Rue Alexandre-Fourny
Rue Alexandre-Fourny | ||||
Situation | ||||
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Coordonnées | 47° 12′ 14″ nord, 1° 32′ 58″ ouest | |||
Pays | France | |||
Région | Pays de la Loire | |||
Ville | Nantes | |||
Quartier(s) | Île de Nantes | |||
Début | Rue Petite-Biesse | |||
Fin | Boulevard Victor-Hugo | |||
Morphologie | ||||
Type | Rue | |||
Histoire | ||||
Création | XVIIe siècle ? / 1877 | |||
Anciens noms | rue du Beau-Séjour rue Beauséjour |
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Géolocalisation sur la carte : Nantes
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
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La rue Alexandre-Fourny est une voie publique de Nantes, en France.
Situation et accès
[modifier | modifier le code]Située dans l'Île de Nantes, la rue est en ligne droite, s'étend de la rue Petite-Biesse jusqu'au boulevard Victor-Hugo. Elle ne croise aucune autre voie. Bitumée, elle est ouverte à la circulation automobile.
Origine du nom
[modifier | modifier le code]Elle rend mémoire à Alexandre Fourny, avocat, élu de la SFIO et résistant, un des 50 otages exécuté en 1941 en représailles après la mort de Karl Hotz[1].
Historique
[modifier | modifier le code]La rue se situe sur l'ancienne île de Petite Biesse, non loin du couvent des Récollets, installé un peu au sud en 1617 et actif jusqu'en 1791[2]. Un chemin apparaît à l'emplacement approximatif de l'actuelle rue Alexandre-Fourny, chemin qui accède à la ligne de ponts vers le sud-Loire via le pont de Pirmil, sur une route longtemps appelée route de Nantes à Bordeaux, actuelle rue Petite-Biesse.
Selon Paul de Berthou, une porte, située à l'extrémité de la « rue Beau-Séjour », servait à fermer la rue Petite-Biesse pour interdire l'accès au pont de Toussaint, et donc l'accès vers Nantes. Cette porte aurait été détruite en 1752[3].
En 1759, aussitôt levée l'interdiction de la production de toile de coton dans le royaume de France (l'édit du visait à protéger les tisseurs de soie, laine, lin et chanvre), une fabrique d'« indienne », propriété de M. Langevin, s'installe dans cette partie de l'île de la Petite Biesse[4]. Il s'agit du premier établissement de ce genre parmi ceux qui s'ouvrent sur les îles de Loire de Nantes[5].
Le nom de « rue de Beau-Séjour » apparaît sur une carte de 1818[6].
En 1837, la manufacture d'Angreviers, à Gorges, construite dix ans plus tôt sur des plans de l'architecte Étienne Blon, cesse son activité de traitement du lin. L'activité linière est transférée à Nantes, rue Beauséjour[7].
Créée en 1835, l'école publique du quartier des Ponts est transférée rue Beauséjour en 1866. L'école Beauséjour est alors de la seule école publique de garçons de la ville[8]. Un plan de l'établissement est conservé aux archives de Nantes[9].
La rue est aménagée en 1877, au moment de la création de la « ligne de ponts »[10]. À sa création, la rue est appelée « rue Beauséjour », du nom d'une propriété.
Avant 1882 est installée sur le côté nord de cette rue une fabrique de bougies et de chandelles, appartenant à trois hommes, dénommés Moquet, Audigan et Gasnier. En 1882, Alexis Biette, fils d'armateur, rachète, à 32 ans, cette fabrique. Il la modifie pour produire également des bougies stéariques, puis du savon. Son entreprise prend le nom de « Savonnerie de l'Ouest », qui commercialise des savons de ménage sous la marque « Croix d'or ». Puis l'entreprise devient « Savonnerie moderne », qui développe l'enseigne « Parfumerie moderne ». L'établissement, qui s'est développé entre la rue Beauséjour et la boire de Toussaint, concentre, à son apogée, la production de savon de ménage, de bougies, de savon de toilette, de margarine et de parfum[11]. L'usine figure sur des cartes postales d'époque, notamment vers 1905[12],[13].
Lors de la Seconde Guerre mondiale, la rue, comme toute la zone de l'île de Nantes, est touchée par les bombardements. L'école Beauséjour est détruite lors du bombardement du [14]. Pendant l'après-guerre, les élèves sont accueillis dans l'école du quai Hoche. L'école Beauséjour est déplacée, et se trouve depuis 1949 dans le boulevard Gustave-Roch qui lui donne son nouveau nom, groupe scolaire Gustave-Roch[15].
En 1945, la ville de Nantes décide de rebaptiser l'artère « rue Alexandre-Fourny ».
En 1948, le groupe anglais Lever rachète l'usine de savon, qui emploie 280 personnes (dont 120 femmes) en 1956, et qui produit les savons « La Girafe », « Sunlight » et « LUX », avant sa fermeture en 1961[16]. L'usine est démolie en 1967.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Pajot 2010, p. 93.
- « Raffinerie de sucre des Récollets (détruite) », sur www.patrimoine.paysdelaloire.fr, conseil régional des Pays de la Loire (consulté le ).
- Paul de Berthou, Clisson et ses monuments : étude historique et archéologique, Nantes, édition Boutin et Cosso, 1900 (rééd. clisson, 1990), 223 p. (lire en ligne).
- Annales de Nantes et du pays Nantais, 1986, p. 18
- Annales de Nantes et du pays Nantais, 1986, p. 12
- « La boire ou l’étang des Récollets, par Demolon, 1818. », sur https://archives.nantes.fr/, archives municipales de Nantes (consulté le ).
- « L'histoire du Centre Scolaire d'Angreviers », sur clg-angreviers-44.ac-nantes.fr, centre scolaire d'Angreviers (consulté le ).
- Marc Suteau, Une ville et ses écoles : Nantes, 1830-1940, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 253 p. (ISBN 2-86847-428-4, lire en ligne), p. 27, note en bas du tableau 4. Sur la version en ligne, voir note page 94.
- « École de garçons rue Beauséjour », sur www.catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ). Choisir le lieu « rue Alexandre-Fourny ».
- Pied 1906, p. 268
- Dutertre 2005, p. 65.
- Dutertre 2005, p. 67.
- « Carte postale de la Savonnerie Biette », sur Ponts de Nantes et de la région nantaise (consulté le ).
- François Macé, Les écoles primaires de Nantes : petite histoire événementielle et illustrée des créations scolaires depuis 1800, Nantes, association pour la conservation de la mémoire de l'école à Nantes et en Loire-Atlantique (ACMENLA), , 210 p. (ISBN 978-2-7466-8251-1), p. 166.
- « La reconstruction de Nantes p. 18-19 », sur www.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
- Dutertre 2005, p. 66.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Emmanuelle Dutertre, Savons et savonneries : le modèle nantais, Nantes, éditions Memo, coll. « Carnets d'usine », , 103 p. (ISBN 2-910391-75-2).
- Émilienne Leroux, « Les indiennages à Nantes au XVIIIe siècle », Les Annales de Nantes et du pays nantais, Nantes, Société académique de Nantes et de la Loire-Atlantique, no 222, , p. 12-14 (ISSN 0991-7179, lire en ligne).
- Stéphane Pajot, Nantes histoire de rues, Les Sables d'Olonne, d'Orbestier, , 215 p. (ISBN 978-2-84238-126-4).
- Édouard Pied, Notices sur les rues de Nantes, A. Dugas, , 331 p., p. 268.