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Siti binti Saad

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Siti binti Saad
Biographie
Naissance
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Fumba (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Nationalité
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Genre artistique

Siti binti Saad, née en 1880 à Fumba, morte en 1950, est une chanteuse de l'archipel de Zanzibar (actuellement en Tanzanie) d'expression swahilie, qualifiée de mère du taarab.

Elle est née à Fumba, au sud de l'île de Unguja, au sein d'une famille pauvre. Sans instruction, elle est formée par sa mère à fabriquer et vendre des poteries, comme marchande ambulante, chantant dans les rues de son village natal pour attirer l'attention[1],[2].

Elle est amenée à quitter Fumba pour gagner la ville de Zanzibar. Elle y rencontre un groupe de musiciens, entièrement composé d'hommes, y apprend l'arabe, perfectionne ses techniques vocales, et, bien qu'accueillie au départ avec réticence, pour ses origines modestes et en tant que femme là ou traditionnellement les interprètes sont des hommes, se créée une renommée comme chanteuse de taarab[2],[3]. Elle devient la chanteuse la plus souvent invitée à la cour du sultan de Zanzibar, mais réunit également autour d'elle un public de plus en plus important et fervent, et popularise ces concours de chants[1]. Elle renoue également avec les racines du continent noir, et introduit dans ses créations, en plus de l'arabe, des chants en swahili, au son du violon, du luth, de la derbouka et du tambourin[3].

En 1928, alors que sa renommée est déjà acquise, elle voyage dans l'Empire britannique des Indes, et enregistre une partie significative de son répertoire sous le label His Master's Voice de la Gramophone Company. Elle y retourne en 1929 pour des enregistrements complémentaire[2]. Ses textes sont à la fois allégoriques et remplis d'allusions à la vie à Zanzibar, aux inégalités, aux injustices, avec des commentaires critiques[4]. Elle ouvre la voie à différentes chanteuses, et prend notamment sous sa protection la jeune Bi Kidude, de trente ans sa cadette[3]. Elle meurt en 1950. En 1958, le poète tanzanien Shaaban bin Robert (en) lui consacre une biographie[4].

Références

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  1. a et b Brunotti 2013, p. 4016.
  2. a b et c Yahya-Othman et Mulokozi 2010, p. 169.
  3. a b et c LM 1990, Le Monde.
  4. a et b Yahya-Othman et Mulokozi 2010, p. 170.

Bibliographie

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  • (sw) Shaaban bin Robert, Wasifu wa Siti binti Saad [La vie de Siti binti Saad], Dar es-Salaam, Mkuki na Nyota, .
  • Rédaction LM, « Le bazar de Bi Kidude. Dix-sept musiciens et une vieille dame ont chanté le taarab de Zanzibar à Bordeaux », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Colette Le Cour Grandmaison et Ariel Crozon, Zanzibar aujourd'hui, Éditions Karthala, (lire en ligne), « Portrait d’une artiste la chanteuse Siti binti Saad (1880-1950) dite « mère du taarab » », p. 10, 242-287.
  • (en) Laura Fair, Pastimes and Politics : Culture, Community, and Identity in Post-Abolition Urban Zanzibar, 1890-1945, Ohio University Press, , « Chapter 4. The Music of Siti Bindi Saad : Creatingg Community, Crafting Identity, and Negotiating Power through Taarab ».
  • (it) Flavia Aiello Traore, Taarab iko wapi? : la poesia cantata taarab a Zanzibar in età contemporanea, Iride, , p. 48, 56, 106-149.
  • Xavier Garnier, Le roman swahili. La notion de "littérature mineure" à l'épreuve, Editions Karthala, (lire en ligne), p. 70-74.
  • Saïda Yahya-Othman et M. M. Mulokozi, « Siti binti Saad », dans Des femmes écrivent l'Afrique. L'Afrique de l'Est, Éditions Karthala, (lire en ligne), p. 169-170.
  • Irène Brunotti, « Siti Binti Saad (ou Mtumwa Binti Saad) [Fumba v.1880 -1950] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , p. 4016-4017.
  • (sw) Laura Fair, Historia Ya Jamii Ya Zanzibar Na Nyimbo Za Siti Binti Saad, African Books Collective, (lire en ligne).
  • (en) John M. Mugane, The Story of Swahili, Ohio University Press, (lire en ligne), p. 111, 114, 126-129, 173-174, 271, 322.
  • (en) Bill Odidi, « Taarab: to be moved by music », This is Africa,‎ (lire en ligne).

Articles connexes

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Liens externes

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