Revue archéologique de l'Est, Société archéologique de l’Est, 67, p.5-57, 2018
La nécropole d’Obernai ’Neuen Brunnen’, en Basse-Alsace, a livré 29 tombes attribuées au Néolithi... more La nécropole d’Obernai ’Neuen Brunnen’, en Basse-Alsace, a livré 29 tombes attribuées au Néolithique moyen. Sa fondation intervient probablement dès le Grossgartach ancien, à la fin du 48e siècle av. J.-C. et son abandon dans le courant du Roessen, peut-être dès le Roessen ancien, dans tous les cas avant le milieu du 46e siècle. La plupart des tombes, et il s’agit de la principale originalité de cet ensemble funéraire, relèvent du Planig-Friedberg (dernier stade stylistique du Grossgartach) et du Roessen, périodes encore très peu documentées régionalement sur le plan des pratiques funéraires. La nécropole est formée de trois groupes spatiaux dont le plus ancien rassemble toutes les tombes Grossgartach et une tombe Planig-Friedberg. Les deux autres groupes sont fondés lors du Planig-Friedberg, mais un seul d’entre eux est encore utilisé lors du Roessen. C’est à ce moment-là que succède à la distribution des tombes autour de trois pôles distincts, une concentration des sépultures dans un même espace restreint, phénomène déjà documenté sur d’autres ensembles régionaux. L’intégration d’Obernai au sein du corpus régional et l’analyse détaillée des gestes funéraires permet de souligner la permanence du rituel depuis le Grossgartach, au niveau des positions et des orientations notamment, mais également de mettre en évidence une série d’évolutions touchant à la fréquence et aux types des dépôts de mobilier : certaines catégories comme les meules/molettes et les armatures de faucille disparaissent alors que la part des armatures de flèche et des nécessaires à feu s’accroît. Le nombre relativement élevé d’individus parés de bracelets nous a permis de définir la manière dont ces éléments, réservés aux femmes, étaient portés au Planig-Friedberg et au Roessen : au-dessus du coude et en symétrie, en rupture avec le style Grossgartach. Une autre originalité de la nécropole d’Obernai est d’avoir livré des éléments propres aux groupes haut-alsaciens et sud-badois (ou groupes ‘sud’) du Planig-Friedberg et du Roessen, à l’image des vases Planig-Friedberg de type Forchheim et de leurs épigones Roessen, ainsi que des anneaux-disques irréguliers. Ces traits, mêlés à une majorité de caractères définissant les groupes de Basse-Alsace (composante nord de la céramique Roessen, orientations à l’ouest), permettent d’assimiler la nécropole d’Obernai à un ensemble mixte où coexistent deux traditions distinctes. Cette observation rejoint les conclusions des études céramiques, qui placent la frontière stylistique entre les groupes nord et sud du Roessen du sud de la plaine du Rhin supérieur à hauteur d’Obernai.
Abstract: The Obernai ’Neuen Brunnen’ necropolis in Lower Alsace yielded 29 tombs attributed to the Middle Neolithic. It was probably founded during the Early Grossgartach, at the end of the 48th century BC, and abandoned during the Roessen, perhaps during the Early Roessen, and in any case before the middle of the 46th century BC. The most original feature of this mortuary assemblage is that most of the tombs belong to the Planig-Friedberg period (the last stylistic phase of the Grossgartach) and the Roessen. The mortuary practices of these periods are still poorly known in the region. The necropolis is composed of three spatial groups, the most ancient of which contains all the Grossgartach tombs and one Planig-Friedberg tomb. It is at this moment that a concentration of graves in a single limited space succeeds the distribution of tombs around three distinct locations, a phenomenon that has already been observed in three other regional assemblages. The integration of Obernai in the regional corpus and the detailed analysis of the mortuary practices highlights the permanence of this ritual since the Grossgartach, in terms of the positions and orientations of the corpses and reveals changes in the frequency and artifact deposit types : some categories, such as grinding stones/rubbing stones and sickle blades disappear, while most of the arrowheads and fire-making equipment increases. The relatively high number of individuals decorated with bracelets enabled us to determine how these elements, reserved for women, were worn during the Planig-Friedberg and Roessen periods: above the elbow and in symmetry, in opposition to the Grossgartach style. Another unique feature of the Obernai necropolis is that it yielded elements belonging to Upper Alsacian and Southern Badois groups (or ’south’ groups) of the Planig- Friedberg and Roessen, such as Forchheim-type Planig-Friedberg vases and their Roessen epigones, as well as irregular ring-discs. These traits, mixed with a majority of features defining the Lower Alsace groups (northern component of the Roessen ceramics, orientations to the west), permit us to equate the Obernai necropolis with a mixed assemblage in which two distinct traditions coexisted. This observation supports the conclusions of the ceramic analyses, which place the stylistic border between the northern and southern groups of the Roessen of the southern plain of the Upper Rhine at the location of Obernai.
Zusammenfassung: In der Nekropole von Obernai ’Neuen Brunnen’ im Departement Bas-Rhin kamen 29 Gräber aus dem Mittelneolithikum zutage. Es wurde wahrscheinlich bereits im frühen Großgartach, am Ende des 48. Jh. v. Chr., angelegt und im Laufe von Rössen aufgegeben, vielleicht bereits im frühen Rössen, auf jeden Fall vor Mitte des 46. Jh. Die meisten Gräber, und darin besteht die bedeutendste Originalität dieses Bestattungsensembles, stammen aus der Phase Planig-Friedberg (dem letzten stilistischen Stadium der Großgartacher Kultur) und Rössen, Perioden, die im Bereich der Bestattungssitten in der Region noch sehr wenig dokumentiert sind. Das Gräberfeld besteht aus drei Arealen. Im ältesten Areal befinden sich alle Großgartach Gräber und ein Grab Planig-Friedberg. Die beiden anderen Areale werden im Planig-Friedberg angelegt, doch nur eines der beiden Areale wird noch im Rössen genutzt. Bis in die Rössener Phase sind die Gräber um drei unterschiedliche Pole gruppiert, dann konzentrieren sie sich in einem begrenzten Raum. Dieses Phänomen ist bereits von anderen Nekropolen der Region bekannt. Die Eingliederung der Nekropole von Obernai in den regionalen Datenbestand und die detaillierte Analyse der Bestattungsriten erlaubt es die Kontinuität des Rituals seit Großgartach zu unterstreichen, insbesondere was die Positionen und die Orientierungen angeht. Zudem konnte eine Reihe von Entwicklungen bezüglich der Frequenz und Art der Grabbeigaben aufgezeigt werden: einige Kategorien, wie die Mahlsteine/Läufer und die Sichelklingen verschwinden, während die Zahl der Pfeilspitzen und der Feuerschlagsteine steigt. Die relativ hohe Anzahl von Individuen mit Armreifen hat es uns ermöglicht zu bestimmen, wie diese den Frauen vorbehaltenen Schmuckelemente in der Periode von Planig-Friedberg und Rössen getragen wurden: über dem Ellenbogen und symmetrisch, was einen Bruch mit dem Großgartacher Stil darstellt. Eine weitere Originalität des Gräberfeldes von Obernai besteht darin, dass es Elemente der oberelsässischen und südbadischen Gruppen (oder Komponente „Süd“) von Planig-Friedberg und Rössen geliefert hat, wie die Planig-Friedberger Gefäße des Typs Forchheim und ihrer Rössener Epigone, zudem unregelmäßige Scheibenringe. Diese Merkmale in Verbindung mit zahlreichen Eigenschaften der niederelsässischen Gruppen (Komponente „Nord“ der Rössener Keramik, Orientierung nach Westen) erlauben es, das Gräberfeld von Obernai einer gemischten Gruppe zuzuordnen, bei der zwei unterschiedliche Traditionen nebeneinander bestehen. Diese Beobachtung stimmt mit den Keramikstudien überein, welche die stilistische Grenze zwischen den nördlichen und südlichen Gruppen der Rössener Kultur in der südlichen Oberrheinebene bei Obernai platzieren.
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Papers by Fanny Chenal
(2030-1900 av. J.-C), à une douzaine de kilomètres au nord-ouest de Strasbourg, nous amène à proposer un point d’étape sur
l’ensemble de la documentation disponible sur les pratiques funéraires du BzA1 en Alsace. Cet horizon chronologique, jusqu’ici très peu
documenté, a récemment bénéficié d’une série de découvertes, essentiellement réalisées entre 2017 et 2019 à l’occasion des opérations
d’archéologie préventive conduites sur le tracé du Contournement Ouest de Strasbourg. Le corpus régional, modeste (vingt tombes),
ne permet que des observations de portée limitée, mais plusieurs caractères spécifiques à la période peuvent être reconnus. Parmi eux,
la variabilité des orientations, se partageant entre un groupe NE-SO, majoritaire, et un groupe NO-SE. Le premier, également
majoritaire dans le groupe du Danube, en Bavière, rassemble des individus masculins et féminins déposés sur le flanc gauche et tête au
NE pour les premiers, et sur le flanc droit, tête au SO pour les seconds. Le second groupe d’orientations ne rassemble que des individus
déposés sur le flanc droit, tête au NO, dans lesquels nous proposons de reconnaître des individus féminins s’opposant aux individus
masculins non pas en vertu du principe de symétrie horizontale caractérisant le groupe des orientations NE-SO, mais en fonction d’un
principe de symétrie verticale, configuration qui semble propre au sud de la plaine du Rhin supérieur. Les dépôts de mobilier sont rares,
essentiellement constitués, comme à Truchtersheim, d’éléments de parures en matière dure animale, parfois accompagnés de rares objets
en métal ou en faïence. La composition des dépôts, rassemblant des objets ubiquistes, n’autorise pas l’identification formelle d’éventuels
réseaux connectant l’Alsace aux secteurs de peuplement d’Allemagne méridionale ou du sud-ouest. Cependant, en nous appuyant sur
l’analyse des orientations et sur leur évolution au cours du Bronze ancien, ainsi que sur d’autres éléments comme l’existence en Alsace de
structures de type Tottenhütten et de maisons de type Eching/Öberau, nous réitérons l’hypothèse d’un lien privilégié entre notre région
d’étude et le groupe du Danube de la culture de Straubing. Enfin, nous soulignons le manque de données régionales qui caractérise le
moment du passage entre le Campaniforme et les premières manifestations du Bronze ancien entre 2150 et 2000 av. J.-C., telles qu’elles
sont illustrées dans les proches nécropoles de Singen, dans le Bade, ou de Remseck-Aldingen, dans la vallée du Neckar.
Thus, rather than a progressive diffusion of the phenomenon from the Chassean towards Michelsberg, then towards the Danubian regions, we propose a polycentric model in which South and Central Europe evolve separately without necessarily interacting.
probably founded during the Early Grossgartach, at the end of the 48th century BC, and abandoned during the Roessen, perhaps
during the Early Roessen, and in any case before the middle of the 46th century BC. The most original feature of this mortuary
assemblage is that most of the tombs belong to the Planig-Friedberg period (the last stylistic phase of the Grossgartach) and the Roessen.The mortuary practices of these periods are still poorly known in the region. The necropolis is composed of three spatial groups, the
most ancient of which contains all the Grossgartach tombs and one Planig-Friedberg tomb. It is at this moment that a concentration
of graves in a single limited space succeeds the distribution of tombs around three distinct locations, a phenomenon that has already
been observed in three other regional assemblages. The integration of Obernai in the regional corpus and the detailed analysis of the
mortuary practices highlights the permanence of this ritual since the Grossgartach, in terms of the positions and orientations of the
corpses and reveals changes in the frequency and artifact deposit types : some categories, such as grinding stones/rubbing stones and
sickle blades disappear, while most of the arrowheads and fire-making equipment increases. The relatively high number of individuals
decorated with bracelets enabled us to determine how these elements, reserved for women, were worn during the Planig-Friedberg
and Roessen periods: above the elbow and in symmetry, in opposition to the Grossgartach style. Another unique feature of the Obernai
necropolis is that it yielded elements belonging to Upper Alsacian and Southern Badois groups (or ’south’ groups) of the Planig-
Friedberg and Roessen, such as Forchheim-type Planig-Friedberg vases and their Roessen epigones, as well as irregular ring-discs. These
traits, mixed with a majority of features defining the Lower Alsace groups (northern component of the Roessen ceramics, orientations
to the west), permit us to equate the Obernai necropolis with a mixed assemblage in which two distinct traditions coexisted. This
observation supports the conclusions of the ceramic analyses, which place the stylistic border between the northern and southern groups
of the Roessen of the southern plain of the Upper Rhine at the location of Obernai.
Abstract: The Obernai ’Neuen Brunnen’ necropolis in Lower Alsace yielded 29 tombs attributed to the Middle Neolithic. It was probably founded during the Early Grossgartach, at the end of the 48th century BC, and abandoned during the Roessen, perhaps during the Early Roessen, and in any case before the middle of the 46th century BC. The most original feature of this mortuary assemblage is that most of the tombs belong to the Planig-Friedberg period (the last stylistic phase of the Grossgartach) and the Roessen. The mortuary practices of these periods are still poorly known in the region. The necropolis is composed of three spatial groups, the most ancient of which contains all the Grossgartach tombs and one Planig-Friedberg tomb. It is at this moment that a concentration of graves in a single limited space succeeds the distribution of tombs around three distinct locations, a phenomenon that has already been observed in three other regional assemblages. The integration of Obernai in the regional corpus and the detailed analysis of the mortuary practices highlights the permanence of this ritual since the Grossgartach, in terms of the positions and orientations of the corpses and reveals changes in the frequency and artifact deposit types : some categories, such as grinding stones/rubbing stones and sickle blades disappear, while most of the arrowheads and fire-making equipment increases. The relatively high number of individuals decorated with bracelets enabled us to determine how these elements, reserved for women, were worn during the Planig-Friedberg and Roessen periods: above the elbow and in symmetry, in opposition to the Grossgartach style. Another unique feature of the Obernai necropolis is that it yielded elements belonging to Upper Alsacian and Southern Badois groups (or ’south’ groups) of the Planig- Friedberg and Roessen, such as Forchheim-type Planig-Friedberg vases and their Roessen epigones, as well as irregular ring-discs. These traits, mixed with a majority of features defining the Lower Alsace groups (northern component of the Roessen ceramics, orientations to the west), permit us to equate the Obernai necropolis with a mixed assemblage in which two distinct traditions coexisted. This observation supports the conclusions of the ceramic analyses, which place the stylistic border between the northern and southern groups of the Roessen of the southern plain of the Upper Rhine at the location of Obernai.
Zusammenfassung: In der Nekropole von Obernai ’Neuen Brunnen’ im Departement Bas-Rhin kamen 29 Gräber aus dem Mittelneolithikum zutage. Es wurde wahrscheinlich bereits im frühen Großgartach, am Ende des 48. Jh. v. Chr., angelegt und im Laufe von Rössen aufgegeben, vielleicht bereits im frühen Rössen, auf jeden Fall vor Mitte des 46. Jh. Die meisten Gräber, und darin besteht die bedeutendste Originalität dieses Bestattungsensembles, stammen aus der Phase Planig-Friedberg (dem letzten stilistischen Stadium der Großgartacher Kultur) und Rössen, Perioden, die im Bereich der Bestattungssitten in der Region noch sehr wenig dokumentiert sind. Das Gräberfeld besteht aus drei Arealen. Im ältesten Areal befinden sich alle Großgartach Gräber und ein Grab Planig-Friedberg. Die beiden anderen Areale werden im Planig-Friedberg angelegt, doch nur eines der beiden Areale wird noch im Rössen genutzt. Bis in die Rössener Phase sind die Gräber um drei unterschiedliche Pole gruppiert, dann konzentrieren sie sich in einem begrenzten Raum. Dieses Phänomen ist bereits von anderen Nekropolen der Region bekannt. Die Eingliederung der Nekropole von Obernai in den regionalen Datenbestand und die detaillierte Analyse der Bestattungsriten erlaubt es die Kontinuität des Rituals seit Großgartach zu unterstreichen, insbesondere was die Positionen und die Orientierungen angeht. Zudem konnte eine Reihe von Entwicklungen bezüglich der Frequenz und Art der Grabbeigaben aufgezeigt werden: einige Kategorien, wie die Mahlsteine/Läufer und die Sichelklingen verschwinden, während die Zahl der Pfeilspitzen und der Feuerschlagsteine steigt. Die relativ hohe Anzahl von Individuen mit Armreifen hat es uns ermöglicht zu bestimmen, wie diese den Frauen vorbehaltenen Schmuckelemente in der Periode von Planig-Friedberg und Rössen getragen wurden: über dem Ellenbogen und symmetrisch, was einen Bruch mit dem Großgartacher Stil darstellt. Eine weitere Originalität des Gräberfeldes von Obernai besteht darin, dass es Elemente der oberelsässischen und südbadischen Gruppen (oder Komponente „Süd“) von Planig-Friedberg und Rössen geliefert hat, wie die Planig-Friedberger Gefäße des Typs Forchheim und ihrer Rössener Epigone, zudem unregelmäßige Scheibenringe. Diese Merkmale in Verbindung mit zahlreichen Eigenschaften der niederelsässischen Gruppen (Komponente „Nord“ der Rössener Keramik, Orientierung nach Westen) erlauben es, das Gräberfeld von Obernai einer gemischten Gruppe zuzuordnen, bei der zwei unterschiedliche Traditionen nebeneinander bestehen. Diese Beobachtung stimmt mit den Keramikstudien überein, welche die stilistische Grenze zwischen den nördlichen und südlichen Gruppen der Rössener Kultur in der südlichen Oberrheinebene bei Obernai platzieren.
Kochersberg, au nord et à l’ouest de Strasbourg. Le site de Vendenheim a livré les vestiges d’un habitat constitué
d’une vingtaine de fosses de plan circulaire contenant un abondant mobilier céramique illustrant l’ensemble de
la gamme des productions du Michelsberg ancien régional, période encore peu documentée et jusqu’ici reconnue
à travers des assemblages isolés. À l’écart de cet ensemble, dans un secteur proche du lieu-dit « Les Coteaux»
– où un dépôt animal du Michelsberg ancien a anciennement été documenté – a été fouillée une fosse de plan
circulaire contenant, sur deux niveaux de dépôt, les dépouilles d’un enfant et d’un canidé. Le site d’Achenheim
« Strasse 2 », qui n’a livré que peu de structures domestiques, se distingue par la présence d’un petit ensemble
funéraire constitué de quatre tombes localisées à l’écart de l’habitat. Les inhumations (corps allongés dans des
creusements oblongs et orientation au nord-ouest), attribuées à l’horizon chronologique Michelsberg ancien par
le radiocarbone, s’inscrivent dans la tradition funéraire régionale de la première moitié du Néolithique moyen
et témoignent de son maintien jusqu’à l’aube du 4e millénaire.
Zwischen 2013 und 2016 wurden im Norden und Westen von Straßburg am Kochersberg zwei neue Frühmichelsberger
Fundorte untersucht. An der Grabungsstätte Vendenheim wurden Reste einer Siedlung mit rund zwanzig kreisförmigen
Gruben freigelegt, die zahlreiche Keramikgegenstände enthielten. Das Inventar umfasst das gesamte Produktionsspektrum
der regionalen Frühmichelsberger Periode. Diese noch kaum dokumentierte Kultur konnte bisher nur vereinzelt
nachgewiesen werden. An einer weiteren Grabungsstätte in der Nähe der Ortschaft Les Coteaux, wo zuvor bereits
eine Frühmichelsberger Abfallgrube mit Tierresten nachgewiesen worden war, befand sich eine kreisförmige Grube, die
in zwei Abfallschichten die Überreste eines Kindes und eines Hundes enthielt. Am Grabungsort Achenheim „Strasse 2“
wurde neben wenigen Siedlungsresten eine kleine Grabanlage mit vier Gräbern abseits der Wohnhäuser gefunden. Diese
Grabstätten (gestreckte Körperlage, rechteckige Gruben, Nordwestausrichtung) konnten mit der Radiokarbonmethode
auf die Frühmichelsberger Kultur datiert werden; sie sind den regionalen Bestattungstraditionen der ersten Hälfte der
mittleren Jungsteinzeit zuzuordnen und belegen, dass sich diese Bräuche bis ins frühe 4. Jahrtausend hielten.
Pottery Culture (LBK) settlement occupied from the early phase to the end of the late phase. The results obtained in the most densely
occupied sectors complement the data collected more than ten years ago at the Bischoffsheim settlement. The twenty-three houses
identified at Entzheim correspond to the three types defined by P.-J.-R. Modderman. Though the architectural analysis provided
limited information, it nonetheless confirmed some observations, such as the trend, already reported, of a regular increase in the
width of the buildings through time. A correspondence analysis of the relatively abundant pottery remains originating from lateral
pits enabled us to propose a precise stylistic attribution for most of the buildings. We were able to apply to Entzheim the spatial organization model recently defifined at Bischoffsheim, and the results obtained support the hypothesis that the houses were built
according to an orthonormal system (gridded space). At a time when the “Hofplatz” model is subject to vehement criticism, especially
following the publication of the “row settlement model” by O. Rück, we were particularly motivated to integrate our model (which
retains the same principle of a construction/abandonment cycle as the “Hofplatz” model, and which insists on the fundamental
importance of chronology) into a detailed history of research.
This LBK site is distinguished by its high number of inhumations within a settlement. Fifteen of them, most attributed to the late
evolved phase of the LBK, were uncovered. The augmentation of the corpus of tombs in settlements, which benefited from discoveries
made at “Terres de Chapelle”, and the neighboring site of Entzheim-Geispolsheim, enabled a new approach to this type of feature. The
results obtained show a preferential selection of young individuals (except for the less than 1-year-old category), which strongly contrasts
with the curve obtained for the large Vendenheim necropolis.
The abundant artifacts have few original characteristics. The conclusions of the exhaustive study of the fauna merit attention,
especially the identification of a butchery phase of beef carcasses that occurred in specialized zones within the villages, and of the
slaughtering and butchery of carcasses outside of the settlements.
Zusammenfassung Zwischen 2008 und 2009 hat das Inrap auf dem Gebiet der Gemeinde Entzheim Grabungen durchgeführt,
bei denen u.a. eine große bandkeramische Siedlung untersucht wurde , die von der älteren bis zur jüngeren Bandkeramik belegt
war. Von den fünf Hektar, die das frühneolithische Dorf bedeckt haben dürfte, wurden nur drei Hektar abgetragen. Die Ergebnisse
der am dichtesten besiedelten Bereiche ergänzen die Daten, die vor über einem Jahrzehnt in der neolithischen Siedlung von
Bischoffsheim gesammelt wurden. Die 23 Hausbauten von Entzheim lassen sich in die drei von P.-J.-R. Modderman definierten Typen
einordnen. Obwohl die Bauanalyse sich als wenig relevant erwies, bestätigen die Ergebnisse bestimmte Beobachtungen, wie die bereits
beschriebene Tendenz einer im Laufe der Zeit zunehmenden Breite der Gebäude. Dank einer neuen faktoriellen Korrespondenzanalyse
der relativ großen Mengen an Keramik aus den Längsgruben konnten die meisten Gebäude stilistisch präzise eingeordnet werden. In
Entzheim konnte das kürzlich in Bischoffsheim definierte Modell der räumlichen Organisation angewandt werden, dessen Ergebnisse
die Hypothese stärken, dass die Häuser in ein orthogonal normiertes System (rasterartige Bebauungsstruktur) eingegliedert waren.
Heute und insbesondere seit der Veröffentlichung des „Häuserzeilenmodells“ von Oliver Rück ist das alte Hofplatz-Modell heftiger
Kritik ausgesetzt. Wir haben uns besonders bemüht, unser Modell (das wie der „Hofplatz“ dem Prinzip eines Zyklus‘ von Bau/Aufgabe
folgt, und die zentrale Rolle der Chronologie betont) in den forschungsgeschichtlichen Prozess einzugliedern.
Dieser bandkeramische Fundplatz zeichnet sich durch die hohe Zahl von Siedlungsbestattungen aus. Fünfzehn von ihnen wurden
freigelegt und mehrheitlich der entwickelten Phase der jüngeren Bandkeramik zugeordnet. Die Ausgrabungen an den Fundstätten
Entzheim Terres de la Chapelle und Entzheim-Geispolsheim haben das Korpus von Siedlungsbestattungen wesentlich bereichert und
so einen neuen Ansatz für die Erforschung dieses Befundtyps ermöglicht. Aus den Ergebnissen geht hervor, dass es sich bei den Toten
(abgesehen von den Individuen unter 1 Jahr) überwiegend um junge Individuen handelt. Diese Altersverteilung steht im Gegensatz zu
der Statistik der großen Nekropole von Vendenheim.
Das umfangreiche Fundmaterial weist nur wenige originelle Eigenschaften auf. Die Ergebnisse der erschöpfenden Studie der Fauna
verdienen es betont zu werden, insbesondere der Nachweis von Bereichen innerhalb der Dörfer, die der Zerlegung von Rindern
vorbehalten waren oder der Nachweis einer Tötung und Zerlegung des Schlachtviehs außerhalb der Wohnbereiche.
south-north. The funerary goods consisted of a pottery jug and a series of 17 V-perforated bone buttons. The radiocarbon analysis dates
the burial within the chronological range of 2287-2151 BC cal. at 1 σ (2397-2061 BC cal. at 2 σ), corresponding to a recent phase
of the Bell Beaker period. We need to underline the strong relationship between the funerary practices of the Bell Beaker period in
Alsace and Central Europe and the fact that the Upper Rhine plain belongs to the Danubian Koinè during the 3rd millennium BC.
In der Gemeinde Rouffach wurde im Juni 2014 ein Grab der Glockenbecherkultur mit den Überresten einer
in rechter Seitenlage und Süd-Nord orientiert beigesetzten Toten freigelegt. Die Grabbeigaben bestanden aus einem Krug und 17
Knochenknöpfen mit V-Lochung. Die radiometrische Datierung erlaubt es dieses Grab in die Zeit um 2287-2151 v. Chr. 1 σ (2397-
2061 2 σ) einzuordnen, d.h. eine jüngere oder späte Phase der Glockenbecherkultur. Wir unterstreichen die enge Verwandtschaft
der Bestattungssitten der Glockenbecherkultur des Elsass und Mitteleuropas
The Merovingian cemetery of Vendenheim (Alsace, Bas-Rhin) was discovered during a rescue excavation programme carried out between August and November 2011. On this occasion, 15,000 square metres were explored, revealing the presence of 73 Merovingian graves (6th–7th c.), of which approximately 40 % had been pillaged. If the data on the pillage are consistent with what is commonly observed in the region, the nprecedented identification of streaks and gashes on the bones from the pillaged graves will open new areas of research on the operating procedure of plunderers during the Merovingian period.
Von August bis November 2011 wurde auf dem Gebiet der Gemeinde Vendenheim (Region Elsass, Departement Bas-Rhin) auf einer über 15 000 m² großen Fläche eine Präventivgrabung durchführt. Dabei wurde ein merowingisches von Anfang des 6. bis Ende des 7. Jh. genutztes Bestattungsensemble entdeckt. Von den 73 freigelegten Körpergräbern waren 40 % ausgeraubt worden. Während die Informationen bezüglich der Plünderungen den üblichen Beobachtungen in der Region entsprechen, eröffnen an den Knochen der Toten der geplünderten Gräber erstmalig nachgewiesene Rillen und Kerben neue Forschungsansätze bezüglich der orgehensweise der Grabplünderer in merowingischer Zeit.
(2030-1900 av. J.-C), à une douzaine de kilomètres au nord-ouest de Strasbourg, nous amène à proposer un point d’étape sur
l’ensemble de la documentation disponible sur les pratiques funéraires du BzA1 en Alsace. Cet horizon chronologique, jusqu’ici très peu
documenté, a récemment bénéficié d’une série de découvertes, essentiellement réalisées entre 2017 et 2019 à l’occasion des opérations
d’archéologie préventive conduites sur le tracé du Contournement Ouest de Strasbourg. Le corpus régional, modeste (vingt tombes),
ne permet que des observations de portée limitée, mais plusieurs caractères spécifiques à la période peuvent être reconnus. Parmi eux,
la variabilité des orientations, se partageant entre un groupe NE-SO, majoritaire, et un groupe NO-SE. Le premier, également
majoritaire dans le groupe du Danube, en Bavière, rassemble des individus masculins et féminins déposés sur le flanc gauche et tête au
NE pour les premiers, et sur le flanc droit, tête au SO pour les seconds. Le second groupe d’orientations ne rassemble que des individus
déposés sur le flanc droit, tête au NO, dans lesquels nous proposons de reconnaître des individus féminins s’opposant aux individus
masculins non pas en vertu du principe de symétrie horizontale caractérisant le groupe des orientations NE-SO, mais en fonction d’un
principe de symétrie verticale, configuration qui semble propre au sud de la plaine du Rhin supérieur. Les dépôts de mobilier sont rares,
essentiellement constitués, comme à Truchtersheim, d’éléments de parures en matière dure animale, parfois accompagnés de rares objets
en métal ou en faïence. La composition des dépôts, rassemblant des objets ubiquistes, n’autorise pas l’identification formelle d’éventuels
réseaux connectant l’Alsace aux secteurs de peuplement d’Allemagne méridionale ou du sud-ouest. Cependant, en nous appuyant sur
l’analyse des orientations et sur leur évolution au cours du Bronze ancien, ainsi que sur d’autres éléments comme l’existence en Alsace de
structures de type Tottenhütten et de maisons de type Eching/Öberau, nous réitérons l’hypothèse d’un lien privilégié entre notre région
d’étude et le groupe du Danube de la culture de Straubing. Enfin, nous soulignons le manque de données régionales qui caractérise le
moment du passage entre le Campaniforme et les premières manifestations du Bronze ancien entre 2150 et 2000 av. J.-C., telles qu’elles
sont illustrées dans les proches nécropoles de Singen, dans le Bade, ou de Remseck-Aldingen, dans la vallée du Neckar.
Thus, rather than a progressive diffusion of the phenomenon from the Chassean towards Michelsberg, then towards the Danubian regions, we propose a polycentric model in which South and Central Europe evolve separately without necessarily interacting.
probably founded during the Early Grossgartach, at the end of the 48th century BC, and abandoned during the Roessen, perhaps
during the Early Roessen, and in any case before the middle of the 46th century BC. The most original feature of this mortuary
assemblage is that most of the tombs belong to the Planig-Friedberg period (the last stylistic phase of the Grossgartach) and the Roessen.The mortuary practices of these periods are still poorly known in the region. The necropolis is composed of three spatial groups, the
most ancient of which contains all the Grossgartach tombs and one Planig-Friedberg tomb. It is at this moment that a concentration
of graves in a single limited space succeeds the distribution of tombs around three distinct locations, a phenomenon that has already
been observed in three other regional assemblages. The integration of Obernai in the regional corpus and the detailed analysis of the
mortuary practices highlights the permanence of this ritual since the Grossgartach, in terms of the positions and orientations of the
corpses and reveals changes in the frequency and artifact deposit types : some categories, such as grinding stones/rubbing stones and
sickle blades disappear, while most of the arrowheads and fire-making equipment increases. The relatively high number of individuals
decorated with bracelets enabled us to determine how these elements, reserved for women, were worn during the Planig-Friedberg
and Roessen periods: above the elbow and in symmetry, in opposition to the Grossgartach style. Another unique feature of the Obernai
necropolis is that it yielded elements belonging to Upper Alsacian and Southern Badois groups (or ’south’ groups) of the Planig-
Friedberg and Roessen, such as Forchheim-type Planig-Friedberg vases and their Roessen epigones, as well as irregular ring-discs. These
traits, mixed with a majority of features defining the Lower Alsace groups (northern component of the Roessen ceramics, orientations
to the west), permit us to equate the Obernai necropolis with a mixed assemblage in which two distinct traditions coexisted. This
observation supports the conclusions of the ceramic analyses, which place the stylistic border between the northern and southern groups
of the Roessen of the southern plain of the Upper Rhine at the location of Obernai.
Abstract: The Obernai ’Neuen Brunnen’ necropolis in Lower Alsace yielded 29 tombs attributed to the Middle Neolithic. It was probably founded during the Early Grossgartach, at the end of the 48th century BC, and abandoned during the Roessen, perhaps during the Early Roessen, and in any case before the middle of the 46th century BC. The most original feature of this mortuary assemblage is that most of the tombs belong to the Planig-Friedberg period (the last stylistic phase of the Grossgartach) and the Roessen. The mortuary practices of these periods are still poorly known in the region. The necropolis is composed of three spatial groups, the most ancient of which contains all the Grossgartach tombs and one Planig-Friedberg tomb. It is at this moment that a concentration of graves in a single limited space succeeds the distribution of tombs around three distinct locations, a phenomenon that has already been observed in three other regional assemblages. The integration of Obernai in the regional corpus and the detailed analysis of the mortuary practices highlights the permanence of this ritual since the Grossgartach, in terms of the positions and orientations of the corpses and reveals changes in the frequency and artifact deposit types : some categories, such as grinding stones/rubbing stones and sickle blades disappear, while most of the arrowheads and fire-making equipment increases. The relatively high number of individuals decorated with bracelets enabled us to determine how these elements, reserved for women, were worn during the Planig-Friedberg and Roessen periods: above the elbow and in symmetry, in opposition to the Grossgartach style. Another unique feature of the Obernai necropolis is that it yielded elements belonging to Upper Alsacian and Southern Badois groups (or ’south’ groups) of the Planig- Friedberg and Roessen, such as Forchheim-type Planig-Friedberg vases and their Roessen epigones, as well as irregular ring-discs. These traits, mixed with a majority of features defining the Lower Alsace groups (northern component of the Roessen ceramics, orientations to the west), permit us to equate the Obernai necropolis with a mixed assemblage in which two distinct traditions coexisted. This observation supports the conclusions of the ceramic analyses, which place the stylistic border between the northern and southern groups of the Roessen of the southern plain of the Upper Rhine at the location of Obernai.
Zusammenfassung: In der Nekropole von Obernai ’Neuen Brunnen’ im Departement Bas-Rhin kamen 29 Gräber aus dem Mittelneolithikum zutage. Es wurde wahrscheinlich bereits im frühen Großgartach, am Ende des 48. Jh. v. Chr., angelegt und im Laufe von Rössen aufgegeben, vielleicht bereits im frühen Rössen, auf jeden Fall vor Mitte des 46. Jh. Die meisten Gräber, und darin besteht die bedeutendste Originalität dieses Bestattungsensembles, stammen aus der Phase Planig-Friedberg (dem letzten stilistischen Stadium der Großgartacher Kultur) und Rössen, Perioden, die im Bereich der Bestattungssitten in der Region noch sehr wenig dokumentiert sind. Das Gräberfeld besteht aus drei Arealen. Im ältesten Areal befinden sich alle Großgartach Gräber und ein Grab Planig-Friedberg. Die beiden anderen Areale werden im Planig-Friedberg angelegt, doch nur eines der beiden Areale wird noch im Rössen genutzt. Bis in die Rössener Phase sind die Gräber um drei unterschiedliche Pole gruppiert, dann konzentrieren sie sich in einem begrenzten Raum. Dieses Phänomen ist bereits von anderen Nekropolen der Region bekannt. Die Eingliederung der Nekropole von Obernai in den regionalen Datenbestand und die detaillierte Analyse der Bestattungsriten erlaubt es die Kontinuität des Rituals seit Großgartach zu unterstreichen, insbesondere was die Positionen und die Orientierungen angeht. Zudem konnte eine Reihe von Entwicklungen bezüglich der Frequenz und Art der Grabbeigaben aufgezeigt werden: einige Kategorien, wie die Mahlsteine/Läufer und die Sichelklingen verschwinden, während die Zahl der Pfeilspitzen und der Feuerschlagsteine steigt. Die relativ hohe Anzahl von Individuen mit Armreifen hat es uns ermöglicht zu bestimmen, wie diese den Frauen vorbehaltenen Schmuckelemente in der Periode von Planig-Friedberg und Rössen getragen wurden: über dem Ellenbogen und symmetrisch, was einen Bruch mit dem Großgartacher Stil darstellt. Eine weitere Originalität des Gräberfeldes von Obernai besteht darin, dass es Elemente der oberelsässischen und südbadischen Gruppen (oder Komponente „Süd“) von Planig-Friedberg und Rössen geliefert hat, wie die Planig-Friedberger Gefäße des Typs Forchheim und ihrer Rössener Epigone, zudem unregelmäßige Scheibenringe. Diese Merkmale in Verbindung mit zahlreichen Eigenschaften der niederelsässischen Gruppen (Komponente „Nord“ der Rössener Keramik, Orientierung nach Westen) erlauben es, das Gräberfeld von Obernai einer gemischten Gruppe zuzuordnen, bei der zwei unterschiedliche Traditionen nebeneinander bestehen. Diese Beobachtung stimmt mit den Keramikstudien überein, welche die stilistische Grenze zwischen den nördlichen und südlichen Gruppen der Rössener Kultur in der südlichen Oberrheinebene bei Obernai platzieren.
Kochersberg, au nord et à l’ouest de Strasbourg. Le site de Vendenheim a livré les vestiges d’un habitat constitué
d’une vingtaine de fosses de plan circulaire contenant un abondant mobilier céramique illustrant l’ensemble de
la gamme des productions du Michelsberg ancien régional, période encore peu documentée et jusqu’ici reconnue
à travers des assemblages isolés. À l’écart de cet ensemble, dans un secteur proche du lieu-dit « Les Coteaux»
– où un dépôt animal du Michelsberg ancien a anciennement été documenté – a été fouillée une fosse de plan
circulaire contenant, sur deux niveaux de dépôt, les dépouilles d’un enfant et d’un canidé. Le site d’Achenheim
« Strasse 2 », qui n’a livré que peu de structures domestiques, se distingue par la présence d’un petit ensemble
funéraire constitué de quatre tombes localisées à l’écart de l’habitat. Les inhumations (corps allongés dans des
creusements oblongs et orientation au nord-ouest), attribuées à l’horizon chronologique Michelsberg ancien par
le radiocarbone, s’inscrivent dans la tradition funéraire régionale de la première moitié du Néolithique moyen
et témoignent de son maintien jusqu’à l’aube du 4e millénaire.
Zwischen 2013 und 2016 wurden im Norden und Westen von Straßburg am Kochersberg zwei neue Frühmichelsberger
Fundorte untersucht. An der Grabungsstätte Vendenheim wurden Reste einer Siedlung mit rund zwanzig kreisförmigen
Gruben freigelegt, die zahlreiche Keramikgegenstände enthielten. Das Inventar umfasst das gesamte Produktionsspektrum
der regionalen Frühmichelsberger Periode. Diese noch kaum dokumentierte Kultur konnte bisher nur vereinzelt
nachgewiesen werden. An einer weiteren Grabungsstätte in der Nähe der Ortschaft Les Coteaux, wo zuvor bereits
eine Frühmichelsberger Abfallgrube mit Tierresten nachgewiesen worden war, befand sich eine kreisförmige Grube, die
in zwei Abfallschichten die Überreste eines Kindes und eines Hundes enthielt. Am Grabungsort Achenheim „Strasse 2“
wurde neben wenigen Siedlungsresten eine kleine Grabanlage mit vier Gräbern abseits der Wohnhäuser gefunden. Diese
Grabstätten (gestreckte Körperlage, rechteckige Gruben, Nordwestausrichtung) konnten mit der Radiokarbonmethode
auf die Frühmichelsberger Kultur datiert werden; sie sind den regionalen Bestattungstraditionen der ersten Hälfte der
mittleren Jungsteinzeit zuzuordnen und belegen, dass sich diese Bräuche bis ins frühe 4. Jahrtausend hielten.
Pottery Culture (LBK) settlement occupied from the early phase to the end of the late phase. The results obtained in the most densely
occupied sectors complement the data collected more than ten years ago at the Bischoffsheim settlement. The twenty-three houses
identified at Entzheim correspond to the three types defined by P.-J.-R. Modderman. Though the architectural analysis provided
limited information, it nonetheless confirmed some observations, such as the trend, already reported, of a regular increase in the
width of the buildings through time. A correspondence analysis of the relatively abundant pottery remains originating from lateral
pits enabled us to propose a precise stylistic attribution for most of the buildings. We were able to apply to Entzheim the spatial organization model recently defifined at Bischoffsheim, and the results obtained support the hypothesis that the houses were built
according to an orthonormal system (gridded space). At a time when the “Hofplatz” model is subject to vehement criticism, especially
following the publication of the “row settlement model” by O. Rück, we were particularly motivated to integrate our model (which
retains the same principle of a construction/abandonment cycle as the “Hofplatz” model, and which insists on the fundamental
importance of chronology) into a detailed history of research.
This LBK site is distinguished by its high number of inhumations within a settlement. Fifteen of them, most attributed to the late
evolved phase of the LBK, were uncovered. The augmentation of the corpus of tombs in settlements, which benefited from discoveries
made at “Terres de Chapelle”, and the neighboring site of Entzheim-Geispolsheim, enabled a new approach to this type of feature. The
results obtained show a preferential selection of young individuals (except for the less than 1-year-old category), which strongly contrasts
with the curve obtained for the large Vendenheim necropolis.
The abundant artifacts have few original characteristics. The conclusions of the exhaustive study of the fauna merit attention,
especially the identification of a butchery phase of beef carcasses that occurred in specialized zones within the villages, and of the
slaughtering and butchery of carcasses outside of the settlements.
Zusammenfassung Zwischen 2008 und 2009 hat das Inrap auf dem Gebiet der Gemeinde Entzheim Grabungen durchgeführt,
bei denen u.a. eine große bandkeramische Siedlung untersucht wurde , die von der älteren bis zur jüngeren Bandkeramik belegt
war. Von den fünf Hektar, die das frühneolithische Dorf bedeckt haben dürfte, wurden nur drei Hektar abgetragen. Die Ergebnisse
der am dichtesten besiedelten Bereiche ergänzen die Daten, die vor über einem Jahrzehnt in der neolithischen Siedlung von
Bischoffsheim gesammelt wurden. Die 23 Hausbauten von Entzheim lassen sich in die drei von P.-J.-R. Modderman definierten Typen
einordnen. Obwohl die Bauanalyse sich als wenig relevant erwies, bestätigen die Ergebnisse bestimmte Beobachtungen, wie die bereits
beschriebene Tendenz einer im Laufe der Zeit zunehmenden Breite der Gebäude. Dank einer neuen faktoriellen Korrespondenzanalyse
der relativ großen Mengen an Keramik aus den Längsgruben konnten die meisten Gebäude stilistisch präzise eingeordnet werden. In
Entzheim konnte das kürzlich in Bischoffsheim definierte Modell der räumlichen Organisation angewandt werden, dessen Ergebnisse
die Hypothese stärken, dass die Häuser in ein orthogonal normiertes System (rasterartige Bebauungsstruktur) eingegliedert waren.
Heute und insbesondere seit der Veröffentlichung des „Häuserzeilenmodells“ von Oliver Rück ist das alte Hofplatz-Modell heftiger
Kritik ausgesetzt. Wir haben uns besonders bemüht, unser Modell (das wie der „Hofplatz“ dem Prinzip eines Zyklus‘ von Bau/Aufgabe
folgt, und die zentrale Rolle der Chronologie betont) in den forschungsgeschichtlichen Prozess einzugliedern.
Dieser bandkeramische Fundplatz zeichnet sich durch die hohe Zahl von Siedlungsbestattungen aus. Fünfzehn von ihnen wurden
freigelegt und mehrheitlich der entwickelten Phase der jüngeren Bandkeramik zugeordnet. Die Ausgrabungen an den Fundstätten
Entzheim Terres de la Chapelle und Entzheim-Geispolsheim haben das Korpus von Siedlungsbestattungen wesentlich bereichert und
so einen neuen Ansatz für die Erforschung dieses Befundtyps ermöglicht. Aus den Ergebnissen geht hervor, dass es sich bei den Toten
(abgesehen von den Individuen unter 1 Jahr) überwiegend um junge Individuen handelt. Diese Altersverteilung steht im Gegensatz zu
der Statistik der großen Nekropole von Vendenheim.
Das umfangreiche Fundmaterial weist nur wenige originelle Eigenschaften auf. Die Ergebnisse der erschöpfenden Studie der Fauna
verdienen es betont zu werden, insbesondere der Nachweis von Bereichen innerhalb der Dörfer, die der Zerlegung von Rindern
vorbehalten waren oder der Nachweis einer Tötung und Zerlegung des Schlachtviehs außerhalb der Wohnbereiche.
south-north. The funerary goods consisted of a pottery jug and a series of 17 V-perforated bone buttons. The radiocarbon analysis dates
the burial within the chronological range of 2287-2151 BC cal. at 1 σ (2397-2061 BC cal. at 2 σ), corresponding to a recent phase
of the Bell Beaker period. We need to underline the strong relationship between the funerary practices of the Bell Beaker period in
Alsace and Central Europe and the fact that the Upper Rhine plain belongs to the Danubian Koinè during the 3rd millennium BC.
In der Gemeinde Rouffach wurde im Juni 2014 ein Grab der Glockenbecherkultur mit den Überresten einer
in rechter Seitenlage und Süd-Nord orientiert beigesetzten Toten freigelegt. Die Grabbeigaben bestanden aus einem Krug und 17
Knochenknöpfen mit V-Lochung. Die radiometrische Datierung erlaubt es dieses Grab in die Zeit um 2287-2151 v. Chr. 1 σ (2397-
2061 2 σ) einzuordnen, d.h. eine jüngere oder späte Phase der Glockenbecherkultur. Wir unterstreichen die enge Verwandtschaft
der Bestattungssitten der Glockenbecherkultur des Elsass und Mitteleuropas
The Merovingian cemetery of Vendenheim (Alsace, Bas-Rhin) was discovered during a rescue excavation programme carried out between August and November 2011. On this occasion, 15,000 square metres were explored, revealing the presence of 73 Merovingian graves (6th–7th c.), of which approximately 40 % had been pillaged. If the data on the pillage are consistent with what is commonly observed in the region, the nprecedented identification of streaks and gashes on the bones from the pillaged graves will open new areas of research on the operating procedure of plunderers during the Merovingian period.
Von August bis November 2011 wurde auf dem Gebiet der Gemeinde Vendenheim (Region Elsass, Departement Bas-Rhin) auf einer über 15 000 m² großen Fläche eine Präventivgrabung durchführt. Dabei wurde ein merowingisches von Anfang des 6. bis Ende des 7. Jh. genutztes Bestattungsensemble entdeckt. Von den 73 freigelegten Körpergräbern waren 40 % ausgeraubt worden. Während die Informationen bezüglich der Plünderungen den üblichen Beobachtungen in der Region entsprechen, eröffnen an den Knochen der Toten der geplünderten Gräber erstmalig nachgewiesene Rillen und Kerben neue Forschungsansätze bezüglich der orgehensweise der Grabplünderer in merowingischer Zeit.
Rhin) a permis la mise au jour d’une portion d’un ensemble funéraire composé de 92 sépultures à inhumation datées du Premier Moyen Âge. Les premiers éléments de
datation issus de l’étude du mobilier semblent indiquer une utilisation de cet espace funéraire du début du début du VIe au début du VIIIe siècle. Des datations radiocarbones
réalisées sur les individus dépourvus de mobilier ont permis d’allonger cette fourchette chronologique jusqu’à la 1ère moitié du Xe siècle.
Le décapage exhaustif de la parcelle a permis d’appréhender la majorité des limites de la nécropole excepté dans la partie septentrionale où les tombes semblent se poursuivre au-delà de l’emprise de la fouille. L’ensemble funéraire s’organise d’une manière linéaire selon un axe nord-ouest / sud-est. Les sépultures se répartissent d’une manière assez lâche sur une bande d’environ 125 mètres de long sur 60 mètres de large.
Les défunts sont généralement inhumés la tête à l’ouest, excepté dans trois cas pour lesquels le corps était orienté la tête vers l’est. Trois enclos circulaires ont également été identifiés dans la partie méridionale du site, chacun contenant deux tombes (juxtaposées ou superposées). L’utilisation de cet espace funéraire est relativement longue, puisque qu‘elle s’étend sur deux siècles, du début du 6ème à la fin du 7ème siècle (de MA1 à MR3).
Deux dépôts de cheval ont également été mis au jour au sein de la nécropole. Les datations radiocarbones ont pu confirmer pour l’un d’entre eux, une inhumation contemporaine à la période d’utilisation de la nécropole (milieu du 7ème siècle). Ces deux dépôts étaient chacun situés à proximité immédiate de sépultures masculines. Dans une des tombes, des éléments métalliques de harnachements de chevaux étaient déposés dans la chambre funéraire. Les deux individus étaient placés soit sur le flanc, soit sur le ventre avec les jambes repliées. Dans les deux cas, on a pu observer un prélèvement du crâne.
Trois principaux types d’architectures funéraires ont été observés au sein de l’ensemble funéraire. Le premier type est composé de fosses non coffrées relativement étroite pouvant être recouvertes d’un système de couverture et possédant uniquement un contenant rigide comme réceptacle au corps du défunt. Le second type, est inédit en Alsace : il s’agit de chambres funéraires dont le coffrage a été réalisé à l’aide de «madriers fendus», sortes de planches appointées, jointives, fichées dans le sol. Ce type d’architecture est systématiquement associé à une inhumation en cercueil monoxyle. Ce type d’architecture est caractéristique du 6ème siècle. Enfin, le troisième type correspond aux chambres funéraires coffrées à l’aide de planches horizontales, pouvant être plaquées contre les parois de la fosse ou distantes de ces dernières et pouvant être munies d’un système de couverture. Dix-huit d’entre elles ont été identifiées comme des chambres de type «Morken» grâce à l’observation d’un coffrage de la fosse, d’un contenant rigide ajusté au corps du défunt et d’une organisation bipartite avec le défunt déposé au nord et une partie du mobilier au sud.
La population inhumée de Vendenheim n’a pu être que partiellement étudiée en raison de la conservation différentielle des squelettes en fonction de leur lieu d’inhumation (la moitié sud était composée d’un substrat sablo-limoneux acide, empêchant la conservation des restes osseux). L’étude du recrutement au sein de l’ensemble funéraire a toutefois permis de mettre en évidence que la composition par âge et par sexe de la population archéologique reflète celle de la population décédée d’origine (pas de recrutement lié à l’âge ou le sexe des individus) malgré la sous-représentation des individus de moins d’un an.
Un nombre important des sépultures de l’ensemble funéraire a été pillé (40 % de l’effectif total) au cours de la période d’utilisation de la nécropole. Les sépultures de type Morken, situées au nord et au sud de l’espace funéraire, ont principalement été touchées par le pillage. En revanche, le noyau central, qui concentre l’ensemble des sépultures précoces, a été épargné. L’étude biologique a permis de mettre en évidence des stries et des entailles sur les os provenant assurément de l’acte de pillage en lui-même (prélèvement d’objets sur le défunt, découpe des éléments vestimentaires et/ou des éléments d’armements).
La diversité quantitative et qualitative du mobilier déposé dans les tombes ainsi que celle des architectures funéraires suggère une image sociale relativement variée de la population de Vendenheim. En effet, les associations épées longues/boucliers/fer de lance ou scramasaxes/bouclier/fer de lance chez les hommes et la présence de parures de valeur (fibules ansées en alliage cuivreux, fibules discoïdes cloisonnées de grenat...) chez les femmes, permet de discerner un groupe de personnes aisées. De plus, un petit groupe de personnes privilégiées, dont le mobilier funéraire présente un niveau de richesse exceptionnel (CHRISTLEIN R. 1973, p. 147-179) semble également se distinguer par la présence de parure en or, d’un bassin en alliage cuivreux ou encore d’éléments de harnachement de cheval.
Les limites occidentales et méridionales de la nécropole ont été identifiées lors de la fouille, mais l’ensemble paraît se prolonger au nord, sous le village actuel ainsi qu’à l’est. Les tombes sont réparties de manière assez lâche selon un axe longitudinal nord–est/sud-ouest. Plusieurs regroupements de sépultures ont été observés, occasionnant parfois des recoupements et des superpositions.
Parallèlement à l’étude du mobilier, peu abondant dans cette nécropole, une grande série de datations radiocarbones a été réalisée sur les 48 individus dénombrés (Poznań Radiocarbon Laboratory -Pologne). Pour huit d’entre eux, les échantillons n’ont pas donné de résultats (absence de collagène conservé dans les os).
À partir de ces datations, trois phases d’utilisation de la nécropole ont été définies :
- une première, qui se situe entre 600/610 et 660/670 (MR1-MR2). Elle concerne 18 tombes. A cette phase est implantée une riche sépulture de guerrier (SP 93) au centre d’un grand enclos funéraire. Cette dernière, datée par radiocarbone de 620 à 657, est peut être la tombe fondatrice autour et sur laquelle viennent s’installer six tombes (présence probable d’un tumulus). Les sépultures de cette phase se concentrent dans la partie sud du site.
- la deuxième phase d’occupation couvre une période située entre 660/670 et 760/770 (MR3 et au-delà) et concerne 23 tombes. Les sépultures s’implantent principalement au nord du site et six d’entre elles s’installent directement sur des sépultures préexistantes, soit en recoupant, soit en réutilisant les fosses sépulcrales des tombes plus anciennes après les avoir pillées.
- enfin, la troisième phase débute aux environs de 760/770 pour se terminer vers 860/870. Elle ne se compose que de cinq sépultures.
Parmi elles, deux sépultures viennent s’implanter sur un groupe de tombes préexistant.
Bien qu’une part importante des sépultures ait subi un pillage, le mobilier funéraire encore présent dans les sépultures est relativement classique pour la période mérovingienne : les hommes sont inhumés habillés (boucle et plaque-boucle de ceinture) accompagnés de leurs armes (épées longues, scramasaxes, fer de lance, pointe de flèche, bouclier,...) et les femmes par des éléments d’habillement et de parure (boucles d’oreilles, colliers, boucle de ceinture, fibules) et par des objets de la vie quotidienne suspendus à leur ceinture (châtelaine, peigne en os, couteau....).
La population inhumée dans la portion de nécropole fouillée est constituée de 6 individus immatures biologiques, 35 individus adultes et 6 individus de plus de 15 ans, parmi lesquelles, 12 hommes et 8 femmes adultes ainsi qu’un garçon et une fille immature biologique ont été dénombrés. Aucun regroupement en fonction de l’âge ou du sexe n’a été repéré au sein du secteur fouillé. En revanche, le calcul du quotient 20q0 a permis de mettre en évidence une importante sous-représentation d’individus immatures, pouvant traduire un potentiel regroupement de ces derniers dans un secteur situé au-delà de l’emprise de la fouille.
Deux principaux types d’architecture funéraire ont été observés au sein de cet ensemble. Le premier type est composé de fosses non coffrées, étroites ou plus larges, possédant uniquement un contenant rigide comme réceptacle du corps du défunt. Le second type, correspond à des fosses coffrées à l’aide de dalles de pierre. Enfin pour 9 sépultures, les limites de fosse n’ont pas été perçues lors de la fouille en raison de leur implantation dans la couche de limon brun recouvrant le niveau graveleux. Dans ces cas, seuls les différents types de contenant rigide ont éventuellement pu être observés. En ce qui concerne ces derniers, ils pouvaient être de type coffrage, cercueil monoxyle ou de nature indéterminé. Trois cercueils monoxyles ont été identifiés sur le site, exclusivement au cours de la phase 2 (660-670/760/770).
Un quart des sépultures présentes dans la portion de nécropole explorée, ont subi un acte de pillage. Plusieurs arguments nous permettent de supposer que les pilleurs ont agi à l’époque mérovingienne. De plus, la particularité sur ce site réside dans l’identification d’un pillage «opportuniste» (4 sépultures concernées), à savoir le pillage d’une sépulture au moment de l’installation d’une autre, sus-jacente, peut-être par les fossoyeurs. Le pillage touche aussi bien les tombes d’hommes que celles de femmes et exclusivement les sépultures d’adultes. Aucune trace liée au pillage n’a été repérée sur les os, en conséquence du mauvais état de conservation de la matière osseuse.
On remarque également que la fréquence de sépultures pillées diminue avec le temps. En effet, si la phase 1 en recense 8, la phase 2 n’en comprend que 3 et aucune sépulture n’est pillée en phase 3. Ces observations découlent très probablement du fait que la pratique du dépôt de mobilier funéraire se raréfie à partir du 7ème siècle.
Une pratique spécifique, caractérisée par le dépôt dans la tombe d’un vase en céramique, a toutefois été mise en évidence pour une
dizaine de tombes, toutes regroupées dans la partie centrale de la nécropole. En effet, pour chacune de ces sépultures, un pot a été retrouvé brisé et incomplet dans l’angle sud-est des fosses sépulcrales, dans la partie supérieure du comblement de la tombe, probablement à l’emplacement initial du couvercle du coffre en bois. Cette pratique du bris intentionnel d’un vase sur la tombe, suivi du dépôt d’une seule partie de ce récipient dans la tombe, perpétré au moment de la fermeture définitive de la sépulture, est un geste fréquemment observé dans les sépultures de la période gallo-romaine (Haut Empire et Antiquité tardive). L’observation de la continuité de ce geste dans les sépultures du Premier Moyen-Âge, rarement mise en évidence de manière aussi probante dans notre région, permet ici encore d’apporter des données nouvelles sur les différentes pratiques exécutées autour de la tombe lors de la cérémonie d’ensevelissement des défunts. Notons que cette pratique apparaît à Artzenheim à partir du milieu du 7ème siècle et semble perdurer jusqu’au 9ème siècle. Aucun dépôt de récipient en céramique entier, non brisé, n’a été observé sur le site.
Bien que l’emprise de la fouille n’ait concerné qu’une portion de l’ensemble funéraire, il a toutefois été possible de percevoir une organisation spatiale spécifique organisée autour de plusieurs pôles, pouvant être constitués soit d’une tombe centrale (située dans un enclos funéraire) autour et sur laquelle plusieurs inhumations viennent s’installer, soit du regroupement de plusieurs tombes juxtaposées les unes aux autres (3 ou 4 tombes). Ces observations nous ont donc amené à envisager l’existence de regroupement de type familial et ainsi d’éventuels liens de parenté (biologiques ou sociaux) entre ces différents individus. De plus, l’étude des variations anatomiques non-métriques a permis de mettre en évidence des caractères communs entre certains individus situés à proximité les uns des autres et appartenant à un même groupe de sépultures. La récurrence de ces variations, dont le déterminisme semble être en partie génétique (Saunders, Popovitch 1978), permet ainsi d’étayer cette hypothèse. Afin de confirmer et d’approfondir ces données, une série de prélèvements paléogénétiques a été réalisée sur l’ensemble de ces squelettes. Les analyses entreprises n’ont pas permis de corroborer cette hypothèse. En effet, aucun profil génétique complet n’a pu être obtenu et il a seulement été possible de démontrer que les individus testés n’appartenaient pas à la même lignée maternelle, ce qui n’exclut toutefois pas totalement que des liens de parenté (lignée paternelle) puissent exister. Il convient également de garder à l’esprit que, dans le cas de l’étude des variations anatomiques non-métriques comme dans le cas des analyses paléogénétiques, c’est la parenté «biologique» qui est recherchée et en aucun cas la parenté «sociale», lien qu’il n’est pas possible d’appréhender en contexte archéologique. L’hypothèse de regroupements familiaux n’est toutefois pas exclue, mais il est difficile de le confirmer.
Enfin, l’état de conservation relativement mauvais de la matière osseuse n’a pas permis de réaliser une analyse poussée de l’état sanitaire de la population d’Artzenheim. Néanmoins, un cas de pathologie infectieuse intéressant a pu être mis en évidence. En effet, trois calcifications osseuses de forme ovoïde, présentant une surface externe irrégulière parsemée de nombreuses alvéoles, ont été retrouvées au niveau du thorax de trois squelettes, indiquant que ces individus souffraient probablement de la tuberculose. L’étiologie sera confirmée par des analyses ADN de l’agent pathogène et par une étude de la microarchitecture grâce à l’imagerie médicale 3D.
« Ungeheuer Hoelzle » sur la commune de Morschwillerle-
Bas, une opération de fouille archéologique a été réalisée
par la société Antea-Archéologie lors de l’été 2013. La zone
fouillée se situe au sud-est du centre-ville de Morschwillerle-
Bas, à proximité immédiate des communes de Mulhouse
et Didenheim.
Le site est fréquenté dès le Paléolithique supérieur
(Magdalénien). L’existence d’un petit gisement de pleinair
a en effet pu être mise en évidence. Cette occupation,
exceptionnelle pour la région, n’a pas été traitée de manière
exhaustive durant cette opération mais a fait l’objet d’une
prescription complémentaire menant à une fouille réalisée
par le PAIR.
Les premières traces d’une occupation humaine postglaciaire
remontent au Néolithique ancien (Rubané). Il s’agit d’un
ensemble de plusieurs sépultures et d’épandages de mobilier.
Les tombes, dont une a livré un bel ensemble de parure en os
et coquillage, s’intègrent bien dans le corpus connu pour la
tradition funéraire I avec cependant quelques traits originaux
comme la présence importante de céramique et l’absence
d’ocre saupoudrée.
Les épandages sont en revanche plus difficiles à interpréter.
Le mobilier les composant, vraisemblablement d’origine
détritique, a été mis au jour au sein d’une couche surmontant
le niveau d’apparition des sépultures. Ils ne correspondent
vraisemblablement ni à un niveau de sol, ni à une grande
fosse dont les limites ne seraient pas visibles et ne souffrent
d’aucune comparaison dans le Rubané alsacien ni même, à
notre connaissance, dans l’ensemble de l’aire de répartition du
Rubané occidental. La nature du site n’est donc pas facile à
établir car le lien entre les épandages et les tombes est difficile
à définir même s’ils sont vraisemblablement contemporains
(du moins appartiennent-ils, d’après le mobilier céramique à la
même étape chronologique). S’agit-il d’un groupe de tombes
dans un habitat ou de sépultures faisant partie d’une nécropole
au-dessus desquels se développeraient des épandages de
mobilier ? Les deux hypothèses sont possibles mais aucune
n’est pleinement satisfaisante d’autant plus que la surface
connue du site est relativement petite et que l’occupation
doit très probablement continuer vers le nord.
Après un hiatus de plus d’un millénaire, le site est ensuite
occupé durant le Néolithique récent (Munzingen), comme
en atteste la découverte de deux fosses, dont une ayant servi
à accueillir une inhumation.
Une dizaine de fosses, l’une d’entre elles ayant livré un bel
ensemble de vases et une lame de hache en serpentinite,
témoignent de la présence dans la zone d’un habitat de la
culture de Horgen durant le début du Néolithique final.
Il s’agit là du second site et de la plus importante série de
matériel de cette culture à être mis au jour dans la région, ce
qui le rend particulièrement intéressant et offre l’occasion de
mettre à jour nos connaissances sur cette période, encore mal
connue dans le sud de la plaine du Rhin supérieur
Le site est ensuite fréquenté lors du Bronze final IIb. Moins
d’une dizaine de fosses et silos ont pu être attribués à cette
période.
Les indices d’une occupation du site durant l’âge du Fer sont
minces : seules trois fosses ont pu être datées entre les phases
D2-D3 du Hallstatt et A-B de La Tène.
Enfin, plusieurs éléments issus du comblement d’une fosse
profonde (entre autres, une dizaine de cartouches de fusil
Lebel) font écho aux tentatives françaises d’août 1914 de
prendre le contrôle du sud de l’Alsace.