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Pierre Pincemaille

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Pierre Pincemaille
photographie en noir et blanc, du buste de demi-profil
Pierre Pincemaille en 2004.
Nom de naissance Pierre-Marie François Pincemaille
Naissance
Paris 17e, France
Décès (à 61 ans)
Suresnes, France
Nationalité Drapeau de la France France
Lieux de résidence Herblay-sur-Seine, France
Activité principale Musicien
Style Musique impressionniste
Activités annexes Organiste, improvisateur, Professeur
Lieux d'activité Basilique Saint-Denis, conservatoire national de Paris
Années d'activité 1973-2017
Éditeurs Solstice, Ifo Classics, Pierre Verany
Formation Conservatoire national de Paris
Maîtres Henri Challan, Jean-Claude Raynaud, Marcel Bitsch, Rolande Falcinelli
Enseignement Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon, Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris
Élèves Thomas Ospital, David Cassan, Baptiste-Florian Marle-Ouvrard, Thomas Lacôte, Erwan Le Prado, Vincent Boucher, Frédéric Ledroit, Samuel Liégeon, Thomas Kientz
Famille Émile Belot, Gustave Belot, Joseph-Émile Belot
Récompenses Grand Prix de Chartres (1990)
Distinctions honorifiques Ordre des Palmes académiques (2003)
Ordre des Arts et des Lettres (2006)
Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand (2007)
Site internet http://pierrepincemaille.fr/

Répertoire

Pierre Pincemaille, né le dans le 17e arrondissement de Paris et mort le à Suresnes, est un musicien français, organiste titulaire des grandes orgues de la cathédrale-basilique Saint-Denis.

Connu pour sa maîtrise de l'improvisation à l'orgue, Pierre Pincemaille enseigne différentes disciplines musicales, notamment dans deux conservatoires nationaux supérieurs de musique : celui de Paris et celui de Lyon. Concertiste international, il cherche à rendre l'orgue accessible à un public non averti tout en défendant une facture d'orgue du XXIe siècle. Organiste liturgique, il s'attache à professionnaliser la pratique musicale durant les offices, au cours de ses 30 années de titulariat à la cathédrale de Saint-Denis. Il laisse une discographie comprenant notamment les dix symphonies de Charles-Marie Widor, les intégrales pour orgue de César Franck et Maurice Duruflé, et des improvisations.

Pierre Marie François Pincemaille naît à Paris, dans le 17e arrondissement, le du mariage d'Henri Pincemaille, ingénieur[a], et d'Andrée Schaar[6],[b].

Il épouse le Anne-France Gaudillat (maire-adjointe en 2018 de la commune d'Herblay[14],[15], chargée de la culture et des jumelages). De cette union naissent trois enfants[6] : Claire, Marc et Éric.

Il meurt le à l'âge de 61 ans à l'hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine)[OF 1],[PQ 1],[c].

Issu d'une famille mélomane depuis plusieurs générations, Pierre Pincemaille commence l'étude du piano en 1965[S 1]. De 1965 à 1975, il étudie le piano en cours particulier, au Perreux-sur-Marne. Il prend quelques cours avec Lucette Descaves (professeur au CNSM). Il se tourne rapidement vers l'orgue, à la faveur de séjours répétés à partir de 1968 chez son oncle, le père eudiste Paul Pincemaille, économe au collège Saint-Sauveur de Redon (Ille-et-Vilaine), qui est lui-même organiste amateur[PQ 1]. Lors de ces séjours durant les vacances scolaires, Paul Pincemaille lui donne accès à l'orgue Debierre de la chapelle du collège.

Il poursuit ses études au collège Albert de Mun de Nogent-sur-Marne puis au lycée Racine à Paris[6]. Autodidacte à l'orgue, doté d'un don précoce pour l'improvisation[17], Pierre Pincemaille réussit le concours d'entrée au Conservatoire national supérieur de musique de Paris sans avoir pris préalablement aucun cours[S 2]. Il y entre à 14 ans en , dans la classe de solfège spécialisé (professeur : Françoise Rieunier, puis Claude Lavoix[d]). Il accomplit toutes ses études musicales au conservatoire national supérieur de musique de Paris, en étant reçu aux classes suivantes[6] :

Photographie en couleurs de la façade d'un bâtiment récent.
Pierre Pincemaille fut élève puis professeur au conservatoire de Paris.

Il obtient cinq premiers prix (harmonie en 1977, contrepoint en 1978, fugue en 1978, orgue-interprétation en 1979 et orgue-improvisation en 1979[OF 2]). Pierre Pincemaille est le seul élève de la classe de Rolande Falcinelli à avoir obtenu les deux premiers prix d'orgue (interprétation et improvisation) le même jour[S 2].

Se dirigeant vers l'enseignement dans les écoles de musique et conservatoires agréés par l'État, Pierre Pincemaille obtient son CA (certificat d'aptitude aux fonctions de professeur) d'accompagnement le , et son CA d'écriture le .

Contrairement à ce qui se dit parfois, il n'a jamais été élève de Pierre Cochereau[19]. N'ayant pas trouvé convenable de se présenter aux masterclass de l'académie internationale d'été de Nice avant d'avoir obtenu ses deux premiers prix (orgue et improvisation) du conservatoire national supérieur de musique de Paris, il n'a pas pu travailler avec Pierre Cochereau, ce dernier étant nommé directeur du Conservatoire national supérieur de musique de Lyon[20],[21]. C'est par sa fréquentation à la cathédrale Notre-Dame de Paris dans les années 1970, et l'écoute de ses enregistrements, que Pierre Pincemaille s'est familiarisé avec le talent de l'improvisation de Pierre Cochereau[PQ 1],[S 3], dont il acquiert la maîtrise[22].

Prix internationaux

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Entre 1978 et 1990, il remporte cinq grands prix de concours internationaux[6],[PQ 1],[S 4] :

  • 1978 - Premier prix du concours international d'improvisation de Lyon (jury présidé par Pierre Cochereau[20]) ;
  • 1987 - Grand prix du concours européen d'orgue de Beauvais ;
  • 1989 - Premier prix du concours international d'improvisation de Strasbourg ;
  • 1989 - Grand prix du concours international d'improvisation de Montbrison ;
  • 1990 - Grand prix d'improvisation au Grand Prix de Chartres[23] ;

et entame ensuite une carrière de concertiste international[PQ 3].

Carrière professionnelle

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Musicien « complet »[S 5], Pierre Pincemaille connait une carrière professionnelle diversifiée, longue de 40 ans en tant que concertiste (interprète et improvisateur), organiste liturgique[24] et enseignant, récompensée dans ces trois domaines.

Organiste liturgique

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Pierre Pincemaille occupe plusieurs tribunes en tant qu'organiste titulaire. Considérant sa fonction comme un « privilège », il vise « une qualité optimale, musicalement et liturgiquement ». Ainsi, lorsque cela est possible, Pierre Pincemaille cherche à instaurer la fonction de maître de chapelle, et à mettre en place l'utilisation de l'orgue de chœur pour l'accompagnement des chants[19] (ce qui est réalisé à Saint-Denis, avec une équipe d'organistes de chœur[OF 3]). Lorsque l'organiste titulaire est un professionnel de la musique, il recommande qu'il soit seul titulaire[α], et qu'il puisse se voir conférer l'autorité suffisante pour élaborer le programme musical des célébrations[S 6].

De 1977 à 1984, il est l'organiste accompagnateur de la manécanterie « Les Moineaux du Val-de-Marne » des Petits Chanteurs de Nogent-sur-Marne[e].

De 1982 à 1987, il est titulaire de l'orgue Merklin de l'église Saint-Eugène-Sainte-Cécile à Paris[S 7].

photographie en couleur d'un buffet d'orgue.
Orgue de la basilique Saint-Denis (inauguré le ).

Il est ensuite nommé, au terme du concours du [S 2], organiste titulaire des grandes orgues Cavaillé-Coll de la basilique Saint-Denis (cathédrale depuis 1966)[6] parmi quinze candidats[LeP 1], poste qu'il occupe durant 30 ans (du au [PQ 1]). Seul organiste titulaire durant cette période, il se qualifie de « Seul maître à bord après Dieu, et heureux de l'être ! ». En tant qu'organiste titulaire, il joue lui-même aux grandes orgues en se faisant exceptionnellement remplacer par ceux de ses élèves qu'il sélectionne en fonction de leur capacité à tirer parti de cet instrument difficile à maîtriser[S 8],[S 9],[LeP 2] (instrument « déséquilibré »[S 10], cornements du fait du grand âge de l'instrument, claviers et pédalier incomplets[27], etc.). En , le nouveau recteur Dominique Lebrun (futur archevêque de Rouen)[28] lui donne « carte blanche » pour l'organisation de la musique liturgique de la cathédrale. S'inspirant de l'« esprit » du chanoine Jehan Revert, il crée un chœur à 4 voix mixtes avec son épouse, et crée un corpus de chants liturgiques qu'il ré-harmonise[29], pour les inscrire au programme des célébrations.

Il participe à faire découvrir les grandes orgues de la cathédrale de différentes manières. Il anime des visites de groupes d'organistes professionnels et amateurs (comme pour l'association François-Henri Clicquot en 2008[30]), et de groupes de facteurs d'orgues. Il organise des auditions le dimanche matin à partir de [S 2]. Il organise des concerts réguliers en la cathédrale[31], entre 1989 et 1994[S 11], puis entre 2014[LeP 3] et 2017[LeP 4],[PQ 4],[PQ 5] (26 concerts), soit 184 organistes invités venant du monde entier, dont Marie-Claire Alain[PQ 6], Gaston Litaize[PQ 7], Suzanne Chaisemartin, Michel Chapuis[PQ 6], Thierry Escaich, André Isoir[PQ 8], Daniel Roth et bien d'autres. Il participe à 25 concerts organisés dans le cadre d'événements particuliers, en tant que concertiste ou directeur artistique : pour le conseil général, Monuments en Musique[32],[S 12],[LeP 5], les journées européennes du patrimoine[PQ 9], la Nuit des cathédrales[33],[LeP 6], la fête de la musique[34], le festival de musique de Saint-Denis[LeP 7],[LeP 8], colloque sur Cavaillé-Coll. Enfin, il enregistre une pièce d'orgue du film La Reine Margot[PQ 10], ainsi que huit CD, sur les grandes orgues de Saint-Denis.

Interprète

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Considéré comme un instrumentiste « virtuose »[f],[g], Pierre Pincemaille poursuit une carrière internationale de concertiste[OF 5],[OF 6], en donnant plus de mille concerts sur quatre des cinq continents[PQ 12] : il se produit au cours de plus de 300 concerts dans 19 pays d'Europe (dont en Allemagne, en Italie[35], en Norvège), 92 sur le continent américain (dont 68 aux États-Unis[h]), et quelques concerts en Afrique et Asie[6],[PQ 13]. En France, il se produit en concert[i] dans plus de 200 villes. Connu pour ses interprétations de la musique romantique et post-romantique[PQ 15], il est invité pour les concerts d'anniversaire[37] ou d'inauguration[j] de différents instruments (comme l'orgue de l'église Notre-Dame d'Oloron-Sainte-Marie[PQ 16], de l'église Saint-Jean de Joigny[PQ 17], de la cathédrale Notre-Dame d'Évreux[S 13], ou de la Cathédrale Saint-Samson de Dol-de-Bretagne[OF 8],[OF 9]). Dans le cadre du festival de musique de Saint-Denis, il joue sous la direction de Mstislav Rostropovitch (War Requiem de Benjamin Britten au Festival 1994[PQ 18]), Chung Myung-whun (Symphonie avec orgue de Camille Saint-Saëns au Festival 1999[38],[39]), Riccardo Muti (Te Deum de Haydn en 2000[38]), János Fürst (messe en ré d'Antonín Dvořák en 2006 avec l'orchestre national d'Île-de-France[34]), John Nelson (Requiem de Fauré au festival de 2003[S 14]), Charles Dutoit.

Il compose le programme de ses concerts en fonction de l'instrument, du lieu et du public[PQ 19],[PQ 20], soucieux de donner de l'orgue l'image renouvelée d'un véritable instrument de musique plus que d'un simple outil liturgique[β] (de la même manière qu'il se considère plus comme un « musicien qui joue de l'orgue » que comme un organiste[S 15],[PQ 5]). À cet égard, il présente au public lors de ses concerts les œuvres ou compositeurs interprétés[40], voire quelques éléments vulgarisés de technique musicale (comme le choral orné avec certaines œuvres de Jean-Sébastien Bach[PQ 21]), et préfère les consoles proches du public (ou à défaut une retransmission par vidéoprojection[PQ 11],[OF 10],[OF 11]), pour rendre visible l'organiste auprès du public.

Pierre Pincemaille dit être « un musicien de la tonalité, dont le répertoire pour orgue s'arrête aux œuvres d'avant 1945 »[S 15], dans l'esthétique de Claude Debussy et Maurice Ravel. Parmi les compositeurs du répertoire, outre Jean-Sébastien Bach, sa prédilection va aux compositeurs de l'école française d'orgue issue du romantisme[k] comme César Franck[OF 12],[41], Charles-Marie Widor, Louis Vierne, Jehan Alain ou encore Maurice Duruflé[S 3].

Pierre Pincemaille défend une facture d'orgue du XXIe siècle, s'appuyant sur des technologies nouvelles au service du confort de l'organiste[S 10] et de son inspiration créatrice[S 16]. Il est, le cas échéant, en faveur des orgues numériques ou hybrides[OF 13], comme celui de l'abbaye de Saint-Jean-aux-Bois (Oise)[42], poursuivant l'objectif de rendre l'orgue accessible au plus grand nombre[43] et de séduire un public non averti[S 17].

Improvisateur

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Pierre Pincemaille est reconnu pour ses talents d'improvisateur[l],[m]. Il bénéficie dans ce domaine de l'enseignement de Rolande Falcinelli, elle-même disciple de Marcel Dupré[PQ 2]. Il complète cet enseignement par l'écoute des improvisations de Pierre Cochereau[PQ 1],[S 18],[44]. Maîtrisant l'écriture musicale, il pratique l'improvisation, dans la tradition de l'école française d'orgue[S 19],[45].

À la cathédrale de Saint-Denis, dans le cadre des messes dominicales, Pierre Pincemaille improvise à sept reprises : entrée, verset après le psaume, méditation après l'homélie, offertoire, consécration, communion, sortie (ce qui lui permet de s'adapter à la liturgie[46]). En 30 ans, il improvise pour accompagner plus de 1 600 célébrations[47].

Photographie en couleurs de massifs montagneux enneigés.
Le massif du Mont-Blanc a inspiré plusieurs improvisations.

En concert, il clôt ses récitals par une grande improvisation[PQ 15] sous forme de thème et variations, de symphonie, de suite de danses, ou encore de poème symphonique. Il met en valeur avec créativité[48],[PQ 3],[S 20] les ressources sonores de tous les orgues qu'il joue[g], quelle qu'en soit la dimension[n], par ses registrations[o]. Certains de ses récitals sont exclusivement consacrés à l'improvisation. C'est le cas par exemple lors du festival Les heures d'orgue de Chamonix-Mont-Blanc, le , où Pierre Pincemaille improvise un poème symphonique en sept tableaux illustrant l'aiguille du Midi, l'Arve, le col du Brévent, la Mer de Glace, la vallée de Chamonix, le lac Vert, le mont Blanc sur des photos de la photographe chamoniarde Monica Dalmasso[PQ 31],[PQ 32],[52]. Il choisit le même format cinq ans plus tard en improvisant un nouveau poème symphonique le sur les mêmes photos[53].

Pierre Pincemaille a improvisé sur des films muets (comme l'improvisation sur Faust de Murnau à l'orgue de l'Abbaye Saint-Ouen de Rouen[54]), ou encore sur des effets pyrotechniques[55],[LeP 9].

Il a également présidé des jurys de concours d'improvisation, notamment le concours Jean-Louis Florentz en 2007 et 2012[S 21], le concours portant son nom à la basilique Saint-Pierre de Luxeuil-les-Bains (Franche-Comté), ayant lieu au moment de Pâques de 2011 à 2013[PQ 33],[S 22],[PQ 34], ou encore le concours de Dudelange (Luxembourg), du 26 au , en co-présidence avec Bernhard Haas[S 23],[56].

Il a consacré neuf CD à ses improvisations.

Pierre Pincemaille réalise une carrière d'enseignant dans plusieurs établissements, du niveau communal au niveau national[6]. En 1980, il devient professeur d'accompagnement au piano et d'écriture musicale au conservatoire à rayonnement régional de Poitiers. Il quitte ce poste en 1984 pour enseigner l'écriture musicale à l'école nationale de musique de Châtellerault[PQ 35], où il exerce jusqu'en 2002. Il enseigne en parallèle l'orgue de 1986 à 1999 au conservatoire du 17e arrondissement de Paris. En 2000, il est nommé au conservatoire à rayonnement régional de Saint-Maur-des-Fossés, en tant que professeur d'improvisation à l'orgue[57]. Son élève David Cassan le suit à ce poste[58]. De 2002 à sa mort, il est également professeur d'écriture musicale, au conservatoire à rayonnement départemental de Saint-Germain-en-Laye[OF 15].

Au sein des conservatoires nationaux, il est d'abord nommé en 2003 au conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon pour enseigner l'écriture musicale. Il quitte ce conservatoire en 2005 étant nommé au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris[59] comme professeur de contrepoint. Il assure cet enseignement jusqu'à sa mort.

Il conduit également des masterclass[p].

Pédagogue « recherché »[OF 16] et « respecté »[S 24], Pierre Pincemaille forme en 17 années[57] de jeunes improvisateurs, français et étrangers, dont certains aujourd'hui organistes titulaires dans des églises parisiennes ou d'autres grandes villes françaises ; parmi eux : David Cassan (Temple protestant de l'Oratoire du Louvre)[PQ 36], Thomas Lacôte (église de la Sainte-Trinité)[61], Samuel Liégeon[OF 17] (église Saint-Pierre-de-Chaillot), Baptiste-Florian Marle-Ouvrard et Thomas Ospital (église Saint-Eustache)[62], Pierre Queval (église Saint-Ignace-de-Loyola)[PQ 37], Luc Stellakis (basilique Notre-Dame-des-Victoires)[PQ 38],[PQ 39], Lucille Dollat (église Notre-Dame-de-la-Gare et église Notre-Dame-des-Vertus d'Aubervilliers)[OF 18],[PQ 40], Pierre Offret[PQ 41]), ou encore Quentin Guerillot qui lui succède aux grandes orgues de la cathédrale Saint-Denis le [PQ 42],[S 25]. D'autres étudiants organistes ont suivi son enseignement avant d'acquérir un poste hors de France, dont Martin Grégorius (Gütersloh, Allemagne)[63], Stéphane Mottoul (Hofkirche Sankt Leodegar im Hof, Lucerne, Suisse)[64],[65], Johan Sigvard Jensen (église de la Citadelle “Kastelskirken” à Copenhague, Danemark)[66], Thomas Kientz (Abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune, Suisse)[67],[PQ 43].

La plupart des œuvres de Pierre Pincemaille sont des improvisations, dont la majorité n'a pas été enregistrée. Ce dernier écrit d'ailleurs, concernant l'œuvre d'improvisation :

« Elle n'est appelée à n'être entendue qu'une fois, puis à s'évanouir définitivement dans un fugitif souvenir, en ne laissant aucune trace dans l'Histoire de la musique[68]. »

Parmi les œuvres enregistrées, la discographie de Pierre Pincemaille se compose d'une vingtaine de CD ou ensemble de CD (d'interprétations, transcriptions et improvisations). Pierre Pincemaille laisse également quelques compositions et écrits.

Compositions

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Pierre Pincemaille ne se considère pas comme compositeur, pour un certain nombre de raisons qu'il explique dans À propos de la composition[68]. Il estime qu'en composant, il aurait « passé son temps à se corriger et se renier »[S 15] : même encouragé à composer par ses maîtres Jean-Claude Raynaud et Rolande Falcinelli[68], il préfère l'art de l'improvisation, « surgissant dans l'émotion de l'instant »[S 15]. Il laisse néanmoins quelques compositions :

Ses œuvres sont jouées dans le cadre de concerts, festivals ou cérémonies religieuses, par exemple lors du récital du donné en la cathédrale nationale de Washington par Jeremy Filsell[75] ou lors de la messe radiodiffusée depuis la chapelle « Sainte-Marie Mère de l'Église » de l'institution Sainte-Marie d'Antony le par la Maîtrise Sainte-Marie d'Antony[76].

Discographie

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Pierre Pincemaille a réalisé de nombreux enregistrements[S 27],[77].

Intégrales pour orgue

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Œuvres pour orgue du XIXe siècle

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Œuvres pour orgue du XXe siècle

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Louis Vierne vers 1910.
Louis Vierne (vers 1910) : Pierre Pincemaille enregistra certaines de ses œuvres, dont la Messe solennelle qu'il joua à son dernier concert du [78].

Improvisations

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Autres enregistrements

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Décorations, distinctions et hommages

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Pierre Pincemaille est décoré dans les trois domaines de sa carrière : professeur, musicien, et organiste liturgique[57],[PQ 45].

En 2000, il obtient un diapason d'or pour l'enregistrement de l'intégrale des symphonies de Charles-Marie Widor[S 29],[q].

Sa mort est annoncé sur divers médias : médias nationaux (comme Le Monde.fr[PQ 1] ou France Musique[83]), médias locaux (comme le Journal de Saint-Denis[PQ 45]), médias institutionnels (site web de la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) d'Île-de-France[16], comptes Twitter de conservatoires), ou encore certains sites spécialisés (comme « Orgue en France »[83] ou Diapason[S 3]).

Après sa mort, divers hommages lui sont rendus. C'est le cas notamment avec plusieurs concerts, en particulier les concerts du à l'Oratoire du Louvre[84], du à la cathédrale de Saint-Denis[47],[85], le concert de l'ensemble Amarillis du lors du festival musical « Le Printemps des orgues »[86], le lors du 52e festival de musique de La Chaise-Dieu[S 30], ou encore les récitals des 13, 20 et lors de la 62e édition du festival musical « La voix des orgues » de Guérande[87],[OF 21]. Des émissions de radio lui rendent également hommage les [88] et sur le réseau des radios chrétiennes francophones.

Le prix du public du Grand Prix Florentz a été nommé « Pierre-Pincemaille »[PQ 41].

Pour approfondir

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Bibliographie et filmographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Pierre Pincemaille a également participé à l'élaboration de l'étude Le génie de Cavaillé Coll, sortie en DVD en 2013[S 31],[27].

Articles connexes

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Liens externes

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Ressources biographiques

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Bases de données

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Extraits vidéo

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Notes et références

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  1. « Pour moi, à UN instrument doit correspondre UN artiste. Pourrait-on imaginer (en leurs temps) un Vierne, un Tournemire, un Dupré, un Langlais, un Messiaen, un Cochereau partager leur poste ? Pourrait-on imaginer plusieurs archevêques de Paris officiant à tour de rôle ? ».
  2. « c'est un instrument qui souffre d'une odeur de sacristie. On le considère rarement comme il devrait l'être : un instrument de musique »[S 15].
  1. Son père, Henri Pincemaille (mort le ) et son grand-père, Fernand Pincemaille (mort le , chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur) étaient tous deux anciens élèves de l'École polytechnique, respectivement promotions 1933[1],[2] et 1905[3]. Henri Pincemaille est le fils de Fernand Pincemaille (1885-1959) et de Suzanne Belot (1885-1974), elle-même fille de l'ingénieur en chef des manufactures de l'État Émile Belot (1857-1944), lui-même fils de l'historien Joseph-Émile Belot (1829-1886)[4],[5].
  2. Andrée Schaar (1915-1997)[7] est née du mariage le à Ixelles en Belgique de Marguerite Rollet et de Maurice Schaar (famille d'Ixelles)[8]. Marguerite Rollet est une cantatrice belge intervenue lors des concerts de La Libre Esthétique. Elle donne des auditions de 1908 à 1912 dans La Libre Esthétique (cercle artistique auquel a participé notamment Vincent d'Indy, disciple de César Franck)[9],[10],[11]. Dans l'ouvrage Bruxelles ou la convergence des arts, il est précisé que « Au cours des années 1910, les cantatrices Marie-Anne Weber (1884-1953) et Marguerite Rollet deviennent les cantatrices habituelles de la scène de La Libre Esthétique »[12]. On trouve en outre la trace d'un concert qu'elle a donné le à Ypres dans Le Progrès[13].
  3. La cérémonie religieuse se déroule à l'église Saint-Martin d'Herblay le , suivie le lendemain de l'inhumation au nouveau cimetière de Tréflez dans le Finistère[OF 1],[16].
  4. Claude Lavoix, pianiste, est morte en 2017[18].
  5. Fondée le , la manécanterie des Moineaux du Val de Marne change de nom en 2013 pour s'appeler « Les Petits Chanteurs de Nogent-sur-Marne ». Le chœur est affilié depuis 1955 à la Fédération Internationale des Pueri Cantores, qui regroupe des chorales du monde entier[25]. On trouve sur le site de la Bibliothèque nationale de France des enregistrements de la manécanterie des Moineaux du Val de Marne avec Pierre Pincemaille comme interprète à l'orgue[26].
  6. Le secrétaire de l'association de sauvegarde de l'orgue de Vimoutiers considère dans un article du quotidien Ouest France à propos de Pierre Pincemaille : « Instrumentiste virtuose, son talent d'improvisateur est unanimement reconnu par l'opinion internationale »[OF 4]. Le journal Sud Ouest parle quant à lui, à l'occasion du concert d'inauguration des orgues de l'église Notre-Dame d'Oloron-Sainte-Marie, d'« un des plus grands organistes du monde »[PQ 11].
  7. a et b Ouest-France publie, pour le concert à l'église Saint-Tudy de Loctudy : « Instrumentiste virtuose, son extraordinaire talent d'improvisateur lui permet d'exploiter toutes les ressources sonores d'un orgue. »[OF 14]. Dans un autre article de La Presse (Montréal), à l'occasion du concert à Lachine (Montréal, Canada) : « toujours éblouissant virtuose de l'orgue et, surtout, possesseur de cette science organistique grâce à laquelle il peut aller au maximum des possibilités offertes en une heure de fréquentation d'un instrument nouveau pour lui. »[PQ 27].
  8. Notamment à Houston[36].
  9. Pour la 5ème soirée du Printemps musical du Vaucluse, le journal La Provence précise que Pierre Pincemaille est un « interprète dont on ne se lasse pas, tant sa verve organistique et son talent d'improvisateur font de chacun de ses concerts un événement mémorable »[PQ 14].
  10. Mort prématurément, Pierre Pincemaille n'a pas eu le temps d'assurer l'inauguration de l'orgue de la cathédrale Saint-Julien du Mans : Loïc Mallié l'aura remplacé pour cette inauguration[OF 7].
  11. Pour Le Figaro Magazine, « la grande tradition française issue du romantisme n'est pas éteinte pour autant, grâce au talent d'improvisateur d'un Pierre Pincemaille ou au génie novateur d'un Jean Guillou. »[PQ 22].
  12. Le journal La Croix parle de Pierre Pincemaille comme d'un « virtuose renommé pour son formidable talent d'improvisateur »[PQ 23]. Pour le journal L'Alsace, « Pierre Pincemaille est considéré comme le plus grand improvisateur de notre époque après son maître Pierre Cochereau »[PQ 24]. Le journal Le Progrès écrit à propos de Pierre Pincemaille que « son prodigieux talent d'improvisateur est universellement reconnu. »[PQ 25].
  13. Vincent Warnier déclare dans Le Monde, « Je ne suis pas de ceux qui, comme Pierre Pincemaille, par exemple, peuvent improviser un prélude et fugue dans le plus parfait style à la Jean-Sébastien Bach. »[PQ 26].
  14. Des orgues de dimension modestes comme celui de l'église de Lannilis[PQ 19] comportant 19 jeux[PQ 28], à des orgues plus grands comme celui de l'église Saint-Jean-Baptiste de Megève[PQ 29] doté de 48 jeux[49], jusqu'aux orgues les plus importants comme celui de l'église Saint-Sulpice de Paris[50] et ses 100 jeux[51].
  15. Pour l'inauguration des orgues d'Auvernier, un article du journal L'Express (Neuchâtel) parle de « sa parfaite connaissance des registrations et sa musicalité absolue » et de « son style improvisé qui aura marqué les auditeurs par son invention colorée, ses contrepoints subtilement conduits et ses harmonies savoureuses. »[PQ 30]. À la suite du concert du sur l'orgue Casavant de l'église des Saints-Anges Gardiens (Montréal), le journal La Presse (Montréal) parle d'« une registration extrêmement fournie » pour « mettre en valeur les ressources » de l'intrument[PQ 27].
  16. C'est le cas par exemple le au conservatoire de Meudon[60].
  17. Le magazine Diapason consacre une page (page 54) à cet enregistrement qu'il qualifie de « un régal ». La critique commence par ces termes « Si l'on commence en saluant l'exploit de Pierre Pincemaille, terme si peu musical, je crains qu'on passe à côté de l'essentiel, la musique. Et pourtant ! Les dix symphonies de Widor sur dix des plus beaux Cavaillé-Coll, tous admirables et singuliers, le tout gravé en un an jour pour jour : chapeau bas. ».

Références

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