Papers by Aurélia Gaillard
https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251456164/l-invention-de-la-couleur-par-les-lumieres, 2024
On pense que le monde a toujours été en couleurs mais en réalité, c'est au 18e siècle qu'il le de... more On pense que le monde a toujours été en couleurs mais en réalité, c'est au 18e siècle qu'il le devint.
Tropics [https://tropics.univ-reunion.fr/2310#], 2022
Il s’agit ici d’examiner un point relativement négligé par la critique qui s’est intéressée à la ... more Il s’agit ici d’examiner un point relativement négligé par la critique qui s’est intéressée à la dimension picturale des « tableaux » présents dans La Religieuse et qui est pourtant un point décisif pour Diderot critique d’art : le coloris. S’intéresser aux couleurs du roman, c’est toucher au plus près de l’image mentale que l’auteur souhaite imprimer dans l’esprit du lecteur. L’œuvre est d’abord conçue comme un art du clair-obscur, mais elle manie aussi la palette primaire de la triade blanc-noir-rouge. Reste ouverte la question de l’enjeu de cette poétique coloriste : l’article vise à montrer que lumière et Lumières, ténèbres et obscurantisme ne se recouvrent pas complètement et que la fascination des images dépasse de beaucoup la simple métaphore philosophique.
Féeries, 2021
À partir du constat de l’univers coloré des contes, l’article fait l’histoire de cette colorisati... more À partir du constat de l’univers coloré des contes, l’article fait l’histoire de cette colorisation spécifique au genre tel qu’il se fonde en France aux xviie et xviiie siècles. L’étude examine ainsi le passage d’un régime symbolique du conte où la couleur est d’abord une valeur à un régime purement visuel où le conte participe de la nouvelle culture visuelle qui se met en place dans la société mondaine à la même époque. On peut alors parler d’une véritable jouissance chromatique centrée autour du multicolore, du bleu et du vert. Enfin, l’article montre comment les contes deviennent également des discours sur la couleur et accompagnent le renouveau épistémologique de la couleur à l’époque des Lumières.
Lumières, n°40, 2022
Avant-propos et sommaire du N° consacré aux "Lettres persanes" et autres fictions de Montesquieu.
Poétiques de l’objet, Myriam Marrache (dir.), Travaux de Littérature, XXXIII, p. 137-150., 2020
La vie chromatique des objets 1 dans la fiction narrative au XVIII e siècle La critique 2 a établ... more La vie chromatique des objets 1 dans la fiction narrative au XVIII e siècle La critique 2 a établi que les philosophies de l'âge classique se caractérisaient par un modèle visuel et géométrique de la connaissance, fondé sur de nouvelles manières de structurer la visibilité (la perspective, les instruments d'optique) et qu'il fallait désormais voir pour connaître, pour reprendre le titre et les thèses de Philippe Hamou 3. Pour les Lumières, les travaux de Nathalie Vuillemin et Evelyn Dueck ont exploré la façon dont ce modèle visuel se trouvait infléchi, questionné, voire infirmé par les sciences expérimentales et de la nature 4. Dans ce contexte, un champ de la couleur, caractérisé par l'entrelacement de nouveaux savoirs et débats scientifiques (Newton, Castel, Marat etc.), esthétiques (la Querelle du coloris en peinture), d'innovations techniques et commerciales (nouveaux pigments, mordants et fixateurs, invention du premier pigment de synthèse-le bleu de Prusse en 1706, réduction des coûts), de médecine (opérations de la cataracte, expériences sur les troubles de la vision colorée) s'autonomise progressivement 5. Quelqu'un comme Roger de Piles, chef de file des « coloristes » en peinture dans la Querelle opposant poussinistes et rubénistes à la fin du XVII e siècle, participe de cette nouvelle culture visuelle coloriste : « La couleur est ce qui rend les objets sensibles à la vue 6 ». Ces objets-ci, certes, ne sont pas des « choses », du moins pas seulement, mais ils introduisent néanmoins une valorisation de ce qu'on appelait alors le « faire », la pratique, au détriment du sujet, de « l'invention ». Celle-là conduit alors à une réévaluation de genres picturaux minorés, repris à la tradition flamande, comme la scène de genre ou la « nature morte » (« vie immobile » ou « silencieuse » avant d'être désignée comme « morte » à la fin du XVIII e siècle), et conduit notamment à Chardin chez qui se fondent l'art du coloris et celui de la peinture d'objets-au sens de « choses » cette fois-ci. La question pourrait ainsi être : que fait la couleur aux objets ?
Dix-Huitième-Siècle, n°46, p. 309-322., 2014
À partir de l'étude d'un objet transversal de recherche (le toucher), il s'agit d'examiner en quo... more À partir de l'étude d'un objet transversal de recherche (le toucher), il s'agit d'examiner en quoi peut/doit consister une recherche pluridisciplinaire. Le toucher, au 18e siècle, est en effet emblématique de cet entrelacement des domaines d'étude, impliquant des disciplines comme l'histoire de l'art, l'esthétique, la littérature, les sciences ou la philosophie.
Diderot, Le Neveu de Rameau, Paris, Ellipses, p. 179-268. , 2016
Etude littéraire
« La Fontaine salonnier ? Conter et peindre dans les Contes et nouvelles en vers illustrés par Eisen (1762) et Fragonard (vers 1775) », dans De la conversation au conservatoire – Scénographies des genres mineurs (1680-1780), Paris, Hermann, 2014, p. 27-44., 2014
Il s'agit de voir comment un imaginaire mondain, galant et rocaille de la Fontaine conteur, est c... more Il s'agit de voir comment un imaginaire mondain, galant et rocaille de la Fontaine conteur, est construit par l'illustration de ses contes et nouvelles au 18e siècle. Pour cela l'article est à la fois une analyse des illustrations des contes de La Fontaine au 18e siècle, notamment par Eisen et Fragonard et une réflexion sur les relations entre texte et image - conter et peindre.
"La dérision mythologique dans la peinture rococo française", Humoresques, Rire et mythes, n°24, juin 2006, p. 99-112., 2006
L'étude vise à analyser les modalités du rire dans la critique de la mythologie qui a lieu à part... more L'étude vise à analyser les modalités du rire dans la critique de la mythologie qui a lieu à partir de la Querelle des Anciens et des Modernes en France, en particulier dans le moment rococo : en quoi les fables sont-elles ridicules ? De quoi ou de qui rit-on ? Voire avec qui et contre qui rit-on? Selon quelles intensités ? Entre sourire et rire aux éclats.
« Le toucher des Lumières : toucher, être touché, au croisement des sciences et des arts », dans Le Débat des cinq sens de l’Antiquité à nos jours, Géraldine Puccini (éd.), PUB, Eidôlon, n° 109, p. 319-329., 2013
A partir de la polysémie du mot "toucher", il s'agit d'examiner à nouveaux frais la liaison entre... more A partir de la polysémie du mot "toucher", il s'agit d'examiner à nouveaux frais la liaison entre sensation et émotion.
Dans Les Sciences et le Livre. Formes des écrits scientifiques des débuts de l'imprimé à l'époque moderne, Joëlle Ducos (éd.), Paris, Hermann, (II e partie, chap. XI), p. 221-235., 2017
À partir de l'examen de quelques fictions heuristiques au 18e siècle, il s'agit de remettre en ca... more À partir de l'examen de quelques fictions heuristiques au 18e siècle, il s'agit de remettre en cause la coupure épistémologique entre fiction et fait scientifique. Ainsi, l'étude établit 10 propositions théoriques pour répondre à la question : qu'est-ce qui fait preuve ou épreuve dans le récit d'une fiction expérimentale ?
1. Montesquieu, Lettres persanes, (partie littérature,), Paris, Atlande., 2013
Il s'agit d'une analyse de l'ensemble des Lettres persanes à l'occasion du programme d'agrégatio... more Il s'agit d'une analyse de l'ensemble des Lettres persanes à l'occasion du programme d'agrégation de Lettres en France, année 2013.
Littérales, n°34-35, Sottise et ineptie, de la Renaissance aux Lumières, Université Paris X-Nanterre, p. 199-215., 2004
« L'homme n'est rien, qu'autant qu'il a acquis » : la conclusion du Traité des sensations de Cond... more « L'homme n'est rien, qu'autant qu'il a acquis » : la conclusion du Traité des sensations de Condillac 1 (1754) postule une inaptitude fondamentale, une « ineptie » au sens étymologique du terme, encore largement en usage à l'âge classique : est d'abord « inepte » celui qui n'est « bon à rien » ; « inepte » avant de signifier « sot » ou « extravagant » signifie « qui n'est point propre à quelque chose » (Furetière ). Dans ces conditions, et non pas pour jouer sur les mots mais pour comprendre pleinement la structure de pensée et l'imaginaire de « l'ineptie » pour le XVIIIème siècle. Il s'agit d'analyser ce « rien » qu'est l'homme avant le progrès de ses facultés.
L’ Année 1700, Aurélia Gaillard (dir.), Tübingen, Gunter Narr Verlag, « Biblio 17 », n°154, 2004
L'étude introduit un ensemble d'articles qui visent à adopter une perspective à même de repenser ... more L'étude introduit un ensemble d'articles qui visent à adopter une perspective à même de repenser la « coupure » 1700 et à proposer une nouvelle périodisation (les années 1685-1710 ?).
dans S’exprimer autrement : poétique et enjeux de l’allégorie à l’âge classique, Tübingen, Narr Verlag, « Biblio 17 », p. 97-109., 2015
À partir des années 1670-1680, la fable (au sens de l'époque, c'est-à-dire la mythologie), cible... more À partir des années 1670-1680, la fable (au sens de l'époque, c'est-à-dire la mythologie), cible de critiques de plus en plus virulentes de la
part des Modernes, va de moins en moins servir de sujet allégorique. Que se passe-t-il alors quand le sujet fabuleux n’est plus compris comme
allégorique ? Ou risque d’être mal compris ? Il s'agit ici d'examiner quelques débats suscités par cette question à l’époque ainsi que quelques réponses
(provisoires) apportées, selon trois types de réactions : l’étonnement voire l’incompréhension, l’abandon ou la reprogrammation, enfin, le détournement ou le recyclage.
dans Watteau au confluent des arts, C. Barbafieri et Ch. Rauseo (dir.), P.U. de Valenciennes, CD diffusé par « Les Belles Lettres », p. 391-401., 2009
Il s'agit d'une étude de la représentation des "femmes laborieuses" (cuisinières, blanchisseuses,... more Il s'agit d'une étude de la représentation des "femmes laborieuses" (cuisinières, blanchisseuses, écureuses, fileuses, laitières etc.) en littérature et en peintre aux 17-18e siècles et du lien qu'elle entretient avec la valorisation soudaine des petits genres que sont le conte, le "caractère" ou le tableau de genre.
, dans Watteau au confluent des arts, ét. Réunies par C. Barbafieri et Ch. Rauseo, P.U. de Valenciennes, CD diffusé par « Les Belles Lettres », p.199-211., 2009
Dans la littérature critique sur Watteau (du 18e siècle à nos jours), le narratif l'emporte sur l... more Dans la littérature critique sur Watteau (du 18e siècle à nos jours), le narratif l'emporte sur le descriptif : ou comment décrire la peinture de Watteau revient à raconter alors même qu'il n'y a apparemment rien à raconter, ni action, ni passion, ni "objet" même, selon le mot de Caylus.
, dans Watteau au confluent des arts, ét. Réunies par C. Barbafieri et Ch. Rauseo, P.U. de Valenciennes, CD diffusé par « Les Belles Lettres », p. 171-181., 2009
Il s'agit de discuter de la notion "d'accessoirisation" de la mythologie dans la peinture rococo
dans Watteau au confluent des arts, ét. Réunies par C. Barbafieri et Ch. Rauseo, P.U. de Valenciennes, CD diffusé par « Les Belles Lettres », p. 49-67. , 2009
Il s'agit de montrer le passage de la "grande bacchanale" à la petite ou fête galante.
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part des Modernes, va de moins en moins servir de sujet allégorique. Que se passe-t-il alors quand le sujet fabuleux n’est plus compris comme
allégorique ? Ou risque d’être mal compris ? Il s'agit ici d'examiner quelques débats suscités par cette question à l’époque ainsi que quelques réponses
(provisoires) apportées, selon trois types de réactions : l’étonnement voire l’incompréhension, l’abandon ou la reprogrammation, enfin, le détournement ou le recyclage.
part des Modernes, va de moins en moins servir de sujet allégorique. Que se passe-t-il alors quand le sujet fabuleux n’est plus compris comme
allégorique ? Ou risque d’être mal compris ? Il s'agit ici d'examiner quelques débats suscités par cette question à l’époque ainsi que quelques réponses
(provisoires) apportées, selon trois types de réactions : l’étonnement voire l’incompréhension, l’abandon ou la reprogrammation, enfin, le détournement ou le recyclage.
Dans ce contexte, qu’en est-il des liens qu’entretiennent les couleurs et les identités, sociales, sexuées et genrées ? Jusqu’à quel point peut-on parler de couleurs identitaires ?
Le présent numéro propose quelques pistes de réponse, en prenant en compte à la fois l’histoire matérielle et la représentation des couleurs au travers du lexique, des arts et de la littérature afin de mettre en relation les identités vécues et imaginées et d’en montrer l’influence réciproque.
Starting from the observation of the colored universe of the tales, the article makes the history of this colorization specific to the genre such as it is founded in France in the 17th and 18th centuries. The study thus examines the transfer from a symbolic regime of the tale where the color is first of all a value to a purely visual regime where the tale participates in the new visual culture which is set up in the society at the same time. One can then speak of a real chromatic pleasure focused on the multicolor, the blue and the green. Finally, the article shows how the tales also become discourses on color and accompany the epistemological renewal of color during the Enlightenment.
This contribution aims to provide an understanding of a paradox: how to write about colours, to name colours, when one defends a "colorist" conception of the painting in the 18th century in France.
The 18th century saw indeed the victory of the colourists in painting: according to Roger de Piles “La couleur est ce qui rend les objets sensibles à la vue” ("Color is what makes objects sensitive to sight",1708). Therefore, because of its visible character, his successors assimilate painting to colour. But it is also the age of the rise of a discourse on art. Taking as sources the two main corpuses that are the Conferences of the Royal Academy of Painting and the collection of booklets of exhibition (the Deloynes collection), I will try to show how the colorist painters try to approach by language what, according to them, escapes him the most.
What colours use (in language) those who claim colour in painting? What do we learn about it?
The assumption I will try to support is that naming the colour of the painting is used less to name what exists than to name what can not be named.