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Qin Yi

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Qin Yi
Qin Yi avant 1961.
Fonction
Membre du comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois
9e comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois (d)
8e comité national de la conférence consultative du peuple chinois (d)
7e comité national de la conférence consultative du peuple chinois (d)
6e comité national de la conférence consultative du peuple chinois (d)
5e comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois (d)
Biographie
Naissance
Décès
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ShanghaiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Jin Yan (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Distinctions
Golden Rooster Award for Lifetime Achievement ()
Artiste populaire de Chine (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Qin Yi (en chinois : 秦怡 ; Wade : Ch'in I), née le à Shanghaï et morte le dans la même ville[1], est une actrice chinoise.

Elle a acquis une notoriété par ses spectacles dans la capitale provisoire de la Chine, pendant la Seconde Guerre sino-japonaise, Chongqing. Elle devient ensuite l'une des actrices de film les plus populaires de Chine, dans les années 1950 et 1960. Après une période difficile durant la Révolution culturelle, à la fin des années 1960 et début des années 1970, elle revient au premier rang dans les années 1980.

Débuts dans une Chine en transformation

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Qin Yi est née en 1922 dans une famille aisée de Shanghai. Son nom à la naissance est Qin Dehe (en chinois : 秦德和). Elle est l'une des nombreuses filles dans la famille. Elle grandit dans une cité qui est alors le centre névralgique de l’industrie cinématographique en Chine, elle aime le cinéma et Ruan Lingyu, actrice glamour des années 1930, est une de ses actrices préférées[2].

Après l'invasion japonaise de la Chine en 1937, Qin Yi déménage à Wuhan. En 1938, à la suite de l'avancée japonaise, Qin Yi déménage à nouveau pour Chongqing, devenue le siège du gouvernement de la République de Chine et de son gouvernement du Guomindang. Elle y reçoit une formation d'acteur. Elle est mise à contribution par plusieurs groupes de théâtre, et joue dans des dizaines de pièce[3]. Elle épouse l’acteur Chen Tianguo (en chinois : 陈天国) en 1939. Le mariage est de courte durée, Chen se révélant alcoolique et violent. Elle décide de divorcer malgré la naissance d’une fille[4],[5].

Actrice dans la Chine de Mao

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Après la capitulation du Japon, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Qin Yi revient à Shanghai. En 1946, elle joue dans le film Une famille fidèle, son premier long-métrage[6]. L’année suivante, elle interprète son premier grand rôle, Far Away Love, de Chen Liting, aux côtés de Zhao Dan, qui fait d’elle une star du cinéma chinois[2]. En 1947, Qin Yi se remarie avec Jin Yan, un acteur chinois d'origine coréenne[7].

Elle interprète ensuite un premier rôle dans Lost Love, de Tang Xiaodan, aux côtés de son mari Jin Yan[2]. Le film est tourné durant la dernière année de la guerre civile chinoise, et est diffusé après la prise de Shanghai par les communistes en . En raison du contexte incertain, le film reste peu de temps en salle[8]. Comme d'autres cinéastes et acteurs chinois, Qin Yi et Jin Yan doivent se décider entre trois possibilités : se réfugier dans la colonie britannique de-Hong Kong, rejoindre Taiwan, ou rester à Shanghai et à travailler avec le nouveau régime communiste. Le couple décide de rester[9].

La Basketteuse n°5.
Qin Yi

Nom chinois
Chinois 秦怡

Après 1949, Qin Yi devient une actrice du Shanghai Film Studio nouvellement créé. Elle est reconnue comme une artiste de premier plan par les nouvelles autorités[8]. Elle joue dans de nombreux films, parmi les seconds ou premiers rôles. Certains de ses premiers rôles rencontrent un grand succès et marquent cette phase de reconstruction d’un cinéma chinois, en particulier dans les réalisations du jeune Xie Jin, comme le film La Basketteuse n°5, où elle incarne un personnage nouveau dans le cinéma chinois, une sportive, une femme à la vitalité décomplexée[10]. Elle s’affirme comme l'une des actrices les plus populaires en Chine tout au long des années 1950 et 1960[3]. Le Premier ministre Zhou Enlai, attaché au renouveau de ce cinéma, la qualifie de « plus belle femme en Chine »[11].

Qin Yi et Jin Yan.

Qin Yi et sa famille ne sont pas épargnés pendant la Révolution culturelle. De tous les domaines artistiques, c'est le cinéma qui paye le plus lourd tribut à la vindicte de Jiang Qing, qui dirige les purges et la répression durant cette période. Le nom de Qin Yi est associé à ceux de Zhao Dan et de Zhang Ruifang[12], qui ont connu les débuts et la période difficile vécue par Jiang Qing à Shanghai, un passé que veut effacer l'épouse de Mao Tsé-Toung, l'Impératrice rouge[13]. Qin Yi est séparée de sa famille pendant des années[14], et passe cinq ou six ans à subir des surveillances, des séances de critiques et à effectuer un travail forcé dans les zones rurales. Son fils, qui est diagnostiqué schizophrène en 1965, juste avant le début de la Révolution culturelle, ne peut pas recevoir les soins médicaux nécessaires et son état se détériore [15].

Après la fin de la Révolution culturelle, Qin Yi fait un retour dans les années 1980[2]. À la création du China TV Golden Eagle Award en 1983 pour honorer les artistes de la télévision chinoises les plus populaires, elle fait partie des premiers lauréats. Cette même année 1983, son mari Jin Yan meurt. En 2009, elle remporte une des récompenses de cinéma les plus prestigieuses en Chine, le Coq d'or, pour l'ensemble de ses interprétations [3],[2].

De son mariage avec Jin Yan, Qin Yi a eu un fils nommé Jin Jie (en chinois : 金捷), qui souffrait de schizophrénie et ne pouvait vivre de façon indépendante. Qin Yi a pris constamment soin de lui, surtout après la mort de son mari[2],[16]. Elle s’est également investie dans la prise en compte des handicaps dans la société[14]. En dépit de ses troubles mentaux, Jin Jie avait un talent de peintre. Lors d'une vente aux enchères de charité, en 2002 à Shanghai, l'acteur Arnold Schwarzenegger a acheté un de ses tableaux et salué le dévouement de Qin Yi auprès de son fils[2],[14],[16]. Jin Jie est mort en 2007 à 59 ans[11]. Qin Yi avait constitué un capital pour qu’il puisse subvenir à ses besoins, mais comme il l'a précédé dans la tombe, elle a fait don du montant aux victimes du tremblement de terre au Sichuan en 2008[2].

Principaux films

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Far Away Love (1947), Un des premiers grands rôles de Qin Yi.

Récompenses

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China TV Golden Eagle Award
  • 1983 Best Actress (for Under the Eaves of Shanghai)[3]
Shanghai International Film Festival
  • 2008 Lifetime Achievement Award
Golden Rooster Awards
  • 2009 Lifetime Achievement Award[3]
Golden Phoenix Awards
  • 2009 Lifetime Achievement Award

Notes et références

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  1. (en) [1], sur tellerreport.com, 8 mai 2022
  2. a b c d e f g et h Site womenofchina.cn
  3. a b c d et e Song 2013, p. 260.
  4. Site Youth.cn 2013
  5. Meyer 2009, p. 117.
  6. Quiquemelle 1989, p. 181.
  7. Meyer 2009, p. 120.
  8. a et b Meyer 2009, p. 90.
  9. Meyer 2009, p. 89.
  10. Tassy 2007, Le Monde.
  11. a et b sina 2012, Sina.com.
  12. Jiaqi et Gao 1996, p. 370.
  13. Bergeron 1984, p. 244-262.
  14. a b et c Meyer 2009, p. 118.
  15. Mingsheng 2006, Guangming Daily.
  16. a et b Staff 2003, Shangai Star.

Sources bibliographiques

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Par date de parution.

  • Marie-Claire Quiquemelle, Le cinéma chinois, Centre Pompidou, (lire en ligne).
  • (en) Yan Jiaqi et Gao Gao, Turbulent Decade : A History of the Cultural Revolution, University of Hawaii Press, , p. 370.
  • (en) Staff, « Still in the spotlight », Shanghai Star,‎ (lire en ligne).
  • (zh) Tang Mingsheng, « 秦怡: 伟大的母亲 », Guangming Daily,‎ (lire en ligne).
  • (en) Richard J. Meyer, Jin Yan : The Rudolph Valentino of Shanghai, Hong Kong University Press, , 189 p. (ISBN 978-962-209-586-1, lire en ligne).
  • (en) « Qin Yi: Being a Mother is My Lifelong Commitment », Radio Chine Internationale,‎ (lire en ligne).
  • (zh) Staff sina, « 岁老艺术家秦怡不为人知的晚年生活 », Sina.com,‎ (lire en ligne).
  • (en) Hu Min, « Museum celebrates life, times of actres », Shanghai Daily,‎ (lire en ligne).
  • (en) Yuwu Song, Biographical Dictionary of the People's Republic of China, McFarland, , 452 p. (ISBN 978-1-4766-0298-1, lire en ligne), « Qin Yi (1922-) », p. 260.

Contexte.

Liens externes

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