"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

dimanche 19 janvier 2025

De la misère sexuelle en milieu immigré


Landru l'homme au 283 femmes

« Je préfère aller chez une française. Les femmes arabes, je préfère ne pas les fréquenter, car j’aurais honte de coucher avec une musulmane en France ». anonyme immigré

« Le travail, la vie, ce n’est rien si je ne peux pas faire l’amour ; c’est comme la mort ». immigré anonyme

 

 Nous pouvons affirmer, sans grand risque de nous tromper, que l’immigré en France est, après l'ouvrier et le chômeur, l’être le plus universellement méprisé. Si les raisons pour lesquelles on le méprise sont souvent de fausses raisons qui relèvent de l’idéologie dominante, les raisons pour lesquelles il est effectivement méprisable et méprisé du point de vue des clowns Zemmour et Le Pen sont refoulées et inavouées. Les tenants de la fausse contestation bobo savent eux pourtant les reconnaître, et s’y reconnaître. Ils inversent ce vrai mépris en une indifférence complaisante à la misère sexuelle. Ainsi l’impuissance du wokisme de gauche se pâme devant la prétendue éternelle culpabilité de la colonisation, et les sectes trotskiennes et féministes effectivement déclinantes (des Mélenchon et Poutou) se disputent jalousement un appui indifférentiste mais moraliste antifa ubuesque . Nous montrerons les raisons de cet intérêt pour les immigrés asexués et comment elles participent positivement à la réalité dominante du capitalisme dégénéré en religions débiles, et nous emploierons ces lignes à dénoncer un aveuglement volontaire : la sacralisation ne suit pas d'autre chemin que la désacralisation. :

Pas de vraie analyse du problème sexuel des immigrés dans la plupart des études publiées sur le web depuis des décennies. Une étude spécifique se contente de livrer les statistiques sur le débuts de l’activité sexuelle avant et après la migration, l’âge du début pour les jeunes femmes et les jeunes hommes mais rien sur le « marché sexuel » dans la métropole et les possibilités de rencontre. C’est encore pire dans l’ouvrage 1977 de Tahar Ben Jelloun qui ne fait que disserter sur l’impuissance du fait de l’expatriation, de la délocalisation ou des accidents du travail !?

 En matière d'immigration et de traitement de celle-ci le discours dominant est toujours assourdissant et mensonger. En 1977, sous le règne de Giscard d'Estaing, le régime s'apprêtait à prendre des mesures pour suspendre l'immigration familiale, qu'il n'a jamais prises, qu'il prétend envisager seulement 2025 . Discours fallacieux car, comme me l'ont témoigné mes amis manœuvres maghrébins, depuis des années ce regroupement est remis en cause, freiné aux douanes, et implique donc comme jadis que ce sont des groupes d'hommes sans femmes qui viennent travailler en France, avec tout ce que cela signifie comme privation affective et sexuelle (même si le portable abolit les distances auditives).

A l'époque le livre de Tahar Ben Jelloun1 fait figure d'importun en ce qu'il ose aborder un sujet indifférent à la gauche et à la droite bien-pensantes. Il aborde la question de la misère sexuelle des travailleurs immigrés, pas des racailles immigrées ni des maquereaux immigrés (que les cliques wokistes actuelles confondent et mélangent)

La publicité de l'ouvrage semblait engager le lecteur à ouvrir les yeux sur cette misère sexuelle et à sortir des redites sociologiques asexuées

« On a abondamment parlé du logement, de la santé, des conditions de travail, de l'absence de formation, mais presque jamais des files d'attente, le samedi et le dimanche, des Maghrébins dans les bordels de Pigalle et de Barbes. Tahar Ben Jelloun ose le faire, non pour nous apitoyer, nous culpabiliser, ou dénoncer le scandale. Plutôt, pour nous faire comprendre un aspect particulier de cette misère sexuelle, lorsqu'elle conduit certains exilés à une impuissance, considérée comme voisine de la mort : "la vie, ce n'est rien si je ne peux pas faire l'amour. C'est comme le cimetière ».

Or non seulement l'objet du livre esquive la question du regroupement familial et son éventuel lien avec une misère sexuelle maritale, voire polygamique mais il ne traite de la question que d'un point de vue clinique et à savoir par le petit bout de la lorgnette de l'impuissance masculine. Il est incapable de s'élever au niveau global et sociétal du problème En outre, comme simple vacataire d'un centre de médecine psychosomatique iJelloun révèle qu'il n'y connaît rien et ses conseils aux impuissants sont à mourir de rire : massez-vous la verge.

La publicité de l'éditeur est encore plus consternante, mélange de mépris colonialiste pour ce superstitieux arabe (il n'imagine pas que « c'est la faute à son psychisme ») et d'un racisme de gauche pas encore féminisable (« pour un maghrébin seule compte la puissance sexuelle »?)2 .

Parler du désir sexuel des immigrés à l'époque affolait certainement les délires de l'extrême droite, mais de la même manière qu'aujourd'hui tout viol est attribué à un immigré prioritairement. Mais là n'était déjà pas le problème. L'étudiant Ben Jelloun, future vedette de l'intelligentsia de la gauche bourgeoise ne s'est jamais placé du point de vue de l'ouvrier immigré qui débarque sans femme et qui, comme tout homme, veut, dans l'ordre ou le désordre : un travail, un logement et une femme.

Lorsqu'il descend du bateau à Marseille le jeune immigrant n'est pas en général impuissant. L'impuissance n'est pas une maladie spécialement répandue ni référentielle pour cette partie de la population. La question était et reste : que vais-je faire et devenir dans la société française  et par conséquent aurais-je droit au plaisir sexuel, ou plus romantique, à l'amour ?? Surtout que dans mon pays de généraux mafieux et de magistrats islamiques pas question de causer sexualité.

Ben Jelloun, au lieu de poser le problème sur le terrain de la rencontre ou plutôt de l'opposition entre deux cultures - et surtout sur le plan de la socialisation et des possibilités de communication, de rencontres, etc. - nous peint un immigré déjà réduit au bordel et du coup impuissant, puis, plus pervers, notre auxiliaire du blabla veut soigner « sa volonté »3 .

Le problème sexuel de l'immigré est réduit à l'impuissance de quelques uns. Imbécillité qui ramène et réduit le problème à une question de guérison pour un sujet qui est avant tout social, politique et humain. Une seule critique à l'époque, Martine Charlot, a dénoncé, mais en partie seulement, la supercherie4.

Cette thèse qui commençait sur un plan strictement médical, dont faux politiquement dès le départ, se déguisait aussi sous un langage ambigu, à la mode gauchiste néo-marxiste de l’époque:

« Ils ne trouvent en France aucune structure d’accueil sinon celles qu’impose la logique du capitalisme, c’est-à-dire des structures qui garantissent la rentabilité au mépris de l’humain, au mépris de la vie affective et sexuelle des immigrés ».

En voilà une idée bonne qui aurait dû commencer et déterminer un ouvrage vraiment politique et non pas d'aide soignant superficiel et ergoteur.

Des remarques d'importance prioritaires du point de vue méthodologique sont parsemées comme pétales de rose au milieu d'un discours psychologique de cacahuète, lorsque Jelloun remarque que la misère sexuelle que connaît l’immigré est comparable à celle que peut vivre un paysan d’une région sous-développée (sic) en France. Ceci dit en passant car on doit subir à la queue leu leu des interviews qui ne se concentrent  que sur l’impuissance (universelle?) et les troubles dans les testicules (problème très politique). Où le seul traitement apparaît être la masturbation.

Comme thérapeute incompétent et charlatan, Jelloun se pose là :

« Depuis qu’il ne va plus au bordel, il se masturbe, mais il se plaint d’avoir des éjaculations douloureuses. Je lui conseille de se masser la verge ». Il se permet des essentialisations bizarres et infondées : « Pour la mentalité maghrébine , seul le corps peut être atteint ». Il nous a fait le même coup plus haut on s'en souvient avec la « puissance sexuelle » supposée premier attribut du migrant. Il peut continuer sa diversion en focalisant sur l'islam au sortir de la société religieuse ascétique, mais toujours aux dires de « certains » pas de le lui, en tant qu'adorateur du roi du Maroc et d'Allah5 après son ascension littéraire et bourgeoise.

 PERMISSIVITE OCCIDENTALE ou envie d'échapper à la mafia étatique et à l'islam rigoriste ?

« Il est incontestable que l’émigré nord-africain considère les sociétés européennes comme des sociétés permissives où l’homme n’a pas la prééminence manifeste sur la femme (…)  la femme française ou européenne est souvent considérée comme femme de zina (péché), c’est-à-dire à la portée du désir. Elle est assimilée à une civilisation qui « avance techniquement mais recule dans les mœurs ».

 D'abord tous les immigrés nord-africains ne sont pas obligés de penser la même chose. Ce n'est pas l'idée de permissivité française ou européenne qui motive mes jeunes amis ouvriers sur les chantiers, mais de liberté d'aller et venir, liberté plus que restreinte aux pays des généraux mafieux surtout en Algérie. On a encore affaire à une projection d'intellectuel bobo hors des réalités, hier comme aujourd'hui.

De même lorsqu'il nous assure que les travailleurs nord-africains sont victimes du colonialisme et du racisme, voici ce que répondent mess amis kabyles et algériens :

- la colonisation, on s'en fout, c'est du passé ! Le racisme en 2025 ? Pas du tout, les gens nous respectent et nous aiment bien6.

C'est lorsqu'il veut justifier sur le plan politique sa focalisation sur quelques patients (qu'il est incapable de soigner, et à l'époque on n'avait pas encore inventé le viagra) que ce petit-bourgeois, précurseur des thinks tank de la gauche caviar démolisseur de la notion de classe ouvrière et promoteur d'une spécificité immigrée, sombre dans le ridicule. Les travailleurs immigrés seraient étrangers à la lutte des classes car...plus pauvres, et voués à se castrer par les accidents du travail. Plus débile tu finis en HP :

« C’est peut-être parce qu’ils se sentent étrangers à la lutte des classes en France (les travailleurs immigrés n’ont pas les mêmes moyens, ni les mêmes raisons pour lutter contre le grand capital que leurs camarades européens ; il existe bien sûr une solidarité collective, mais on constate qu’il existe aussi de grandes différences économiques et sociales entre la classe ouvrière européenne et le prolétariat importé) que certains travailleurs  transplantés avec violence expriment leur désarroi et aussi leur impuissance politique par le trouble psychique (…) on peut interpréter au niveau symbolique l’accident du travail comme le début d’une espèce de « révolte passive » qui passe par son propre corps : une mutilation symbolique ».

SE CONTENTER DE PARLER DE SEXUALITE DE SUBSTITUTION EST EXONERER UN SYSTEME QUI FAVORISE L'ISOLEMENT

 Toutes les questions sexuelles sont traitées finalement comme des maladies, en finassant et en théorisant dans un domaine, la sexualité, où Jelloun est aussi nul.

« D’une façon générale, l’homosexualité est une pratique courante au Maghreb, mais jamais affichée ». Oui mais c'est une généralité partout, même encore ici où elle reste considérée anormale. Sauf peut-être dans les prisons... Hérésie du point de vue freudien que de considérer l'homosexualité comme une réponse à la « répression » des mœurs !

A coup de « il faut savoir » et « selon certains » l'homosexualité serait une « sexualité de substitution »7 . Ce n'est pas faux en soi, mais pourquoi ne pas faire le lien avec l'expatriation et l'impossibilité de faire, pour la plupart, des rencontres hétérosexuelles ?

Ce serait alors la « guérison » par l'homosexualité !!!

Idem concernant le recours à la masturbation, mais vue encore (en 1977) comme une alternative condamnable (habitude malheureuse...qui rend sourd) :

 « Les pratiques solitaires sont entourées des mêmes tabous et interdits dans la société maghrébines que dans toute autre société ». « Le manque de contacts entre filles et garçons, le manque d’argent pour fréquenter les prostituées font que la masturbation s’installe chez les jeunes en tant qu’habitude malheureuse, culpabilisante, honteuse, inavouable. Il est à peine excessif de dire que tout le monde se masturbe ou s’est masturbé une fois dans sa vie, chose naturelle et normale. »

Tout le monde se masturbe mais c'est une blague de laisser dire que l'onanisme serait aussi « compensatoire » comme l'homosexualité ! L'ouvrage n'est donc pas à la hauteur de son titre « la plus haute des solitudes » pourtant génial. Parce qu'il place la question de la misère sexuelle ses immigrés sur le plan médical, psychologique et déjà avant-coureur des théories sur le genre, les bisexualités et tout le tintouin wokiste. Pour résumer grossièrement : tu trouves pas de femme (chercher femme n'est-ce pas ringard?), va donc voir du côté des homos ou branle-toi !

UNE ISSUE SOCIALE ET POLITIQUE... ?

Indépendamment des périodes successives, les demandes de rencontre depuis Landru dans le

petites annonces de Landru

chasseur français jusqu'à Meetic, ont toujours été aléatoires, risquées, décevantes ou parfois heureuses. Pognon, beauté, argent, ces trois mamelles du désir ont toujours là. Nous sommes tous devenus des étrangers au système dominant, immigrés de l'intérieur comme de l'extérieur, amoureux transis comme amoureux sans amour. Il n'y a plus les bals d'antan mais de multiples moyens informatiques qui tuent le plaisir. Des différences culturelles ont la vie dure mais sont aussi une réalité. La réputation des arabes et des turcs comme violents avec leurs femmes. Le nombre de violeurs étrangers majoritaires en prison ; ce qui est aussi compréhensible du fait de la misère sexuelle consubstantielle à « l'organisation sociale » de la solitude, couplée à ce nombrilisme généralisé des individus cornaqués par l'idéologie capitaliste. Mais chaque problème de faits divers présente un risque de généralisation abusive voire de putasserie politique.

Une solution ?

Oui mes amis prolétaires nord-africains, venez chez moi samedi, je ferai venir des femmes sympas. 


NOTES

1Ben Jelloun (Tahar), La plus haute des solitudes (misère sexuelle d'émigrés nord-africains) Le Seuil, Paris, 1977.- Coll. Combats 175 p

2« Après avoir essayé les remèdes traditionnels et les exorcismes, ils se confient à la médecine occidentale dont ils attendent un miracle. Ils n'imaginent pas un instant que leur psychisme puisse être en cause. Ils accusent les sorts, l'influence maléfique des femmes françaises, un accident de travail, le climat du pays d'exil. Il y a quelque chose qui atteint une virilité autrefois sans défaillance : la radio devrait déceler la présence et l'origine du mal, les piqûres l'éliminer. Ils supplient que l'on trouve le remède qui leur rendra la vie. En effet, pour le Maghrébin, la puissance sexuelle, c'est ce qui permet, avant tout, d'exister comme homme véritable. Sans elle, on n'est plus rien. C'est ce qui permet d'affronter le père, de répondre au désir de la mère, de soumettre la femme à son pouvoir, d'engendrer, de connaître le chemin de la jouissance . Si l'on peut, en exil, conserver cette puissance, rien n'est perdu. Si elle vous abandonne, on n'existe plus : "le sexe, c'est le. vie, c'est ma vie, si je le perds, je meurs". En émigration, le désir du travailleur immigré est nié. Il existe pour devenir une machine. S'il laisse entrevoir son être désirant, il fait peur et la violence raciste à son endroit redouble ».

3« Il lui reste la satisfaction clandestine chez les prostituées ; mais c'est une satisfaction coupable, condamnée par le milieu d'origine, et répugnante par ses conditions : cinq minutes sans tendresse pour de l'argent soustrait à la famille. Ou c'est la masturbation, ou bien encore, la pire des hontes, l'homosexualité. Alors, l'émigré maghrébin développe en lui, sans le savoir, la "volonté" de ne plus exister sexuellement, de ne plus être présent au monde par la dialectique de la jouissance et aussi, de ne plus se perpétrer par une nouvelle progéniture". Il est devenu impuissant, et c'est sa "volonté" qu'il faut soigner « .

4« Au départ, il s'agissait d'une thèse de troisième cycle. Pour la rendre consommable, et supportable à un large public, on a surtout retenu de courtes monographies et des témoignages d'émigrés qui décrivent leur impuissance sexuelle. On ne trouve à peu près rien d'autre : néanmoins, les émigrés ont dû parler d'autre chose, de leur logement, de leur travail, du racisme. La totalité des propos de quelques-uns d'entre eux -et non la succession de trop nombreux cas assez semblables et trop rapidement présentés -aurait aidé à mieux comprendre. Il est dommage également que les analyses d'inspiration psychanalytique de l'auteur aient été réduites à quelques pages. »

5« Les relations sexuelles en dehors de la légitimité et religieuse sont sévèrement réprimées, du moins en principe ; la prohibition du Zina (adultère) est invoquée par certains pour expliquer en partie la pratique de la polygamie ».

6« L’analyse qui consiste à rendre responsable le colonialisme de la situation actuelle des pays maghrébins, obligés d’expatrier une partie de leur prolétariat, est plus le fait des intellectuels que des travailleurs immigrés ». Elle reste cependant vraie. L’immigré rend souvent responsable la France pour ce qui est de sa situation ». Or, après de multiples entretiens je peux confirmer que c'est faux même en ce moment de déchaînement orienté et policier de l'idéologie bâtarde du nationalisme algérien.

7« Considérée par certains comme une sexualité de substitution, l’homosexualité est une réponse à la répression qui sépare les sexes et surtout veille à ce que les jeunes filles arrivent vierges au mariage ». « …il faut savoir que, comme me l’ont confirmé plusieurs  maghrébins, l’homosexualité est considérée dans bien des cas comme une preuve supplémentaire de puissance sexuelle et parallèle à l’hétérosexualité ; elle est considérée dans bien des cas comme une étape rendue nécessaire par le manque de rapports avec l’autre sexe chez les adolescents ».

« l’homosexualité, quand elle n’est pas doublée d’une pratique hérérosexuelle, reste considérée comme une transgression par rapport à l’ordre établi ».

jeudi 16 janvier 2025

LA RETRAITE COMME ARNAQUE POLITIQUE ELECTORALE



 « Libre développement des individualités et donc pas de réduction du temps de travail nécessaire en vue de la création d'un surtravail, mais en général réduction du travail nécessaire de la société à un minimum, auquel correspond alors la formation artistique, scientifique, etc. des individus grâce au temps devenu libre et aux moyens créés pour tous « . (Karl Marx, Éléments fondamentaux de la critique de l'économie politique (Grundrisse)



Cette citation de Marx ne concerne pas la retraite de nos jours mais à sa projection de l'être dans une société communiste envisageable à l'avenir. Or cette définition va comme un gant à la conception petit bourgeoise hédoniste qui prévaut même dans la tête de la plupart des ouvriers. L'idéologie capitaliste est même capable de nous vendre du rêve . Je suis bien le seul à me ficher ouvertement de la retraite comme désir des masses d'en finir, non avec le capitalisme, mais avec le travail. Ceci je compatis pleinement avec l'envie pressante de fuir ce travail aliéné, ses hiérarchies débiles et ses patrons toxiques un an, deux ans, dix ans même avant l'âge imposé suivant les hauts et les bas de la crise capitaliste.

Dans chaque pays capitaliste (NDLR), de façon cyclique depuis au moins cinquante années, les systèmes de retraite sont devenus un objet politique majeur, non pour rappeler que c'est le prolétariat qui fait vivre et qui enrichit la société mais parce qu'un phénomène inconnu dans l'antiquité s'est imposé : une allongée de l'espérance de vie grâce aux progrès de la médecine. L'invention de la retraite par Bismarck en 1883 se fichait déjà du monde ouvrier. Elle était fixée à 70 ans, âge que n'atteignaient pas encore la plupart des ouvriers. On dirait bien qu'on revient peu à peu à cette date fatidique! 

Depuis la lutte pour des retraites décentes et pas au tombeau n'a plus été qu'une obsession pour repousser la mort après le travail ou l'empêcher d'arriver plus vite grâce au travail ...prolongé. Politiquement le système de retraite est devenu un sujet très sensible de maintien de l'ordre public et de...conservation sociale. Mitterrand lors de sa victoire accidentelle de 1981 avait été obligé de fixer la retraite à 60 ans, une hérésie pour les économistes bourgeois pas forcément cyniques. Si Mitterrand le littérateur, nul en économie, avait suivi les recommandations de ses mentors les plus compétents, c'était pour éviter d'avoir à endosser la tunique de Lénine, a-t-il assuré par la suite. Une révolution évitée à cause d'un danger révolutionnaire que présagerait une lutte massive pour un retraite sexagénaire et sexy ? Je n'y ai jamais cru. Cette revendication sous son air unitaire ne l'est pas du tout, conservant les pires inégalités entre retraités. Elle est d'autre part parfaitement réactionnaire : je vais donc échapper au travail et au capitalisme en me réfugiant dans mon coin pour devenir...un simple consommateur inutile et un papy Mougeot adorable avec les petits. Quoique la masse des vieux bobos s'éclate dans les randos d'EPHAD, voyages accompagnés, saunas et restos bios.

Mais le problème gestionnaire et volumétrique s'est aggravé subitement depuis deux décennies. Jusque là, suivant que l'économie se portait bien ou moins bien, il était garanti que les pensions pouvaient être augmentées plus rapidement, qu'elles pouvaient également baisser, légèrement, lorsque l'économie n'allait pas bien. Or, désormais c'est sans cesse la peur du gouffre, voire la fin du monde si l'allongement du départ est contesté ou freiné.

Dans chaque pays, une fois telle nouvelle réformée « allongée » transformée en loi, les « partenaires sociaux » de la bourgeoisie - les syndicats, les employeurs et les prestataires de services de pension - disposent de mois voire d'années pour faire avaler l'allongement des régimes de pension. Cela crée toujours problème. Est-ce dû vraiment à une méchanceté des capitalistes ?

Après le passage de 60 ans à 62 ans en 2010 (réforme Woerth), Macron le petit gaffeur souhaitait lui passer sans heurt majeur à 64 ans avec une accélération de la durée de cotisation, devant atteindre 43 ans et 172 trimestres (contre 50 ans aux Pays-Bas). Pour la génération 1968, il faudra attendre 64 ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein. Un scandale surtout pour une génération aussi jouisseuse. S'il n'avait pas bêtement dissous, le serpent de mer de la retraite n'aurait pas ressurgi comme malheur programmé par le truchement de cliques politiques dans la posture oppositionnelle confortable. Non pas que la secte à Mélenchon ou celle de l'autocrate Le Pen, se soucient le moins du monde de la fin de l'exploitation des prolétaires, mais parce que la question des retraites simplement déplacée du terrain social (assez interclassiste il faut le dire) au terrain politique devient champ de bataille électoral, vraiment interclassiste. Qui démontre bien l'arnaque du sujet avec cet apparent paradoxe que les extrêmes (gauche et droite) défendent les mêmes électeurs retraitables et intraitables. Alors que chacune de ces cliques, une fois au pouvoir, s'y casserait les dents. Promettre la lune oui mais alunir non.

Tour d'horizon européen. En Allemagne le système à points prévaut. En Italie un régime par capitalisation (joli terme qui fait de tout retraité un « capitaliste »). Pour prendre sa retraite à taux plein dans le régime italien, il faut avoir cotisé au moins 20 ans (ou 15 ans avant 1996) et être âgé de 66 ans et 7 mois depuis 2018. Cet âge est destiné continuer à être réévalué, en fonction de l'espérance de vie à 65 ans, tous les 2 ans à partir de 2019. Il s'élève à 67 ans depuis 2021. Le système de retraite espagnol est, paraît-il l'un des plus généreux d'Europe. Il comprend un système public de retraite de base par répartition — qui verse une pension unique calculée sur la base de la rémunération — et un système privé complémentaire par capitalisation. Le sujet des retraites fait régulièrement l'objet d'un grand débat national (lui aussi), organisé par le Pacte de Tolède. En 2023, une réforme a augmenté la base de cotisation, sans toucher à l’âge maximal de la retraite (67 ans). En Angleterre, le régime débutait à 65 ans jusqu'en 2019, il est passé à 66 en 2020, il est à 67 en 2028 et on promet de le passer 68 qu'en 2037... Tout peut varier au fil des bouleversements politiques. L'âge de départ à 68 ans était initialement prévu à partir de 2044. Il a été avancé à 2037 par le gouvernement de Theresa May en 2017.

AVEC LES BELGES ON SE MARRE TOUJOURS

...vous avez travaillé en France et en Belgique, vous pouvez obtenir une pension de retraite des deux pays. Cependant, il est nécessaire d'avoir cotisé pendant au moins une année en Belgique (ou un trimestre pour la France)1. Une pension de retraite belge versée à un ancien frontalier français habitant en France sera imposable en France et devra être déclarée sur la déclaration fiscale annuelle. Le système de retraite belge est similaire à celui de la France, avec un âge légal de départ et des dispositions pour les veufs/veuves de retraités et les assurés n'ayant pas cotisé suffisamment ».

Si vous avez compris ce paragraphe, tant mieux pour vous, moi pas. Alors qu'est-ce qui est similaire dans ces deux pays ? La même ridicule lutte dite « unitaire » mais que le journaliste belge déshabille si bien !

FRONT COMMUN DES SYNDICATS A BRUXELLES

L’âge légal de départ à la retraite bientôt à 67 ans

La future réforme n’est pas encore connue, mais les régimes dits « préférentiels » (cheminots, militaires ou policiers) se savent visés. En Belgique, l’âge légal de départ à la retraite est fixé depuis une réforme de 2016 à 66 ans et passera à 67 ans en 2030. Mais les cheminots, par exemple, peuvent toujours partir à 55 ans s’ils ont réalisé 30 années de carrière. Un avantage hérité du passé, lié à la pénibilité des conditions de travail, dont des horaires décalés et flexibles.

Bart de Wever, président de la droite nationaliste flamande (N-VA) chargé de constituer le gouvernement fédéral, a déjà annoncé samedi que « faire machine arrière, c’est impossible » malgré la mobilisation sociale. Une prochaine manifestation est, elle, déjà prévue le 13 février, pour défendre cette fois-ci les services publics. Les syndicats s’inquiètent des projets de réforme des pensions dont discutent actuellement les négociateurs de la probable coalition Arizona. Parmi ceux qui sont inquiets figurent, entre autres, les fonctionnaires qui bénéficient d’un régime préférentiel en matière de pension. Cheminots, policiers, militaires, par exemple, peuvent partir plus tôt à la pension.

La pension avant 65 ans : pour qui ?

L’âge de la pension légale était fixé à 65 ces dernières années. Ce 1er janvier, l’âge légal de la pension a été repoussé à 66 ans et passera à 67 ans à partir de 2030. Avant 2025, l’âge légal pour le départ à la retraite était de 65 ans.Toutefois, pour un certain nombre de catégories professionnelles, il est possible d’être mis à la retraite à un âge inférieur. C’est ce qu’on appelle les régimes préférentiels. C’est le cas, notamment, du personnel roulant des Chemins de fer belges. Il bénéficie d’une règle préférentielle qui permet de partir à la retraite à 55 ans à condition d’avoir 30 années de carrière en tant que personnel roulant (conducteur de train ou accompagnateur). C’est aussi le cas pour les militaires. Selon les cas, il existe des limites d’âges préférentielles pour le départ en retraite à 56, 50 ou 61 ans. Ils ne doivent pas non plus satisfaire aux conditions de durée de carrière. Les anciens militaires transférés dans d’autres services ou vers d’autres fonctions dans le secteur public conservent ces avantages si, au moment de leur transfert, ils étaient de 45 ans accomplis.Les policiers, membres du cadre opérationnel de la Police intégrée, peuvent aussi être mis à la pension à des âges préférentiels à certaines conditions, même si ces dernières années, l’âge de départ à la retraite a été progressivement relevé.

Quelle est l’origine de ces régimes préférentiels ? Il faut remonter aux débuts de l’existence de l’Etat belge pour trouver l’origine de ces régimes préférentiels. "La première législation en Belgique date de 1838", explique le Professeur Yves Stevens, spécialiste en droit social des pensions à la KU Leuven. La Belgique n’existait donc que depuis quelques années. "Et là, on disait que certains militaires avaient un certain mérite pour la patrie. Et donc on donnait une pension aux militaires parce qu’ils le méritaient, parce qu’ils avaient vraiment travaillé et défendu la patrie, très jeune en ce temps-là", poursuit Yves Stevens. Pour les cheminots, on a tenu compte du caractère dangereux de leur métier au 19e siècle. "Originellement, les cheminots avaient un travail très lourd et très dangereux dans le XIXᵉ siècle", explique Yves Stevens. "Il y avait beaucoup d’accidents mortels. Et donc là, on a vraiment installé des régimes préférentiels à cause du danger lié au travail", poursuit le professeur. Petit à petit, des régimes de pension ont ainsi été mis sur pied, par exemple pour les magistrats ou les enseignants ou les policiers en tenant compte, à chaque fois, des spécificités de telle ou telle profession.

Ce qu’il reste aujourd’hui de régimes préférentiels est un héritage du passé. Pour les fonctionnaires concernés, ces spécificités sont justifiées. Notre équipe a, par exemple, rencontré Maxime Herniquin. Il est conducteur de trains à la SNCB depuis dix ans. Il explique les spécificités de son travail. "A aujourd’hui, on a commencé vers 6 heures. Hier, on a commencé à 5 heures et on a commencé dimanche vers 3 heures du matin. Donc ça, ça pique parfois un peu", dit-il.  Les horaires changent de jour en jour. "C’est vraiment la grosse particularité de notre boulot. Et puis la semaine prochaine, on part en retard, donc on va commencer plutôt vers 14 heures, 15 heures, 16h30", poursuit-il. Des horaires flexibles qui finissent par laisser des traces. "Il y a des symptômes sur le long terme. Alors moi, en dix ans de carrière, je suis dans ma trentaine, ça va encore. C’est plutôt des maux de dos et des choses comme ça, parfois un peu des difficultés pour le pour le sommeil", explique Maxime Herniquin "Mais en fin de carrière, quand on est sur des 45, 50 ans, 55 ans, ça devient vraiment compliqué physiquement. Il y a des risques du type cardiovasculaire, des problèmes de cœur, d’AVC, d’hypertension, des choses comme ça. Ce sont des choses qui ont été observées chez beaucoup, beaucoup de personnel roulant au chemin de fer", poursuit le conducteur de train. Un son de cloche assez semblable chez les policiers (hic!). Notre équipe a rencontré Stéphane, un policier qui pourra partir à la retraite à 63 ans s’il dispose de 42 ans de carrière. "On a notre ceinturon avec un bâton télescopique, un pepper spray et des menottes, le pistolet. On a le gilet par balle ( ? pare balle). On a une quinzaine de kilos sur le dos, que ce soit en patrouille ou que ce soit en statique. Donner 15-20 kilos de matériel à une personne de 60 ans qui pourrait être un grand-père à l’âge actuel, c’est difficilement imaginable en fait", explique-t-il.

Quelles réformes adoptera l’Arizona ? En raison du vieillissement de la population, le coût des pensions pour l’Etat belge aller crescendo. Cela continuera d’augmenter jusqu’en 2070, comme l’a calculé le Comité d’étude sur le vieillissement."Le coût annuel est environ de 63 milliards d’euros par an", résume le professeur Yves Stevens. Que voudrait épargner l’Arizona ? "environ 3 milliards annuellement", explique Yves Stevens. Les négociations entre partenaires de la future coalition étant toujours en cours, on ne sait pas encore dans quelle mesure les économies visées toucheront les régimes préférentiels. D’autres aspects du système de pension pourraient aussi faire encore l’objet de réformes.

VOYONS LA VERSION DE L'HUMA POSTSTALINIENNE MAINTENANT

Elle veut confondre avec l'organisation nuageuse de la protestation en France, mais en dévoilant aussi une lutte catégorielle pour des privilèges exagérés ; le risque d'AVC pour les cheminots, les postiers ou les agents EDF, me fait bien rigoler. (si on compare avec les conditions de travail en 1945)

« En Belgique aussi, la question des retraites embrase le monde du travail. Ce lundi 13 janvier, les trois syndicats Belge, la FGTB, la CSC et la CGSLB, appelaient à une journée d’action nationale pour dénoncer les projets de la coalition gouvernementale « Arizona » (N-VA, MR, CD & V, Engagés, Vooruit). « Il y a trois milliards d’euros d’économies prévues sur les pensions et personne ne le conteste dans les cinq partis » au pouvoir, affirme Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC.

Pour le leader Parti du travail belge (PTB) Raoul Hedebouw, « tous ces partis avaient promis en campagne qu’ils allaient mieux rémunérer le travail, mais ils prévoient aujourd’hui de bloquer les salaires, de saboter l’indexation automatique et de nous faire travailler plus longtemps pour moins de pensions ». D’autant que, conséquence des précédentes réformes, l’âge de départ a été décalé d’un an, soit 66 ans, depuis le 1er janvier, avant de s’établir à 67 ans d’ici 2030.

Les centrales syndicales ont dénombré plus de 30 000 personnes dans les rues de Bruxelles, lors d’une manifestation nationale. En Flandre, 40 % des écoles étaient fermées, quand près d’un vol sur deux était annulé au départ et à l’arrivée de l’aéroport Bruxelles-Zaventem.

Dans le rail, régionalisation des lignes et suppression de l’organisme social HR Rail

Mais c’est dans le ferroviaire que la mobilisation a été la plus suivie, avec la crainte d’une remise en cause des départs anticipés en retraites. « Actuellement, l’embauche se fait à bas salaire, avec une promesse de progression lors des déroulés de carrière. Et nos pensions étaient calculées sur une moyenne des 4 dernières années, avec un départ possible dès 55 ou 56 ans, compte tenu de la pénibilité, déplore Abdelmajid El Atrouss, secrétaire Permanent Régional CGSP-FGTB. Mais, la coalition Arizona veut aligner la méthode de calcul sur celle du privé. Cela se traduirait par une perte de 300 euros sur nos pensions. En somme, travailler plus pour gagner moins. 

 Ce sont les ouvriers eux-mêmes qui tiennent les propos les plus sensés sur la complexité des retraites

...C’est dans la commune frontalière de Mouscron que nous nous sommes rendus pour demander à nos voisins belges leur sentiment sur le mouvement social français contre la réforme des retraites. « Oh la la la la, si vous voulez me lancer là-dessus, vous n’êtes pas prêt », s’emballe Catherine, une jeune retraitée de 66 ans. « Chez nous, c’est 67 ans, et vous vous plaignez pour 64 ans », s’indigne-t-elle. « Il faut travailler et apprendre aux jeunes à prendre la relève, sauf que ça ne se fait pas du jour au lendemain », estime la sexagénaire.

« Ah ils peuvent grogner s’ils veulent »

« Ah ils peuvent grogner s’ils veulent, mais les temps ont changé, les gens vivent plus longtemps et si ça continue comme ça, dans 25 ans, plus personne n’aura de pension en France », lance un autre retraité, ancien pharmacien, qui préfère ne pas nous dire son nom. Lui a bossé dès 1969 pour terminer sa carrière en 2014, « et les dernières années c’est comme si j’avais 20 ans », affirme-t-il. « C’est abusé », renchérit Jean-Marie, commerçant. Des réactions comme ça, il y en a pléthore, y compris chez les politiques. « Comme on vit plus longtemps, il ne faut pas avoir fait l’ENA pour comprendre qu’il faudra travailler davantage », reconnaît Paul-Olivier Delannois, le bourgmestre (maire) de Tournai, une autre ville belge à la frontière. Et d’ailleurs, selon lui, il y a une demande en ce sens : « J’ai énormément d’agents communaux qui souhaitent travailler au-delà de l’âge légal », assure l’élu.

L’argument unanime pour regarder d’un mauvais œil la contestation française est donc que l’herbe est encore un peu plus verte chez nous. « Je propose d’aller manifester en France en faveur de la retraite à 64 ans en Belgique », ironise même Benoît sur Facebook. Parce que chez nos voisins, le report de l’âge de départ à 67 ans en 2030 est passé crème, et c’est bien ce qui ulcère les principaux intéressés. « Ils ont raison de se battre pour leurs droits », clame Yasmine, 16 ans, pour qui partir à 67 ans « c’est beaucoup. » Mais elle n’a pas protesté pour autant quand cela a été décidé : « Si j’avais su, je serais sans doute descendue aussi dans la rue », déplore l’adolescente. « En Belgique c’est 65 ou 67 ans et on ne dit rien chercher l’erreur », fulmine Marc. « Les futures réformes parlent de faire passer la retraite à 66 et ensuite à 67 ans chez nous. Pas de grève ! On est contents ! », renchérit Alessandro.

En fait, aucune des personnes interrogées n’a su nous dire quand la réforme était passée en Belgique. « On n’a pas le choix nous, et ça n’a généré aucune contestation sans que je puisse m’expliquer pourquoi », s’interroge Jean-Marie, le commerçant de Mouscron. Un mystère qui s’explique sans doute par le fait que cette décision ne date pas d’hier. En effet, dès 2013, cette hypothèse avait été évoquée, et reprise à son compte par le gouvernement fédéral formé après les élections de 2014. Et ceux qui s’en souviennent y étaient farouchement opposés pour certains. A l’époque, le syndicat belge FGTB dénonçait une « mesure [qui] n’a aucun sens puisque l’espérance de vie en bonne santé en Belgique est actuellement de 64 ans en moyenne », tout en revendiquant un retour « à l’âge légal de la pension à 65 ans ». « Chez nous, ça n’a pas fait tant de vagues, mais pour les Français, je pense que cette réforme est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », estime le bourgmestre de Tournai.

En Belgique, la pension de retraite moyenne des salariés isolés ne dépasse pas 882 euros par mois pour les femmes et 1 181 euros pour les hommes. Beaucoup de retraités vivent en dessous du seuil de pauvreté (1 157 euros par mois) ou le frôlent. Les pensions belges du privé sont parmi les plus basses d’Europe, indique la centrale syndicale belge FGTB.

Qu’à cela ne tienne, le gouvernement belge entend diminuer encore les pensions de retraite du secteur privé, mais aussi celles des fonctionnaires pour l’instant plus convenables, dénonce la FGTB. Pour ce faire, il argue, comme ses homologues européens, de la nécessité de garantir la soutenabilité financière du système.

La soutenabilité financière du système ? Les syndicats ont la solution

Faux problème, réplique l’organisation syndicale belge. Son calcul est on ne peut plus simple. Puisqu’il faut 1 568 euros pour avoir accès à une maison de repos en Belgique, elle revendique une pension minimum de 1 500 euros par personne pour une carrière complète, ce qui représenterait 75% du salaire moyen contre 60% actuellement. Satisfaire cette revendication coûterait 1,6 milliards par an aux caisses publiques.

Or, l’organisation patronale belge, la FEB (Fédération des entreprises de Belgique), a obtenu du gouvernement une diminution de ses cotisations sociales de 8% (25% du salaire au lieu de 33%). En les ré augmentant ne serait-ce que de 1% (à 26 % au lieu de 25%), cela rapporterait 1,3 milliard par an. Les 300 millions restant pourraient être trouvés en récupérant une part minime –pour ne pas dire minuscule– des montants de la fraude fiscale (221 milliards d’euros se sont échappés de Belgique en 2016 pour rejoindre les paradis fiscaux, soit plus de la moitié du PIB).

La FGTB ne demande donc pas la lune. Pourtant, le gouvernement qui a déjà en 2016 programmé le report de l’âge légal de départ en retraite à 67 ans d’ici 2030 (alors que l’espérance de vie en bonne santé ne dépasse pas 64 ans), préfère prévoir la mise en place d’un système de pensions par points à partir de 2025. Là encore c’est dans l’air du temps…

Retraite à point : les syndicats belges dénoncent « une loterie »…

Chaque travailleur disposerait d’un compte alimenté par des points tout au long de sa carrière. Chaque année travaillée lui donnerait droit à un point, dont la valeur serait calculée en fonction non pas du salaire du salarié mais du salaire moyen de tous les travailleurs, tous régimes confondus (salariés du privé, fonctionnaires et indépendants).

La valeur du point, fixée chaque année par le gouvernement, pourra donc être « gelée » les années où il l’estimera nécessaire. Vous savez combien de points vous accumulez, mais le montant de votre pension reste incertain. Vous ne connaîtrez la valeur de chaque point accumulé que l’année précédant votre départ en retraite. Si vous partez une année où la conjoncture est mauvaise, où le nombre de pensionnés a augmenté ou bien où le budget public est dans le rouge, cela peut entraîner le gel de la valeur du point. Bref, bienvenue la loterie !, dénonce la FGTB.

Et un « système à trous »

La valeur du point serait ensuite multipliée par le nombre de points accumulés. Enfin, le montant ainsi obtenu serait multiplié par un coefficient de conversion variable selon l’âge et la durée de la carrière. Le travailleur qui doit partir plus tôt à la retraite parce qu’il ne peut plus tenir le coup sera pénalisé, souligne l’organisation syndicale belge.

De plus, le nombre de points octroyé pourrait être modifié rétroactivement du fait de la prise en compte des périodes d’inactivité liées à la maladie ou au chômage. Pour les organisations syndicales belges, en plus d’être une « loterie », le système par points serait ainsi également un système à… « trous ».

( intéressant reportage repiqué à EVELYNE SALAMERO Ex-Journaliste à  L’inFO militante)

 

CONCLUSION : la dernière réforme de Macron ne tient pas debout, même si elle passait en force. Les vraies questions ne sont pas toutes au même niveau. L'âge butoir est stupide. Carrières longues : un jeune pâtissier qui a commencé à travailler à 16 ans part au même qu'un cadre qui a commencé à 28 ans ? La pénibilité, comment mieux la prendre en compte ? Plus que la durée, que faire avec des pensions misérables ?

Les meilleurs représentants de la gauche débile, LFI qui radotent que les immigrés doivent continuer à entrer n'importe comment en France, usent implicitement de cet argument comme grand remplacement des retraités en partance avec deux ans de plus qu'en 1981.

Comme avec l'utopique hausse du SMIC à 1600 euros, le recul de l'âge de départ entraînerait mécaniquement une hausse du chômage et, par conséquent, une augmentation de la demande d’immigrés. Par ailleurs, le surplus de dépenses publiques et sociales va forcément entraîner soit une hausse des impôts insupportable, soit un endettement alourdi qui mettra le pays sous la tutelle des marchés financiers internationaux. Cette promesse électorale est typique de cette gauche bourgeoise nationale pour ne pas dire nationaliste.

Un statu quo ante est impossible à financer sans augmenter les cotisations sociales ou alors diminuer les pensions, ce que LFI évite de préciser. L'espérance de vie s’est allongée de 8 ans depuis 1989 et la productivité du travail n’a pas augmenté dans des proportions telles qu'on puisse durablement travailler moins longtemps alors que la durée de vie s’est accrue. Résulta inévitable !une hausse des prélèvements sociaux à la charge des exploités et des exploiteurs (surtout les petits), et plombant le système de production. 

La vérité est que s'il y a une effective explosion du nombre des vieux (et chute de la natalité), que ce sera de pire en pire et qu'il n'y a pas de solution viable dans LEUR système. Et il faut reconnaître que les bourgeois n'ont pas intégralement tort de vouloir le réformer même si c'est toujours à leur avantage. Ou qu'ils l'espèrent.


mercredi 8 janvier 2025

Mort de Le Pen : les débiles gauchistes sont de sortie


La principale ressource de l'historien reste donc les témoignages. Et dans le cas de Jean-Marie Le Pen (en tant que tortionnaire), ils sont nombreux. Mais il "n'était qu'un exécutant, ce n'était pas un décideur, précise sur franceinfo Benjamin Stora. Les décideurs sont ceux qui étaient au pouvoir, c'est-à-dire Robert Lacoste [responsable de la SFIO] et François Mitterrand [alors ministre de la Justice] en particulier."


La mort de Jean-Marie Le Pen n'est pas anecdotique vu la place fondamentale et fantasmatique que les médias lui ont turbiné depuis un demi-siècle. La haute bourgeoisie peut être reconnaissante envers ce politicien frauduleusement enrichi qui a réussi à faire oublier cette honteuse forfaiture à des millions de pauvres. Cet homme n'est pas n'importe qui. Il a contribué depuis quatre décennies à faire élire 5 présidents de la République bourgeoise : Mitterrand (2 fois), Chirac (2 fois), Sarkozy, Hollande, Macron (2 fois).

Loin d'être un quelconque facho, il a été tout à la fois père fouettard, bouc-émissaire, paravent, méchant idéal, raciste, hitlérien, et j'en passe. Liesse et « apéro de rue » pour les bobos Besancenot et le merdeux Boyard. Ils dansent sur le cadavre de Le Pen. Tas d'imbéciles ! Même leur pape Mélenchon a eu plus de dignité dans son communiqué.

Disproportion sur les responsabilités et la culpabilité de politiciens au passé commun. Qui est le plus répugnant, les Le Pen et Massu qui, militaires en Algérie ont torturé ou leur ministre de tutelle Mitterrand qui, descendu d'avion à Alger, s'approche d'un homme en djellaba et lui tend, geste méprisant, sa main gauche, en tant que chef de l'ordre colonialiste et des militaires tortionnaires?

Compatriote d'un militaire odieux comme de l'ancien nazi Papon, Mitterrand avait bien failli être radié de la politique officielle (cf. son coup monté dit affaire de l'Observatoire). Habile repreneur des décombres du PS après 1968, il n'a dû sa carrière qu'à des mensonges éhontés. Il n'a jamais été un défenseur de la classe ouvrière ni un ennemi des couches privilégiées ; il a été surtout celui qui a le plus couvé et enrichi les couches petites bourgeoises, qui lui sont éternellement reconnaissantes. Il a surtout inventé, pour ne pas dire sponsorisé le grand méchant loup « fâchiste », quoique Le Pen, lors de sa renaissance post-poujadiste à la fin des années 1960, s'affichait avec cette allure ridicule de corsaire d'un navet d'Hollywood un bandeau sur un œil crevé. Le scénario est pourtant bien de type hollywoodien sans être génial mais tape à l'oeil.

Dans les coulisses du pouvoir on se rencontre et on s'apprécie. A Strasbourg, Mitterrand et Le Pen se sont bien rencontrés et il y a eu un fotuti et un fotenti. Le pouvoir a toujours besoin de disposer d 'une majorités de députés à sa solde et quand la faction en place se sent menacée par un retour de la faction précédente, elle magouille avec n'importe qui en veillant toujours à duper le bon peuple.

En 1981, faute d'avoir ses 500 signatures, Le Pen ne peut être candidat à la présidentielle. Par la suite, la version journalistique officielle assure que Le Pen a écrit à Mitterrand, afin de réclamer un "traitement équitable". Bonne pioche qui aurait incliné Mitterrand à miser sur les prolongations pour ainsi intercaler un concurrent à la clique de droite de Chirac, mais sentant mauvais. C'est la version de l'historiographie bourgeoise journalistique.

Or, la véritable explication de la manœuvre est de comprendre comment se posait la nécessité de consolider au pouvoir un PS juste remis sur pied remettre sur pied après avoir été tant décrédibilisé par son soutien à la guerre en Algérie. Cette guerre n'était vraiment pas si lointaine (fin en 1962). En 1968 l'antifascisme faisait encore recette. De Gaulle avait été hué dans les manifs comme « vieux général fasciste » (ce qui était déjà débile à l'époque). Des cliques de généraux de type fascistes étaient cependant encore au pouvoir  ailleurs: Salazar au Portugal, Franco en Espagne, en Argentine, les colonels grecs, etc. Le massacre en Algérie pouvait être jeté aux oubliettes face aux tortures chez Franco, Salazar et compagnie. Pas de ça en France ! A bas le fascisme grâce à « l'union de la gauche ».

On craignait donc communément une « fascisation généralisée » des pouvoirs démocratiques, comme la recette fonctionne encore aujourd'hui alors que le véritable danger n'est plus un fascisme inexistant et décrédibilisé mais une expansion d'un autre simili fasciste musulmaniaque qui alimente grandement les pulsions nationalistes et pourrit la question de l'immigration.

L'ancien secrétaire de Pétain pouvait donc chanter sans honte et poing levé l'Internationale à la fin de ses meetings devant la noria des petits bourgeois estudiantins, profs et fonctionnaires pour la plupart nuls en connaissance historique.

L'élection accidentelle car inattendue avait mis dans la merde les cliques de ceux qu'on allait rapidement qualifier de « gauche caviar » . La concession dangereuse économiquement de la retraite à 60 ans n'aurait pas suffi dans la durée à entraîner l'adhésion des masses et de la jeunesse sans la ré-invention de l'antifascisme. Le rétropédalage de 1983 avait bien assombri les espoirs des « électeurs de gauche » et surtout des prolétaires .

ON AURAIT TORT DE CROIRE QUE LES MAGOUILLES ET COUPS BAS ENTRE PARTIS DU PARLEMENT SONT RECENTES

Avec chacun des présidents gagnant il y a eu des rencontres secrètes avec le diable « raciste et fasciste » ou avec ses émissaires. Le coup de Mitterrand et de ses conseillers gauchistes est donc bien de diaboliser la droite gaulliste, qui n'était presque plus rien depuis les années de domination du « centriste » Giscard, afin de l'empêcher de retrouver sa splendeur pompidolienne passée. Mais pas que. Il s'agit de s'adresser au prolétariat et de lui infuser que le pire (le fascisme comme nature profonde de la droite) est possible, et qu'en attendant des jours meilleures il faudra « faire front » contre le...Front National. Grâce à l'union populaire avec les Marchais et Favre, quoique déjà décatie avec le départ des « ministres communistes « .

En 1986, par le biais du scrutin à la proportionnelle instauré aux législatives, Mitterrand permet au FN d'avoir des élus à l'Assemblée nationale. Le Pen n'ignorait rien de la manipulation qui se faisait provisoirement à son avantage." Mitterrand était un vrai politique. Il aurait été un benêt de ne pas le faire", a-t-il confié par la suite à un journaliste, jugeant que le "comportement" de l'ancien président de la République a été" tout à fait digne" durant ses deux septennats. Tonton était diablement plus pervers que Le Pen qui avait un côté très naïf et n'était pas très intelligent à mon sens. En 1990, lors de la profanation du cimetière de Carpentras, selon Yves Bertrand, ancien patron des RG, Mitterrand, avec Pierre Joxe, ministre de l'Intérieur, aurait souhaité impliquer le FN dans cette affaire afin de compromettre toute alliance entre le parti frontiste et le RPR. Le naïf Pen en dira ceci: "C'était une machination gouvernementale ou paragouvernementale abjecte."1

"Je vous ai bien eu". A l'inverse de nombreux politiques, Le Pen n'a que très rarement participé aux campagnes contre le Mitterrand vichyste, décoré de la francisque."Je l'ai rappelé à quelques occasions, uniquement lorsque les socialistes nous donnaient des leçons", admet-il. A l'en croire, l'ancien leader socialiste n'était pas un homme de convictions, seul le pouvoir l'intéressait : "A Vichy, il était proche du pouvoir ; sous la IVe République, il a été plusieurs fois ministre et, sous la Ve, il a été président." Très juste définition du « florentin ».

Le Pen se souvient parfaitement de leur dernière rencontre. C'était quarante ans après cette histoire de Nevers : "Il prononçait son dernier discours devant le Parlement européen de Strasbourg. Il était mourant. Et c'est là qu'il dit:"Le nationalisme, c'est la guerre."" A la fin de la session, des eurodéputés sont conviés à la sous-préfecture du Bas-Rhin pour un pot autour du président de la République. Le leader du FN, accompagné de Robert Hersant, est de ceux-là. Le voyant dans un coin de la salle, Mitterrand se dirige vers lui."Il me serre la main et je lui dis : " Alors, comme ça, le nationalisme, c'est la guerre ?" Il me répond à l'oreille : "Avouez que je vous ai bien eu !""

L'organisation du débat avec Tapie :Un gentleman agreement est trouvé : il faut que le débat, organisé par Paul Amar, de France 2, soit utile aux deux hommes. Il convient donc de définir les terrains d'affrontement permettant à chacun de cibler leurs concurrents directs : Le Pen doit affaiblir Dominique Baudis et Philippe de Villiers, et Tapie la liste Rocard. Pour atteindre plus facilement ce double objectif, il est décidé que chaque adversaire évitera d'évoquer le point faible de son contradicteur. Tapie ne devra pas parler d'antisémitisme et de racisme, tandis que Le Pen évitera d'évoquer le dossier judiciaire de Tapie. Le 1er juin 1994, le deal sera respecté lors du 20 Heures de France 2. Seuls les gants de boxe, donnés aux débatteurs avant le match par le journaliste, n'étaient pas prévus au programme, et ils provoqueront l'éviction de Paul Amar de la deuxième chaîne."

UNE GRANDIOSE MANIPULATION SUR LE « DETAIL »

Lorsque la polémique intervient, Jean-Marie Le Pen, président du Front national, parti classé à l’extrême droite de l’échiquier politique français, prépare sa candidature à l’élection présidentielle de 1988. Les études d’opinion le créditent de 18 % des voix, juste derrière les candidats de droite Jacques Chirac et Raymond Barre1. Jean-Marie Le Pen cherche en parallèle à acquérir une stature internationale. Anticommuniste, il rencontre plusieurs personnalités étrangères, dont le président des États-Unis, Ronald Reagan, au début de l'année 19874. Il participe dans le même temps, à New York, au Congrès juif mondial, lors duquel il tient un discours résolument en faveur d’Israël qui est ovationné par l’assistance. Il va se faire piéger bêtement par un journaliste véreux, Olivier Mazerolle qui lui demande ce qu'il pense des chambres à gaz le 13 septembre 1987. Réponse : « Je n'ai pas étudié spécialement la question, mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale ». Face à la réaction du journaliste manipulateur, il répond : « Non, la question qui a été posée, c'est de savoir comment ces gens ont été tués ou non ». Cette réponse n'a rien de choquant si on remplace « point de détail » par « c'est un des moments des plus ignobles de la guerre impérialiste, mais n'oublions pas les Arméniens, Hiroshima, etc ». Même sa deuxième remarque reste vague et sans intérêt. L'exploitation de cette interview piège prend ensuite une ampleur disproportionnée et c'est la meute officielle qui va s'acharner, avec pour fond de commerce ! Saboter une possible union RPR et FN. Ultérieurement, il semble que Le Pen ait reconnu une grosse connerie, d'après un confident. Mais la manip qui a réussi à le ridiculiser a un autre effet, plus considérable, éviter toute réflexion de fond sur les causes et conséquences de la seconde boucherie mondiale, outre le gazage des pauvres juifs, , oubliant en effet, dans le détail US, de se soucier du sort des juifs massacrés pendant quatre années (sujet exclu en plus des infos en 45) comme aujourd'hui toute la « communauté internationale » se fiche du sort tragique des femmes en Afghanistan.

UN EXEMPLE DE GANGSTERISME POLITIQUE LAMBERTISTE

« Quand le sage montre Mitterrand, l'imbécile regarde Le Pen ».

On a généralement, de l'extrême gauche à l'ultragauche sous-estimé la capacité de nuisance du courant lambertiste et son importante participation au renforcement du pouvoir bourgeois depuis des décennies. C'est une des pires ordures provenant de cette même secte qui avait formé Mélenchon, le nommé Cambadélis, laquais de Mitterrand, qui avait concocté un « Manifeste contre le front national » en 1990 avec les clowns de Ras l'Front. Avec cet objectif brumeux que « l'objectif du mouvement consiste non seulement à mobiliser sur le terrain les opposants au FN, mais aussi à produire une analyse de l'idéologie de ce parti.. »

Or lisez sa notice sur wikipédia ou le livre de Mauduit et Sieffert : «  Trotskisme histoires secrètes », c'est le personnage de formation trotskiste lambertiste le plus pourri, le plus magouilleur et le plus condamné de tous les gangsters successifs de la gauche bobo et caviar. Non pas pour assurer que Le Pen était un saint mais certainement pas le seul et pire diable du puant personnel politique capitaliste.

Il ose écrire en 2015 un ouvrage intitulé : « A gauche les valeurs décident de tout ».

Le Pen qui gonflera son électorat jusqu'à 17,79 % des suffrages en 2002, n'aurait jamais vraiment songé à accoster sur la rive du pouvoir. Selon Péan et Cohen il serait resté un anar de droite qui, depuis l'enfance, prend plaisir à choquer les bourgeois parce qu'il les hait. Si Le Pen n'aime pas le pouvoir, il aime l'argent, au point de considérer comme sien le butin du FN. Aujourd'hui, le patrimoine du président d'honneur du FN dépasserait, d'après Pierre Péan et Philippe Cohen, 30 millions d'euros. Il y a une dizaine d'années sur France 2, lors d'une longue interview , il assumait d'avoir été plutôt le bouffon des rois mais déclarait avoir peur pour sa vie, vue la haine entretenue sur le diabolique... n'importe quel antifa gauchiste ne risquait-il pas de ...A mon avis il n'avait rien à craindre et toute la police avec lui.

Enfin par après j'ai glané deux infos crédibles à gauche et à droite ou comment Le Pen a été le dindon de la farce.


Instrumentalisation de SOS Racisme

Juin 1985, un trio de communicants proche de l'Elysée, Gérard Colé, Jacques Pilhan et Jean-Luc Aubert, décide de se servir de SOS Racisme contre Le Pen. Deux d'entre eux se souviennent.

"L'association existe mais n'a pas un grand rayonnement. On lui fait de la gonflette avec Julien Dray, Isabelle Thomas et Harlem Désir [Il y a aussi Jean-Louis Bianco, alors secrétaire général de l'Elysée, et Gérard Colé de poursuivre : ] Je me souviens d'une première réunion à Temps public à la demande de Dray... On va dès lors instrumentaliser SOS Racisme contre Le Pen. Faire du ping-pong avec les thèmes du Front national. Face "Aux Français d'abord", on installe Harlem Désir et SOS Racisme. L'association va également nous servir pour faire revenir les jeunes vers François Mitterrand. La fameuse "génération Mitterrand" est lancée à partir d'une expression empruntée à Isabelle Thomas.

Ainsi, parallèlement au coup de la proportionnelle, se monte celui de SOS Racisme et de la diabolisation de Le Pen. Dray présente Harlem Désir à l'équipe de Temps public. Il a la tête qui convient, et son nom est, à lui seul, un "slogan", comme le raconte François Bazin. "A demi noir, très intelligent, il nous paraissait frais. Il était spontané, il parlait bien à la télévision", se souvient Jean-Luc Aubert. Ce dernier et Jacques Pilhan veulent inventer une machine de guerre populaire, comme on disait à l'époque. "On pense en premier lieu à la question du racisme, poursuit Aubert. Pilhan fait venir Jacques Bruel, un marginal, peintre de son état, auquel il confie de petites missions. On réfléchit sur un sigle. Et il dit : 'C'est dommage que l'étoile jaune soit prise ! Ça, ça parle aux gens.' Quelques jours après, les créatifs pensent à détourer la main. L'équipe cherche du complexe, du contradictoire, du paradoxe, le mot clé du moment. La main est par définition ambiguë : elle peut être aussi bien la main des nazis que la main de Fatma..." Pour Aubert, cette main doit être jaune : "En France, le jaune, on sait ce que c'est. On pousse Harlem Désir à s'exprimer. Il dit devant nous : 'Pour moi, tu vois, c'est Touche pas à mon pote'." On avait trouvé."

La proportionnelle sur un plateau

Le 10 juillet 1985, l'Assemblée nationale adopte la loi instaurant la proportionnelle. L'idée a mûri huit mois plus tôt lors de discussions entre François Mitterrand et Roland Dumas.

"Nous sommes en décembre 1984. Roland Dumas vient d'être nommé ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Laurent Fabius en remplacement de Claude Cheysson. (...) "Il faut réfléchir à un moyen de les diviser", lui dit un jour le président. Il s'agit, bien sûr, du RPR et de l'UDF, probables vainqueurs des prochaines élections législatives de 1986 (...) Lors d'une nouvelle promenade, Roland Dumas expose l'idée qui lui est venue : "Je ne vois qu'une solution pour les diviser... changer le mode de scrutin et introduire la proportionnelle..." Le président esquisse un léger sourire d'approbation, pensant probablement à la tête de ses adversaires quand ils apprendront la nouvelle : "Ça va faire du bruit", commente-t-il. François Mitterrand accepte l'idée et fait venir Laurent Fabius pour en parler. Le Premier ministre approuve le projet. Lui qui espère prendre la succession de Mitterrand en 1988 ne peut qu'acquiescer à un dispositif qui lui permet d'espérer limiter la casse lorsqu'il conduira la gauche aux futures législatives."

La rencontre

La rumeur a longtemps voulu que le président François Mitterrand ait rencontré secrètement Le Pen rue de Bièvre. Les deux hommes se sont bien vus, mais le 17 janvier 1995, à Strasbourg.

"Ce jour-là, après un discours au Parlement européen, le président se rend à un cocktail avec les députés. C'est Yvan Blot (énarque, ex-mégrétiste, qui s'est rapproché de l'UMP) qui a décrit la scène, à laquelle n'assistaient pas les journalistes. On leur avait demandé de quitter la pièce avant l'arrivée de François Mitterrand. Ce dernier, sitôt là, se dirige vers Robert Hersant et Jean-Marie Le Pen en pleine discussion. Mitterrand se tourne d'abord vers Le Pen :

"- Bonjour, monsieur Le Pen, je vous ai bien eu tout à l'heure ! Bonjour à vous, ajoute-t-il à l'endroit d'Hersant.

- Je ne comprends pas, monsieur le président ! En quoi m'avez vous eu ?

- Allons, monsieur Le Pen ! Vous n'avez pas entendu mon discours dans l'hémicycle du Parlement européen ? J'ai dit : 'Le nationalisme, c'est la guerre !' Vous ne vous êtes pas senti visé ?

- Non, monsieur le président ! Vous savez très bien que beaucoup de guerres n'ont rien à voir avec le nationalisme ; il y a des guerres de religion, des guerres pour le pétrole !

- Ah ! C'est un grand sujet, monsieur Le Pen, que les causes des guerres ; on n'a pas le temps d'en parler maintenant dans ce cocktail ; je le regrette, d'ailleurs ; mais on va se revoir bientôt ? Je l'espère."

Un peu plus tard, croisant Yvan Blot, François Mitterrand lâche cette phrase sibylline sur le Front national : "C'est une force politique parmi d'autres, soumise aux lois du jeu politique, qui n'est pas toujours en rapport avec le seul combat des idées." Comme on le voit, François Mitterrand paraît très loin des professions de foi de SOS Racisme."


RENCONTRE SECRETE ENTRE Le Pen et Chirac



Deux rendez-vous secrets

En 1988, entre les deux tours de la présidentielle qui va opposer François Mitterrand à Jacques Chirac, Charles Pasqua convainc ce dernier de faire un geste envers le FN pour bénéficier d'un report de voix au second tour.

"Après tout, le chef du Front national n'est pas forcément condamné, surtout à cette époque, à ce qui pourrait apparaître comme la politique du pire aux yeux de ses électeurs. Le Pen est clairement engagé en faveur des idées libérales. Peut-il raisonnablement faire comme si un second septennat mitterrandien ne serait pas plus dommageable que l'élection de Chirac ? Jean-Marie Le Pen lui-même se souvient d'un entretien "en tête-à-tête" avec Jacques Chirac : "Oui, (...) dans un appartement avenue Matignon qui appartenait à une de ses amies. C'est un peu comme quand je rencontrais Grossouvre. C'était aussi chez une dame dont je pensais que c'était une amie. Oui, j'ai eu ce tête-à-tête avec Chirac, c'était avant l'élection présidentielle de 1988."

Le Pen a aussi évoqué une deuxième rencontre, entre les deux tours de l'élection présidentielle, lors d'un entretien publié dans le quotidien Nice-Matin : "Il est qualifié pour le deuxième tour et sans moi - et mes 14,7 % - il ne peut être élu. Je lui dis que, pour nous, il y a un certain nombre de points fondamentaux, en particulier le respect de la suppression du droit du sol, d'une législation plus sévère sur l'immigration. Il refusa de s'engager... Il était très nerveux. Il fumait cigarette sur cigarette. Il avait la jambe droite qui tremblotait - comme l'autre jour à la télé. Très gêné, il répétait : 'Je ne peux rien promettre. Je ne peux pas. Je ne peux rien vous concéder, ni ceci ni cela.' Alors je lui ai dit : 'Je ne vois pas ce qui pourrait m'amener à faire voter pour vous dans ces conditions...' Mais il est revenu à la charge en disant cette chose bizarre : 'Ah oui, mais si toutefois vous preniez cette résolution, je souhaiterais que ce ne soit pas explicite.' Autrement dit, il voulait être soutenu sans être soutenu tout en étant soutenu. Drôle de rencontre.""


Le "deal" sur le dos de LePen

Le Pen subodore une manoeuvre de Mitterrand derrière le refus de Chirac de sceller un accord avec le FN.

""De toute évidence, Chirac ne veut pas d'un accord avec moi. Et, à mon avis, il a un deal avec François Mitterrand. (...) N'oublions pas que Mitterrand a un cancer de la prostate métastasé. Il va durer sept ans. Et, à mon avis, en 1988, il a dû dire à peu près à Chirac : 'Moi je ne vais pas aller très loin, je suis mourant, vous le savez bien, puisque c'est Debré qui est chargé de mentir aux Français sur ma santé. Bon, bref. Mais il y a une chose qui me ferait plaisir, c'est d'être réélu. Et puis je passerai la main, je m'en irai soit les pieds devant, ou très rapidement... Je vous ferai le chemin.' C'est la seule explication que je trouve à l'attitude incroyable de Chirac refusant tout accord, étant dans une situation très déstabilisée."

Quelque crédit que l'on donne à cette lecture de la décision de Chirac, le fait est qu'au cas où les élus et les électeurs de droite eussent été disposés à oublier le "détail", Jacques Chirac n'a rien fait pour favoriser la moindre forme de complicité ou de courtoisie entre la droite et le FN, à la différence de Raymond Barre et Valéry Giscard d'Estaing et des chiraquiens Pasqua et Balladur, beaucoup plus disposés à arrondir les angles vis-à-vis de Le Pen pour séduire ses électeurs. Enfin, François Mitterrand a veillé à ce que Pasqua et ceux qui militaient pour une alliance tacite à droite sur le thème " Pas d'ennemis à droite ! " ne parviennent pas à convaincre le chef du RPR de changer d'attitude."



1Le cercueil de Félix Germon, décédé 15 jours plus tôt, non recouvert de terre, est sorti de sa tombe. Le corps, extrait du cercueil, est posé nu face contre terre sur une tombe voisine. Un mât de parasol (accessoire qui sert à marquer les futures tombes) est retrouvé sous le corps, comme glissé entre ses jambes. Le président de l'Assemblée nationaleLaurent Fabius, au journal télévisé de 20 h sur TF1, la voix tremblante, raconte que le corps de Félix Germon a été sauvagement empalé par « un manche de pelle enfoncé dans l'anus », suggérant ainsi un empalement réel.La profanation de Carpentras fait la une de tous les quotidiens. L'arrivée rapide sur les lieux du ministre de l'IntérieurPierre Joxe, qui stigmatise les « abominations racistes », est en effet vite relayée par les journaux télévisés et radiodiffusés qui reprennent ses propos, mais sans informations précises sur la réalité des faits4. On parle d'un « simulacre d'empalement », mais l'examen anal effectué par les deux médecins légistes révèle qu'il ne porte aucune trace du manche de parasol.