Books by Lea Debernardi
Celebre per gli affreschi tardogotici della sua sala di rappresentanza, il castello della Manta (... more Celebre per gli affreschi tardogotici della sua sala di rappresentanza, il castello della Manta (bene FAI - Fondo Ambiente Italiano oggi in provincia di Cuneo) fu teatro di vicende culturali assai più articolate, sviluppatesi dal XV secolo sino alle soglie del Novecento.
Il volume ricostruisce l’intreccio degli episodi figurativi e letterari sorti intorno alla dimora, portando alla luce i processi di autorappresentazione e costruzione della memoria familiare che ne guidarono la realizzazione. Il quadro che emerge ha al suo centro le successive generazioni dei signori del luogo, i Saluzzo della Manta, e l’evoluzione delle loro iniziative culturali in parallelo al contesto politico, in un confronto costante con il regno di Francia e il ducato di Savoia.
Articles by Lea Debernardi
Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, 86, 2023
Due to the elusive nature of the surviving documentation, it is often difficult to assess in what... more Due to the elusive nature of the surviving documentation, it is often difficult to assess in what areas and to what extent the Tridentine prescriptions on sacred images led to acts of censorship directed at works of art. The Milanese diocese at the time of Archbishop Carlo Borromeo (1564–84) stands out as a rare case for which policies concerning the control of sacred art and their practical implementation are relatively well documented. This article examines Borromeo’s legislation on religious artworks and how it was translated into practice, highlighting the role played by the administrative system of his diocese in the effort to identify and censor inappropriate works of art. I bring to light these dynamics through an in-depth analysis of the so-called Index of Profane Paintings, a document recording the results of a systematic enquiry into artworks that did not comply with Tridentine standards, carried out in the Milanese diocese under Borromeo. Despite being the only known evidence of an investigation of this kind made in the sixteenth century, this document has been largely ignored by art historians. I discuss the date and circumstances in which the Index was compiled, as well as the methods and targets of the enquiry it records. I then examine the problems raised by the artworks denounced and the solutions envisaged for them, exploring their relationship with contemporary religious and visual culture. A revised transcription and an English translation of the document are given in the Appendices.
Mediterranean Historical Review, 2023
Mediterranean Historical Review, Vol. 38, No. 2, 2023
In his Terrae Sanctae Elucidatio (1639), Francesco Quaresmio devotes a digression to three highly... more In his Terrae Sanctae Elucidatio (1639), Francesco Quaresmio devotes a digression to three highly peculiar objects: two plant roots grown into the shape of a crucifix (one of them discovered in the vicinity of Jerusalem), and a figure of the crucified Christ sprouted from a nut collected by a pilgrim near the Holy Sepulchre. This article explores the methods employed by Quaresmio in the study of these objects, which belonged to a larger group of images apparently produced by nature discussed in the works of late medieval and early modern travellers, religious writers, natural historians and antiquarians. It examines the use that Quaresmio made of autopsy, visual reproduction, and witness interviews in researching the history of the three crucifixes. At the same time, it shows how his adoption of empirical methods went hand in hand with devotional preoccupations, bringing to the forefront Quaresmio’s conception of the relationship between nature and the divine, as well as his belief in the complementarity of natural evidence, historical knowledge, and biblical exegesis.
Bollettino della Società per gli studi storici, archeologici ed artistici della provincia di Cuneo, 2023
DEVISES, LETTRES, CHIFFRES ET COULEURS : UN CODE EMBLÉMATIQUE 1350-1550, 2022
Parmi les signes à travers lesquels l’individu exprime son identité à la fin du Moyen Âge, les de... more Parmi les signes à travers lesquels l’individu exprime son identité à la fin du Moyen Âge, les devises intriguent et interrogent par leur caractère souvent insolite, produit par l’emploi d’objets que l’on identifie parfois désormais avec difficulté, dans de nombreux cas associés à des mots ou des chiffres, tant en latin qu’en vernaculaire, qui posent fréquemment des problèmes de lecture et d’interprétation.
Code emblématique créé entre Angleterre et France dans la première moitié du XIVe siècle, puis diffusé rapidement à l’échelle de l’Europe, la devise prolonge les expériences emblématiques du début du XIVe siècle, comme les cimiers et les supports. Si elle entretient des rapports étroits avec l’héraldique, elle génère progressivement un système spécifique qui s’en détache du point de vue formel et fonctionnel : les devises restent plutôt complémentaires que concurrentes des armoiries, dont elles comblent même un certain nombre de lacunes ou de carences. Ces signes d’identité, librement choisis tout d’abord par le prince et ses courtisans, puis par une large partie de la « haute société » européenne, sont en effet autant un emblème qui renvoie à sa personne qu’un symbole qui exprime ses idéaux. Ils lui permettent de marquer ses biens comme d’entrer en représentation. Les devises, attachées à un individu, sont aussi un signe de pouvoir que le prince peut partager avec ses fidèles sous diverses formes (vêtements et bijoux notamment), les plus structurées de ces groupes étant organisées en ordres de chevalerie. Mais ces emblèmes sont surtout des signes politiques et militaires : soutenant un message précis, ils permettent la diffusion de subtils discours de « propagande » et marquent les partisans lors des conflits politiques et civils. Déployés sur les étendards, affichés sur les vêtements ou livrées, ils structurent le champ de bataille et font apparaître les premiers uniformes. D’une mode de cour aux fonctions pratiques, la devise devient à la fin du Moyen Âge, un jeu d’esthètes et d’intellectuels qui épuise le système et résiste assez mal, dans ses formes médiévales, à la pensée moderne.
A cet univers d’emblèmes est consacré ce livre issu de deux rencontres scientifiques organisées en 2014-2015 dans des cadres particulièrement propices, en raison de l’exubérance de leur décor, à alimenter une discussion sur le thème de la devise à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance : l’une a eu lieu au Portugal, dans le monastère de Santa Maria da Vitória à Batalha, sous la direction de Laurent Hablot et Miguel Metelo de Seixas (Empresas-Devises-Badges : un code emblématique européen/um código emblemático europeu 1350-1550), l’autre en France, dans le monastère royal de Brou (Bourg-en-Bresse) sous la direction de Pierre-Gilles Girault et Laurent Hablot (Des chiffres et des lettres. Monogrammes, lettres emblématiques et chiffres énigmatiques dans l'emblématique). Les deux colloques, qui ont vu la participation de chercheurs provenant de différents horizons disciplinaires et géographiques, ont été l’occasion pour explorer en profondeur un domaine de recherche qui connaît depuis une vingtaine d’année, un important renouveau dont sont la preuve les études monographiques de plus en plus nombreuses sur un emblème donné ou sur l’emblématique d’un personnage ou d’une famille ; la prise en compte de la question dans les ouvrages relatifs à la période médiévale et à la Renaissance, à ses grands personnages et à ses productions artistiques variées ; des bases de données comme Devise. Emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge qui depuis 2013 collecte et analyse les devises utilisées à travers toute l’Europe du milieu du XIVe siècle jusqu’au milieu du XVIe.
Sans vouloir prétendre à une synthèse exhaustive sur une question aussi complexe, que les introductions de Laurent Hablot et Werner Paravicini explorent dans ses multiples aspects, les articles réunis dans ce volume offrent un large aperçu des devises portées par les princes et l’aristocratie espagnole, française, italiennes et portugaise entre le milieu du XIVe et le milieu du XVIe siècle à la fin du Moyen-âge [pour ne pas répéter l’expression finale du paragraphe antérieur]. Nous y retrouvons à la fois des analyses consacrées à certains emblèmes parmi les plus célèbres – tels la chantepleure de Valentine Visconti et Marie de Clèves, la Salamandre de François Ier, l’aubépine de Valeran de Saluces, la « couronne double » de la maison d’Aragon – et des études centrées sur les systèmes d’emblèmes adoptés par certains personnages (Charles VIII et Anne de Bretagne, Marguerite d’Autriche), familles (les Visconti, la maison d’Avis, les Bourbons) ou milieux sociaux (la noblesse florentine au XVe siècle, les familles de l’Italie du nord) et institutionnels (les villes portugaises). Le cadre est complété par une réflexion sur la fortune que les devises ont rencontré dans le milieu intellectuel à l’époque moderne, comme l’atteste le cas de l’ouvrage De l’art des devises publié par le Père Le Moyne en 1606.
Edité par Laurent Hablot (Paris, EPHE), Miguel Metelo de Seixas (Lisbonne, Universidade Nova FCSH) et Matteo Ferrari (Paris, EPHE), grâce au soutien de IEM – Instituto de Estudos Medievais, en 2022.
Bollettino della Società per gli studi storici, archeologici ed artistici della provincia di Cuneo, 2021
L’articolo prende in esame il ciclo di affreschi inedito, recentemente restaurato, che orna la ga... more L’articolo prende in esame il ciclo di affreschi inedito, recentemente restaurato, che orna la galleria adiacente alla sala delle grottesche nel castello della Manta. Viene stabilita la datazione della campagna decorativa al terzo decennio del XVII secolo e ricostruito il piano iconografico del ciclo, destinato a omaggiare il duca di Savoia Carlo Emanuele I e il suo erede, Vittorio Amedeo. Dopo avere identificato le principali fonti visive delle raffigurazioni, il lavoro propone di individuare il
committente degli affreschi in Michele Antonio II Saluzzo della Manta († 1642) e le circostanze precise della loro realizzazione nella nomina di questi a governatore del marchesato di Saluzzo, avvenuta nel 1628.
A preliminary overview of my researches on the iconography of the fifteenth-century frescoes of t... more A preliminary overview of my researches on the iconography of the fifteenth-century frescoes of the castle of La Manta, Piedmont. For the final results see «Opera Nomina Historiae», 8, 2013 ("Il ciclo quattrocentesco del Castello della Manta. Considerazioni sull’interpretazione iconografica, nuove acquisizioni").
The fifteenth-century frescoes of the castle of La Manta, Piedmont, are generally believed to con... more The fifteenth-century frescoes of the castle of La Manta, Piedmont, are generally believed to convey a complex allegorical meaning, in which moral and religious messages mingle with dynastic and political references. However, an examination of the subjects of the paintings (the Nine Worthies and the Nine Heroines, the Fountain of Youth, the Crucifixion with the Baptist and St. Quentin), and a reconstruction of the artistic and historical background of the frescoes lead to reject such a hypothesis, suggesting that originally the cycle was not meant to be read as an allegory. The discussion touches on some specific aspects regarding the paintings (celebration of the patrons, meaning of the heraldic elements, visual models, literary sources), as well as on the general processes involved in the creation of iconographic programmes in medieval secular art.
This paper focuses on the Nine Worthies and Nine Heroines fresco in the main hall of La Manta cas... more This paper focuses on the Nine Worthies and Nine Heroines fresco in the main hall of La Manta castle (Cuneo), with the aim of shedding light on the relation between the inscriptions painted below the figures and the text of a Middle French romance, "Le Livre du Chevalier Errant", traditionally regarded as the literary source of both the iconography and the written apparatus of the paintings. A new edition of the inscriptions is followed by a collation with the two surviving manuscripts of the romance, pointing out the independence of the painted texts from those copies, and suggesting their belonging to a more complex tradition, which involves a literary attestation of the dits of the Nine Heroines not yet taken into consideration. At the same time, a compared analysis of the texts, the fresco and the illuminations of one of the manuscripts makes it possible to separate the painting from its supposed figurative model, and to specify some debated aspects regarding its iconography.
Papers by Lea Debernardi
Université de Lausanne, Colloque international "Temi epici e cavallereschi in Italia. Tra letteratura e immagini (XII-XV secolo), 2018
Thesis by Lea Debernardi
PhD Thesis. Scuola Normale Superiore (Pisa), Ecole Pratique des Hautes Etudes (Paris), 2020
Public Talks by Lea Debernardi
Lagnasco, 15 settembre 2024
Workshops and panels by Lea Debernardi
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Books by Lea Debernardi
Il volume ricostruisce l’intreccio degli episodi figurativi e letterari sorti intorno alla dimora, portando alla luce i processi di autorappresentazione e costruzione della memoria familiare che ne guidarono la realizzazione. Il quadro che emerge ha al suo centro le successive generazioni dei signori del luogo, i Saluzzo della Manta, e l’evoluzione delle loro iniziative culturali in parallelo al contesto politico, in un confronto costante con il regno di Francia e il ducato di Savoia.
Articles by Lea Debernardi
Code emblématique créé entre Angleterre et France dans la première moitié du XIVe siècle, puis diffusé rapidement à l’échelle de l’Europe, la devise prolonge les expériences emblématiques du début du XIVe siècle, comme les cimiers et les supports. Si elle entretient des rapports étroits avec l’héraldique, elle génère progressivement un système spécifique qui s’en détache du point de vue formel et fonctionnel : les devises restent plutôt complémentaires que concurrentes des armoiries, dont elles comblent même un certain nombre de lacunes ou de carences. Ces signes d’identité, librement choisis tout d’abord par le prince et ses courtisans, puis par une large partie de la « haute société » européenne, sont en effet autant un emblème qui renvoie à sa personne qu’un symbole qui exprime ses idéaux. Ils lui permettent de marquer ses biens comme d’entrer en représentation. Les devises, attachées à un individu, sont aussi un signe de pouvoir que le prince peut partager avec ses fidèles sous diverses formes (vêtements et bijoux notamment), les plus structurées de ces groupes étant organisées en ordres de chevalerie. Mais ces emblèmes sont surtout des signes politiques et militaires : soutenant un message précis, ils permettent la diffusion de subtils discours de « propagande » et marquent les partisans lors des conflits politiques et civils. Déployés sur les étendards, affichés sur les vêtements ou livrées, ils structurent le champ de bataille et font apparaître les premiers uniformes. D’une mode de cour aux fonctions pratiques, la devise devient à la fin du Moyen Âge, un jeu d’esthètes et d’intellectuels qui épuise le système et résiste assez mal, dans ses formes médiévales, à la pensée moderne.
A cet univers d’emblèmes est consacré ce livre issu de deux rencontres scientifiques organisées en 2014-2015 dans des cadres particulièrement propices, en raison de l’exubérance de leur décor, à alimenter une discussion sur le thème de la devise à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance : l’une a eu lieu au Portugal, dans le monastère de Santa Maria da Vitória à Batalha, sous la direction de Laurent Hablot et Miguel Metelo de Seixas (Empresas-Devises-Badges : un code emblématique européen/um código emblemático europeu 1350-1550), l’autre en France, dans le monastère royal de Brou (Bourg-en-Bresse) sous la direction de Pierre-Gilles Girault et Laurent Hablot (Des chiffres et des lettres. Monogrammes, lettres emblématiques et chiffres énigmatiques dans l'emblématique). Les deux colloques, qui ont vu la participation de chercheurs provenant de différents horizons disciplinaires et géographiques, ont été l’occasion pour explorer en profondeur un domaine de recherche qui connaît depuis une vingtaine d’année, un important renouveau dont sont la preuve les études monographiques de plus en plus nombreuses sur un emblème donné ou sur l’emblématique d’un personnage ou d’une famille ; la prise en compte de la question dans les ouvrages relatifs à la période médiévale et à la Renaissance, à ses grands personnages et à ses productions artistiques variées ; des bases de données comme Devise. Emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge qui depuis 2013 collecte et analyse les devises utilisées à travers toute l’Europe du milieu du XIVe siècle jusqu’au milieu du XVIe.
Sans vouloir prétendre à une synthèse exhaustive sur une question aussi complexe, que les introductions de Laurent Hablot et Werner Paravicini explorent dans ses multiples aspects, les articles réunis dans ce volume offrent un large aperçu des devises portées par les princes et l’aristocratie espagnole, française, italiennes et portugaise entre le milieu du XIVe et le milieu du XVIe siècle à la fin du Moyen-âge [pour ne pas répéter l’expression finale du paragraphe antérieur]. Nous y retrouvons à la fois des analyses consacrées à certains emblèmes parmi les plus célèbres – tels la chantepleure de Valentine Visconti et Marie de Clèves, la Salamandre de François Ier, l’aubépine de Valeran de Saluces, la « couronne double » de la maison d’Aragon – et des études centrées sur les systèmes d’emblèmes adoptés par certains personnages (Charles VIII et Anne de Bretagne, Marguerite d’Autriche), familles (les Visconti, la maison d’Avis, les Bourbons) ou milieux sociaux (la noblesse florentine au XVe siècle, les familles de l’Italie du nord) et institutionnels (les villes portugaises). Le cadre est complété par une réflexion sur la fortune que les devises ont rencontré dans le milieu intellectuel à l’époque moderne, comme l’atteste le cas de l’ouvrage De l’art des devises publié par le Père Le Moyne en 1606.
Edité par Laurent Hablot (Paris, EPHE), Miguel Metelo de Seixas (Lisbonne, Universidade Nova FCSH) et Matteo Ferrari (Paris, EPHE), grâce au soutien de IEM – Instituto de Estudos Medievais, en 2022.
committente degli affreschi in Michele Antonio II Saluzzo della Manta († 1642) e le circostanze precise della loro realizzazione nella nomina di questi a governatore del marchesato di Saluzzo, avvenuta nel 1628.
Papers by Lea Debernardi
Thesis by Lea Debernardi
Public Talks by Lea Debernardi
Workshops and panels by Lea Debernardi
Il volume ricostruisce l’intreccio degli episodi figurativi e letterari sorti intorno alla dimora, portando alla luce i processi di autorappresentazione e costruzione della memoria familiare che ne guidarono la realizzazione. Il quadro che emerge ha al suo centro le successive generazioni dei signori del luogo, i Saluzzo della Manta, e l’evoluzione delle loro iniziative culturali in parallelo al contesto politico, in un confronto costante con il regno di Francia e il ducato di Savoia.
Code emblématique créé entre Angleterre et France dans la première moitié du XIVe siècle, puis diffusé rapidement à l’échelle de l’Europe, la devise prolonge les expériences emblématiques du début du XIVe siècle, comme les cimiers et les supports. Si elle entretient des rapports étroits avec l’héraldique, elle génère progressivement un système spécifique qui s’en détache du point de vue formel et fonctionnel : les devises restent plutôt complémentaires que concurrentes des armoiries, dont elles comblent même un certain nombre de lacunes ou de carences. Ces signes d’identité, librement choisis tout d’abord par le prince et ses courtisans, puis par une large partie de la « haute société » européenne, sont en effet autant un emblème qui renvoie à sa personne qu’un symbole qui exprime ses idéaux. Ils lui permettent de marquer ses biens comme d’entrer en représentation. Les devises, attachées à un individu, sont aussi un signe de pouvoir que le prince peut partager avec ses fidèles sous diverses formes (vêtements et bijoux notamment), les plus structurées de ces groupes étant organisées en ordres de chevalerie. Mais ces emblèmes sont surtout des signes politiques et militaires : soutenant un message précis, ils permettent la diffusion de subtils discours de « propagande » et marquent les partisans lors des conflits politiques et civils. Déployés sur les étendards, affichés sur les vêtements ou livrées, ils structurent le champ de bataille et font apparaître les premiers uniformes. D’une mode de cour aux fonctions pratiques, la devise devient à la fin du Moyen Âge, un jeu d’esthètes et d’intellectuels qui épuise le système et résiste assez mal, dans ses formes médiévales, à la pensée moderne.
A cet univers d’emblèmes est consacré ce livre issu de deux rencontres scientifiques organisées en 2014-2015 dans des cadres particulièrement propices, en raison de l’exubérance de leur décor, à alimenter une discussion sur le thème de la devise à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance : l’une a eu lieu au Portugal, dans le monastère de Santa Maria da Vitória à Batalha, sous la direction de Laurent Hablot et Miguel Metelo de Seixas (Empresas-Devises-Badges : un code emblématique européen/um código emblemático europeu 1350-1550), l’autre en France, dans le monastère royal de Brou (Bourg-en-Bresse) sous la direction de Pierre-Gilles Girault et Laurent Hablot (Des chiffres et des lettres. Monogrammes, lettres emblématiques et chiffres énigmatiques dans l'emblématique). Les deux colloques, qui ont vu la participation de chercheurs provenant de différents horizons disciplinaires et géographiques, ont été l’occasion pour explorer en profondeur un domaine de recherche qui connaît depuis une vingtaine d’année, un important renouveau dont sont la preuve les études monographiques de plus en plus nombreuses sur un emblème donné ou sur l’emblématique d’un personnage ou d’une famille ; la prise en compte de la question dans les ouvrages relatifs à la période médiévale et à la Renaissance, à ses grands personnages et à ses productions artistiques variées ; des bases de données comme Devise. Emblématique et héraldique à la fin du Moyen Âge qui depuis 2013 collecte et analyse les devises utilisées à travers toute l’Europe du milieu du XIVe siècle jusqu’au milieu du XVIe.
Sans vouloir prétendre à une synthèse exhaustive sur une question aussi complexe, que les introductions de Laurent Hablot et Werner Paravicini explorent dans ses multiples aspects, les articles réunis dans ce volume offrent un large aperçu des devises portées par les princes et l’aristocratie espagnole, française, italiennes et portugaise entre le milieu du XIVe et le milieu du XVIe siècle à la fin du Moyen-âge [pour ne pas répéter l’expression finale du paragraphe antérieur]. Nous y retrouvons à la fois des analyses consacrées à certains emblèmes parmi les plus célèbres – tels la chantepleure de Valentine Visconti et Marie de Clèves, la Salamandre de François Ier, l’aubépine de Valeran de Saluces, la « couronne double » de la maison d’Aragon – et des études centrées sur les systèmes d’emblèmes adoptés par certains personnages (Charles VIII et Anne de Bretagne, Marguerite d’Autriche), familles (les Visconti, la maison d’Avis, les Bourbons) ou milieux sociaux (la noblesse florentine au XVe siècle, les familles de l’Italie du nord) et institutionnels (les villes portugaises). Le cadre est complété par une réflexion sur la fortune que les devises ont rencontré dans le milieu intellectuel à l’époque moderne, comme l’atteste le cas de l’ouvrage De l’art des devises publié par le Père Le Moyne en 1606.
Edité par Laurent Hablot (Paris, EPHE), Miguel Metelo de Seixas (Lisbonne, Universidade Nova FCSH) et Matteo Ferrari (Paris, EPHE), grâce au soutien de IEM – Instituto de Estudos Medievais, en 2022.
committente degli affreschi in Michele Antonio II Saluzzo della Manta († 1642) e le circostanze precise della loro realizzazione nella nomina di questi a governatore del marchesato di Saluzzo, avvenuta nel 1628.