Paylag Mikaélian
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Փայլակ Միքայէլեան |
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Paylag Mikaélian (arménien : Փայլակ Միքայէլեան), né le à Erzincan et mort le à Grasse, est un écrivain arménien.
Biographie
[modifier | modifier le code]Paylag Mikaélian naît le [1] à Erzincan, dans l'Empire ottoman[2]. Ses parents se nomment Mikaïl Mikaélian et Yeonike Sahakian[1].
Lors du génocide arménien, il est déporté avec ses parents, adopté par une famille turque et islamisé[2],[3]. Après l'armistice de Moudros, il est pris en charge par une organisation humanitaire arménienne et est envoyé à l'orphelinat de Kouléli (à Constantinople[4]), plus tard transféré à Corfou[2].
En France, il publie ses premiers essais littéraires dans Yergounk[2], qui portent la marque des déportations[3], notamment Mourad[5] publié dans les numéros de septembre 1930 à janvier 1931[3]. Il écrit aussi ensuite dans Anahit[4], Haratch et Hayrénik et participe à la revue Menk[2],[6]. Paylag Mikaélian appartient à l'Association des orphelins adultes fondée par Chavarch Nartouni[7].
En 1930, il publie Ève, sous-titré Cartes postales de vacances[3]. L'ouvrage est composé de vingt pièces en prose d'en moyenne une page de long, au format de cartes postales[3]. Chaque carte postale est écrite par une jeune femme, qui fait office de narratrice, tandis que le destinataire est son amant ainsi que le lecteur[3]. Émises d'un village du bord de la Méditerranée, elles jalonnent le séjour du couple tel un journal intime, jusqu'à la grossesse de la narratrice[3].
Cet ouvrage est suivi par un second volume intitulé Soleil, Soleil que le journal Haratch publie d'abord comme feuilleton[4]. Dans ce second récit, constitué de vingt chapitres et dont le récit se déroule dans un sanatorium des Alpes[8], Paylag Mikaélian prononce un véritable réquisitoire contre son père[9], le décrivant comme étant ni tout à fait mort, ni tout à fait vivant[10], n'ayant « pas su mourir »[11]. Dans la souffrance de son deuil, il écrit les bonnes choses qu'il a reçues de son père et qu'il a perdues, clame sa haine de celui qui a préféré se « courber plutôt que de [se] révolter », critique sa lâcheté et sa faiblesse et, comme le note Hasmig Krikorian, « par identification à son géniteur, il se sent inapte à vivre ou à mourir, sans jalon pour devenir combatif, protecteur et transmettre la vie »[10]. À travers le narrateur, Paylag Mikaélian évoque aussi la maladie dont il souffre, la tuberculose, et plus particulièrement les malades[12]. De fait, avec la mort du père a commencé la maladie[11].
Il est l'auteur de nouvelles, de poésies en prose ou en vers, dispersées dans les journaux[4]. Dans son œuvre, Paylag Mikaélian fait de nombreuses références au paganisme arménien[7] : mentions au dieu Vahagn dans Ève et dans des poèmes[13] ainsi qu'au dieu Aramazd[7], tandis que le titre d'Ève s'inscrit dans la tradition biblique[8]. Pour Krikor Beledian[8] :
« La référence au père originel, Vahakn et Aramazt ensemble, a une fonction quasi traditionnelle : elle instaure l'ancêtre fondateur capable de rassembler et de fonder le peuple en tant qu'entité une. De ce fait, pour l'orphelin sauvé des déportations, Vahakn constitue une espèce d'antidote à sa condition d'orphelin. La mort des parents dans la catastrophe semble dépassée par l'affirmation de la puissance de l'ancêtre. »
Atteint de tuberculose, il fréquente les sanatoriums et finit par mourir dans celui de Grasse[2] le [1]. Il y était entré comme coiffeur pour payer ses frais de soins[4].
Œuvre
[modifier | modifier le code]- (hy) Եւա : Արձակուրդի բացիկներ [« Ève : Cartes postales de vacances »], Paris, Impr. Hrant Samuel, , 32 p.
- (hy) Արեւ, Արեւ… [« Soleil, soleil… »], Paris, Impr. Der Hagopian, , 144 p. (BNF 41375137, lire en ligne), [lire en ligne]
- (hy) Ղազարն եւ իր էշը [« Lazare et son âne »], Beyrouth, Impr. Arevelk, , 30 p.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Acte de décès DE/1936/152, « MIKAELIAN Pailak » [lire en ligne].
- Krikor Beledian 2001, p. 440.
- Krikor Beledian 2001, p. 172.
- « Paylag MIKAELIAN (1905-1936) », sur acam-france.org
- (hy) Paylag Mikaélian, « Մուրատ » [« Mourad »], Yergounk, no 6, , p. 77-81 (lire en ligne)
- Krikor Beledian 2001, p. 108.
- Krikor Beledian 2001, p. 175.
- Krikor Beledian 2001, p. 176.
- Krikor Beledian 2001, p. 217.
- Hasmig Krikorian, « Les effets de la haine chez les héritiers du génocide des Arméniens », Les Lettres de la SPF, Société de Psychanalyse Freudienne, vol. 30, no 2, , p. 195-196 (lire en ligne)
- Krikor Beledian 2001, p. 178.
- Krikor Beledian 2001, p. 177.
- Krikor Beledian 2001, p. 174.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Krikor Beledian, Cinquante ans de littérature arménienne en France : Du même à l'autre, CNRS Éditions, , 487 p. (ISBN 978-2-271-05929-1)
Liens externes
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