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Visnaga daucoides

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Ammi visnaga

Visnaga daucoides ou Ammi visnaga, en français Ammi visnage, Herbe-aux-cure-dents, Herbe-aux-gencives ou Ammi cure-dent, est une espèce de plantes à fleurs herbacée, annuelle ou bisannuelle, de la famille des Apiaceae et du genre Visnaga.

L'espèce est décrite en premier par le Suédois Carl von Linné en 1753, qui la classe dans le genre Daucus sous le basionyme Daucus visnaga. L'Allemand Joseph Gärtner en 1788 la classe dans le genre Visnaga sous le nom binominal Visnaga daucoides, et le Français Jean-Baptiste de Lamarck la classe dans le genre Ammi sous le nom Ammi visnaga en 1779. Le nom correct fait débat entre Visnaga daucoides Gaertn.[1],[2],[3],[4] et Ammi visnaga (L.) Lam.[5],[6],[7].

Visnaga daucoides a pour synonymes :

  • Ammi dilatatum St.-Lag., 1880[1],[2]
  • Ammi visnaga (L.) Lam., 1779[1],[2]
  • Ammi visnaga var. longibracteatum Zohary[2]
  • Apium visnaga (L.) Crantz, 1767[1],[2]
  • Carum visnaga (L.) Koso-Pol.[2]
  • Daucus laevis Salisb., 1796[1],[2]
  • Daucus visnaga L., 1753[1],[2]
  • Carum visnaga (L.) Koso-Pol.[2]
  • Sium visnaga (L.) Stokes, 1812[1],[2]
  • Visnaga vera Raf.[2]

Noms vulgaires et vernaculaires

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En plus de ses noms recommandés ou typiques « Ammi cure-dents » et « Ammi visnage »[8], l'espèce est appelée aussi en français « Carotte cure-dent »[9], « Fenouil annuel »[8],[9], « Herbe aux cure-dents »[1],[8],[9], « Herbe aux gencives »[1],[8],[9], « Petit ammi »[9].

Description

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Appareil végétatif

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État végétatif.

C'est une plante annuelle[8] ou bisannuelle[10] de 20–80 cm[8], voire un mètre[10], glabre et verte, à racine pivotante ; la tige est robuste, sillonnée au sommet, rameuse, toute couverte de feuilles ; les feuilles sont toutes bi-tripennatiséquées, à segments linéaires, canaliculés, entiers, non cartilagineux aux bords[8].

Appareil reproducteur

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Les ombelles, de diamètre 6–10 cm[10], sont à rayons très nombreux, épaissis et connivents après la floraison, insérés sur un réceptacle dilaté en disque à la maturité ; l'involucre est étalé ou réfléchi, à folioles divisées en lanières linéaires-filiformes[8]. Les dents du calice sont peu visibles, minuscules, d'environ 0,2 mm. Les pétales sont blancs[10], les sépales invisibles. Les ombellules ont de nombreuses bractées filiformes et sétacées[11]. Le fruit est petit, ovale[8], long de 2–2,5 mm et large de 1–1,5 mm. Le carpophore est entier[10]. La plante fleurit de mai à juillet[11].

Habitat et écologie

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C'est une plante messicole et rudérale, qui pousse dans les friches, pâtures et cultures argileuses[11], nitrophiles, thermophiles, estivales, mésohydriques[12].

Répartition

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Cette espèce est originaire du sud de l'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Elle a été introduite en Grande-Bretagne, Chine, Pakistan, Amérique du Sud et du Nord[2].

Menaces et conservation

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L'espèce est classée « en danger critique d'extinction » (CR) en Aquitaine et « espèce vulnérable » en Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes[1].

Les constituants principaux[13] des fruits sont des furanochromones (2–4 %) : khelline (0,3–1,2 %), visnagine (0,05–0,3 %), khellol, khellinol, etc. et des pyranocoumarines angulaires (0,2–0,5 %) : visnadine, samidine, dihydrosamidine. Les fruits contiennent en outre des lipides (jusqu'à 18 %), des furanacétophénones, des flavonoïdes (flavonols et sulfates de flavonols) et 0,2–0,3 ml.kg−1 d'huile essentielle.

La khelline est un spasmolytique qui fut utilisée en prévention de l'angine de poitrine. La visnadine dilate les coronaires[14]. Un dérivé de la khelline est la base de l'amiodarone, un médicament anti-arythmique toujours utilisé[15].

Utilisations

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Plante médicinale

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La plante était utilisée dans l'Égypte antique pour traiter l'asthme et les calculs rénaux[16]. La drogue constituée par les fruits est spasmolytique[17] ; elle agit particulièrement sur les muscles lisses des bronches, du tractus gastro-intestinal, du système urogénital et les coronaires (elle est coranodilatatrice). Elle est aussi diurétique. Le principe actif essentiel, la khelline, est maintenant extrait des fruits et disponible sous forme de comprimé pour l'insuffisance coronarienne ou l'asthme. Mais sa toxicité à long terme l'a fait abandonner dans les pays développés.

La drogue a été aussi utilisée pour traiter le psoriasis[18]. Les anciens Égyptiens frottaient les plaques de peau rouge qui desquamaient, probablement le psoriasis, avec la plante et s'exposaient ensuite au soleil.

Au Maroc, les décoctions d'ombelles de Khella sont traditionnellement prescrites pour les soins de bouche, les maux de dents, le diabète, les palpitations ; les préparations à partir des graines sont traditionnellement prescrites pour décongestionner la prostate[19].

Les rayons de l'ombelle, durcis à maturité, servent de cure-dents dans certaines régions du monde (Maroc)[réf. nécessaire].

Plante ornementale

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Visnaga daucoides peut être cultivée comme plante ornementale[20]. Il existe plusieurs cultivars : 'Green Mist' à fleurs vertes, 'Casablanca' à grandes ombelles, 'Compact White' qui est vigoureux, 'The Giant' qui est spectaculaire[21].

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j et k MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 21 mars 2021
  2. a b c d e f g h i j k et l POWO. Plants of the World Online. Facilitated by the Royal Botanic Gardens, Kew. Published on the Internet; http://www.plantsoftheworldonline.org/, consulté le 21 mars 2021
  3. Catalogue of Life Checklist, consulté le 21 mars 2021
  4. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 21 mars 2021
  5. USDA, Agricultural Research Service, National Plant Germplasm System. Germplasm Resources Information Network (GRIN-Taxonomy). National Germplasm Resources Laboratory, Beltsville, Maryland., consulté le 21 mars 2021
  6. WFO : World Flora Online. Published on the Internet : http://www.worldfloraonline.org., consulté le 21 mars 2021
  7. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 21 mars 2021
  8. a b c d e f g h et i Tela Botanica, <https://www.tela-botanica.org>, licence CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, consulté le 21 mars 2021
  9. a b c d et e « Ammi visnaga (AMIVI)[Overview]| EPPO Global Database », sur gd.eppo.int (consulté le )
  10. a b c d et e (en) « Ammi visnaga (Linnaeus) Lamarck, Fl. Franç. 3: 462. 1779 », dans Flora of China, vol. 14 (lire en ligne), p. 81
  11. a b et c « Flore du Maroc, famille des Apiaceae, Visnaga daucoides », sur www.floramaroccana.fr (consulté le )
  12. données d'après: Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.
  13. Bruneton, J., Pharmacognosie - Phytochimie, plantes médicinales, 4e éd., revue et augmentée, Paris, Tec & Doc - Éditions médicales internationales, , 1288 p. (ISBN 978-2-7430-1188-8)
  14. Anrep GV, Barsoum GS, Kenawy MR, Misrahy G, Ammi visnaga in the treatment of the anginal syndrome, Br Heart J, 1946;8:171-7
  15. Tavolinejad H, Soltani D, Zargaran A, Rezaeizadeh H, Vasheghani-Farahani A, The story of amiodarone: Discovery of an anti-arrhythmic drug by exploring a medicinal plant, from history to clinical practice, European Heart Journal, 2019;40:2758–2759
  16. Les Papyrus d'Ebert la mentionne plus de 2 000 ans avant notre ère[réf. nécessaire].
  17. (en) (ed.) Richard A. Stein, Mehmet C. Oz, Complementary and Alternative cardiovascular medicine, Humana Press,
  18. (en) A guide to medicinal plants in North Africa, IUCN, Pedro Molino,
  19. Bernard Boullard, Plantes médicinales du monde : croyances et réalités, Estem, , 636 p.
  20. « Khella, Noukha, Ammi visnage, Ammi visnaga », sur auJardin.info (consulté le )
  21. « Ammi : planter et cultiver », sur Ooreka (consulté le )

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Articles connexes

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Bibliographie

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Liens externes

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Visnaga daucoides Gaertn.
Ammi visnaga (L.) Lam.