Yves Bonnardel
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Address: 54 BOULEVARD DAGUERRE
42100 SAINT ÉTIENNE
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Papers by Yves Bonnardel
Rien dans la science contemporaine ne soutient cette ancienne vision du monde. Cependant,cette cosmogonie se perpétue à travers les siècles, et infuse toujours la pensée contemporaine.
L’idée de la nature joue un rôle idéologique central dans nos civilisations. Elle permet de séparer « l’humanité » du reste de l’univers. Elle sous-tend une relation mystique avec la Totalité et la Puissance. Elle justifie des normes, des prescriptions et des interdictions. Elle soutient les idéologies humaniste et spéciste. Elle court-circuite nos exigences de justice en invoquant à la place le « naturel » ou « contre-nature ». Rejeter l’idée de la nature permet de renouer à la fois avec l’éthique et avec une politique fondée sur le raisonnable.
c'est en particulier le cas pour la notion de "spécisme", qui désigne une discrimination fondée sur le critère de l'espèce, et postule la supériorité des humains sur les autres animaux. Cette hiérarchisation des individus selon leur espèce a pourtant des effets très concrets : aujourd'hui, ce sont plus de 1000 milliards d'animaux qui sont exploités et tués chaque année pour leur chair, parmi lesquels une vaste majorité d'animaux aquatiques. Comment est-il possible de continuer à justifier toutes ces souffrances et morts d'êtres pourvus de sensibilité ?
Cet ouvrage, en dévoilant l'impasse théorique, éthique et politique dans laquelle nous enferme la société spéciste, clarifie les réflexions développées par le mouvement antispéciste en France et en Suisse. Proposant une synthèse claire et accessible, auteur et autrice montrent en quoi le spécisme est une question sociale fondamentale et plaident en faveur d'un changement de civilisation proprement révolutionnaire.
Depuis la formation par Darwin de la théorie de l'évolution, on ne peut plus tenir pour scientifique la conception du monde selon Aristote ou la Genèse. Pourtant, notre éthique continue de reposer sur une approche mystique de la nature et une sacralisation de l'humanité. Nous considérons toujours les animaux non humains comme des moyens pour nos fins, et nous les sacrifions par miliers de milliards pour servir nos intérêts. Les termes de ce paradoxe constituent le sujet des textes rassemblés dans cet ouvrage. Quelle évolution peut-être espérer ?
Ernest Cœurderoy, anarchiste révolutionnaire avant l'heure, nous livre ici la première critique de la corrida connue, menée tambour battant au nom des intérêts des animaux qui sont tués dans l'arène.
La postface de Yves Bonnardel consiste en une réflexion sur la pertinence des arguments ainsi mobilisés en 1853 par Coeurderoy, antispéciste et antinaturaliste en diable (si l'on peut se permettre cet anachronisme !).
Sexisme et spécisme : rapports d’un dominant
Yves Bonnardel,
in Nouvelles Approches des hommes et du masculin
Ce texte est tiré d’un article paru en 1999 dans le recueil Nouvelles Approches des hommes et du masculin, Presses Universitaires de Toulouse le Mirail.
Les analyses développées ci-dessous conduisent à penser que les déterminants identitaires (les enjeux des dominations) jouent sans doute un rôle aussi important que les déterminants matériels (les enjeux des exploitations) dans le maintien de certaines oppressions.
Comme autrefois les esclaves, les animaux et les femmes sont appréhendés comme corps. Les femmes comme corps sexuels, les animaux comme corps carnés. Le corps est le symbole de la matérialité et de la naturalité, et dans une civilisation qui oppose le corps à l’esprit, la chair à l’âme et la Nature à l’Humanité, utiliser quelqu’un dans son corps reste la meilleure façon de le dévaloriser. “L’humain” se perçoit comme ayant un corps, et voit “l’animal” comme étant un corps ; “l’homme” se perçoit comme ayant un sexe, et voit “la femme” comme étant un sexe. Animaux et femmes ne s’appartiennent pas, parce qu’ils sont censés être les jouets de leurs instincts – censés être agis par leur corps ou par leur uterus –, et sont alors appropriés. Hommes et humains, parce que maîtrisant leur corps et le possédant, deviennent par contre propriétaires d’eux-mêmes et du reste du monde.
La consommation sexuelle du corps des femmes marque traditionnelle- ment leur appropriation par un homme. Cette instrumentalisation du corps signe la distinction, la différence de valeur entre hommes et femmes. De même, manger un animal, c’est l’utiliser radicalement : peut-on nier plus fondamentalement sa valeur et affirmer plus efficacement la nôtre par contraste ?
Le symbole principal de la domination des hommes sur les femmes est sexuel. Parallèlement, le symbole principal de notre domination sur les autres animaux est oral. Pour les dominants, il s’agit là de symboles. Pour les dominé-e-s, ce sont la souffrance, les viols, l’abattage.
Les hommes se posent comme ayant une valeur – par rapport aux femmes ; de même, les humains – par rapport aux autres animaux. Ces identités sont basées sur la domination et l’instrumentalisation des “autres”.
Par soucis de justice, il nous faut ainsi remettre en cause et affronter les plus ancrées, les plus fondamentales de nos identités : d’homme, et d’humain.
Identités et dominations : Analyse du système des insultes
Yves Bonnardel
Cahiers antispécistes n°12, avril 1995
Je montre à travers une analyse du système des insultes (qu'est-ce qu'une insulte, quelles sont les insultes et à quoi, à quels types de rapports sociaux cela correspond-il ?) que les dominations jouent un rôle de varlorisation des identités et des appartenances des groupes dominants, et que c'est là une de leurs raisons d'être. Les luttes contre les dominations passent donc par des luttes contre les appartenances et les identités.
Yves Bonnardel
Le texte reproduit ici reprend, légèrement modifiée, la version écrite d’une intervention lors du colloque intitulé “De la négation de la pensée animale” qui s’est tenu à l’Université Parix V René Descartes en novembre 2009 à l’initiative des associations Droits des animaux et Tribune animale (Sciences-Po Paris). Il a été publié dans le recueil "La Raison des plus forts" (éd. IMHO, Paris, 2010).
Rien dans la science contemporaine ne soutient cette ancienne vision du monde. Cependant,cette cosmogonie se perpétue à travers les siècles, et infuse toujours la pensée contemporaine.
L’idée de la nature joue un rôle idéologique central dans nos civilisations. Elle permet de séparer « l’humanité » du reste de l’univers. Elle sous-tend une relation mystique avec la Totalité et la Puissance. Elle justifie des normes, des prescriptions et des interdictions. Elle soutient les idéologies humaniste et spéciste. Elle court-circuite nos exigences de justice en invoquant à la place le « naturel » ou « contre-nature ». Rejeter l’idée de la nature permet de renouer à la fois avec l’éthique et avec une politique fondée sur le raisonnable.
c'est en particulier le cas pour la notion de "spécisme", qui désigne une discrimination fondée sur le critère de l'espèce, et postule la supériorité des humains sur les autres animaux. Cette hiérarchisation des individus selon leur espèce a pourtant des effets très concrets : aujourd'hui, ce sont plus de 1000 milliards d'animaux qui sont exploités et tués chaque année pour leur chair, parmi lesquels une vaste majorité d'animaux aquatiques. Comment est-il possible de continuer à justifier toutes ces souffrances et morts d'êtres pourvus de sensibilité ?
Cet ouvrage, en dévoilant l'impasse théorique, éthique et politique dans laquelle nous enferme la société spéciste, clarifie les réflexions développées par le mouvement antispéciste en France et en Suisse. Proposant une synthèse claire et accessible, auteur et autrice montrent en quoi le spécisme est une question sociale fondamentale et plaident en faveur d'un changement de civilisation proprement révolutionnaire.
Depuis la formation par Darwin de la théorie de l'évolution, on ne peut plus tenir pour scientifique la conception du monde selon Aristote ou la Genèse. Pourtant, notre éthique continue de reposer sur une approche mystique de la nature et une sacralisation de l'humanité. Nous considérons toujours les animaux non humains comme des moyens pour nos fins, et nous les sacrifions par miliers de milliards pour servir nos intérêts. Les termes de ce paradoxe constituent le sujet des textes rassemblés dans cet ouvrage. Quelle évolution peut-être espérer ?
Ernest Cœurderoy, anarchiste révolutionnaire avant l'heure, nous livre ici la première critique de la corrida connue, menée tambour battant au nom des intérêts des animaux qui sont tués dans l'arène.
La postface de Yves Bonnardel consiste en une réflexion sur la pertinence des arguments ainsi mobilisés en 1853 par Coeurderoy, antispéciste et antinaturaliste en diable (si l'on peut se permettre cet anachronisme !).
Sexisme et spécisme : rapports d’un dominant
Yves Bonnardel,
in Nouvelles Approches des hommes et du masculin
Ce texte est tiré d’un article paru en 1999 dans le recueil Nouvelles Approches des hommes et du masculin, Presses Universitaires de Toulouse le Mirail.
Les analyses développées ci-dessous conduisent à penser que les déterminants identitaires (les enjeux des dominations) jouent sans doute un rôle aussi important que les déterminants matériels (les enjeux des exploitations) dans le maintien de certaines oppressions.
Comme autrefois les esclaves, les animaux et les femmes sont appréhendés comme corps. Les femmes comme corps sexuels, les animaux comme corps carnés. Le corps est le symbole de la matérialité et de la naturalité, et dans une civilisation qui oppose le corps à l’esprit, la chair à l’âme et la Nature à l’Humanité, utiliser quelqu’un dans son corps reste la meilleure façon de le dévaloriser. “L’humain” se perçoit comme ayant un corps, et voit “l’animal” comme étant un corps ; “l’homme” se perçoit comme ayant un sexe, et voit “la femme” comme étant un sexe. Animaux et femmes ne s’appartiennent pas, parce qu’ils sont censés être les jouets de leurs instincts – censés être agis par leur corps ou par leur uterus –, et sont alors appropriés. Hommes et humains, parce que maîtrisant leur corps et le possédant, deviennent par contre propriétaires d’eux-mêmes et du reste du monde.
La consommation sexuelle du corps des femmes marque traditionnelle- ment leur appropriation par un homme. Cette instrumentalisation du corps signe la distinction, la différence de valeur entre hommes et femmes. De même, manger un animal, c’est l’utiliser radicalement : peut-on nier plus fondamentalement sa valeur et affirmer plus efficacement la nôtre par contraste ?
Le symbole principal de la domination des hommes sur les femmes est sexuel. Parallèlement, le symbole principal de notre domination sur les autres animaux est oral. Pour les dominants, il s’agit là de symboles. Pour les dominé-e-s, ce sont la souffrance, les viols, l’abattage.
Les hommes se posent comme ayant une valeur – par rapport aux femmes ; de même, les humains – par rapport aux autres animaux. Ces identités sont basées sur la domination et l’instrumentalisation des “autres”.
Par soucis de justice, il nous faut ainsi remettre en cause et affronter les plus ancrées, les plus fondamentales de nos identités : d’homme, et d’humain.
Identités et dominations : Analyse du système des insultes
Yves Bonnardel
Cahiers antispécistes n°12, avril 1995
Je montre à travers une analyse du système des insultes (qu'est-ce qu'une insulte, quelles sont les insultes et à quoi, à quels types de rapports sociaux cela correspond-il ?) que les dominations jouent un rôle de varlorisation des identités et des appartenances des groupes dominants, et que c'est là une de leurs raisons d'être. Les luttes contre les dominations passent donc par des luttes contre les appartenances et les identités.
Yves Bonnardel
Le texte reproduit ici reprend, légèrement modifiée, la version écrite d’une intervention lors du colloque intitulé “De la négation de la pensée animale” qui s’est tenu à l’Université Parix V René Descartes en novembre 2009 à l’initiative des associations Droits des animaux et Tribune animale (Sciences-Po Paris). Il a été publié dans le recueil "La Raison des plus forts" (éd. IMHO, Paris, 2010).