Treize myriarchies
Les treize myriarchies (tibétain : trikkor tchousoum) dirigés par treize myriarques (tripeun), sont une organisation féodale mise en place par l'empereur mongol Kubilai Khan de la dynastie Yuan (sino-mongole) sur le Tibet et ses alliés bouddhistes, les lamas de l'école Sakyapa, dans ce que l'on appelle le régime Sakya-Yuan, forme la base d'un nouveau jeu de pouvoir[1]. En 1260, Kubilai donne à Phagpa (‘Phags pa) le poste de dishi (précepteur impérial) et le pouvoir sur les treize myriarchies le Tibet central ou U, le Tsang, le Tibet de l’Ouest, le Kham et l’Amdo[2].
Découpage
[modifier | modifier le code]D'après la « chanson de la Reine du printemps », les chroniques du 5e dalaï-lama (Lobsang Gyatso), celles de Ü étaient Gyama, Drikung, Tsalpa, Thangpochewa, Phagmodru, et Yazang. Certaines listes comportent Taglung à la place de Thangpochewa[3].
Mangyül Gungthang est l'une d'elles.
Le Lato du Nord et le Lato du Sud (régions les plus à l'Ouest de l'Ü-Tsang) étaient deux myriarchies[1].
Fonctionnement
[modifier | modifier le code]Les myriarques sont soumis au dishi (précepteur impérial, issu des Sakya, résident à Pékin[4] (alors Khanbaliq)). Chacune de ces myriarchies doivent verser un tribut et fournir des soldats aux Mongols. Les monastères sakya en sont exempte[5].
Fin du régime
[modifier | modifier le code]D'après, Fabienne Jagou, le monarque tibétain, Changchub Galtsen (Byang chub rgyal mtshan, 1302-1364), destitue les Saskyapa et prend le pouvoir, appuyé par l'école Phagmo Drupa (Phag mo gru pa), vers 1350, abolit les myriarchies et unifie le Tibet[4]. C'est le début de la période Phagmodrupa.
Annexes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Diemberger 2012.
- Travers 2009.
- Tucci 1949.
- Jagou 2009.
- Deshayes, p. 107-110.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Hildegard Diemberger, « Quand le livre devient relique : Les textes tibétains entre culture bouddhique et transformations technologiques », L'objet livre, no 59, , p. 18-39 (DOI 10.4000/terrain.14916, lire en ligne).
- Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, , 107-110 p. (« La tutelle mongole »).
- Fabienne Jagou, « Histoire des relations sino-tibétaines », Outre-Terre, vol. 1, no 21, , p. 145-158 (DOI 10.3917/oute.021.0145, lire en ligne).
- (en) Shakapa, Tsepon W.D., « The rise of Changchub Gyaltsen and the Phagmo Drupa Period », Bulletin of Tibetology, Gangtok, Namgyal Institute of Tibetology, (lire en ligne) (archive at core.ac.uk)
- (en) Giuseppe Tucci, Tibetan Painted Scrolls, Rome, Libreria dello Stato, , p. 681. .
- (en) Turrell V. Wylie, « The First Mongol Conquest of Tibet Reinterpreted », Harvard Journal of Asiatic Studies, vol. 37, no 1, , p. 104
- Alice Travers, « Chronologie de l'histoire du Tibet », Outre-Terre, vol. 1, no 21, , p. 109-128 (DOI 10.3917/oute.021.0109, lire en ligne).