Conference Presentations by Anas Ghrab
Ethno-sociologue humaniste avant la lettre, orientaliste sur les pas de Félicien David, théoricie... more Ethno-sociologue humaniste avant la lettre, orientaliste sur les pas de Félicien David, théoricien de la musique arabe avant Farmer, Bartók, Rouanet et D’Erlanger, inlassable voyageur du Maghreb, Francisco Salvador-Daniel (1831-1871) vit à Alger au milieu du XIXe siècle, il enseigne le violon et la musique, apprends l'arabe et traduit en français d'anciens traités de musiques arabes. Il note les musiques de la région, joue avec les musiciens locaux et rédige plusieurs traités et études sur la musique du Maghreb qui, très vite, s'imposent comme références. Il traduit également des chansons algériennes, tunisiennes, mauresques et kabyles, adapte ces musiques aux instruments occidentaux et les fait jouer aux salons bourgeois de la France du Second Empire.
Inopportunément, les transcriptions de Salvador-Daniel intéresseront vaguement les musiciens français de la période coloniale et les musiciens algériens plus tard. Mais étrangement, elles viendront au secours du Groupe des cinq (notamment Borodine, Rimsky-Korsakov et Balakirev), en plein prospection de sources orientales (imaginaires) de la musique russe, et hypothétiquement encore, influenceront certains traits pianistiques de compositeurs nationalistes espagnols. La musique algérienne se trouve alors, en dehors de son fief et déconnectée de sa forme d’origine, sublimée, fantasmée, devenue une oeuvre musicale dite occidentale.
Par quelle impulsion Salvador-Daniel avait-il approché la musique algérienne ? Quelle légitimité ethnomusicologique doit-on accorder à ses transcriptions ? Qu'est-ce que ce type de mélodies pouvait apporter au piano du temps, comment étaient-elles traitées ? Quelle explication donner aux propos de Salvador-Daniel sur l’inexistence du ¼ de tons dans la musique arabe ?
La communication prévoit également une présentation des musiques kabyles exposées par Salvador-Daniel dans l’Album des chansons arabes, mauresques et kabyles (1868) et dans la « Notice sur la musique kabyle » de- l’ouvrage de Hanoteau "Poésies populaires de la Kabylie du Jurjura" (1867).
URL de la communication : https://youtu.be/B9DnRq21Sm0?list=PLwHdpLgtZS8Gdrb9yoDKwCsucPl5zYqJm
Uploads
Conference Presentations by Anas Ghrab
Inopportunément, les transcriptions de Salvador-Daniel intéresseront vaguement les musiciens français de la période coloniale et les musiciens algériens plus tard. Mais étrangement, elles viendront au secours du Groupe des cinq (notamment Borodine, Rimsky-Korsakov et Balakirev), en plein prospection de sources orientales (imaginaires) de la musique russe, et hypothétiquement encore, influenceront certains traits pianistiques de compositeurs nationalistes espagnols. La musique algérienne se trouve alors, en dehors de son fief et déconnectée de sa forme d’origine, sublimée, fantasmée, devenue une oeuvre musicale dite occidentale.
Par quelle impulsion Salvador-Daniel avait-il approché la musique algérienne ? Quelle légitimité ethnomusicologique doit-on accorder à ses transcriptions ? Qu'est-ce que ce type de mélodies pouvait apporter au piano du temps, comment étaient-elles traitées ? Quelle explication donner aux propos de Salvador-Daniel sur l’inexistence du ¼ de tons dans la musique arabe ?
La communication prévoit également une présentation des musiques kabyles exposées par Salvador-Daniel dans l’Album des chansons arabes, mauresques et kabyles (1868) et dans la « Notice sur la musique kabyle » de- l’ouvrage de Hanoteau "Poésies populaires de la Kabylie du Jurjura" (1867).
URL de la communication : https://youtu.be/B9DnRq21Sm0?list=PLwHdpLgtZS8Gdrb9yoDKwCsucPl5zYqJm
Inopportunément, les transcriptions de Salvador-Daniel intéresseront vaguement les musiciens français de la période coloniale et les musiciens algériens plus tard. Mais étrangement, elles viendront au secours du Groupe des cinq (notamment Borodine, Rimsky-Korsakov et Balakirev), en plein prospection de sources orientales (imaginaires) de la musique russe, et hypothétiquement encore, influenceront certains traits pianistiques de compositeurs nationalistes espagnols. La musique algérienne se trouve alors, en dehors de son fief et déconnectée de sa forme d’origine, sublimée, fantasmée, devenue une oeuvre musicale dite occidentale.
Par quelle impulsion Salvador-Daniel avait-il approché la musique algérienne ? Quelle légitimité ethnomusicologique doit-on accorder à ses transcriptions ? Qu'est-ce que ce type de mélodies pouvait apporter au piano du temps, comment étaient-elles traitées ? Quelle explication donner aux propos de Salvador-Daniel sur l’inexistence du ¼ de tons dans la musique arabe ?
La communication prévoit également une présentation des musiques kabyles exposées par Salvador-Daniel dans l’Album des chansons arabes, mauresques et kabyles (1868) et dans la « Notice sur la musique kabyle » de- l’ouvrage de Hanoteau "Poésies populaires de la Kabylie du Jurjura" (1867).
URL de la communication : https://youtu.be/B9DnRq21Sm0?list=PLwHdpLgtZS8Gdrb9yoDKwCsucPl5zYqJm