Papers by Emmanuelle MARTIAL
C. Montoya, J.-P. Fagnart et J.-L. Locht (dir.). Préhistoire de l'Europe du Nord-Ouest. Mobilités, climats et identités culturelles. XXVIIIe Congrès préhistorique de France., Volume 3 : Néolithique - Âge du Bronze, Société Préhistorique Française, pp.219-229, 2019
L'empreinte du phénomène pressignien dans les habitats Deûle-Escaut du nord de la France Emmanuel... more L'empreinte du phénomène pressignien dans les habitats Deûle-Escaut du nord de la France Emmanuelle MARTIAL et Nicolas CAYOL Résumé : Cet article dresse un bref bilan du recensement des productions en silex de la région du Grand-Pressigny découvertes sur les sites du nord de la France, attribués au Deûle-Escaut, groupe régional du Néolithique final. Les résultats des fouilles et des études pluridisciplinaires récemment menées sur des habitats structurés et bien datés suggèrent l'existence d'un réseau de diffusion de lames de poignards produites à partir de nucléus « livres-de-beurre » à destination de ces sites dès le XXIX e s. av. J.-C. concordant avec la diversification croissante des importations de produits finis au Néolithique final. L'inventaire recense également les pièces découvertes lors de prospections de surface, plus nombreuses que les objets trouvés en contexte. La répartition de ces grandes lames montre de nettes disparités. Leur importation paraît particulièrement importante à destination des sites des vallées de l'Escaut et surtout de la Deûle. Parallèlement, mais en très moindre proportion, de grandes lames en silex bartonien du Bassin parisien, de technique pressignienne, parviennent dans le nord de la France. Ce corpus est composé presque exclusivement de lames de poignards ravivées, brisées et/ou recyclées dont certaines se distinguent par une retouche en écharpe ou un dos poli. L'approche typo-fonctionnelle permet d'aborder les questions liées au statut et à la fonction de ces outils. Compte-tenu de leur réduction, les usures dues à leur vocation initiale ne peuvent être observées. Toutes ces lames portent de multiples zones usées qui concernent leurs bords mais aussi leur surface et les arêtes dorsales, voire la cassure ; parfois, les traces se superposent les unes aux autres. Ces lames semblent tenir un rôle important dans l'acquisition et la transformation de différents végétaux. Malgré les difficultés d'identification des traces, il s'avère que les modalités d'utilisation, de fonctionnement ou de manipulation sont récurrentes. Le statut de ces lames techniquement surinvesties et leur valeur (d'affichage, d'échange ?) sont discutés en regard avec l'abondance de leur production, l'intensité de leur utilisation et leur rejet en couches détritiques sur les habitats du Deûle-Escaut.
Revue archéologique de l'Ouest
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - SHS, Apr 25, 2015
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Inrap, 1995
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Inria, 2014
Le site de Raillencourt-Sainte-Olle au lieu-dit « le Grand Camp » (Nord), est localisé sur un pla... more Le site de Raillencourt-Sainte-Olle au lieu-dit « le Grand Camp » (Nord), est localisé sur un plateau surplombant la vallée de l'Escaut d'environ 30 m, au nord-ouest de la ville de Cambrai. La fouille préventive menée en 1999 et 2000 sur une surface totale d'environ 1,6 ha, a livré un ensemble de 14 structures en creux de type fosses, mais aucun plan de bâtiment. Cinq des fosses rassemblent la quasi totalité du mobilier. Les caractéristiques des différentes catégories de mobilier, en particulier céramique, associées à trois dates radiocarbones permettent de situer l'occupation à la in du Néolithique, au début de la seconde moitié du III e millénaire, donc plutôt dans une étape inale du Deûle-Escaut. La composition originale et la richesse du mobilier ont motivé l'étude approfondie présentée ici. La présence de très nombreux pesons (128 pesons dont 72 sont entiers) constitue la première spéciicité du site. En effet, si cet objet est connu sur de nombreux sites contemporains ou plus récents, c'est bien ici la quantité qui rend cet ensemble unique dans un large quart nord-ouest de la France. L'analyse technologique révèle le faible investissement technique lié à la fabrication des pesons, ce qui apparaît comme la norme pour ces objets, dont l'intérêt repose exclusivement sur leur fonction. La présence des pesons témoigne d'activités artisanales liées au tissage à proximité immédiate des fosses. Une unique fusaïole est liée, quant à elle, aux activités de ilage inscrites en amont dans la chaîne opératoire textile. L'autre caractéristique du site réside dans la composition de l'assemblage en grès, avec en particulier une forte proportion de percuteurs et d'enclumes mais aussi de blocs bruts et d'éclats, qui renvoient probablement aux activités d'extraction de la matière et de taille sur place des blocs. L'une des nouveautés de cet assemblage réside dans la mise en évidence d'un production organisée d'éclats destinés à être transformés en outils à plan de fracture émoussé dont la fonction reste indéinie à ce jour. La faible part d'outils liés à la mouture et l'absence de polissoirs contribuent également à différencier cet assemblage de ceux de la vallée de la Deûle. Au sein de l'industrie en silex, on soulignera la forte proportion de microdenticulés (plus de la moitié des outils), dont l'analyse fonctionnelle a montré une utilisation dans le cadre du travail de végétaux tendres rigides, ce qui est comparable à ce que l'on connaît pour cet horizon chronologique. L'ensemble des caractéristiques des mobiliers archéologiques converge donc pour considérer le site de Raillencourt-Sainte-Olle comme un espace dédié à des activités artisanales comme le tissage, la production de supports en grès, le travail de végétaux. Deux hypothèses sont discutées ici : soit on se trouve au sein d'un habitat dont les traces de bâtiments ont disparu, soit cet espace spécialisé se rattache à un habitat proche, mais dont il serait séparé spatialement. Des comparaisons sont proposées avec les données existantes non seulement à l'échelle locale où existent des sites avec des bâtiments bien calés chronologiquement et, pour certains, contemporains, mais sur lesquels on ne retrouve que très peu de mobilier, mais aussi à l'échelle du nord de la France en particulier dans la vallée de la Deûle et de la Belgique où des situations équivalentes sont observées. Elles conirment l'originalité de l'assemblage de mobilier de Raillencourt-Sainte-Olle et l'hypothèse d'une dissociation spatiale des lieux d'habitat et des lieux consacrés aux activités artisanales est mise en avant. Dans cette perspective, le site de Raillencourt-Sainte-Olle témoignerait d'une évolution importante dans l'organisation spatiale des communautés à la in du Néolithique impliquant une spécialisation plus grande des espaces au sein d'un territoire déini.
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Inrap, 2018
La série de volumes intitulée « INTERNÉO X, Journée d'information du ... » comporte à ce jour onz... more La série de volumes intitulée « INTERNÉO X, Journée d'information du ... » comporte à ce jour onze volumes ; celui-ci est donc le douzième de la série (cf. liste en dernière page de ce volume).
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Inrap, 2012
Ces dernières années, l’essor de l’archéologie préventive et la multiplication des opérations ont... more Ces dernières années, l’essor de l’archéologie préventive et la multiplication des opérations ont permis l’étude de plusieurs sites d’habitat découverts à Lauwin-Planque (ZAC), à Lambres-lez-Douai (L’Ermitage) et à Arleux (chemin des Croix). Les vestiges de cinq bâtiments sur poteaux du IIIe millénaire2, attribués au groupe culturel Deûle-Escaut, y sont notamment identifiés. Notre approche de l’architecture et de la structuration des habitats s’en est trouvée par conséquent grandement enrichie. Cet article présente les résultats d’études réalisées sur une fosse (la fosse 211, fig. 2) découverte en marge du site d’Arleux. Il est le fruit d’une collaboration entre la Communauté d’Agglomération du Douaisis, Direction de l’archéologie préventive (CAD-DAP) et l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap3). Cette structure apparemment isolée s’est avérée très riche en mobilier d’origine détritique de natures et d’usages variés apportant quelques nouvelles données sur les activités pratiquées et sur la chronologie des groupes culturels de la fin du Néolithique dans la région.
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2005
International audienc
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Université de Nantes, 2010
The work undertaken so far shows that raw material procurement territories change through time an... more The work undertaken so far shows that raw material procurement territories change through time and vary according to the geographical position of the settlements. Nevertheless, site location does not explain all the observed variation. It seems clear that certain raw materials and products (blades and polished axes) were managed in a more complex manner.
Bulletin de la Société préhistorique française, 2022
Thèse de doctorat d’Archéologie soutenue le 11 décembre 2021 à l’Université Paris I – Panthéon-So... more Thèse de doctorat d’Archéologie soutenue le 11 décembre 2021 à l’Université Paris I – Panthéon-Sorbonne devant un jury composé de François Giligny (directeur, professeur à l’Université Paris I),
Laurence Manolakakis (co-directrice, chargée de recherche au CNRS), Olivier Lemercier (président et rapporteur, professeur à l’université Paul Valéry – Montpellier 3), Annelou van Gijn (examinatrice, professeure à l’université de Leiden, Pays-Bas) et Grégor Marchand (examinateur, directeur de recherche au CNRS).
International audienceCette monographie se propose de réaliser la synthèse des travaux menés entr... more International audienceCette monographie se propose de réaliser la synthèse des travaux menés entre 2000 et 2010 sur les productions de haches dans la vallée de la Seine à l’ouest de Paris. Le premier chapitre présente l’historiques des recherches, le cadre chrono-culturel et situe ces productions au sein de celles du Bassin parisien.Le second chapitre présente le cadre de l’étude et la documentation.La minière de Flins-sur-Seine, lieu d’extraction et de production de haches en silex bartonien, fournit l’essentiel de la documentation et est présentée dans le troisième chapitre. Elle est connue par de nombreuses prospections au sol menées depuis les années 1920 par des archéologues amateurs. Les données recueillies à Flins-sur-Seine laissent penser qu’il s’agit d’une minière assez similaire à celle de Jablines (Seine-et-Marne) : contexte géologique et matériau, productions (haches), densité élevée de puits de mine. Aucune fouille n’a été pour l’instant réalisée sur la minière, par con...
La 6e phase de fouille (1998) du site situé dans l’emprise de la Carrière Morillon-Corvol de Chan... more La 6e phase de fouille (1998) du site situé dans l’emprise de la Carrière Morillon-Corvol de Changis-sur-Marne (Seine-et-Marne) s’est déroulée sur environ 2,6 ha, et, comme à l’accoutumée, en anticipation des travaux d’extraction de la carrière dont le front de taille se déplace perpendiculairement à la Marne, du nord vers le sud-est (fig. 1). On rappellera que l’occupation humaine de Changis-sur-Marne « les Pétreaux » appartient à la longue durée puisque 15 ha de la nappe alluviale déjà foui..
Au cours d'une prospection pedestre dans le Bassin de l'Escaut, la collecte d'un mate... more Au cours d'une prospection pedestre dans le Bassin de l'Escaut, la collecte d'un materiel compose exclusivement d'une industrie lithique a Proville (Nord), au Sud de Cambrai, enrichit nos connaissances sur les occupations neolithiques de la region. Malheureusement, la composition de l'assemblage et l'absence de mobilier ceramique ne permettent pas d'attribution chronologique precise.
414 p., 233 fig., 8 annexes et 12 tableaux
Inrap NP, 2015
Cette fouille a permis de dégager un ensemble de trois cercles, dont un double, cinq incinération... more Cette fouille a permis de dégager un ensemble de trois cercles, dont un double, cinq incinérations parmi lesquelles deux semblent contemporaines d'un des enclos circulaires et deux réseaux de fossés qui traversent l'emprise de part en part en recoupant les cercles. L'occupation initiale est composé d'un double cercle d'un diamètre externe de 22 m. Il se compose d'un fossé externe d'environ 60 cm de large pour une profondeur de 50 cm et d'un second, plus imposant, dont l'ouverture peut atteindre 1,60 m de large pour une profondeur d'1 m. Ils sont distants de deux mètres. Deux grandes phases de comblement sont clairement distinctes, on signalera toutefois une complexité stratigraphique beaucoup plus importante pour l'enclos intérieur. Un tertre central a également été érigé comme l'atteste la modélisation des lignes de décarbonatation. Au sein de ce système, quelques structures sont avérées, mais aucune structuration de l'espace n'est identifiable. Une incinération a été aménagé dans le fossé interne lors de la phase finale de comblement. La céramique campaniforme issue du diagnostic a été retrouvée au niveau du cercle interne. Au cours de la fouille seul un tesson campaniforme a été recueilli en surface. Les fragments évoquent une occupation de la Protohistoire ancienne. Des datations 14C complètent ces informations et rattachent la construction et l'utilisation de ce cercle au Bronze ancien ainsi que l'incinération. Un petit cercle de forme légèrement sub-circulaire, dont le diamètre est de 6 m, vient recouper le fossé externe du double enclos. Son profil et son remplissage présentent les mêmes caractéristiques générales que celles du fossé externe du double enclos. Au centre de celui-ci a été déposée une incinération. Ces deux structures sont attribuées au Bronze ancien/moyen. Le troisième cercle se trouve au sud de l'emprise. Son tracé est incomplet du fait de la limite d'emprise de fouille. Un peu moins de la moitié en a été reconnue. Aucune structure n'a été retrouvée à l'intérieur de l'enclos. Le profil du fossé montre une grande variabilité sur l'ensemble des différents sondages. Les dynamiques de comblement de cette structure présentent des différences notables en comparaison des autres cercles. La datation de ce cercle s'appuie sur le mobilier et évoque le premier âge du Fer. Les incinérations sont très arasées. Elles se présentent sous la forme de fonds de fosse subcirculaire ou oblongue d'une profondeur d'environ 5-10 cm à l'exception d'une dont les dimensions sont beaucoup plus importantes et contient de très gros fragments de charbon. Elles ont livré de très faibles quantités d'ossements dont la conservation est médiocre. Deux ensembles de réseaux fossoyés recoupent les différents cercles. Les fossés est-ouest sont recoupés par ceux orientés nord-sud. Leur attribution chronologique s'appuie sur le mobilier recueilli. Les fossés orientés est-ouest se rapportent à la Protohistoire récente et quelques éléments gallo-romains lui sont également associés. Le réseau de fossés nord-sud est daté de l'époque gallo-romaine et il est resté pendant longtemps un marqueur du paysage, car une des limites de parcelles actuelles reprend son tracé
Bulletin de la Société préhistorique française, 2001
Courte note sur la question de l'identification et de la definition des groupes du Neolithiqu... more Courte note sur la question de l'identification et de la definition des groupes du Neolithique final / Age du Bronze ancien dans le centre-nord de la France
"A new preventive archaeological excavation at Houplin-Ancoisne (Northern Fr... more "A new preventive archaeological excavation at Houplin-Ancoisne (Northern France) has permitted the study of a settlement dating from the Late Neolithic, at the edge of the Deûle valley-floor. It is in a wetland context, particularly favourable to the good conservation of organic materials, that the bases of several posts belonging to a large building measuring 43.5 m by 12.8 m were discovered. The archaeological data is presently being studied, but on the basis of the first dendrochronological results and the analysis of the architectural elements, several hypotheses are here presented. These concern primarily the exploitation strategies of forest timber and the reconstruction of the elevation of the building."
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Papers by Emmanuelle MARTIAL
Laurence Manolakakis (co-directrice, chargée de recherche au CNRS), Olivier Lemercier (président et rapporteur, professeur à l’université Paul Valéry – Montpellier 3), Annelou van Gijn (examinatrice, professeure à l’université de Leiden, Pays-Bas) et Grégor Marchand (examinateur, directeur de recherche au CNRS).
Laurence Manolakakis (co-directrice, chargée de recherche au CNRS), Olivier Lemercier (président et rapporteur, professeur à l’université Paul Valéry – Montpellier 3), Annelou van Gijn (examinatrice, professeure à l’université de Leiden, Pays-Bas) et Grégor Marchand (examinateur, directeur de recherche au CNRS).
Le premier chapitre présente l’historiques des recherches, le cadre chrono-culturel et situe ces productions au sein de celles du Bassin parisien. Le second chapitre présente le cadre de l’étude et la documentation.
La minière de Flins-sur-Seine, lieu d’extraction et de production de haches en silex bartonien, fournit l’essentiel de la documentation et est présentée dans le troisième chapitre. Elle est connue par de nombreuses prospections au sol menées depuis les années 1920 par des archéologues amateurs. Les données recueillies à Flins-sur-Seine laissent penser qu’il s’agit d’une minière assez similaire à celle de Jablines : contexte géologique et matériau, productions (haches), densité élevée de puits de mine. Aucune fouille n’a été pour l’instant réalisée sur la minière, par contre un travail de prospection pédestre et géophysique systématiques menées depuis 2002 a permis de cartographier les zones d’ateliers et les zones d’extraction. La reconstitution expérimentale des techniques de creusement des puits réalisée en 2003 est intégrée à cette publication dans le chapitre 4.
Les autres minières ou ateliers de production de haches en silex secondaire sénonien ou tertiaire bartonien font également l’objet d’une synthèse dans le chapitre 5. Ceux-ci sont connus à la fois par des fouilles et des prospections. Les nombreuses collections de surface recueillies dans les musées et les collections locales comprennent des centaines de pièces et permettent une bonne appréciation des productions et de leur diffusion. Dans ce chapitre sont également abordées les questions de l’usage des haches et de leurs contextes de découverte, pour les pièces qui ont bien sûr fourni cette information.
La synthèse du dernier chapitre replace ces productions dans le cadre de celles connues dans le Bassin parisien, aborde la question des territoires et du rôle des sites producteurs/distributeurs des haches. Elle permet aussi d’énoncer un certain nombre de considérations sur ce système technique, sa structuration en termes de spécialisation et d’apprentissage et sur sa signification dans le Néolithique régional.
https://hal-inrap.archives-ouvertes.fr/RECHERCHES_ARCHEOLOGIQUES/
permet un téléchargement gratuit et complet du volume.
Plusieurs unités d’habitation sont restituables à partir des alignements de fosses le long de maisons dont les plans n’étaient pas lisibles. Les résultats des études renforcent le caractère domestique de l’occupation : restes carbonisés de grains de céréales, outillage de mouture en grès, outillage en silex, déchets de débitage, céramique, fragments de bracelets en schiste et pesons de métiers à tisser en terre cuite. Les principales caractéristiques du mobilier archéologique offrent de nombreux points communs avec les séries Villeneuve-Saint-Germain du Bassin parisien. La céramique décorée est, en effet, dominée par des décors plastiques comme les cordons en « V », l’outillage en silex regroupe une forte proportion de tranchets et plusieurs bracelets sont fabriqués à partir de schistes armoricains. Tous ces éléments convergent pour attribuer cette occupation à une phase récente du Villeneuve-Saint-Germain. Le site d’Ocquerre constitue un nouveau site producteur de grandes lames ; son rôle dans l’organisation et la diffusion des productions lithiques du Villeneuve-Saint-Germain reste encore à préciser En outre, et c’est là sa plus grande originalité, ce site est le lieu d’une production d’objets inhabituels en silex : des pièces bifaciales perforées à l’aide de forets en chaille. Les données archéologiques réunies à Ocquerre apportent des éléments inédits à la culture matérielle de ces communautés de la fin du Néolithique ancien.
Emmanuelle Martial et Alain Henton
Coédition éditions Ouest-France/Inrap
Collection « Histoire »
Parution avril 2015
128 pages
14, 90 euros
Résumé
Le Nord-Pas-de-Calais occupe un espace triangulaire situé tout en haut de l’Hexagone. Depuis le Paléolithique, chacun des côtés de ce territoire a été la porte d’entrée de groupes humains, de biens matériels et d’influences culturelles qui, au cours du temps, ont forgé l’identité de la région et la nature particulière des vestiges archéologiques qui ne cessent d’y être découverts. Ainsi à Houplin-Ancoisne les longues lames en silex du Grand-Pressigny (Touraine) illustrent les échanges sur de longues distances dès le Néolithique. Les haches de bronze découvertes sur la côte d’Opale présentent d’étonnantes similitudes avec leurs équivalents des régions littorales de l’Angleterre ou des Flandres belges. Les poteries de la rive droite de l’Escaut (Onnaing, Hordain), d’abord inspirées des modèles suisses ou rhénans, affirment progressivement un style régional. Enfin les vestiges de la période gallo-romaine, de l’antique Bavay aux vases à visages de Famars, témoignent tout autant de l’empreinte de Rome que d’un subtil mélange de civilisations.
D’enceinte néolithique (Escalles) en résidence fortifiée (Condé-sur-l’Escaut), de petit sanctuaire (Ruitz) en abbaye (Hamage), d’atelier de potiers (Douai) en fonderie de cloches et de boulets de canon (Valenciennes), Fouilles et découvertes en Nord-Pas-de-Calais présente le patrimoine archéologique de cette région, à la fois unique et universel.
Emmanuelle Martial et Alain Henton sont archéologues à l’Inrap et travaillent dans le Nord-Pas-de-Calais. Ils sont respectivement spécialistes du Néolithique et des âges des Métaux. Tous deux ont réuni dans ce livre leurs propres expériences, celles de leurs collègues et de leurs prédécesseurs, livrant une synthèse des connaissances et des recherches actuelles.