Presses universitaires François-Rabelais eBooks, Jun 2, 2017
Cet article s’inscrit de manière très restrictive dans le contexte de rivalité navale anglo-allem... more Cet article s’inscrit de manière très restrictive dans le contexte de rivalité navale anglo-allemande des années 1900-1914, et tentera de mettre en lumière le rôle et la place d’un « autre » sous les plumes des premiers théoriciens de la science géopolitique anglo-saxonne. L’« autre » depuis Edward Said ou Samuel Huntington étant conçu comme un « inférieur » sur les plans moraux ou matériels par rapport au formidable instrument de contrôle territorial britannique, se pourrait-il que celui-ci prenne un jour sa revanche ? L’« autre », armé et volontaire, peut-il à son tour imposer au conquérant sa vision de la géopolitique ? A travers la transformation des « autres » de la Grande-Bretagne, l’ambivalence de la position de l’Allemagne et de la Turquie révélait un conflit larvé au sein de l’appareil de domination impériale britannique. Si l’Amirauté craignait le développement d’une flotte militaire allemande à quelques encablures des premiers ports anglais, le Foreign Office, désireux de voir se poursuivre les coûteuses politiques maritimes appuyées par la présence de la Royal Navy entre Port Saïd et Aden, fit fort de démontrer qu’Allemagne et Grande-Bretagne avaient en commun des idéaux politiques, tout autant que des intérêts stratégiques. De même, si la Turquie, propriétaire nominal de l’ensemble du Proche-Orient, pouvait selon l’Amirauté avoir un rôle à jouer pour affaiblir l’influence allemande en Méditerranée, le Foreign Office, à l’inverse, prévoyait que seule une alliance informelle des nations « teutonnes » pourrait un jour mettre un terme aux menaces que l’Islam politique faisait peser sur les démocraties occidentales. De Fisher, 1st Sea Lord de l’Amirauté de 1904 à 1910, à Mahan, « l’évangéliste de la puissance maritime », l’« autre », tour à tour allemand et turc, dut assumer une dimension stratégique et/ou culturelle au gré des besoins stratégiques de la Couronne entre Londres et Bombay
George Nathaniel Curzon (1859-1925) fut l'un des témoins privilégiés de l'apogée de l'empire vict... more George Nathaniel Curzon (1859-1925) fut l'un des témoins privilégiés de l'apogée de l'empire victorien et de ses premiers soubresauts. De par son parcours, son éducation et son ambition, Curzon fut aussi l'un des acteurs principaux de ce mouvement d'agrégation puis de déliquescence de l'empire. Attiré par le voyage, il comprit très tôt, à peine sorti de l'adolescence, qu'une bonne connaissance des territoires susceptibles de se voir disputer à la Grande-Bretagne lui donnerait un avantage considérable sur ses rivaux politiques, à une époque où les Cabinets se composaient largement d'amis et de relations familiales. Nous étudierons ainsi l'impact des observations faites par Curzon en Asie Centrale en 1888 puis entre 1889-1890 sur sa pratique politique lorsqu'il devint Vice-roi des Indes (1898-1905). George Nathaniel Curzon,explorer, administrator, or use discovery policy in Russian Central Asia George Nathaniel Curzon (1859-1925) was after the First World War one of those British politicians who had had the occasion to have a first-hand experience of the climax and early demise of the British empire. His family background, education and ambition though also made him one the most conspicuous actors of the period. Keen on traveling abroad, he understood at a very early satge in his life that having a personal knowledge of the hotly debated territories around India would give him a edge over his political contestants at a time when Cabinets were mostly the play of family ties.
Les accords Sykes-Picot signés en 1916 par la France et la Grande-Bretagne s'inscrivent dans une ... more Les accords Sykes-Picot signés en 1916 par la France et la Grande-Bretagne s'inscrivent dans une série de revirements stratégiques qui eurent lieu entre 1915 et 1917. Rappelons qu'à la fin de l'année 1914, la Turquie après quelques mois d'hésitation se range aux côtés de l'Allemagne. La souveraineté de l'Empire ottoman s'étend alors sur une grande partie de l'actuel Proche-Orient. Les Britanniques occupent quant à eux l'Égypte depuis 1882. Le point central du dispositif stratégique britannique se trouve à Suez. Les accords Sykes-Picot font suite aux négociations secrètes entre le Chérif de La Mecque, Hussein, et le Haut Commissaire britannique d'Égypte, Henry McMahon, conduites entre 1915 et 1916 et visant à garantir la stabilité de la région en même temps que les intérêts de l'empire britannique. Ils précèdent d'autre part la Déclaration Balfour de 1917. Les accords Sykes-Picot sont à ce titre une étape importante dans la reconnaissance des besoins stratégiques britanniques pour l'aprèsguerre.
Nous tenterons de decoder les liens unissant le nouvel âge des imperialismes europeens a la premi... more Nous tenterons de decoder les liens unissant le nouvel âge des imperialismes europeens a la premiere mondialisation, ces deux periodes coexistant parfaitement dans les annees 1870-1914. A travers une revue de la periode fondatrice des nouveaux imperialismes precedant la Premiere Guerre mondiale, nous degagerons un tableau de normes demontrant a quel point la premiere mondialisation sut s’inspirer de concepts developpes pour l’expansion imperiale des grandes puissances, tout en insistant sur les differences inherentes a ces deux facons de concevoir les relations internationales.
Cet article tente de rendre compte du poids que le passe maritime anglais eut sur la colonisation... more Cet article tente de rendre compte du poids que le passe maritime anglais eut sur la colonisation de l’Afrique – subsaharienne essentiellement – pendant le congres de Berlin, en montrant comment les concepts alors adoptes s’inscrivent dans une tradition imperiale heritee de l’Inde britannique.
Ce qui est propose dans ce travail est une interpretation strategique de l’histoire des relations... more Ce qui est propose dans ce travail est une interpretation strategique de l’histoire des relations diplomatiques liant l’Europe au monde ottoman, dans le cadre plus restrictif des premices du remodelage geopolitique de l’Orient par l’Occident au cours de la Premiere Guerre mondiale. En outre, cette etude s’attachera a demontrer le formidable impact que la science geopolitique anglo-saxonne eut sur la prise en compte de la Palestine dans les plans imperiaux britanniques au cours du premier quart du XXeme siecle. Cette approche en termes d’opposition entre Puissances maritimes et Puissances continentales entend ainsi revenir sur les origines ideologiques et strategiques de la raison d’etre de la Declaration Balfour de 1917 et des mandats SDN. Base principalement sur sources primaires, tirees du Foreign Office britannique, ce travail souligne l’importance de l’impact que la dispute des annees 1900-1914 entre le Foreign Office liberal d’Edward Grey, l’Amiraute et les Conservateurs eut sur le monde ottoman. La Grande-Bretagne devait-elle abandonner son systeme de « controle indirect », « navaliste » (point de vue liberal) ou au contraire s’y attacher contre vents et marees ? Les Britanniques devaient-ils nier la tradition de l’Empire informel herite des jours de Palmerston, ou au contraire copier leurs voisins allemands du continent, alors bien plus conquerants ? Quel systeme de defense, naval ou continental, pouvait-il permettre a la Grande-Bretagne de perenniser ses positions de par le globe, dans un monde de plus en plus menace par la Puissance continentale allemande ? Les reponses a ces questions apporteront un eclairage nouveau sur la Declaration Balfour de 1917 et sur les autres modifications continentales de la strategie britannique intervenues apres la Premiere Guerre mondiale.
Caliban. French Journal of English Studies, Dec 1, 2017
As the British Empire seemed to be running out of steam by the end of the Victorian era, its main... more As the British Empire seemed to be running out of steam by the end of the Victorian era, its main promoters tried to redefine the concepts that had led to a world-domination that had gone nearly unchallenged since the Napoleanic wars. New and old competitors from over the Channel and North Sea (Germany and Russia) forced imperialist thinkers and theoriticians to develop new concepts, away from the traditional Indian "indirect rule" of non-territorial interference. In this context, it was the Middle-Eastern hinterland that suddenly came into the picture, with promises of transforming the utterly maritime British Empire into an amphibious force, ready and willing to assimilate along the way the peoples that came to live under its rule. Clearly, the new British Empire that George Curzon or Halford Mackinder had in mind would be a hinterland empire influenced by Russia and meant to resist Germany
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Aug 23, 2022
Book meant for students preparing for the CAPES externe d'anglais, France's natio... more Book meant for students preparing for the CAPES externe d'anglais, France's national competitive examination for future secondary-school English teachers.
Les études proposées dans cet ouvrage sont parties de la proposition qu’une bonne partie de ce qu... more Les études proposées dans cet ouvrage sont parties de la proposition qu’une bonne partie de ce qui donne vie à la Méditerranée, qu’il s’agisse d’un monde réel ou d’un monde imaginé, vient des chemins qui y mènent. En effet, le regard porté sur cette région tant étudiée se renouvelle si on l’inverse, et si l’on part non pas d’une mer intérieure mais des terres intérieures, d’un arrière-pays, de ces marges floues qui la caractérisent sans jamais la délimiter. Les auteurs de ce livre, qui réunit chercheurs canadiens, britanniques, irlandais, grecs, chypriotes, allemands et français, ont tracé le parcours de ceux qui ont voyagé vers et depuis la Méditerranée. Le croisement des différentes lectures critiques et la diversité des objets de recherche posent la question de la conceptualisation du lieu et affirment la nécessité de réinventer une géographie humaine et mythique, un lieu commun d’échange et de partage. L’ouvrage s’adresse à un large public, tout autant qu’à un public universitai...
L'horizon stratégique, puisque tel est le thème de cet article, est, au tournant du siècle pr... more L'horizon stratégique, puisque tel est le thème de cet article, est, au tournant du siècle précédent, des plus sombres pour la Grande-Bretagne. Enfermée dans un isolement de moins en moins splendide par les derniers Conservateurs victoriens des années 1890, la classe politique britannique peine à trouver ses repères dans un monde en pleine mutation. Les Etats-Unis sont officiellement passés devant la Grande-Bretagne en terme de production industrielle et de puissance militaire-et cela dès 1896 (Taylor 1993, 70-3)-, ravissant à l'Angleterre cette position de fierté gagnée grâce au libre-échange des années Peel. Une ennième guerre impériale, opposant les Etats-Unis à la Grande-Bretagne, avait été évitée de peu en Guyanne britannique au milieu des années 1890, l'Angleterre comprenant alors bien son intérêt à apaiser le « cousin américain », comme le dirait Churchill plus tard. De même, le statut de « workshop of the world » semblait sur le point de s'évanouir à mesure q...
As the British Empire seemed to be running out of steam by the end of the Victorian era, its main... more As the British Empire seemed to be running out of steam by the end of the Victorian era, its main promoters tried to redefine the concepts that had led to a world-domination that had gone nearly unchallenged since the Napoleanic wars. New and old competitors from over the Channel and North Sea (Germany and Russia) forced imperialist thinkers and theoriticians to develop new concepts, away from the traditional Indian "indirect rule" of non-territorial interference. In this context, it was the Middle-Eastern hinterland that suddenly came into the picture, with promises of transforming the utterly maritime British Empire into an amphibious force, ready and willing to assimilate along the way the peoples that came to live under its rule. Clearly, the new British Empire that George Curzon or Halford Mackinder had in mind would be a hinterland empire influenced by Russia and meant to resist Germany
Ce qui est propose dans ce travail est une interpretation strategique de l’histoire des relations... more Ce qui est propose dans ce travail est une interpretation strategique de l’histoire des relations diplomatiques liant l’Europe au monde ottoman, dans le cadre plus restrictif des premices du remodelage geopolitique de l’Orient par l’Occident au cours de la Premiere Guerre mondiale. En outre, cette etude s’attachera a demontrer le formidable impact que la science geopolitique anglo-saxonne eut sur la prise en compte de la Palestine dans les plans imperiaux britanniques au cours du premier quart du XXeme siecle. Cette approche en termes d’opposition entre Puissances maritimes et Puissances continentales entend ainsi revenir sur les origines ideologiques et strategiques de la raison d’etre de la Declaration Balfour de 1917 et des mandats SDN. Base principalement sur sources primaires, tirees du Foreign Office britannique, ce travail souligne l’importance de l’impact que la dispute des annees 1900-1914 entre le Foreign Office liberal d’Edward Grey, l’Amiraute et les Conservateurs eut su...
Cet article s’inscrit de manière très restrictive dans le contexte de rivalité navale anglo-allem... more Cet article s’inscrit de manière très restrictive dans le contexte de rivalité navale anglo-allemande des années 1900-1914, et tentera de mettre en lumière le rôle et la place d’un « autre » sous les plumes des premiers théoriciens de la science géopolitique anglo-saxonne. L’« autre » depuis Edward Said ou Samuel Huntington étant conçu comme un « inférieur » sur les plans moraux ou matériels par rapport au formidable instrument de contrôle territorial britannique, se pourrait-il que celui-ci prenne un jour sa revanche ? L’« autre », armé et volontaire, peut-il à son tour imposer au conquérant sa vision de la géopolitique ? A travers la transformation des « autres » de la Grande-Bretagne, l’ambivalence de la position de l’Allemagne et de la Turquie révélait un conflit larvé au sein de l’appareil de domination impériale britannique. Si l’Amirauté craignait le développement d’une flotte militaire allemande à quelques encablures des premiers ports anglais, le Foreign Office, désireux de voir se poursuivre les coûteuses politiques maritimes appuyées par la présence de la Royal Navy entre Port Saïd et Aden, fit fort de démontrer qu’Allemagne et Grande-Bretagne avaient en commun des idéaux politiques, tout autant que des intérêts stratégiques. De même, si la Turquie, propriétaire nominal de l’ensemble du Proche-Orient, pouvait selon l’Amirauté avoir un rôle à jouer pour affaiblir l’influence allemande en Méditerranée, le Foreign Office, à l’inverse, prévoyait que seule une alliance informelle des nations « teutonnes » pourrait un jour mettre un terme aux menaces que l’Islam politique faisait peser sur les démocraties occidentales. De Fisher, 1st Sea Lord de l’Amirauté de 1904 à 1910, à Mahan, « l’évangéliste de la puissance maritime », l’« autre », tour à tour allemand et turc, dut assumer une dimension stratégique et/ou culturelle au gré des besoins stratégiques de la Couronne entre Londres et Bombay
Presses universitaires François-Rabelais eBooks, Jun 2, 2017
Cet article s’inscrit de manière très restrictive dans le contexte de rivalité navale anglo-allem... more Cet article s’inscrit de manière très restrictive dans le contexte de rivalité navale anglo-allemande des années 1900-1914, et tentera de mettre en lumière le rôle et la place d’un « autre » sous les plumes des premiers théoriciens de la science géopolitique anglo-saxonne. L’« autre » depuis Edward Said ou Samuel Huntington étant conçu comme un « inférieur » sur les plans moraux ou matériels par rapport au formidable instrument de contrôle territorial britannique, se pourrait-il que celui-ci prenne un jour sa revanche ? L’« autre », armé et volontaire, peut-il à son tour imposer au conquérant sa vision de la géopolitique ? A travers la transformation des « autres » de la Grande-Bretagne, l’ambivalence de la position de l’Allemagne et de la Turquie révélait un conflit larvé au sein de l’appareil de domination impériale britannique. Si l’Amirauté craignait le développement d’une flotte militaire allemande à quelques encablures des premiers ports anglais, le Foreign Office, désireux de voir se poursuivre les coûteuses politiques maritimes appuyées par la présence de la Royal Navy entre Port Saïd et Aden, fit fort de démontrer qu’Allemagne et Grande-Bretagne avaient en commun des idéaux politiques, tout autant que des intérêts stratégiques. De même, si la Turquie, propriétaire nominal de l’ensemble du Proche-Orient, pouvait selon l’Amirauté avoir un rôle à jouer pour affaiblir l’influence allemande en Méditerranée, le Foreign Office, à l’inverse, prévoyait que seule une alliance informelle des nations « teutonnes » pourrait un jour mettre un terme aux menaces que l’Islam politique faisait peser sur les démocraties occidentales. De Fisher, 1st Sea Lord de l’Amirauté de 1904 à 1910, à Mahan, « l’évangéliste de la puissance maritime », l’« autre », tour à tour allemand et turc, dut assumer une dimension stratégique et/ou culturelle au gré des besoins stratégiques de la Couronne entre Londres et Bombay
George Nathaniel Curzon (1859-1925) fut l'un des témoins privilégiés de l'apogée de l'empire vict... more George Nathaniel Curzon (1859-1925) fut l'un des témoins privilégiés de l'apogée de l'empire victorien et de ses premiers soubresauts. De par son parcours, son éducation et son ambition, Curzon fut aussi l'un des acteurs principaux de ce mouvement d'agrégation puis de déliquescence de l'empire. Attiré par le voyage, il comprit très tôt, à peine sorti de l'adolescence, qu'une bonne connaissance des territoires susceptibles de se voir disputer à la Grande-Bretagne lui donnerait un avantage considérable sur ses rivaux politiques, à une époque où les Cabinets se composaient largement d'amis et de relations familiales. Nous étudierons ainsi l'impact des observations faites par Curzon en Asie Centrale en 1888 puis entre 1889-1890 sur sa pratique politique lorsqu'il devint Vice-roi des Indes (1898-1905). George Nathaniel Curzon,explorer, administrator, or use discovery policy in Russian Central Asia George Nathaniel Curzon (1859-1925) was after the First World War one of those British politicians who had had the occasion to have a first-hand experience of the climax and early demise of the British empire. His family background, education and ambition though also made him one the most conspicuous actors of the period. Keen on traveling abroad, he understood at a very early satge in his life that having a personal knowledge of the hotly debated territories around India would give him a edge over his political contestants at a time when Cabinets were mostly the play of family ties.
Les accords Sykes-Picot signés en 1916 par la France et la Grande-Bretagne s'inscrivent dans une ... more Les accords Sykes-Picot signés en 1916 par la France et la Grande-Bretagne s'inscrivent dans une série de revirements stratégiques qui eurent lieu entre 1915 et 1917. Rappelons qu'à la fin de l'année 1914, la Turquie après quelques mois d'hésitation se range aux côtés de l'Allemagne. La souveraineté de l'Empire ottoman s'étend alors sur une grande partie de l'actuel Proche-Orient. Les Britanniques occupent quant à eux l'Égypte depuis 1882. Le point central du dispositif stratégique britannique se trouve à Suez. Les accords Sykes-Picot font suite aux négociations secrètes entre le Chérif de La Mecque, Hussein, et le Haut Commissaire britannique d'Égypte, Henry McMahon, conduites entre 1915 et 1916 et visant à garantir la stabilité de la région en même temps que les intérêts de l'empire britannique. Ils précèdent d'autre part la Déclaration Balfour de 1917. Les accords Sykes-Picot sont à ce titre une étape importante dans la reconnaissance des besoins stratégiques britanniques pour l'aprèsguerre.
Nous tenterons de decoder les liens unissant le nouvel âge des imperialismes europeens a la premi... more Nous tenterons de decoder les liens unissant le nouvel âge des imperialismes europeens a la premiere mondialisation, ces deux periodes coexistant parfaitement dans les annees 1870-1914. A travers une revue de la periode fondatrice des nouveaux imperialismes precedant la Premiere Guerre mondiale, nous degagerons un tableau de normes demontrant a quel point la premiere mondialisation sut s’inspirer de concepts developpes pour l’expansion imperiale des grandes puissances, tout en insistant sur les differences inherentes a ces deux facons de concevoir les relations internationales.
Cet article tente de rendre compte du poids que le passe maritime anglais eut sur la colonisation... more Cet article tente de rendre compte du poids que le passe maritime anglais eut sur la colonisation de l’Afrique – subsaharienne essentiellement – pendant le congres de Berlin, en montrant comment les concepts alors adoptes s’inscrivent dans une tradition imperiale heritee de l’Inde britannique.
Ce qui est propose dans ce travail est une interpretation strategique de l’histoire des relations... more Ce qui est propose dans ce travail est une interpretation strategique de l’histoire des relations diplomatiques liant l’Europe au monde ottoman, dans le cadre plus restrictif des premices du remodelage geopolitique de l’Orient par l’Occident au cours de la Premiere Guerre mondiale. En outre, cette etude s’attachera a demontrer le formidable impact que la science geopolitique anglo-saxonne eut sur la prise en compte de la Palestine dans les plans imperiaux britanniques au cours du premier quart du XXeme siecle. Cette approche en termes d’opposition entre Puissances maritimes et Puissances continentales entend ainsi revenir sur les origines ideologiques et strategiques de la raison d’etre de la Declaration Balfour de 1917 et des mandats SDN. Base principalement sur sources primaires, tirees du Foreign Office britannique, ce travail souligne l’importance de l’impact que la dispute des annees 1900-1914 entre le Foreign Office liberal d’Edward Grey, l’Amiraute et les Conservateurs eut sur le monde ottoman. La Grande-Bretagne devait-elle abandonner son systeme de « controle indirect », « navaliste » (point de vue liberal) ou au contraire s’y attacher contre vents et marees ? Les Britanniques devaient-ils nier la tradition de l’Empire informel herite des jours de Palmerston, ou au contraire copier leurs voisins allemands du continent, alors bien plus conquerants ? Quel systeme de defense, naval ou continental, pouvait-il permettre a la Grande-Bretagne de perenniser ses positions de par le globe, dans un monde de plus en plus menace par la Puissance continentale allemande ? Les reponses a ces questions apporteront un eclairage nouveau sur la Declaration Balfour de 1917 et sur les autres modifications continentales de la strategie britannique intervenues apres la Premiere Guerre mondiale.
Caliban. French Journal of English Studies, Dec 1, 2017
As the British Empire seemed to be running out of steam by the end of the Victorian era, its main... more As the British Empire seemed to be running out of steam by the end of the Victorian era, its main promoters tried to redefine the concepts that had led to a world-domination that had gone nearly unchallenged since the Napoleanic wars. New and old competitors from over the Channel and North Sea (Germany and Russia) forced imperialist thinkers and theoriticians to develop new concepts, away from the traditional Indian "indirect rule" of non-territorial interference. In this context, it was the Middle-Eastern hinterland that suddenly came into the picture, with promises of transforming the utterly maritime British Empire into an amphibious force, ready and willing to assimilate along the way the peoples that came to live under its rule. Clearly, the new British Empire that George Curzon or Halford Mackinder had in mind would be a hinterland empire influenced by Russia and meant to resist Germany
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Aug 23, 2022
Book meant for students preparing for the CAPES externe d'anglais, France's natio... more Book meant for students preparing for the CAPES externe d'anglais, France's national competitive examination for future secondary-school English teachers.
Les études proposées dans cet ouvrage sont parties de la proposition qu’une bonne partie de ce qu... more Les études proposées dans cet ouvrage sont parties de la proposition qu’une bonne partie de ce qui donne vie à la Méditerranée, qu’il s’agisse d’un monde réel ou d’un monde imaginé, vient des chemins qui y mènent. En effet, le regard porté sur cette région tant étudiée se renouvelle si on l’inverse, et si l’on part non pas d’une mer intérieure mais des terres intérieures, d’un arrière-pays, de ces marges floues qui la caractérisent sans jamais la délimiter. Les auteurs de ce livre, qui réunit chercheurs canadiens, britanniques, irlandais, grecs, chypriotes, allemands et français, ont tracé le parcours de ceux qui ont voyagé vers et depuis la Méditerranée. Le croisement des différentes lectures critiques et la diversité des objets de recherche posent la question de la conceptualisation du lieu et affirment la nécessité de réinventer une géographie humaine et mythique, un lieu commun d’échange et de partage. L’ouvrage s’adresse à un large public, tout autant qu’à un public universitai...
L'horizon stratégique, puisque tel est le thème de cet article, est, au tournant du siècle pr... more L'horizon stratégique, puisque tel est le thème de cet article, est, au tournant du siècle précédent, des plus sombres pour la Grande-Bretagne. Enfermée dans un isolement de moins en moins splendide par les derniers Conservateurs victoriens des années 1890, la classe politique britannique peine à trouver ses repères dans un monde en pleine mutation. Les Etats-Unis sont officiellement passés devant la Grande-Bretagne en terme de production industrielle et de puissance militaire-et cela dès 1896 (Taylor 1993, 70-3)-, ravissant à l'Angleterre cette position de fierté gagnée grâce au libre-échange des années Peel. Une ennième guerre impériale, opposant les Etats-Unis à la Grande-Bretagne, avait été évitée de peu en Guyanne britannique au milieu des années 1890, l'Angleterre comprenant alors bien son intérêt à apaiser le « cousin américain », comme le dirait Churchill plus tard. De même, le statut de « workshop of the world » semblait sur le point de s'évanouir à mesure q...
As the British Empire seemed to be running out of steam by the end of the Victorian era, its main... more As the British Empire seemed to be running out of steam by the end of the Victorian era, its main promoters tried to redefine the concepts that had led to a world-domination that had gone nearly unchallenged since the Napoleanic wars. New and old competitors from over the Channel and North Sea (Germany and Russia) forced imperialist thinkers and theoriticians to develop new concepts, away from the traditional Indian "indirect rule" of non-territorial interference. In this context, it was the Middle-Eastern hinterland that suddenly came into the picture, with promises of transforming the utterly maritime British Empire into an amphibious force, ready and willing to assimilate along the way the peoples that came to live under its rule. Clearly, the new British Empire that George Curzon or Halford Mackinder had in mind would be a hinterland empire influenced by Russia and meant to resist Germany
Ce qui est propose dans ce travail est une interpretation strategique de l’histoire des relations... more Ce qui est propose dans ce travail est une interpretation strategique de l’histoire des relations diplomatiques liant l’Europe au monde ottoman, dans le cadre plus restrictif des premices du remodelage geopolitique de l’Orient par l’Occident au cours de la Premiere Guerre mondiale. En outre, cette etude s’attachera a demontrer le formidable impact que la science geopolitique anglo-saxonne eut sur la prise en compte de la Palestine dans les plans imperiaux britanniques au cours du premier quart du XXeme siecle. Cette approche en termes d’opposition entre Puissances maritimes et Puissances continentales entend ainsi revenir sur les origines ideologiques et strategiques de la raison d’etre de la Declaration Balfour de 1917 et des mandats SDN. Base principalement sur sources primaires, tirees du Foreign Office britannique, ce travail souligne l’importance de l’impact que la dispute des annees 1900-1914 entre le Foreign Office liberal d’Edward Grey, l’Amiraute et les Conservateurs eut su...
Cet article s’inscrit de manière très restrictive dans le contexte de rivalité navale anglo-allem... more Cet article s’inscrit de manière très restrictive dans le contexte de rivalité navale anglo-allemande des années 1900-1914, et tentera de mettre en lumière le rôle et la place d’un « autre » sous les plumes des premiers théoriciens de la science géopolitique anglo-saxonne. L’« autre » depuis Edward Said ou Samuel Huntington étant conçu comme un « inférieur » sur les plans moraux ou matériels par rapport au formidable instrument de contrôle territorial britannique, se pourrait-il que celui-ci prenne un jour sa revanche ? L’« autre », armé et volontaire, peut-il à son tour imposer au conquérant sa vision de la géopolitique ? A travers la transformation des « autres » de la Grande-Bretagne, l’ambivalence de la position de l’Allemagne et de la Turquie révélait un conflit larvé au sein de l’appareil de domination impériale britannique. Si l’Amirauté craignait le développement d’une flotte militaire allemande à quelques encablures des premiers ports anglais, le Foreign Office, désireux de voir se poursuivre les coûteuses politiques maritimes appuyées par la présence de la Royal Navy entre Port Saïd et Aden, fit fort de démontrer qu’Allemagne et Grande-Bretagne avaient en commun des idéaux politiques, tout autant que des intérêts stratégiques. De même, si la Turquie, propriétaire nominal de l’ensemble du Proche-Orient, pouvait selon l’Amirauté avoir un rôle à jouer pour affaiblir l’influence allemande en Méditerranée, le Foreign Office, à l’inverse, prévoyait que seule une alliance informelle des nations « teutonnes » pourrait un jour mettre un terme aux menaces que l’Islam politique faisait peser sur les démocraties occidentales. De Fisher, 1st Sea Lord de l’Amirauté de 1904 à 1910, à Mahan, « l’évangéliste de la puissance maritime », l’« autre », tour à tour allemand et turc, dut assumer une dimension stratégique et/ou culturelle au gré des besoins stratégiques de la Couronne entre Londres et Bombay
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