Reims Aviation
Reims Aviation est une entreprise de construction aéronautique installée à Prunay depuis 1967, à une quinzaine de kilomètres de Reims, dans la Marne.
Historique
[modifier | modifier le code]Un ingénieur pionnier
[modifier | modifier le code]L'origine de la Société des Avions Max Holste remonte à 1933, époque où Max Holste construit un avion de tourisme biplace de quarante chevaux, dénommé SHB 1[1], à l'usine du Port-sec, à Longwy, en Meurthe-et-Moselle. En 1939, il met au point un avion entièrement métallique, équipé d'un moteur Régnier de trois-cent quatre-vingts chevaux. Aux essais, cet avion atteignait la vitesse maximum de 475 km/h.
Le , l'entreprise de Max Holste fait voler le premier avion français étudié et réalisé depuis la Libération, le MH 52. Cet avion de construction métallique, équipé d'un moteur Renault[2] de cent-quarante chevaux, est muni d'un atterrisseur tricycle. Le , création de la S.A. Avions Max Holste puis, le , la société s'installe à Reims, impasse Baussonnet et déménage peu après rue Gosset. En 1950, création du MH 152, quadriplace d'observation d'artillerie, équipé d'un moteur de deux-cent quarante chevaux, suivi du "Max-Holste MH-1521 Broussard". Le , la société change sa raison sociale en Société nouvelle des avions Max Holste, dont Max Holste est le président. Le , premier vol du MH 260 Super Broussard, dernière réalisation. Ce prototype expérimental est équipé de deux moteurs à pistons Pratt & Whitney R-1340 de 600 chevaux chacun.
Le , signature des accords avec le premier constructeur d'avions légers au monde, Cessna de Wichita (Kansas, États-Unis), qui entre dans le capital de la société. Ces accords concernent la fabrication d'avions légers en France – à Reims – et leur commercialisation en Europe. Le , accord avec Nord-Aviation pour la reprise du programme MH 260, trop lourd financièrement pour la société, qui garde toutefois un tiers de la fabrication de l'avion. À cette occasion, Nord-Aviation entre dans le capital de la société. Le , le général Vigouroux devient le PDG de la société. Le , le dernier Broussard sort des lignes de montage. 380 avions ont été produits depuis le premier vol en 1952.
Le , la raison sociale de la société devient Reims Aviation[3] (effectifs : 280 personnes). Le , le premier avion monomoteur Cessna fabriqué hors des États-Unis, le F 172P, effectue son premier vol. La fabrication se fait toujours à Reims, dans les ateliers de la rue Gosset, pendant que les pièces, moteurs et autres éléments arrivent des États-Unis. Le , Jacques Clostermann devient PDG de la société. Après le 172P, Reims Aviation fera voler douze types de monomoteurs : F150, F172, FR172 "Reims Rocket", FA150, F177 RG “Cardinal”, FRA150, 182P, 185, 210, FA 152, F152, FR182 RG. La cadence journalière de production est, durant une longue période, de trois à quatre monomoteurs. Le est effectuée la livraison du deux-centième avion Reims-Cessna (F172).
Déménagement hors de Reims
[modifier | modifier le code]La municipalité de Reims ayant demandé à la société de quitter ses installations de la rue Gosset et de Saint-Léonard, le premier coup de pioche, sur un terrain de 60 000 m2, situé sur la commune de Prunay, est donné le . Le 1er octobre, le premier avion construit dans la nouvelle usine sort des lignes de montage transférées, sans aucun arrêt de production. Le , le millième avion monomoteur Reims-Cessna sort des lignes rémoises. Le , premier vol d'un bimoteur (2 x 210 ch) Reims-Cessna 337 Skymaster (Push Pull). D’autres bimoteurs suivent : FT337 G (pressurisé), FTB 337. Le , Pierre Clostermann, succède à Jacques à la tête de la société. Le , sort le premier tronçon 3 du Mystère 10 pour le compte de Dassault Aviation. Le , la piste est allongée à 1 140 mètres (elle était auparavant de 790 mètres). En 1980, l'effectif est de 551 personnes. Fin , sortie du six-millième avion Reims-Cessna, le F172 no 2155, et Jean Pichon devient PDG deux mois plus tard. Le , premier vol d'un F152 expérimental équipé d'un moteur à GPL.
Le , premier vol du biturbopropulseur Reims-Cessna F406 Caravan II. En , attribution de la fabrication du tronçon T4 du fuselage du Falcon 900 ainsi que l'assemblage du réservoir intégré au tronçon. Le , lancement de la fabrication des poutres plancher de Airbus A300/A310. Le , signature d'un contrat de partenariat avec la Socata et Hurel-Dubois pour la fabrication du carénage ventral de l'Airbus A330/A340. En , rachat par la CFCI, (Compagnie Française Chaufour Investissement), des parts détenues par Cessna. Le , Jean-Paul Pellissier devient PDG, puis Jean-Paul Chaufour lui succède le et, le , est livré le premier jeu de revêtements du tronçon 2 du Falcon 50 EX.
Situation actuelle (depuis 2003)
[modifier | modifier le code]Depuis mars 2003, Reims Aviation n'existe plus. L'entreprise est scindée en deux sociétés indépendantes :
- Reims Aérospace qui a repris l'activité sous-traitance pour les grands donneurs d'ordre aéronautiques et a été rachetée par le groupe autrichien Ventana. Elle a ensuite été rachetée enfin en 2011 par Novae Technology, qui la rebaptise Aerolean, puis lui donne son nom actuel en 2015 : Novae Aerospace Industry[4].
- Reims Aviation Industries qui a repris l'activité avions F406, a été rachetée par le fonds d'investissement Green Recovery. En 2007, Reims Aviation Industries est introduite en Bourse sur le segment Alternext d'Euronext Paris. En 2010, GECI International participe au capital à hauteur de 94,86 % (avec effet rétroactif au 01/04/2009) et l'assemblée générale de décide de l'absorption de Sky Aircraft, ainsi que du nouveau nom du groupe, GECI Aviation.
Ces deux sociétés sont toujours basées sur l'Aérodrome de Reims - Prunay, avec un effectif de 70 salariés en 2010 pour Reims Aviation Industries.
Faute d'une situation financière saine, Reims Aviation Industries a été placée en redressement judiciaire en date du par le Tribunal de Commerce de Reims alors que le dernier F406, n'était toujours pas terminé[5]. L'avion de série 0098 sera finalement livré le .
Le , le Tribunal de Commerce de Reims ordonné la cession du fonds de commerce à la société ASI Innovations (société créée par d'anciens cadres de RAI en 2010 et basée à Reims)[6]. Ceci mettant fin définitivement à Reims Aviation et, qui sait, à la production d'avions sur le site de Prunay.
En effet ASI Innovations a monté un partenariat avec Continental Motors (détenu par le géant chinois AVIC) pour relancer la construction de l'avion aux USA, sa patrie d'origine. Il s'agira à terme de proposer la version actuelle équipée du turbo-propulseur Pratt&Withney PT6A-112 et d'une version équipée d'un moteur Diesel à pistons fourni par Continental Motors. Avec au passage des améliorations techniques en phase avec son époque.
Grands programmes aéronautiques militaires et civils
[modifier | modifier le code]Pendant de nombreuses années, la société a participé aux plus grands programmes aéronautiques militaires et civils :
- Aérofreins du Super Étendard [Avions Marcel Dassault - Breguet Aviation (AMDBA)] (Breguet) ;
- Manche à air du Mirage III ;
- Fuselage du Mirage III ;
- Trappes diverses (canons, douilles, etc.) du Mirage F1 (les avions de la base aérienne 112...) ;
- Ailerons du Transall ;
- Revêtements d'ailes des ATL 2 (Atlantique 2) Breguet Atlantic ;
- Carénage de train, pointe arrière, empennages vertical et horizontal du Nord-Aviation N262 ;
- Ailerons et aérofreins du Mystère 20 ;
- Tronçon 3 du Falcon 10 ;
- Tronçon 4 du Falcon 900 ;
- Nourrice du Falcon 200 ;
- Barques, ailes extrêmes des ATR 42 et ATR 72 ;
- Panneaux de revêtement latéraux arrière du tronçon 12 de l'Airbus A320 ;
- Panneaux de revêtements du tronçon 3 du fuselage de l’Embraer 170.
Éléments produits
[modifier | modifier le code]À ce jour Reims Aviation produit les éléments suivants :
- Bords d'attaque d'aile mobile de la gamme Falcon ;
- Trappes de train du Mirage 2000 ;
- Poutres plancher des Airbus A300/A310 ;
- Caissons sous voilure de l'ATR 42 ;
- Longerons centraux d'ailes de l'ATR 42 ;
- Revêtements du tronçon 2 du Falcon 50 EX ;
- Pointe avant du Falcon 50 EX ;
- Carénage ventral des Airbus A330 et A340 ;
- Panneaux de revêtement latéraux arrière du tronçon 12 de l'Airbus A320 ;
- Carénage ventral de l'Airbus A340 version 500/600 ;
- Barque avant du Dornier 728 jet ;
- Entrées d’air du Dassault Rafale.
Avions livrés au 30 juin 2013
[modifier | modifier le code]- F150, F152 : 1.980
- FA150, FRA150, FA152 : 425
- F172, FR172 : 2.933
- F172RG : 73
- F177RG : 177
- 182, F182, RG182 : 296
- F337, FT337, FTB337 : 181
- F406 : 97
- 185, 188, 206, 207, 210 : 205
Soit un total de 6 359 avions.
Références
[modifier | modifier le code]- La rédaction, « Max Holste, illustre ingénieur aéronautique, honoré au cimetière de Hyères », sur Nice-Matin, (consulté le )
- Espace Air Passion, « Un rare MH-52 entre au musée », sur museeaviationangers, (consulté le )
- Deux_nouveautes_dans_le_Reims_de_la_belle_epoque https://www.reims.fr/fileadmin/reims/MEDIA/09_La_culture_a_reims/Archives_municipales/Articles/bl557_M._ROYER_Deux_nouveautes_dans_le_Reims_de_la_belle_epoque.pdf
- Frédéric Marais, « Novae Aerospace Industry, ou le spectaculaire redressement d’un avionneur historique de Reims », http://www.tracesecritesnews.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Reims Aviation en redressement judiciaire,L'Union]
- « Reims Aviation ne fabriquera plus d'avions - France Bleu », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )