Pendant la majeure partie du XIXe siècle, deux tendances se partagent le pouvoir en Belgique. Le ... more Pendant la majeure partie du XIXe siècle, deux tendances se partagent le pouvoir en Belgique. Le Parti libéral, défenseur des intérêts de la bourgeoisie industrielle et financière ainsi que des professions libérales, revendique la séparation de l’État et de l’Église dans la conduite des affaires publiques. Il est alors considéré comme formant la gauche, par opposition à la droite catholique. À la fin du siècle, certains libéraux militent en faveur du remplacement du vote censitaire par le suf..
Distribution électronique Cairn.info pour Éditions du Croquant. Distribution électronique Cairn.i... more Distribution électronique Cairn.info pour Éditions du Croquant. Distribution électronique Cairn.info pour Éditions du Croquant. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-savoir-agir-2011-2-page-103.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.
Co-operare, travailler ensemble. Le mot aurait été forgé dans la première moitié du XIX e siècle ... more Co-operare, travailler ensemble. Le mot aurait été forgé dans la première moitié du XIX e siècle par le théoricien socialiste britannique Robert Owen pour désigner une forme d'organisation des activités humaines dans le domaine économique. Il résume à lui seul un projet qui se distingue de la compétition inhérente au système capitaliste et aux tendances philosophiques qui font de l'homme, selon l'expression consacrée, « un loup pour l'homme ». On retrouve d'ailleurs, dans nombre de documents produits par les coopératives, la devise « Tous pour un, un pour tous ». À sa création, dans le dernier quart du XIX e siècle, le modèle de la coopérative tel qu'il s'est développé en Belgique, et plus encore celui de la coopérative liée au mouvement socialiste-qui sera au coeur de notre propos-, a incarné la modernité : « Le magasin d'un particulier est au magasin coopératif ce qu'est la diligence aux chemins de fer », estima ainsi le futur député socialiste Louis Bertrand en 1893 1. Ce modèle a également constitué la concrétisation, dans l'ici et le maintenant, de l'utopie socialiste d'un monde nouveau fonctionnant sur d'autres bases que le système capitaliste : « [La coopérative] apparaît (…) comme une sorte de réalisation embryonnaire du socialisme, qui prépare les esprits à concevoir un ordre social très différent du régime capitaliste actuel » 2 , écrivit à ce propos le député socialiste et futur président du Parti ouvrier belge (POB) Émile Vandervelde en 1902. Enfin, la puissance que le modèle coopératif a rapidement obtenue a fait de ses différentes déclinaisons « les chars d'assaut de la classe ouvrière », pour reprendre l'expression du fondateur de la première coopérative belge d'importance (à savoir le Vooruit, à Gand, en 1881), le socialiste Édouard Anseele 3. Certes, cela fait aujourd'hui plus de trois décennies que s'est terminée l'aventure des coopératives sous cette forme. Cependant, la mémoire collective en a gardé le souvenir, tout comme, en dépit de nombreuses démolitions, le paysage urbain. Il n'est donc guère étonnant que, dans une période de crise de la répartition des richesses (outre de crise financière et économique) qui ne fait que s'accentuer 4 , un nombre grandissant de citoyennes et de citoyens s'interrogent sur ce qu'est le mouvement coopératif et sur ce qu'a été son histoire. Alors que, il y a quelques années encore, faire référence à un livre intitulé Peut-on critiquer le capitalisme ? 5 était peu compris, aujourd'hui, une revue comme Politique pose la question pour son centième numéro : « Peut-on sortir du capitalisme ? » 6 L'étape suivante, qui est souvent renvoyée comme 1
Pendant la majeure partie du XIXe siècle, deux tendances se partagent le pouvoir en Belgique. Le ... more Pendant la majeure partie du XIXe siècle, deux tendances se partagent le pouvoir en Belgique. Le Parti libéral, défenseur des intérêts de la bourgeoisie industrielle et financière ainsi que des professions libérales, revendique la séparation de l’État et de l’Église dans la conduite des affaires publiques. Il est alors considéré comme formant la gauche, par opposition à la droite catholique. À la fin du siècle, certains libéraux militent en faveur du remplacement du vote censitaire par le suf..
Distribution électronique Cairn.info pour Éditions du Croquant. Distribution électronique Cairn.i... more Distribution électronique Cairn.info pour Éditions du Croquant. Distribution électronique Cairn.info pour Éditions du Croquant. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-savoir-agir-2011-2-page-103.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.
Co-operare, travailler ensemble. Le mot aurait été forgé dans la première moitié du XIX e siècle ... more Co-operare, travailler ensemble. Le mot aurait été forgé dans la première moitié du XIX e siècle par le théoricien socialiste britannique Robert Owen pour désigner une forme d'organisation des activités humaines dans le domaine économique. Il résume à lui seul un projet qui se distingue de la compétition inhérente au système capitaliste et aux tendances philosophiques qui font de l'homme, selon l'expression consacrée, « un loup pour l'homme ». On retrouve d'ailleurs, dans nombre de documents produits par les coopératives, la devise « Tous pour un, un pour tous ». À sa création, dans le dernier quart du XIX e siècle, le modèle de la coopérative tel qu'il s'est développé en Belgique, et plus encore celui de la coopérative liée au mouvement socialiste-qui sera au coeur de notre propos-, a incarné la modernité : « Le magasin d'un particulier est au magasin coopératif ce qu'est la diligence aux chemins de fer », estima ainsi le futur député socialiste Louis Bertrand en 1893 1. Ce modèle a également constitué la concrétisation, dans l'ici et le maintenant, de l'utopie socialiste d'un monde nouveau fonctionnant sur d'autres bases que le système capitaliste : « [La coopérative] apparaît (…) comme une sorte de réalisation embryonnaire du socialisme, qui prépare les esprits à concevoir un ordre social très différent du régime capitaliste actuel » 2 , écrivit à ce propos le député socialiste et futur président du Parti ouvrier belge (POB) Émile Vandervelde en 1902. Enfin, la puissance que le modèle coopératif a rapidement obtenue a fait de ses différentes déclinaisons « les chars d'assaut de la classe ouvrière », pour reprendre l'expression du fondateur de la première coopérative belge d'importance (à savoir le Vooruit, à Gand, en 1881), le socialiste Édouard Anseele 3. Certes, cela fait aujourd'hui plus de trois décennies que s'est terminée l'aventure des coopératives sous cette forme. Cependant, la mémoire collective en a gardé le souvenir, tout comme, en dépit de nombreuses démolitions, le paysage urbain. Il n'est donc guère étonnant que, dans une période de crise de la répartition des richesses (outre de crise financière et économique) qui ne fait que s'accentuer 4 , un nombre grandissant de citoyennes et de citoyens s'interrogent sur ce qu'est le mouvement coopératif et sur ce qu'a été son histoire. Alors que, il y a quelques années encore, faire référence à un livre intitulé Peut-on critiquer le capitalisme ? 5 était peu compris, aujourd'hui, une revue comme Politique pose la question pour son centième numéro : « Peut-on sortir du capitalisme ? » 6 L'étape suivante, qui est souvent renvoyée comme 1
Uploads
Papers by Julien Dohet