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dimanche 31 juillet 2011

Eloge de la Bardane

Hier, entre les bords de Seine et la dense forêt de Fontainebleau, une allée fraîche où s'épanouit notre Bardane, à l'ombre des alisiers (Sorbus torminalis), des érables champêtres (Acer campestre) et autres Quercus robur (chêne pédonculé) et peupliers (Populus x canescens dit aussi "grisard", P. italica, P. nigra).

Caractéristique des coupes forestières et des sols riches, la Bardane fleurit en cette saison. Difficile de ne pas l'apercevoir, si tant est que l'on regarde un peu près du sol. Cette belle Asteraceae prend une rimbambelle de noms vernaculaires :
- glouteron
- herbe aux teigneux
- dogue
- napolier
- arapon
- lampourde
L'Atlas des Plantes médicinales (une de mes bibles botaniques, chez Nathan) est l'une des plantes les plus anciennement utilisées en médecine populaire. Sa racine, récoltée au cours de l'automne, contient des principes actifs pour des remèdes à vocation dépurative, les feuilles servent sur les écorchures et les ulcères, tandis que les fruits sont prescrits contre la sciatique. Tout un programme.

Voyons de plus près sa structure florale.

Capitule de fleurs mauves entouré de bractées (vert glauque) prolongées d'une arête recourbée à l'extrémité, où se cachent de petits insectes (visibles sur la photo mais vu la profondeur de champ plus que réduite - j'avais ouvert à fond le diaph, seul le haut du capitule est net).


Qui ne s'est pas amusé à lancer les capitules, ces belles mais rebelles inflorescences qui s'accrochent dans les vêtements... D'où le nom d'herbe aux teigneux! Arctium, en grec, évoquerait en effet l'ours (Arktos)... ou l'oursin.

Sommités florales de Bardanes (Arctium lappa), une pointe de couleur dans une forêt assez monochrome en cette saison.

Cette plante, bisanuelle, se dessèchera puis mourra après la formation des fruits, cet automne, et lorsqu'un animal passant pas loin la frôlera, les fruits s'y accrocheront et se dissémineront de cette manière. Ses akènes ne sont d'ailleurs pas adaptés à la dissémination par le vent, à la différence de beaucoup d'autres Astéracées : ici point d'aigrette en forme de parachute mais seulement une couronne de cils raides!

Pour l'observer : cette plante est répartie dans toute l'Eurasie tempérée, elle y habite les bords de route et surtout les friches et lisières forestières. Grande et petite Bardane (ici) aiment les sols azotés.

Bonne soirée !

mercredi 29 septembre 2010

la plante sauvage du jour: la grande Bardane ou Arctium lappa

Hier, escapade paysagère dans une ancienne carrière du Val d'Oise, pour observer avec notre prof la reconquête végétale après des décennies d'extraction puis de comblement.
Au beau milieu du chemin, entre deux nappes de brouillard: une belle touffe de Grande Bardane (Arctium lappa).
Typique des coupes forestières et sols riches, cette plante de la famille des Astéracées (marguerites, Asters...) tient son nom du latin bardana, dérivé de dardana (dard).


Les inflorescences, composées de fleurs en tube d'un beau mauve (bon, oui, hier la lumière était bien plate...), entourées de bractées recourbées à l'extrémité, sont légendaires lorsqu'elles sont sèches: elles s'accrochent si facilement aux vêtements qu'on a tous joué à se les lancer étant enfant! En fait c'est surtout une tactique utilisée par la plante dans sa stratégie de conquête végétale: les animaux qui la frôlent les transportent et les acheminent vers de nouveaux territoires d'occupation.
D'où ses noms vernaculaires éloquents: herbe à la teigne, grappon, gratteau, peignerolle.

Gros plan sur l'inflorescence

Cette jolie plante sauvage habite les bords de route, les friches, les coupes forestières, avec une prédilection pour les stations bien pourvues en azote. D'où sa présence ici hier.

Enfin, en naturopathie, on l'aime pour ses vertus dépuratives (décoction des racines).