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Saint-Jean (ville de Genève)

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Saint-Jean
Saint-Jean (ville de Genève)
Vue de Saint-Jean avec le Rhône depuis l'est.
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Genève Genève
Ville Genève
Géographie
Coordonnées 46° 12′ 17″ nord, 6° 07′ 38″ est
Transport
Bus (7)(9)(11)
Localisation
Géolocalisation sur la carte : canton de Genève
Voir sur la carte administrative du canton de Genève
Saint-Jean



Saint-Jean est un quartier[1] de la Ville de Genève, situé non loin du centre-ville et en aval de l'exutoire du lac Léman. Saint-Jean se trouve sur une falaise et un plateau, le long de la rive droite du Rhône. Le nom de ce quartier provient de l'ancien prieuré de Saint-Jean-de-Genève[2], érigé au XIIe et détruit en 1535, à l'époque de la Réforme.

Généralités

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Rue de Saint-Jean en direction du Rond-Point Jean-Jacques
Ensemble de maisons dans le Heimatstil

Le quartier, aujourd'hui d'allure mi-résidentielle, mi-populaire, est constitué en bonne partie par des maisons plutôt anciennes, présentant des façades dont les influences stylistiques[3] diffèrent. S'intercalent aussi quelques villas désuètes, vestiges triomphants du dernier quart du XIXe et du premier quart du XXe siècle, qui sont encore préservées des pelles démolisseuses. Parmi les maisons du quartier, il importe de mentionner un immeuble, dont les plans proviennent du célèbre architecte suisse Maurice Braillard, situé au 3, avenue De-Gallatin (1911-1913).

L'école de St-Jean vue depuis la rue du Beulet un jour de marché
Rue d'Ermenonville

Ces habitations se trouvent en particulier le long de la rue de Saint-Jean, une artère centrale parallèle au Rhône, dans son prolongement et dans le pourtour des ruelles adjacentes. On trouve divers commerces, essentiellement situés à la rue du Beulet et dans ses abords. C'est dans cette rue que se tient, le mardi et le vendredi de 6h30 à 13h, un petit marché sympathique et convivial. Le quartier possède également un magnifique petit marché biologique, que l'on trouve – protégé des intempéries par une haute toiture – chaque jeudi, entre 16h et 20h, et localisé à l'intersection entre le chemin du Furet et l'avenue Gallatin.

Au-dessus de la falaise, surplombant le Rhône, s'élève l'École de Saint-Jean (1913-1915) réalisée par les architectes Alfred Olivet et Alexandre Camoletti à la suite de l'extension urbaine de ce quartier. Il s'agit d'une imposante bâtisse d'influence stylistique alémanique (Heimatstil) coiffée d'une haute toiture à mansardes et d'un clocher trapu et qui vient d'être restaurée avec beaucoup d'attention et de soin, alliant les innovations technologiques au respect de son histoire[4]. Une autre école publique primaire, édifiée dans les années soixante et aux dimensions bien plus restreintes, se situe entre la rue du Vicaire-Savoyard et l'avenue Devin-du-Village. À l'opposé, en direction du lac, face au Pont des Délices, se trouve l'École de commerce Nicolas-Bouvier.

Ce quartier est délimité au nord et en partie à l'ouest par la couverture de la tranchée ferroviaire sur laquelle des baraques, quelque peu dégradées par les intempéries, des arbres, des rideaux de bambou et une pataugeoire pour les bambins forment une surprenante ceinture et promenade. Les transports publics (bus et trolleybus) traversent Saint-Jean en venant du centre-ville en direction de la cité du Lignon et inversement.

Particularités

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Coup d’œil sur St-Jean (à gauche) avec confluence du Rhône et de l'Arve
Confluence nocturne des fleuves

Ce quartier, préservé du grand trafic automobile[5], est construit sur une falaise morainique, bordée en contrebas d'une promenade arborisée le long du Rhône, du nom de Sentier des falaises. Saint-Jean domine La Jonction, un quartier situé entre l'Arve et le Rhône. Le coup d'œil depuis la falaise, la Promenade de Warens[6] ou du haut du viaduc de la Jonction sur les fleuves s'unissant et les abords boisés, inspire et a inspiré aux promeneurs, aux amoureux et aux photographes un moment de rêverie. Des personnalités, parmi lesquelles un réalisateur[7], un artiste-peintre[8], une danseuse étoile[9] et un écrivain[10] ont affectionné ce lieu.

Au Ve siècle, Romain de Condat, accompagné par un certain Pallade, se rend à l'abbaye de Saint-Maurice et passe par Genève à Saint-Jean et guérit deux lépreux, un père et son fils, vivant dans une grotte sur les falaises au bord du Rhône. La ferveur religieuse qui en découlera conduit probablement à la fondation du prieuré de Saint-Jean-de-Genève[11].

  1. La définition de « quartier » n'existe pas officiellement en Ville de Genève. L'Office cantonal de la statistique recense 16 secteurs statistiques assimilés à des quartiers et divisés en sous-secteurs statistiques. Saint-Jean se subdivise en Saint-Jean-De-Gallatin et Saint-Jean-Falaises. (Plan de Saint-Jean en page 6 du Plan sectoriel et sous-sectoreil de la Ville de Genève)
  2. Le prieuré, dont ne subsistent aujourd'hui que les fondations, se trouvait au pied de la falaise de Saint-Jean, à la hauteur du Pont Sous-Terre.
  3. À bien y regarder, on y trouve de nombreux courants stylistiques.
  4. " Vivre à Genève " Magazine d'information de la Ville de Genève, No 47, septembre 2012
  5. En zone 30 km/h depuis 2007, Saint-Jean n'est pas traversé, dès la hauteur du Pont des Délices par un grand axe de circulation.
  6. Promenade de Warens, Ville de Genève, Service de la sécurité et de l'espace publics
  7. Des extérieurs de films ont été tournés sur le pont de Saint-Jean par le réalisateur suisse Alain Tanner : * 1973 Le Retour d'Afrique, * 1995 Fourbi, * 2004 Paul s'en va.
  8. Lors de son voyage en Suisse de 1841, l'artiste anglais Joseph Mallord William Turner, a réalisé plusieurs aquarelles de Genève, dont une depuis le haut de la falaise de Saint-Jean (Tate Gallery, Geneva 1841 - pencil and watercolour with pen and red, yellow and brown colour, 228 x 202 mm - TB.CCCXXXII-20). Cette œuvre, dans une atmosphère vaporeuse, laisse apparaître au premier plan une perspective du Rhône en direction du lac, avec sur la gauche les hauteurs arborisées de Saint-Jean et sur la droite du fleuve les maisons de la Jonction. En arrière-plan, on distingue la Vieille-Ville et à l'horizon les Voirons et le Salève.
  9. Carlotta Grisi, une danseuse italienne du XIXe siècle, qui se produisait sur les scènes de l'Europe entière, voyageant de Londres à Saint-Pétersbourg, vécut dès l'âge de 34 ans à Saint-Jean, dans sa villa Grisi, aujourd'hui disparue. Elle fut l'épouse de Jules Perrot et la cantatrice Giulia Grisi était sa cousine. Sa sœur avait pour mari Théophile Gautier. Carlotta Grisi décéda dans sa maison de Saint-Jean, le .
  10. Depuis 1841, date à laquelle Théophile Gautier s'éprend de Carlotta Grisi, les amants vont vivre pendant quelque temps une passion déchirante, ce qui finira par pousser Gautier à épouser la sœur de Carlotta, Ernestine, afin de ne pas perdre Carlotta. Dans une lettre du à Émilie Gautier, Théophile Gautier évoque avec quelque nostalgie, le fait que Carlotta avait dû louer sa maison de Saint-Jean, puisqu'elle était privée, en raison de la Commune de Paris (1871), de ses loyers de sa maison parisienne. Texte cité ci-dessous : Site web de Mont Allison University, Canada:: (Il vaut le plaisir d'y lire d'autres lettres de Théophile à Carlotta et à Saint-Jean)

    « Mais ne pas voir Carlotta à Saint-Jean est un fait auquel je ne m'accoutume pas. Certes l'appartement qu'elle occupe est très gai; on voit le lac du balcon, c'est charmant, mais l'aimable figure n'est plus dans son cadre. Ça manque de marronniers et de serre et de jonction de l'Arve et du Rhône et de promenades dans le jardin. C'est comme si l'on s'était rencontré dans un endroit quelconque et j'ai toujours envie de dire: « Eh! bien, quand allons-nous à la maison? » Mais il fallait louer Saint-Jean ou mourir de faim »

    « La Fleur qui fait le Printemps
    Les marronniers de la terrasse
    Vont bientôt fleurir, à Saint-Jean,
    La villa d’où la vue embrasse
    Tant de monts bleus coiffés d’argent. »

    Lire la suite sur http://fr.wikisource.org/wiki/La_Fleur_qui_fait_le_printemps

  11. Quartier libre, n°131, autome-hiver 2024-2025, p.20, citant Edmond Ganter, Les origines possibles de Saint-Jean-les Grottes, Revue du Vieux Genève, n°9, 1979.

Liens externes

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