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Paryse Martin

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Paryse Martin
Paryse Martin en 2019.
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 64 ans)
QuébecVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Formation
Université Laval (licence (en)) (jusqu'en )
Université Laval (Master of Fine Arts) (jusqu'en )
Université du Québec à Montréal (doctorat) (jusqu'en )Voir et modifier les données sur Wikidata

Paryse Martin, née en 1959 à Caribou (Maine (États-Unis)) et morte le 4 mars 2024[1] à Québec (Canada), est une artiste canadienne[2] contemporaine engagée. Pédagogue et féministe, elle évolue dans plusieurs disciplines, notamment la peinture, la sculpture[3], l'illustration et l'animation[4]. Elle a été boursière du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec à de nombreuses reprises[5].

En 1986, elle complète un baccalauréat en arts visuels puis sa maîtrise en 1994 à l'Université Laval. Elle obtient un doctorat en études et pratiques des arts de l'Université du Québec à Montréal en 2007.

Paryse Martin enseigne à l'École d'art[6] de l'Université Laval depuis 2000.

Paryse Martin participe à plusieurs expositions individuelles et collectives tant au Québec qu’à l’étranger. De 1986 à 1997, elle œuvre à titre de commissaire et coordonne le Symposium de la jeune peinture de Baie-Saint-Paul.

En 1990, elle fait l'objet de censure, en créant la controverse[7] lors de l'installation intitulée Modeste et Mignon. En effet, l'exposition de sculptures phalliques n'est pas du goût du public. Pour Paryse Martin, ces pénis-pâtisseries se veulent pourtant être un hommage aux hommes. Le Musée du Bas-Saint-Laurent craint de choquer sa clientèle[8].

En 1996, elle est également commissaire d'une exposition où exposent une dizaine d’artistes qui partagent la conception d'un art de la récupération. Paryse Martin cultive très tôt l'art du détournement d'objets dans un processus de création onirique, s'inspirant en cela du mouvement surréaliste[9].

Paryse Martin développe une pratique multidisciplinaire en associant dessin, sculpture, installation et animation. Elle crée des formes, des motifs avec un savant dosage d'épure et de profusion, que ce soit dans ses dessins, à l’aquarelle ou au crayon de bois, ou dans ses sculptures de bronze à la cire perdue. Les œuvres de l’artiste, étranges et attirantes, s'inspirent à la fois du baroque[10] et du surréalisme, et empruntent aux rêves et aux contes[2]. Son travail peut relever à la fois du dessin documentaire ou de l'univers kitsch[10].

La série La raison du mouvement multiplie joue sur le détournement des symboles, on y observe des corps humains où s'entremêlent des morceaux de machines, de végétaux, d'animaux, une sorte d'assemblage hétéroclite qui évoquerait un grand cosmos quelque peu chaotique à l'image de l'inconscient[11].

Pratique artistique

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Paryse Martin interroge la place de l'homme dans la nature, fait dialoguer le quotidien et le spectaculaire, la réalité et la magie. Elle cherche à repousser les frontières entre l'utilitaire et le décoratif, en empruntant des techniques artisanales ou des références à l'art populaire[2]. L'artiste tente de briser les conventions en jouant sur l'inattendu[2]. Son art se veut une forme de résistance à l'ennui profond que l'on éprouve à toujours vouloir suivre les règles. Sa démarche artistique fait parfois écho à celles de Riopelle ou de René Derouin. Son œuvre, jugée audacieuse, a amené l'artiste à être exposé à côté de Borduas, de Pellan et du collectif BGL[12].

Qualifiée de « pionnière »[7], après trente ans de carrière, Paryse Martin continue de brouiller les codes, avec des œuvres aux interprétations multiples. Toutefois, une constante que l'on pourrait retrouver chez l'artiste est son engagement politique. En effet, le féminisme, l'environnement, la science et l'écoanxiété sont des thèmes qui inspirent Paryse Martin. Ce sont les thèmes d'une quarantaine de ses œuvres exposées à la Galerie 3 à Québec[7], et de l'exposition Spunkt Art Now qui réunissait des artistes autour de l'art visuel post-punk[13] à la Galerie d'art Antoine-Sirois à Sherbrooke. On a pu associer l'art exubérant de Paryse Martin au mouvement d'une esthétique post-moderniste[14]. Engagé depuis trois décennies, classé à l’avant-garde, son art de la subversion mêle des motifs délicats à des airs de rébellion[15].

En 2021, Paryse Martin contribue au sauvetage de l'arbre emblématique de la ville de Québec – l’arbre au boulet, abattu le [16] – en conservant certaines parties de cet orme d'Amérique pour réaliser des moulages à l’Atelier du bronze d’Inverness qui serviront à la réalisation d'une œuvre d'art publique[17].

L’harmonie des cosmos, 2021.

Expositions sélectionnées

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Histoires lacrymogènes, 2013.
  • 1992 : Petits effleurements pour un gourmand illicite, Galerie Simon Blais, Montréal. Du au [18]
  • 1997 : Les Glaces, Galerie L’Oeil de Poisson, Québec. Du au [29]
  • 2005 : Sauvage et cultivée, Galerie Esthésio art contemporain, du au
  • 2013 : Histoires lacrymogènes , Galerie L’Oeil de Poisson, Québec[30]
  • 2013 : KLOMP, CIRCA, art actuel, Montréal[31]
  • 2015 : La raison du mouvement, Galerie Michel Guimont, Québec[32]
  • 2017 : Magnificat, en duo Josée Landry Sirois, Maison Hamel-Bruneau dans le cadre de la Biennale de Québec, Manif d'art 8, Québec[33]
  • 2019 : Limbes et renversements, Galerie 3, Québec[34]
  • 2022 : Paryse Martin, Galerie 3, Québec[35]
  • 2023 : Paryse Martin - Regards obliques, Musée d'art contemporain de Baie-Saint-Paul, 25 novembre 2023 au 2 juin 2024[36]

Prix et distinctions

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Notes et références

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  1. Hersande Hudelot, « Décès de Paryse Martin », sur École d'art | Université Laval, (consulté le ).
  2. a b c et d « Paryse Martin », sur lagalerie3.com (consulté le ).
  3. Claude-Maurice Gagnon, « Baroque Paryse, Paryse baroque, ou Paryse s'amuse », Espace Sculpture, vol. 7, no 1,‎ , p. 42–43 (ISSN 0821-9222 et 1923-2551, lire en ligne, consulté le ).
  4. Renée Méthot et Paryse Martin, « Cumulonimbus », Inter : art actuel, no 110,‎ , p. 34–35 (ISSN 0825-8708 et 1923-2764, lire en ligne, consulté le ).
  5. « Paryse Martin - Galerie 3 - Art actuel / Art contemporain - Québec », sur Galerie 3 (consulté le ).
  6. « Un changement de nom et un nouveau DESS L'École des arts visuels devient l'École d'art »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur lefil.ulaval.ca, (consulté le ).
  7. a b et c Sandra Godin, « Des œuvres très personnelles », Le Journal de Québec,‎ , p. 33.
  8. Jocelyne Lepage, « Des “pâtisseries“ que Rivière-du-Loup a renvoyées à Montréal, avec la pâtissière... », La presse,‎ , p. D3 (lire en ligne).
  9. Régis Trembay, « Bizarres, Bizarres… "Manœuvres exquises" », Le soleil,‎ , p. D15 (lire en ligne).
  10. a et b Josianne Desloges, « Fines obsessions », Le Soleil « arts magazine »,‎ , A28.
  11. Josianne Desloges, « Vingt mille lieues sous la surface », Le Soleil,‎ , A19.
  12. Josianne Desloges, « Condensé d'art audacieux », Le Soleil,‎ , p. 35.
  13. Pesot - Organisme de création, Spunkt Art Now, Sherbrooke, (ISBN 978-2-9816126-1-8).
  14. Dany Quine, « Le paradoxe amoureux », Le Soleil,‎ , p. D12.
  15. Catherine Genest, « Paryse Martin : La punk aux gants de soie », sur voir.ca, (consulté le ).
  16. « Québec dit au revoir à l’arbre au boulet », sur Radio-Canada.ca (consulté le ).
  17. Ville de Québec, « Un arbre emblématique converti en œuvre d’art publique », sur ville.quebec.qc.ca, (consulté le ).
  18. a et b Claude-Maurice Gagnon, « Paryse Martin : Le mur de la démesure / Paryse Martin, Petits effleurements pour un gourmand illicite, Galerie Simon Blais, Montréal. Du 2 décembre 1992 au 9 janvier 1993 », ETC, no 22,‎ , p. 48–49 (ISSN 0835-7641 et 1923-3205, lire en ligne, consulté le ).
  19. « Dentier de crocodile | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le ).
  20. Ville de Québec, « Art public : Saint-Roch », sur ville.quebec.qc.ca (consulté le )
  21. « L'Îlot d'été | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le ).
  22. « L'Univers chiffonné », Collections, Musée national des beaux-arts du Québec (consulté le ).
  23. « Cultiver l’imaginaire », Art Public Montréal (consulté le ).
  24. « Petit savant fou (Chien 5) | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le ).
  25. (en) « Member of the National Assembly for Hull Maryse Gaudreault Unveils New Sculpture at Cégep Heritage College. »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur cegep.heritage.qc.ca, (consulté le ).
  26. Ministère de la Culture et des Communications, « Intégration de arts à l'architecture et à l'environnement. Bilan 2016 - 2019 », sur numerique.banq.qc.ca (consulté le ).
  27. « Œuvre thématique pour les 60 ans de Place Ste-Foy », sur quebechebdo.com, (consulté le ).
  28. Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « L'arbre au boulet sera abattu et transformé en oeuvre d'art », sur Radio-Canada.ca (consulté le ).
  29. Claude-Maurice Gagnon, « Paryse Martin : l’amour à mort / Paryse Martin, Les Glaces, Galerie L’Oeil de Poisson, Québec. Du 14 février au 16 mars 1997 », ETC, no 38,‎ , p. 58–60 (ISSN 0835-7641 et 1923-3205, lire en ligne, consulté le ).
  30. « Exposition Histoires lacrymogènes de Paryse Martin », sur art.ulaval.ca, (consulté le ).
  31. « KLOMP – Une exposition de Paryse Martin », sur art.ulaval.ca (consulté le ).
  32. « Paryse Martin, La raison du mouvement | Galerie Michel Guimont », (consulté le ).
  33. « Magnificat : l’art dans la joie et la joie dans le rire », sur lafabriqueculturelle.tv, (consulté le ).
  34. Jérôme Delgado, « Les contes de Paryse », sur Le Devoir, (consulté le ).
  35. Josianne Desloges, « Paryse Martin à la Galerie 3: charge punk florale », sur Le Soleil, (consulté le ).
  36. Josianne Desloges, collaboration spéciale, « Paryse Martin : Au jardin baroque d’une Amazone », sur Le Soleil, (consulté le ).
  37. « Les Prix Videre en arts visuels »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur manifdart.org, (consulté le ).

Liens externes

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