Sanatruq I
Sanatruq I | |
Statut de Sanatruq I, Musée de la civilisation d'Erbil (en) | |
Fonctions | |
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Malka de Hatra | |
– (40 ans) |
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Prédécesseur | Vologash I |
Successeur | Abdsamiya |
Biographie | |
Père | Nasru |
Fratrie | Vologash I |
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Sanatruq I (également orthographié Sanatruk I) fut le premier roi de Hatra, une ancienne cité de la Mésopotamie du Nord (actuel Irak).
Il est connu par plus de 20 inscriptions retrouvées à Hatra et a régné d’environ 140 à 180. Une seule de ses inscriptions est datée (année 176/177). Sanatruq I était le fils de Nasru, qui avait gouverné Hatra de 128 à 140 environ[1]. Il fut l’un des premiers dirigeants de Hatra à se désigner lui-même par le titre de malka (« roi »), tout en portant également le titre de mry' (« administrateur »)[2]. Ce titre de roi lui fut accordé par son suzerain parthe, Vologèse IV, en raison de l'importance stratégique croissante de la ville à cette époque[3],[4]. En effet, au IIe siècle, Hatra prospérait, servant de centre religieux et commercial majeur. La ville était bien fortifiée et avait résisté avec succès aux attaques de l'empereur romain Trajan à trois reprises[5]. Hatra demeura une dépendance des Parthes jusqu'à l'émergence de l'Empire sassanide en 224[6].
Les deux titres de Sanatruq I sont également attestés pour son frère Wolgash. Il est incertain s’ils ont régné ensemble et partagé le titre de roi des Arabes[1]. Le nom de Sanatruq I (« celui qui vainc ses ennemis »)[7] est d'origine iranienne, un nom typique utilisé par la famille royale parthe, attestant de la forte influence parthe à Hatra[8],[6]. C'est probablement sous Sanatruq I que le bâtiment carré de Hatra fut construit. Ce bâtiment présente de nombreuses similitudes avec les futurs temples du feu sassanides[9].
Sanatruq I fut remplacé par Abdsamiya[1]. La relation entre les deux dirigeants reste incertaine; aucune preuve ne permet de confirmer qu’ils appartenaient à la même dynastie. Abdsamiya n’a jamais mentionné le nom de son père. Cependant, le successeur d’Abdsamiya portait le nom de Sanatruq II, ce qui pourrait suggérer une continuité de la lignée de Sanatruq I[10]. Les statues hattéennes commémorant Sanatruq I et sa dynastie n'ont pas été retirées, indiquant que si un changement de dynastie a eu lieu, il s’est fait pacifiquement[10].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Dijkstra 1995, p. 178.
- Dijkstra 1995, p. 179.
- Kaizer et Hekster 2011, p. 170.
- Moriggi et Bucci 2019, p. 146.
- Gregoratti 2017, p. 139.
- Hovannisian, Sabagh et Yarshater 1998, p. 21.
- Marcato 2018, p. 90.
- de Jong 2013, p. 157.
- Kaizer et Hekster 2011, p. 169–170.
- Sartre 2005, p. 149.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Albert de Jong, « Hatra and the Parthian Commonwealth », Oriens et Occidens – Band 21, , p. 143–161 (lire en ligne ).
- Klaas Dijkstra, Life and loyalty: a study in the socio-religious culture of Syria and Mesopotamia in the Graeco-Roman period based on epigraphical evidence, vol. 128, Brill, coll. « Religions in the Graeco-Roman world », (ISBN 90-04-09996-4).
- Leonardo Gregoratti, King of the Seven Climes: A History of the Ancient Iranian World (3000 BCE - 651 CE), UCI Jordan Center for Persian Studies, , 1–236 p. (ISBN 9780692864401, lire en ligne), « The Arsacid Empire ».
- Richard G. Hovannisian, Georges Sabagh et Ehsan Yarshater, The Persian Presence in the Islamic World, Cambridge University Press, , 1–267 p. (ISBN 9780521591850, lire en ligne).
- Ted Kaizer et Olivier Hekster, Frontiers in the Roman World: Proceedings of the Ninth Workshop of the International Network Impact of Empire, Brill, , 1–392 p. (ISBN 9789004215030, lire en ligne).
- Enrico Marcato, Personal Names in the Aramaic Inscriptions of Hatra, Digital Publishing, (ISBN 9788869692314).
- Marco Moriggi et Ilaria Bucci, Aramaic Graffiti from Hatra: A Study Based on the Archive of the Missione Archeologica Italiana, Brill, , 1–252 p. (ISBN 9789004397644, lire en ligne).
- Maurice Sartre, The Middle East Under Rome, Harvard University Press, (ISBN 9780674016835, lire en ligne).
Liens externes
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