Rites de l'Église catholique
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Variantes du rite romain |
Autres rites latins |
Rites liturgiques historiques |
L'Église catholique emploie équivalemment le terme « rite » pour désigner l'ensemble des rites et des cérémonies de la liturgie catholique :
- les rites liturgiques, manières de célébrer les mystères de la religion, classées en deux familles, celles des rites occidentaux, d'inspiration latine, et celles des six rites orientaux, d'inspiration grecque;
- les liturgies de « rite » ou rituel, cérémonies du culte qui sont propres ou communes à chacune de ces deux familles de rite (liturgie de la messe, de la parole, du Vendredi saint, des Heures, etc.).
Les rites ou liturgies occidentales et orientales
[modifier | modifier le code]L'Église catholique a connu au gré de son histoire, et connaît encore dans le monde, plusieurs différences de liturgie, toutes unies dans la foi. Plusieurs rites liturgiques peuvent coexister dans un même diocèse (par exemple dans l'archidiocèse de Braga) ou dans une même Église (par exemple au Liban).
Ces rites se différencient selon des critères ecclésiologiques, géographiques, culturels ou linguistiques, selon une tradition pluriséculaire. Ils se sont manifestés (et ont été maintenus) pour des raisons principalement culturelles.
En effet, l'objet d'un rite est d'accompagner les fidèles dans la célébration « en prenant pour fin la piété du célébrant et des fidèles ». Il s'inscrit donc dans un référentiel culturel donné et vient servir la célébration en s'exprimant selon ses codes culturels.
Les rites liturgiques sont groupés en deux familles :
- celles des rites occidentaux, d'inspiration latine, sobrement majestueuses en Occident ;
- celles des six rites orientaux, d'inspiration grecque, fastueuses et éblouissantes en Orient.
Rites latins
[modifier | modifier le code]Le rite habituel dans l'Église catholique latine est le rite romain, qui est à l'origine le rite de l'Église de Rome et a été étendu à toute l'Église en 1570.
Outre le rite romain existent toutefois quelques rites particuliers, utilisés par des diocèses ou des communautés particuliers pour des raisons historiques[1] (rites dominicain, ambrosien, mozarabe, cartusien, de Braga) ou pastorales (rites zaïrois[2] et pour les ordinariats personnels pour des ex-anglicans[3], voire seulement par quelques paroisses, comme dérogation à l'usage ordinaire (rite lyonnais).
Les principaux rites latins en vigueur
[modifier | modifier le code]Rite romain
[modifier | modifier le code]Le rite romain est le rite majoritaire de l'Église catholique. Pour environ un milliard de fidèles, il représente la manière dont sont célébrés la messe (Missel romain), les autres sacrements (rituel romain), la liturgie des heures ou l'office divin (Bréviaire) et les autres cérémonies liturgiques (Rituel et Cérémonial des Évêques).
Dans des cas particuliers et en conformité avec la réglementation du motu proprio Traditionis custodes de 2021 le Saint-Siège et certains évêques diocésains ont permis l'utilisation encore de la forme du rite romain qui était en vigueur en 1962.
Rite ambrosien
[modifier | modifier le code]Le rite ambrosien est en vigueur dans le diocèse de Milan et dans trois vallées tessinoises, Leventina, Blenio et Riviera. Il est attesté dès le IXe siècle. Sa liturgie est assez proche du rite romain, mais a un certain nombre de caractéristiques propres.
Le rite a été réformé après le Concile de Vatican II selon les mêmes principes que le rite romain, avec, en particulier l'emploi du vernaculaire, et une profonde réforme des rites d'ouverture et d'offertoire.
Rite dominicain
[modifier | modifier le code]Le rite dominicain est à l'origine la manière de célébrer la messe et les sacrements dans l'ordre dominicain[1]. Ayant été abandonné au profit du rite romain révisé en 1970 par l'Ordre des Prêcheurs, il est aujourd'hui maintenu par les fraternités Saint-Vincent-Ferrier et Saint-Dominique ainsi que par quelques pères dominicains. Aux États-Unis, le rite reprend de la vigueur dans la province dominicaine de Portland (Oregon) et à la Cathédrale de la Sainte-Famille d'Anchorage (Alaska).
Rite cartusien
[modifier | modifier le code]Le rite cartusien est la manière de célébrer la messe et les sacrements dans l'ordre des Chartreux. Il est indissociable de la manière de vivre des Chartreux, et ne peut être compris indépendamment. En comparaison avec le rite romain, le rite cartusien se caractérise par sa grande sobriété quant aux formes extérieures, son hiératisme et son recueillement, son sens du sacré et de l'adoration.
En accord avec le Saint-Siège, lors des réformes du rite romain de 1970, les chartreux choisirent de garder leur rite propre, plus propice à la contemplation et adapté à la vie en solitude sans finalité pastorale. Ils entreprirent néanmoins une révision générale de tous leurs livres liturgiques et adoptèrent plusieurs éléments du rite romain rénové ; ces réformes furent introduites lentement et en douceur, en laissant toujours aux religieux et aux communautés le choix entre une formule ancienne et une formule rénovée.
Rite mozarabe
[modifier | modifier le code]Le rite mozarabe fut le rite des diocèses catholiques de l'Espagne à partir du VIIe siècle. Il est aujourd'hui célébré dans le diocèse de Tolède, à égalité avec le rite romain. Héritière directe de la liturgie wisigothe, cette liturgie est influencée à la fois par le christianisme oriental, par la liturgie romaine et quelques traditions musulmanes.
Le rite présente de notables différences avec le rite romain. Ainsi lors de la messe, neuf oraisons sont récitées, trois passages des Évangiles sont lus et la communion se fait systématiquement sous les deux espèces. Les images et le cérémonial prennent une place importante, donnant au rite une beauté qui peut expliquer le soutien que le rite a conservé même après l'introduction dans la péninsule ibérique du rite romain.
Rite lyonnais
[modifier | modifier le code]Le rite lyonnais (ritus lugdunensis) est attesté comme rite propre de l'archidiocèse de Lyon, dès le IXe siècle, mais à la différence des rites ambrosien ou mozarabe, il a quasiment disparu depuis la réforme liturgique demandée par le Concile Vatican II et la promulgation du nouveau Missel romain en 1969. Toutefois, certaines de ses caractéristiques (surtout des points de détail) persistent dans la liturgie célébrée dans certaines églises de Lyon, par exemple à la primatiale Saint-Jean-Baptiste. Ainsi, par exemple, le rite de l'encensement est différent : il se fait à chaîne longue, à l'orientale, et non à chaîne courte comme dans le rite romain.
Rite de Braga
[modifier | modifier le code]Le rite de Braga est le rite en vigueur dans l'archidiocèse de Braga, au nord du Portugal. Il est apparenté aux rites mozarabe et romain et remonte au VIe siècle.
Rite zaïrois
[modifier | modifier le code]Le rite zaïrois est une variante du rite romain approuvée par Rome en 1988, ad experimentum[2]. Il correspond à la mise en pratique de l'idée d'inculturation, cherchant à impliquer les fidèles dans la liturgie par la reconnaissance et la prise en compte de la culture locale[4]. Le rite zaïrois insiste sur la participation active de l'assemblée qui se manifeste notamment par la danse comme expression de la foi (hors Avent et Carême), l'invocation des saints et des ancêtres comme expression de la communion universelle, et le kyrie renvoyé après le credo et suivi immédiatement de l'échange de la paix[2].
Usage anglican
[modifier | modifier le code]Une forme du rite romain, appelée « Divine Worship »[5] est en vigueur dans les ordinariats personnels de Notre-Dame de Walsingham, de la chaire de Saint-Pierre et de Notre-Dame de la Croix du Sud.
Dans le cadre des discussions avec les membres de la communion anglicane qui souhaitaient rejoindre la pleine communion avec Rome, le Saint-Siège offrit d'établir une structure particulière pour les accueillir, et qui aurait pour objectif d'assurer « que soient maintenues au sein de l'Église catholique les traditions liturgiques, spirituelles et pastorales de la Communion anglicane, comme un don précieux qui nourrit la foi des membres de l'ordinariat et comme un trésor à partager ». Ainsi, ils usent une forme du rite romain qui comprend des éléments issus de la tradition anglicane, avec ses règles propres et son calendrier liturgique propre[3].
Rites orientaux
[modifier | modifier le code]Les rites orientaux sont le propre des Églises catholiques orientales. Ils se caractérisent par une grande ressemblance avec les rites orthodoxes des mêmes régions.
Il existe six grands rites orientaux :
- le rite copte, qui est à l'origine le rite de l'Église d'Alexandrie (église catholique copte) ;
- le rite byzantin, qui est à l'origine le rite de l'Église de Constantinople (églises grecques-catholiques) ;
- le rite maronite ou rite syriaque occidental, qui est à l'origine le rite de l'Église d'Antioche (églises maronite, catholique syriaque et syro-malankare) ;
- le rite chaldéen ou rite syriaque oriental, qui est à l'origine le rite de l'Église de Perse (églises catholique chaldéenne et syro-malabare) ;
- le rite arménien, apparenté aux rites syriaque occidental et byzantin (église catholique arménienne) ;
- le rite guèze, qui est une variante du rite copte comportant des pratiques de l'Ancien Testament (église catholique éthiopienne).
Tableau des rites de l'Église catholique
[modifier | modifier le code]La liturgie du « rite » ou rituel
[modifier | modifier le code]La liturgie du « rite », désigne les diverses cérémonies du culte, propres ou communes à chacune de ces familles liturgiques, par exemple :
- liturgie de la messe
- liturgie de la Parole
- liturgie de l'Eucharistie
- liturgie du Vendredi saint
- liturgie de béatification
- liturgie des Heures (Office divin).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Le rite dominicain » [PDF], sur www.chemere.org, Fraternité Saint-Vincent-Ferrier, ? (consulté le ).
- Georges Njila, « Le rite zaïrois de la messe », sur leschretiensdelamolette.com, Secteur Pastoral du Blanc-Mesnil, Le Bourget, Dugny et St Louis de Drancy, (consulté le )
- (en) John Fulham, « A first reaction to today's publication of Anglicanorum Coetibus », sur forwardinfaith.com, Forward in Faith, (consulté le ).
- (en) Chris Nwaka Egbulem, O.P., « An african interpretation of liturgical inculturation : the rite zairois », pp. 227-248, dans Michael Downey et Richard Fragomeni, A Promise of Presence: Studies in Honor of David N Power Omi, Éditions Pastoral Press, juillet 1992, (ISBN 978-0-9124-0592-6), 325 pages.
- (en) « Introducing Divine Worship : The Missal. Frequently Asked Questions, 2 » [PDF] (consulté le ).