses that digital technology permits, from ordinary erudite practices which use a digitized corpus, to reading/commenting practices of an originally digital graphic novel literary production. If one can indeed speak of the “metamorphosis of the reader,” an expression coined by Pierre Assouline, where is this situated? Without claiming to cover all aspects, this dossier aims to show the benefits of empirical study on a question about which much has been written, but that remains largely unanswered.
[English below]
La spécialisation de la recherche autour d’ordres de problèmes considérés comme ... more [English below]
La spécialisation de la recherche autour d’ordres de problèmes considérés comme spécifiques est une caractéristique forte des sciences sociales telles qu’elles se sont structurées tout au long du XXe siècle. La sociologie de l’art et de la culture est l’un des multiples produits de cette division du travail scientifique. Elle a ses réseaux de chercheur·e·s, ses revues, ses ouvrages de synthèse, ses évènements scientifiques, ses diplômes, son personnel, etc. Or, dans le prolongement de la réflexion de Durkheim, on peut se demander si la sociologie de l’art et de la culture ne doit pas être considérée comme le produit d’une « forme anormale » de division du travail scientifique. Si le présent dossier n’a pas pour objet d’apporter une réponse définitive à cette interrogation, il entend néanmoins la nourrir en présentant des cas de mise en question des frontières institutionnelles existantes, entre disciplines et au sein même de la sociologie. Les cinq articles et l’entretien qui constituent ce dossier, posent ainsi une question fondamentale à la sociologie de l’art et de la culture : celle de la pertinence d’une « partition réelle du réel » (Bourdieu et al. 1968 : 60) comme principe de division du travail scientifique. Les frontières extérieures dont traite ce dossier, qu’elles soient interdisciplinaires ou intradisciplinaires, sont finalement des limites au double sens du terme : possiblement trop poreuses, possiblement trop hermétiques, elles menacent le travail scientifique d’autant plus fortement qu’elles restent méconnues et d’autant plus longtemps qu’elles restent impensées.
The specialization of research into orders of problems considered as specific has been a major trend in the structuring of the social science throughout the twentieth century. The sociology of art and culture is one of the many offshoots of this division of scientific labour. It has its own networks of scholars, journals, handbooks, scientific events, diplomas, staff, etc. Building on Durkheim’s analysis, we may consider whether the sociology of art and culture might be the outcome of an “abnormal form” of division of scientific labour. This dossier is not intended to give a definitive answer to this question, but it helps addressing it by documenting cases where existing institutional boundaries between disciplines and within sociology itself are challenged. Together, these five articles and this interview raise a key question for the sociology of art and culture: that of the pertinence of a “real division of reality” (Bourdieu et al. 1991 [1968]: 33) as a principle of division of scientific labour. Be they interdisciplinary or intradisciplinary, the external boundaries examined in this dossier are ultimately limits in two ways: they may be either too porous or too airtight, and ignoring them and failing to reflect on them might very well be detrimental to science.
Guerre, diaspora, ONG… Les objets, espaces et discours de l’international bouleversent les approc... more Guerre, diaspora, ONG… Les objets, espaces et discours de l’international bouleversent les approches et appellent à des méthodes d’enquête spécifiques. C’est le propos de ce guide, outil pour chercheurs et étudiants qui voudraient s’aventurer en sociologie de l’international. Un ouvrage didactique et accessible, à la manière du Métier de sociologue de Pierre Bourdieu, Jean-Claude Chamboredon et et Jean-Claude Passeron, combinant textes théoriques des grands auteurs et mise en perspective d’extraits couvrant tel aspect ou exemple précis de la démarche d’enquête. Compétition pour la suprématie culturelle des élites intellectuelles, marché des savoirs et de l’expertise, circulations des biens culturels, foires et salons internationaux… Autant de thèmes traités dans cet ouvrage, qui invite à adapter les sciences sociales aux défis du monde globalisé.
Articulant litterature et sociologie, cette these etudie le processus de construction de la valeu... more Articulant litterature et sociologie, cette these etudie le processus de construction de la valeur litteraire a travers les pratiques de selection des intermediaires de la chaine du livre, en l’occurrence des bibliothecaires de lecture publique en section adulte, quand ils constituent les collections ou les mettent en valeur. Elle s’appuie sur une enquete menee entre 2004 et 2010 dans le reseau des bibliotheques de la Ville de Paris a partir d’observations (seances de travail et reunions), d’entretiens approfondis avec des bibliothecaires, d’analyses quantitatives multiples menees a partir des catalogues et d’analyses textuelles. Une premiere partie analyse le cadre institutionnel de la lecture publique, ses professionnels et ses destinataires, en interrogeant les modeles de lecture promus et la realite de la democratisation culturelle. Une deuxieme partie envisage les politiques d’acquisitions et les reconfigurations de la hierarchie des genres qu’elles esquissent. Une derniere par...
Despite the growing number of writings on digital technology and its effects on culture, they rem... more Despite the growing number of writings on digital technology and its effects on culture, they remain insufficient if we wish to understand what effect digital media has on ordinary literary reading. Whether optimistic or concerned, the discourse tends to point out either the possibilities opened up by new mediums or the threats they represent. Neuroscience appears to support both positions, depending on how data are interpreted; it usually offers only a limited understanding, as it seldom integrates social variations, and rarely places use within the framework of a practice and context. Information and communication sciences are more concerned with devices and the uses and users they presuppose, or favour, rather than their actual use. Public statistics measure uses without being able to account for them. This Symbolic Goods dossier sets out to reintegrate reading into the perspectives offered by both the history of books and social science. Moving away from the mainly ideological d...
Le troisieme numero de la revue "A l’epreuve" souhaite interroger la complexite de la n... more Le troisieme numero de la revue "A l’epreuve" souhaite interroger la complexite de la notion de « genre » sans se limiter aux seuls aspects poetiques de la question : quels sont les traits definitoires d’un genre ? Les modeles generiques elabores par la theorie sont-ils operatoires lorsque nous les confrontons a la diversite foisonnante des produits culturels ? S’il s’agit la de deux questionnements certes incontournables sur la notion, la formulation de la thematique du numero invite egalement a accorder une importance particuliere aux implications ideologiques et axiologiques du geste d’etiquetage generique. Car l’association d’un objet culturel et d’un genre ne vise pas toujours a une fin exclusivement descriptive mais dissimule souvent une intention prescriptive. Classifier revient parfois non simplement a departager mais egalement a etablir une hierarchie entre les « grands » et les « petits » genres. Ainsi comme le rappelait Pierre Bourdieu tout effort de taxinomie n...
Le prix des Mordus du polar recompense chaque annee, depuis 2004, un auteur de roman policier pou... more Le prix des Mordus du polar recompense chaque annee, depuis 2004, un auteur de roman policier pour la jeunesse. Coordonne par la Bibliotheque des litteratures policieres de la ville de Paris (BiLiPo), il implique une vingtaine de bibliotheques parisiennes. Environ 200 jeunes de 12 a 14 ans qui y sont inscrits lisent quatre livres preselectionnes et votent pour leur prefere. Desormais reconnu par les editeurs et les auteurs jeunesse, ce prix constitue un cas singulier, revelateur d’enjeux plus larges : il est a la fois une pratique de lecture adolescente (et/ou un outil de promotion de la lecture aupres des jeunes), une selection de polars (qui joue un role dans la constitution de la legitimite litteraire de ce genre) et un programme d’animations en reseau, qui sert a entretenir la motivation des adolescents, a leur apporter des savoirs complementaires, mais aussi a valoriser les etablissements participants (leurs fonds tout comme leur image aupres du public et de la tutelle). L’ense...
Les ecrits sur le numerique et ses effets sur la culture sont nombreux, mais insuffisants pour qu... more Les ecrits sur le numerique et ses effets sur la culture sont nombreux, mais insuffisants pour qui veut tenter de comprendre ce que le numerique fait a la lecture litteraire ordinaire. De nombreux discours, optimistes ou inquiets, pointent les possibles ouverts par les nouveaux supports ou les menaces qu’ils font apparaitre. Les neurosciences semblent pouvoir conforter les deux positions, selon l’interpretation qu’elles font de leurs donnees ; elles n’offrent souvent qu’une comprehension limitee en n’integrant guere les variations sociales des usages et en replacant peu les usages dans une pratique et dans un contexte. Les sciences de l’information et de la communication se concentrent plus largement sur les dispositifs, les usages et usager·ere·s qu’ils supposent ou favorisent, que sur leurs appropriations reelles. Les statistiques publiques mesurent des usages sans pouvoir en rendre compte. Ce dossier de Biens symboliques entend reinscrire la lecture dans les perspectives offertes...
L'article analyse le traitement et la place du roman policier en bibliotheque de lecture publ... more L'article analyse le traitement et la place du roman policier en bibliotheque de lecture publique en prenant comme terrain d'etude les bibliotheques de la ville de Paris. Il interroge la place ambigue faite au genre, entre evidence et distance. Il etudie ensuite le processus de legitimation dont ce genre fait l'objet en bibliotheque et qui passe par un travail critique d'esthetisation, d'auctorialisation et de patrimonialisation, mais aussi d'appropriation au service des missions des bibliotheques. L'article tente ainsi de saisir la convergence d'interets qui preside a ce processus de legitimation et fonde son efficacite.
Qu’est-ce que lire quand la lecture est décrite comme « en crise » et érigée en « grande cause... more Qu’est-ce que lire quand la lecture est décrite comme « en crise » et érigée en « grande cause nationale » ? Comment choisit-on les livres qu’on lit ? Quel regard porte-t-on sur les textes ? À partir de nombreux travaux issus de différentes disciplines, mais aussi d’entretiens menés avec des lectrices et lecteurs, cet ouvrage explore les « médiations » qui s’intercalent entre la production d’un texte et sa réception : le travail éditorial fait passer du texte au livre ; la critique et la médiation des professionnels du livre fabriquent sa valeur et sa visibilité ; l’école enseigne à lire, transmet catégories et hiérarchies et cherche à transmettre le goût de la lecture ; les politiques publiques et les bibliothèques encouragent la pratique ; les socialisations familiales et amicales la stimulent ; les dispositifs et sociabilités littéraires, des festivals aux rencontres d’auteurs et aux réseaux sociaux, lui permettent de se déployer. Autant de médiations qui, souvent à notre insu, produisent des effets sur les pratiques et les perceptions. Un éclairage original sur une pratique qui, des militants aux pratiquants, des enseignants aux professionnels du livre, fait consensus, mais recouvre une grande diversité, socialement construite, de points de vue et de manières de faire.
Que font les bibliothèques de lecture publique en direction des adolescents ? Des espaces aux col... more Que font les bibliothèques de lecture publique en direction des adolescents ? Des espaces aux collections, de l'action culturelle aux partenariats, notamment avec l'Education nationale, ce livre recense les différentes dispositions prises par les bibliothèques pour attirer ou mieux accueillir les adolescents et tente de saisir les logiques qui les sous-tendent.
Alors même que l’activité d’écrivain tend à se professionnaliser, les auteurs connaissent aujourd... more Alors même que l’activité d’écrivain tend à se professionnaliser, les auteurs connaissent aujourd’hui une précarisation : rares sont celles ou ceux qui parviennent à vivre uniquement de leur plume. Certains exercent un autre métier plus ou moins lié à l’écriture (enseignement, édition, écriture de scénarios, etc.), qui est leur source de revenus principale. Pour d’autres, les activités connexes occasionnelles – lectures-débats, résidences, ateliers d’écriture – constituent une ressource économique de plus en plus importante. C’est sur ces activités et les échanges qu’elles impliquent avec d’autres médias, théâtre, cinéma, musique, qu’est centré le présent ouvrage. Quel est le rôle de ces interactions dans le processus de reconnaissance littéraire ? Comment s’articulent-elles avec l’écriture ? Comment sont-elles prises en compte et/ou en charge par les intermédiaires et représentants des écrivains : éditeurs, libraires, bibliothécaires, organisateurs de manifestations littéraires, sociétés d’auteurs ? La première enquête de fond sur les conditions d’exercice du métier d’écrivain aujourd’hui en France.
Guerre, diaspora, ONG… Les objets, espaces et discours de l’international bouleversent les approc... more Guerre, diaspora, ONG… Les objets, espaces et discours de l’international bouleversent les approches et appellent à des méthodes d’enquête spécifiques. C’est le propos de ce guide, outil pour chercheurs et étudiants qui voudraient s’aventurer en sociologie de l’international. Un ouvrage didactique et accessible, à la manière du Métier de sociologue de Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, combinant textes théoriques des grands auteurs et mise en perspective d’extraits couvrant tel aspect ou exemple précis de la démarche d’enquête. Compétition pour la suprématie culturelle des élites intellectuelles, marché des savoirs et de l’expertise, circulations des biens culturels, foires et salons internationaux… Autant de thèmes traités dans cet ouvrage.
L'accroissement de la production éditoriale, quand il ne laisse pas le lecteur démuni, engendre l... more L'accroissement de la production éditoriale, quand il ne laisse pas le lecteur démuni, engendre le risque d'une concentration sur un nombre réduit de titres médiatisés. Les bibliothèques ont un rôle essentiel à jouer dans cette économie de l’attention, comme instance de construction de la valeur et de la visibilité.
À partir d’une enquête menée de 2004 à 2010 au sein des bibliothèques de la ville de Paris dans le cadre d’une thèse de doctorat, l’ouvrage interroge les politiques et dispositifs de valorisation des collections. À travers leurs pratiques de sélection, c’est l’identité des bibliothécaires de lecture publique qui se construit, dans un lien ambigu avec l’école et les instances plus reconnues du champ littéraire.
In this issue, you can find five miscellaneous articles, a review of two books which put forward ... more In this issue, you can find five miscellaneous articles, a review of two books which put forward a sociological approach to brain activity, and two interviews. The first one, published in a section entitled « On the Job », offers a reflexction on the possibility, for cultural institutions, to try to understand the practices of its own users thanks to social sciences methods. The second one, published in the section « In the Classroom and Beyond », talks about an original way of teaching social sciences at primary school and offers a feedback on this experimentation.
[English below] Les écrits sur le numérique et ses effets sur la culture sont nombreux, mais insu... more [English below] Les écrits sur le numérique et ses effets sur la culture sont nombreux, mais insuffisants pour qui veut tenter de comprendre ce que le numérique fait à la lecture littéraire ordinaire. De nombreux discours, optimistes ou inquiets, pointent les possibles ouverts par les nouveaux supports ou les menaces qu’ils font apparaître. Les neurosciences semblent pouvoir conforter les deux positions, selon l’interprétation qu’elles font de leurs données ; elles n’offrent souvent qu’une compréhension limitée en n’intégrant guère les variations sociales des usages et en replaçant peu les usages dans une pratique et dans un contexte. Les sciences de l’information et de la communication se concentrent plus largement sur les dispositifs, les usages et usager·ère·s qu’ils supposent ou favorisent, que sur leurs appropriations réelles. Les statistiques publiques mesurent des usages sans pouvoir en rendre compte. Ce dossier de Biens symboliques entend réinscrire la lecture dans les perspectives offertes à la fois par l’histoire du livre et par les sciences sociales. Pour sortir de débats largement idéologiques qui opposent les anciens et les modernes, il se propose de réunir des enquêtes empiriques qui à la fois distinguent les supports et sont attentives aux variations sociales entre les usages. Le dossier s’ouvre par un entretien avec Roger Chartier qui situe la lecture numérique dans le temps long de l’histoire de l’écrit et interroge la rupture que le numérique a opérée dans l’ordre des livres. Trois enquêtes sociologiques sur des pratiques de lecture ordinaire mettent ensuite cette interrogation à l’épreuve du terrain : qu’est-ce qui change dans le passage de l’imprimé aux écrans pour les lecteur·rice·s socialisé·e·s dans l’ordre des livres qui deviennent des adeptes du support numérique, testent un dispositif de prêt de liseuses ou au contraire n’imaginent pas du tout transposés en numérique les profits qu’ils tirent du livre papier ? Le dossier explore enfin quelques usages propres permis par le numérique, de pratiques savantes ordinaires qui passent par l’usage de corpus numérisés à des pratiques de lecture/commentaire d’une production littéraire de bande dessinée nativement numérique. Si « métamorphose du lecteur » il y a, selon l’expression de Pierre Assouline, où se situe-t-elle ? Sans prétendre en préciser toutes les facettes, ce dossier vise à montrer l’intérêt de l’enquête empirique sur une question qui a fait couler beaucoup d’encre mais reste largement ouverte.
Despite the growing number of writings on digital technology and its effects on culture, they remain insufficient if we wish to understand what effect digital media has on ordinary literary reading. Whether optimistic or concerned, the discourse tends to point out either the possibilities opened up by new mediums or the threats they represent. Neuroscience appears to support both positions, depending on how data are interpreted; it usually offers only a limited understanding, as it seldom integrates social variations, and rarely places use within the framework of a practice and context. Information and communication sciences are more concerned with devices and the uses and users they presuppose, or favour, rather than their actual use. Public statistics measure uses without being able to account for them. This Symbolic Goods dossier sets out to reintegrate reading into the perspectives offered by both the history of books and social science. Moving away from the mainly ideological debates that pit old against new, it wishes to unite empirical studies that identify mediums while also taking social variations into consideration. This dossier starts with an interview with Roger Chartier, who situates digital reading in the long-term context of the history of writing, and questions the rupture that digital technology has brought about for books. Three sociological investigations on ordinary reading practices then put this question to the test through fieldwork. What changes when a text passes from print to screen; or for readers socialized in the order of books who become digitally adept and try out an e-reader device, or conversely cannot imagine that the advantages of paper books could be transposed digitally? The dossier finally explores some actual uses that digital technology permits, from ordinary erudite practices which use a digitized corpus, to reading/commenting practices of an originally digital graphic novel literary production. If one can indeed speak of the “metamorphosis of the reader,” an expression coined by Pierre Assouline, where is this situated? Without claiming to cover all aspects, this dossier aims to show the benefits of empirical study on a question about which much has been written, but that remains largely unanswered.
[English below]
La spécialisation de la recherche autour d’ordres de problèmes considérés comme ... more [English below]
La spécialisation de la recherche autour d’ordres de problèmes considérés comme spécifiques est une caractéristique forte des sciences sociales telles qu’elles se sont structurées tout au long du XXe siècle. La sociologie de l’art et de la culture est l’un des multiples produits de cette division du travail scientifique. Elle a ses réseaux de chercheur·e·s, ses revues, ses ouvrages de synthèse, ses évènements scientifiques, ses diplômes, son personnel, etc. Or, dans le prolongement de la réflexion de Durkheim, on peut se demander si la sociologie de l’art et de la culture ne doit pas être considérée comme le produit d’une « forme anormale » de division du travail scientifique. Si le présent dossier n’a pas pour objet d’apporter une réponse définitive à cette interrogation, il entend néanmoins la nourrir en présentant des cas de mise en question des frontières institutionnelles existantes, entre disciplines et au sein même de la sociologie. Les cinq articles et l’entretien qui constituent ce dossier, posent ainsi une question fondamentale à la sociologie de l’art et de la culture : celle de la pertinence d’une « partition réelle du réel » (Bourdieu et al. 1968 : 60) comme principe de division du travail scientifique. Les frontières extérieures dont traite ce dossier, qu’elles soient interdisciplinaires ou intradisciplinaires, sont finalement des limites au double sens du terme : possiblement trop poreuses, possiblement trop hermétiques, elles menacent le travail scientifique d’autant plus fortement qu’elles restent méconnues et d’autant plus longtemps qu’elles restent impensées.
The specialization of research into orders of problems considered as specific has been a major trend in the structuring of the social science throughout the twentieth century. The sociology of art and culture is one of the many offshoots of this division of scientific labour. It has its own networks of scholars, journals, handbooks, scientific events, diplomas, staff, etc. Building on Durkheim’s analysis, we may consider whether the sociology of art and culture might be the outcome of an “abnormal form” of division of scientific labour. This dossier is not intended to give a definitive answer to this question, but it helps addressing it by documenting cases where existing institutional boundaries between disciplines and within sociology itself are challenged. Together, these five articles and this interview raise a key question for the sociology of art and culture: that of the pertinence of a “real division of reality” (Bourdieu et al. 1991 [1968]: 33) as a principle of division of scientific labour. Be they interdisciplinary or intradisciplinary, the external boundaries examined in this dossier are ultimately limits in two ways: they may be either too porous or too airtight, and ignoring them and failing to reflect on them might very well be detrimental to science.
Guerre, diaspora, ONG… Les objets, espaces et discours de l’international bouleversent les approc... more Guerre, diaspora, ONG… Les objets, espaces et discours de l’international bouleversent les approches et appellent à des méthodes d’enquête spécifiques. C’est le propos de ce guide, outil pour chercheurs et étudiants qui voudraient s’aventurer en sociologie de l’international. Un ouvrage didactique et accessible, à la manière du Métier de sociologue de Pierre Bourdieu, Jean-Claude Chamboredon et et Jean-Claude Passeron, combinant textes théoriques des grands auteurs et mise en perspective d’extraits couvrant tel aspect ou exemple précis de la démarche d’enquête. Compétition pour la suprématie culturelle des élites intellectuelles, marché des savoirs et de l’expertise, circulations des biens culturels, foires et salons internationaux… Autant de thèmes traités dans cet ouvrage, qui invite à adapter les sciences sociales aux défis du monde globalisé.
Articulant litterature et sociologie, cette these etudie le processus de construction de la valeu... more Articulant litterature et sociologie, cette these etudie le processus de construction de la valeur litteraire a travers les pratiques de selection des intermediaires de la chaine du livre, en l’occurrence des bibliothecaires de lecture publique en section adulte, quand ils constituent les collections ou les mettent en valeur. Elle s’appuie sur une enquete menee entre 2004 et 2010 dans le reseau des bibliotheques de la Ville de Paris a partir d’observations (seances de travail et reunions), d’entretiens approfondis avec des bibliothecaires, d’analyses quantitatives multiples menees a partir des catalogues et d’analyses textuelles. Une premiere partie analyse le cadre institutionnel de la lecture publique, ses professionnels et ses destinataires, en interrogeant les modeles de lecture promus et la realite de la democratisation culturelle. Une deuxieme partie envisage les politiques d’acquisitions et les reconfigurations de la hierarchie des genres qu’elles esquissent. Une derniere par...
Despite the growing number of writings on digital technology and its effects on culture, they rem... more Despite the growing number of writings on digital technology and its effects on culture, they remain insufficient if we wish to understand what effect digital media has on ordinary literary reading. Whether optimistic or concerned, the discourse tends to point out either the possibilities opened up by new mediums or the threats they represent. Neuroscience appears to support both positions, depending on how data are interpreted; it usually offers only a limited understanding, as it seldom integrates social variations, and rarely places use within the framework of a practice and context. Information and communication sciences are more concerned with devices and the uses and users they presuppose, or favour, rather than their actual use. Public statistics measure uses without being able to account for them. This Symbolic Goods dossier sets out to reintegrate reading into the perspectives offered by both the history of books and social science. Moving away from the mainly ideological d...
Le troisieme numero de la revue "A l’epreuve" souhaite interroger la complexite de la n... more Le troisieme numero de la revue "A l’epreuve" souhaite interroger la complexite de la notion de « genre » sans se limiter aux seuls aspects poetiques de la question : quels sont les traits definitoires d’un genre ? Les modeles generiques elabores par la theorie sont-ils operatoires lorsque nous les confrontons a la diversite foisonnante des produits culturels ? S’il s’agit la de deux questionnements certes incontournables sur la notion, la formulation de la thematique du numero invite egalement a accorder une importance particuliere aux implications ideologiques et axiologiques du geste d’etiquetage generique. Car l’association d’un objet culturel et d’un genre ne vise pas toujours a une fin exclusivement descriptive mais dissimule souvent une intention prescriptive. Classifier revient parfois non simplement a departager mais egalement a etablir une hierarchie entre les « grands » et les « petits » genres. Ainsi comme le rappelait Pierre Bourdieu tout effort de taxinomie n...
Le prix des Mordus du polar recompense chaque annee, depuis 2004, un auteur de roman policier pou... more Le prix des Mordus du polar recompense chaque annee, depuis 2004, un auteur de roman policier pour la jeunesse. Coordonne par la Bibliotheque des litteratures policieres de la ville de Paris (BiLiPo), il implique une vingtaine de bibliotheques parisiennes. Environ 200 jeunes de 12 a 14 ans qui y sont inscrits lisent quatre livres preselectionnes et votent pour leur prefere. Desormais reconnu par les editeurs et les auteurs jeunesse, ce prix constitue un cas singulier, revelateur d’enjeux plus larges : il est a la fois une pratique de lecture adolescente (et/ou un outil de promotion de la lecture aupres des jeunes), une selection de polars (qui joue un role dans la constitution de la legitimite litteraire de ce genre) et un programme d’animations en reseau, qui sert a entretenir la motivation des adolescents, a leur apporter des savoirs complementaires, mais aussi a valoriser les etablissements participants (leurs fonds tout comme leur image aupres du public et de la tutelle). L’ense...
Les ecrits sur le numerique et ses effets sur la culture sont nombreux, mais insuffisants pour qu... more Les ecrits sur le numerique et ses effets sur la culture sont nombreux, mais insuffisants pour qui veut tenter de comprendre ce que le numerique fait a la lecture litteraire ordinaire. De nombreux discours, optimistes ou inquiets, pointent les possibles ouverts par les nouveaux supports ou les menaces qu’ils font apparaitre. Les neurosciences semblent pouvoir conforter les deux positions, selon l’interpretation qu’elles font de leurs donnees ; elles n’offrent souvent qu’une comprehension limitee en n’integrant guere les variations sociales des usages et en replacant peu les usages dans une pratique et dans un contexte. Les sciences de l’information et de la communication se concentrent plus largement sur les dispositifs, les usages et usager·ere·s qu’ils supposent ou favorisent, que sur leurs appropriations reelles. Les statistiques publiques mesurent des usages sans pouvoir en rendre compte. Ce dossier de Biens symboliques entend reinscrire la lecture dans les perspectives offertes...
L'article analyse le traitement et la place du roman policier en bibliotheque de lecture publ... more L'article analyse le traitement et la place du roman policier en bibliotheque de lecture publique en prenant comme terrain d'etude les bibliotheques de la ville de Paris. Il interroge la place ambigue faite au genre, entre evidence et distance. Il etudie ensuite le processus de legitimation dont ce genre fait l'objet en bibliotheque et qui passe par un travail critique d'esthetisation, d'auctorialisation et de patrimonialisation, mais aussi d'appropriation au service des missions des bibliotheques. L'article tente ainsi de saisir la convergence d'interets qui preside a ce processus de legitimation et fonde son efficacite.
In this interview, historian of books Roger Chartier discusses some of the main concepts and find... more In this interview, historian of books Roger Chartier discusses some of the main concepts and findings of his research in light of the development of digital reading. The shift induced by the emergence of digital reading devices is replaced within the scope of major long-term transformations in the history of books. Having emphasized the materiality of digital reading devices, Chartier explains how they have been changing existing modes of reading as well as forms of textuality and intertextuality, and more broadly revolutionizing the economic structures of the book market and the conditions of intellectual work and of its dissemination.
Dirige par Peter SCHNYDER, L'Homme-livre rassemble vingt articles issus de communications pro... more Dirige par Peter SCHNYDER, L'Homme-livre rassemble vingt articles issus de communications prononcees lors d'un colloque qui s'est tenu a Mulhouse en octobre 2005. Pour mettre en perspective la realite actuelle du livre, « comparer ce qui est a ce qui fut », il offre un parcours chronologique de l'Antiquite au XXe siecle, dans une perspective a dominance litteraire, mais qui touche aussi a l'histoire du livre et a l'histoire des representations. Il envisage une serie de cas, une galerie de portraits d'hommes au(x) livre(s), reels ou fictifs, individus situes, a titre personnel ou institutionnel, « au plus pres du livre ». Le syntagme d'« Homme-livre » suggere une relation fusionnelle entre l'individu — auteur, editeur, interprete, lecteur, « acteurs du livre » —, et l'objet qu'il produit ou qu'il lit, le texte envisage dans sa materialite en meme temps que dans son contenu. L'intimite va jusqu'a l'absorption reciproque : l&#...
Sommaire :
- Editorial (L. Willemez), p.3.
- Économie(s) de la connaissance ? La valeur du savoir... more Sommaire : - Editorial (L. Willemez), p.3. - Économie(s) de la connaissance ? La valeur du savoir dans les sociétés néolibérales, p.5. - L’économie de la connaissance et la transformation de l’enseignement supérieur et de la recherche (C. Laval), p.7. - Universities and the Crisis in Greece : Neo-liberalism in practice ? (S. Koniordos), p.21. - Les universités grecques comme champ de conflit politique (M. Siotos), p.28. - Quelques aspects de la gestion néo-libérale dans le système universitaire anglo-saxon (Entretien de C. Coton et R. Pudal avec J.-J. Courtine), p.34. - Bienvenue à l’Université Idéale (A. Bologna), p.46. - Les comptes des universités françaises sous la LRU (Entretien avec J. Sinigaglia), p.50.
Uploads
Books by Cécile Rabot
À partir de nombreux travaux issus de différentes disciplines, mais aussi d’entretiens menés avec des lectrices et lecteurs, cet ouvrage explore les « médiations » qui s’intercalent entre la production d’un texte et sa réception : le travail éditorial fait passer du texte au livre ; la critique et la médiation des professionnels du livre fabriquent sa valeur et sa visibilité ; l’école enseigne à lire, transmet catégories et hiérarchies et cherche à transmettre le goût de la lecture ; les politiques publiques et les bibliothèques encouragent la pratique ; les socialisations familiales et amicales la stimulent ; les dispositifs et sociabilités littéraires, des festivals aux rencontres d’auteurs et aux réseaux sociaux, lui permettent de se déployer. Autant de médiations qui, souvent à notre insu, produisent des effets sur les pratiques et les perceptions.
Un éclairage original sur une pratique qui, des militants aux pratiquants, des enseignants aux professionnels du livre, fait consensus, mais recouvre une grande diversité, socialement construite, de points de vue et de manières de faire.
La première enquête de fond sur les conditions d’exercice du métier d’écrivain aujourd’hui en France.
combinant textes théoriques des grands auteurs et mise en perspective d’extraits couvrant tel aspect ou exemple précis de la démarche d’enquête.
Compétition pour la suprématie culturelle des élites intellectuelles, marché des savoirs et de l’expertise, circulations des biens culturels, foires et salons internationaux… Autant de thèmes traités dans cet ouvrage.
À partir d’une enquête menée de 2004 à 2010 au sein des bibliothèques de la ville de Paris dans le cadre d’une thèse de doctorat, l’ouvrage interroge les politiques et dispositifs de valorisation des collections. À travers leurs pratiques de sélection, c’est l’identité des bibliothécaires de lecture publique qui se construit, dans un lien ambigu avec l’école et les instances plus reconnues du champ littéraire.
Papers by Cécile Rabot
Despite the growing number of writings on digital technology and its effects on culture, they remain insufficient if we wish to understand what effect digital media has on ordinary literary reading. Whether optimistic or concerned, the discourse tends to point out either the possibilities opened up by new mediums or the threats they represent. Neuroscience appears to support both positions, depending on how data are interpreted; it usually offers only a limited understanding, as it seldom integrates social variations, and rarely places use within the framework of a practice and context. Information and communication sciences are more concerned with devices and the uses and users they presuppose, or favour, rather than their actual use. Public statistics measure uses without being able to account for them. This Symbolic Goods dossier sets out to reintegrate reading into the perspectives offered by both the history of books and social science. Moving away from the mainly ideological debates that pit old against new, it wishes to unite empirical studies that identify mediums while also taking social variations into consideration. This dossier starts with an interview with Roger Chartier, who situates digital reading in the long-term context of the history of writing, and questions the rupture that digital technology has brought about for books. Three sociological investigations on ordinary reading practices then put this question to the test through fieldwork. What changes when a text passes from print to screen; or for readers socialized in the order of books who become digitally adept and try out an e-reader device, or conversely cannot imagine that the advantages of paper books could be transposed digitally? The dossier finally explores some actual uses that digital technology permits, from ordinary erudite practices which use a digitized corpus, to reading/commenting practices of an originally digital graphic novel literary production. If one can indeed speak of the “metamorphosis of the reader,” an expression coined by Pierre Assouline, where is this situated? Without claiming to cover all aspects, this dossier aims to show the benefits of empirical study on a question about which much has been written, but that remains largely unanswered.
La spécialisation de la recherche autour d’ordres de problèmes considérés comme spécifiques est une caractéristique forte des sciences sociales telles qu’elles se sont structurées tout au long du XXe siècle. La sociologie de l’art et de la culture est l’un des multiples produits de cette division du travail scientifique. Elle a ses réseaux de chercheur·e·s, ses revues, ses ouvrages de synthèse, ses évènements scientifiques, ses diplômes, son personnel, etc. Or, dans le prolongement de la réflexion de Durkheim, on peut se demander si la sociologie de l’art et de la culture ne doit pas être considérée comme le produit d’une « forme anormale » de division du travail scientifique. Si le présent dossier n’a pas pour objet d’apporter une réponse définitive à cette interrogation, il entend néanmoins la nourrir en présentant des cas de mise en question des frontières institutionnelles existantes, entre disciplines et au sein même de la sociologie. Les cinq articles et l’entretien qui constituent ce dossier, posent ainsi une question fondamentale à la sociologie de l’art et de la culture : celle de la pertinence d’une « partition réelle du réel » (Bourdieu et al. 1968 : 60) comme principe de division du travail scientifique. Les frontières extérieures dont traite ce dossier, qu’elles soient interdisciplinaires ou intradisciplinaires, sont finalement des limites au double sens du terme : possiblement trop poreuses, possiblement trop hermétiques, elles menacent le travail scientifique d’autant plus fortement qu’elles restent méconnues et d’autant plus longtemps qu’elles restent impensées.
The specialization of research into orders of problems considered as specific has been a major trend in the structuring of the social science throughout the twentieth century. The sociology of art and culture is one of the many offshoots of this division of scientific labour. It has its own networks of scholars, journals, handbooks, scientific events, diplomas, staff, etc. Building on Durkheim’s analysis, we may consider whether the sociology of art and culture might be the outcome of an “abnormal form” of division of scientific labour. This dossier is not intended to give a definitive answer to this question, but it helps addressing it by documenting cases where existing institutional boundaries between disciplines and within sociology itself are challenged. Together, these five articles and this interview raise a key question for the sociology of art and culture: that of the pertinence of a “real division of reality” (Bourdieu et al. 1991 [1968]: 33) as a principle of division of scientific labour. Be they interdisciplinary or intradisciplinary, the external boundaries examined in this dossier are ultimately limits in two ways: they may be either too porous or too airtight, and ignoring them and failing to reflect on them might very well be detrimental to science.
À partir de nombreux travaux issus de différentes disciplines, mais aussi d’entretiens menés avec des lectrices et lecteurs, cet ouvrage explore les « médiations » qui s’intercalent entre la production d’un texte et sa réception : le travail éditorial fait passer du texte au livre ; la critique et la médiation des professionnels du livre fabriquent sa valeur et sa visibilité ; l’école enseigne à lire, transmet catégories et hiérarchies et cherche à transmettre le goût de la lecture ; les politiques publiques et les bibliothèques encouragent la pratique ; les socialisations familiales et amicales la stimulent ; les dispositifs et sociabilités littéraires, des festivals aux rencontres d’auteurs et aux réseaux sociaux, lui permettent de se déployer. Autant de médiations qui, souvent à notre insu, produisent des effets sur les pratiques et les perceptions.
Un éclairage original sur une pratique qui, des militants aux pratiquants, des enseignants aux professionnels du livre, fait consensus, mais recouvre une grande diversité, socialement construite, de points de vue et de manières de faire.
La première enquête de fond sur les conditions d’exercice du métier d’écrivain aujourd’hui en France.
combinant textes théoriques des grands auteurs et mise en perspective d’extraits couvrant tel aspect ou exemple précis de la démarche d’enquête.
Compétition pour la suprématie culturelle des élites intellectuelles, marché des savoirs et de l’expertise, circulations des biens culturels, foires et salons internationaux… Autant de thèmes traités dans cet ouvrage.
À partir d’une enquête menée de 2004 à 2010 au sein des bibliothèques de la ville de Paris dans le cadre d’une thèse de doctorat, l’ouvrage interroge les politiques et dispositifs de valorisation des collections. À travers leurs pratiques de sélection, c’est l’identité des bibliothécaires de lecture publique qui se construit, dans un lien ambigu avec l’école et les instances plus reconnues du champ littéraire.
Despite the growing number of writings on digital technology and its effects on culture, they remain insufficient if we wish to understand what effect digital media has on ordinary literary reading. Whether optimistic or concerned, the discourse tends to point out either the possibilities opened up by new mediums or the threats they represent. Neuroscience appears to support both positions, depending on how data are interpreted; it usually offers only a limited understanding, as it seldom integrates social variations, and rarely places use within the framework of a practice and context. Information and communication sciences are more concerned with devices and the uses and users they presuppose, or favour, rather than their actual use. Public statistics measure uses without being able to account for them. This Symbolic Goods dossier sets out to reintegrate reading into the perspectives offered by both the history of books and social science. Moving away from the mainly ideological debates that pit old against new, it wishes to unite empirical studies that identify mediums while also taking social variations into consideration. This dossier starts with an interview with Roger Chartier, who situates digital reading in the long-term context of the history of writing, and questions the rupture that digital technology has brought about for books. Three sociological investigations on ordinary reading practices then put this question to the test through fieldwork. What changes when a text passes from print to screen; or for readers socialized in the order of books who become digitally adept and try out an e-reader device, or conversely cannot imagine that the advantages of paper books could be transposed digitally? The dossier finally explores some actual uses that digital technology permits, from ordinary erudite practices which use a digitized corpus, to reading/commenting practices of an originally digital graphic novel literary production. If one can indeed speak of the “metamorphosis of the reader,” an expression coined by Pierre Assouline, where is this situated? Without claiming to cover all aspects, this dossier aims to show the benefits of empirical study on a question about which much has been written, but that remains largely unanswered.
La spécialisation de la recherche autour d’ordres de problèmes considérés comme spécifiques est une caractéristique forte des sciences sociales telles qu’elles se sont structurées tout au long du XXe siècle. La sociologie de l’art et de la culture est l’un des multiples produits de cette division du travail scientifique. Elle a ses réseaux de chercheur·e·s, ses revues, ses ouvrages de synthèse, ses évènements scientifiques, ses diplômes, son personnel, etc. Or, dans le prolongement de la réflexion de Durkheim, on peut se demander si la sociologie de l’art et de la culture ne doit pas être considérée comme le produit d’une « forme anormale » de division du travail scientifique. Si le présent dossier n’a pas pour objet d’apporter une réponse définitive à cette interrogation, il entend néanmoins la nourrir en présentant des cas de mise en question des frontières institutionnelles existantes, entre disciplines et au sein même de la sociologie. Les cinq articles et l’entretien qui constituent ce dossier, posent ainsi une question fondamentale à la sociologie de l’art et de la culture : celle de la pertinence d’une « partition réelle du réel » (Bourdieu et al. 1968 : 60) comme principe de division du travail scientifique. Les frontières extérieures dont traite ce dossier, qu’elles soient interdisciplinaires ou intradisciplinaires, sont finalement des limites au double sens du terme : possiblement trop poreuses, possiblement trop hermétiques, elles menacent le travail scientifique d’autant plus fortement qu’elles restent méconnues et d’autant plus longtemps qu’elles restent impensées.
The specialization of research into orders of problems considered as specific has been a major trend in the structuring of the social science throughout the twentieth century. The sociology of art and culture is one of the many offshoots of this division of scientific labour. It has its own networks of scholars, journals, handbooks, scientific events, diplomas, staff, etc. Building on Durkheim’s analysis, we may consider whether the sociology of art and culture might be the outcome of an “abnormal form” of division of scientific labour. This dossier is not intended to give a definitive answer to this question, but it helps addressing it by documenting cases where existing institutional boundaries between disciplines and within sociology itself are challenged. Together, these five articles and this interview raise a key question for the sociology of art and culture: that of the pertinence of a “real division of reality” (Bourdieu et al. 1991 [1968]: 33) as a principle of division of scientific labour. Be they interdisciplinary or intradisciplinary, the external boundaries examined in this dossier are ultimately limits in two ways: they may be either too porous or too airtight, and ignoring them and failing to reflect on them might very well be detrimental to science.
- Editorial (L. Willemez), p.3.
- Économie(s) de la connaissance ? La valeur du savoir dans les sociétés néolibérales, p.5.
- L’économie de la connaissance et la transformation de l’enseignement supérieur et de la recherche (C. Laval), p.7.
- Universities and the Crisis in Greece : Neo-liberalism in practice ? (S. Koniordos), p.21.
- Les universités grecques comme champ de conflit politique (M. Siotos), p.28.
- Quelques aspects de la gestion néo-libérale dans le système universitaire anglo-saxon (Entretien de C. Coton et R. Pudal avec J.-J. Courtine), p.34.
- Bienvenue à l’Université Idéale (A. Bologna), p.46.
- Les comptes des universités françaises sous la LRU (Entretien avec J. Sinigaglia), p.50.