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Millet commun

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Panicum miliaceum · Millet

Panicum miliaceum, le millet commun ou millet, est une espèce de plantes monocotylédones de la famille des Poaceae, sous-famille des Panicoideae, originaire de l'Asie tempérée.

Cette plante annuelle herbacée, cultivée pour ses graines comestibles, est une céréale secondaire, bien adaptée aux zones semi-arides, qui constitue encore une culture vivrière dans certaines régions d'Asie. C'est aussi une mauvaise herbe des cultures, classée comme telle dans certains États des États-Unis.

Noms vernaculaires
mil, mil d'Inde, millet, millet blanc, millet commun, millet cultivé, millet des oiseaux, panic, panic faux millet, panic faux-millet, panic millet[2], kibi[3].

Distribution

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Le millet commun est le vrai millet (milium) des Romains. Cultivé dès les temps préhistoriques, et probablement avant la culture du froment en Europe ainsi qu'en Égypte et en Asie. Il est probablement originaire du sous-continent indien. Il était également cultivé dans la Chine ancienne où il était appelé shǔ.

Cette céréale est cultivée aujourd'hui principalement en Inde, au Moyen-Orient et en Asie centrale, mais aussi dans des régions tempérées, en Russie, en Ukraine, au Kazakhstan, aux États-Unis, en Argentine et en Australie.

Autrefois très cultivé en France.

Description

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Port général de la plante.
Millet commun au jardin botanique de l'université de Zurich. Aout 2023.
Panicum miliaceum - Muséum de Toulouse

Le millet commun est une plante herbacée annuelle de 30 cm à 1 m de haut environ, mais peut dépasser 1,5 m[4]. Les tiges sont rudes, ligneuses et velues. C'est une plante à photosynthèse de type C4, tout comme le maïs. L'inflorescence composée est une panicule assez dense, très ramifiée, retombante à maturité. Selon la variété, la panicule peut être penchée (fermée, en balais) ou dressée (largement ouverte)[5]. Le fruit est un caryopse ovoïde de 3 mm de long sur 2 de large, enveloppée de deux glumelles robustes, la lemme (glumelle inférieure) et la paléole (glumelle supérieure). La graine enveloppée est de couleur très variée, de très clair à très sombre : blanc, crème, jaune, rouge orange, brun olive, gris, noir brunâtre ; nue elle est blanc crème. Il faut 175 graines en moyenne pour faire un gramme.

Origine et domestication

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Contrairement au millet des oiseaux, l'ancêtre sauvage du millet commun n'a pas encore été identifié de manière satisfaisante. Des formes adventices de cette plante se rencontrent en Asie centrale, couvrant une vaste zone allant de la mer Caspienne au Xinjiang et à la Mongolie, et il se peut que ces zones semi-arides abritent des formes « véritablement sauvages » de Panicum miliaceum[6]. Ce millet aurait été retrouvé dans des sites néolithiques en Géorgie (datés des Ve et Ve millénaire av. J.-C.), en Allemagne (près de Leipzig, Hadersleben) dans des sites de la culture à céramique linéaire (LBK, début du Néolithique, 5500-4900 avant notre ère)[7], ainsi que dans des villages agricoles de la culture de Yangshao fouillés dans l'est de la Chine.

Le millet commun semble avoir atteint l'Europe peu de temps après son apparition en Géorgie, apparaissant d'abord en Europe de l'Est et en Europe centrale. Cependant, l'espèce a eu besoin de quelques milliers d'années supplémentaires pour parvenir en Italie, en Grèce et en Iran, et la première preuve de sa culture au Proche-Orient vient d'une découverte dans les ruines de Nimroud (Irak) datée vers 700 av. J.-C[6].

Bien que le millet commun ne figurait pas dans les cultures fondatrices du Néolithique, il est arrivé en Europe sensiblement à l'époque de ces introductions, et la domestication indépendante du millet commun pourrait être antérieure à l'arrivée des céréales du Proche-Orient[6].

C'est une plante qui résiste bien à la sécheresse, et probablement celle qui a le moins d'exigence en eau de toutes les céréales : il est possible d'obtenir une récolte avec 200 mm de précipitations annuelles, dont un tiers doit survenir durant la période de croissance. Les rendements en grains sont toutefois faibles : 400 à 800 kg à l'hectare en culture sèche, 1 à 2 t/ha en culture irriguée[5]. Le rendement potentiel maximal en grain est de plus de 6 t/ha.

Plusieurs facteurs contribuent à maintenir une faible productivité en grain : Le maïs, plus productif et plus nutritif, a repoussé la culture de ce millet sur les terres les plus marginales. Ensuite, les méthodes de culture de cette céréale parmi les plus anciennes comptent aussi parmi les plus archaïques dans les pays du Sud (culture itinérante). Surtout, cette plante à système racinaire superficiel ne répond ni aux labours profonds, ni à une irrigation poussée[8].

Aux États-Unis 4,5 t de grain/ha ont déjà été atteint en utilisant le millet commun comme interculture dans un système de non-labour contrôlé chimiquement et non-irrigué (isohyète 380 mm). Cette culture intercalaire de millet commun permet d'éviter une jachère d'été, et l'occupation continue du sol permet une meilleure rotation des cultures. Son système racinaire superficiel et sa résistance aux résidus de biocides de la culture précédente (notamment l'atrazine…) font qu'il se positionne bien entre deux cultures asséchantes en profondeur, et où la pression des biocides a été forte. Les chaumes de la culture précédente réchauffant le sol, le millet peut démarrer plus vite et plus tôt. Pendant qu'il occupe le sol, du fait de ses racines peu profondes, le millet commun permet au sol de se recharger en eau en profondeur, au profit de la culture suivante. Cette dernière, par exemple un blé d'hiver, est ensuite à son tour protégée par les chaumes du millet, qui permettent notamment de faire s'accumuler plus de neige[9].

Propriétés nutritionnelles

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Gâteau de millet commun froid.
Gâteau de millet commun froid.

Le millet commun ne contient pas de gluten[10]. Les graines de millet non décortiquées sont riches en vitamines du groupe B et contiennent également un peu de vitamine E. Elles présentent des concentrations en minéraux tels que manganèse, zinc, magnésium, phosphore, fer mais également en silice[10]. Le millet est riche en fibres alimentaires[11].

La teneur en protéines est 11g pour 100g[10].

Valeurs nutritionnelles du millet cuit[11]
Nutriments Quantités
Protéines 3.51 g
Lipides 1 g
Glucides 20.74 g
Eau 71.41 g
Fibres 2.93 g
Sodium 2 mg
Phosphore 100 mg
Calcium 3 mg
Potassium 62 mg
Magnésium 44 mg
Zinc 0.91 mg

Liste des variétés, sous-espèces et non-classés

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Selon BioLib (11 mars 2018)[12] :

  • Panicum miliaceum subsp. agricola H. Scholz & Mikoláš
  • Panicum miliaceum subsp. miliaceum
  • Panicum miliaceum subsp. ruderale (Kitagawa) Tzvelev
  • Panicum miliaceum var. badium Körn.
  • non-classé Panicum miliaceum 'Album'
  • non-classé Panicum miliaceum 'Violaceum'

Importance économique

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Bouillie de millet, au tofu et à la crème de soja.

Millet commun
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules 1481 kJ
(Calories) (350 kcal)
Principaux composants
Glucides 68,8 g
Amidon 60,0 g
Sucres 1,45 g
Fibres alimentaires 3,80 g
Protéines 10,6 g
Lipides 3,90 g
Saturés 0,987 g
Oméga-3 0,13 g
Oméga-6 1,77 g
Oméga-9 0,93 g
Eau 12,1 g
Cendres totales 1,60 g
Minéraux et oligo-éléments
Calcium 9,5 mg
Chlore 15 mg
Chrome 0,0027 mg
Cuivre 0,610 mg
Fer 6,9 mg
Iode 0,0025 mg
Magnésium 123 mg
Manganèse 1,1 mg
Nickel 0,150 mg
Phosphore 275 mg
Potassium 173 mg
Sélénium 0,002 mg
Sodium 3,0 mg
Zinc 2,9 mg
Vitamines
Vitamine B1 0,433 mg
Vitamine B2 0,109 mg
Vitamine B3 (ou PP) 1,8 mg
Vitamine B6 0,519 mg
Vitamine E 0,410 mg
Acides aminés
Acide aspartique 640 mg
Acide glutamique 2240 mg
Alanine 1340 mg
Arginine 370 mg
Cystine 150 mg
Glycine 330 mg
Histidine 190 mg
Isoleucine 550 mg
Leucine 1350 mg
Lysine 280 mg
Méthionine 250 mg
Phénylalanine 460 mg
Proline 1090 mg
Sérine 1680 mg
Thréonine 420 mg
Tryptophane 180 mg
Tyrosine 260 mg
Valine 610 mg
Acides gras
Acide palmitique 760 mg
Acide stéarique 190 mg
Acide arachidique 37 mg
Acide oléique 930 mg
Acide linoléique 1770 mg
Acide alpha-linolénique 130 mg

Source : Souci, Fachmann, Kraut : La composition des aliments. Tableaux des valeurs nutritives, 7e édition, 2008, MedPharm Scientific Publishers / Taylor & Francis, (ISBN 978-3-8047-5038-8)

Plante alimentaire

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Le millet est une céréale « vêtue » qui doit être décortiquée avant préparation. Cela se faisait autrefois au pilon et mortier.

  • Alimentation humaine : le millet commun décortiqué se consomme soit sous forme de graines entières, généralement bouillies comme le riz, soit réduit en farine qui peut servir à préparer des bouillies, des galettes, ou, mélangée avec de la farine de blé, du pain. En Grande Mongolie, où elle est la céréale de base, on le fait frire et on le met dans le thé au lait pour faire le Süütei tsai.
  • Alimentation animale : il est utilisé pour nourrir les oiseaux de volière et de basse-cour. L'intérêt fourrager du millet commun est faible : producteur de biomasse correct, il est néanmoins possiblement irritant du fait de la forte villosité de ses tiges, et surtout il possède un faible ratio feuille:tige, plus faible que le millet des oiseaux (Setaria italica) qui lui est donc préféré pour cet usage, notamment la variété moha qui elle est de très haute qualité fourragère
  • Le millet blanc fut durant des centaines d'années l'aliment principal du gavage des ortolans qui , trois semaines durant étaient gavés avant d'être noyés dans l'Armagnac. Cette tradition a disparu des assiettes françaises depuis 1995 par un décret européen.

Herbe indésirable

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C'est aussi une adventice, notamment en Amérique du Nord dans les cultures de maïs où sont apparues des variétés résistant aux herbicides. Elle y est considérée comme une plante envahissante.

Espèces voisines

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En Inde, on cultive aux mêmes fins le petit millet, Panicum sumatrense Roth, qui est une plante très semblable de plus petite taille.

Notes et références

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  1. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 8 novembre 2017
  2. (en) « Panicum miliaceum (PANMI) », sur EPPO Global Database, Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP) (consulté le ).
  3. (en) Kaume, R.N., « Panicum miliaceum L. », sur PROTA 1: Cereals and pulses/Céréales et légumes secs, Université de Wageningue, (consulté le ).
  4. Cirad; Gret, Mémento de l’agronome, Cirad; Gret, , 1691 p. (ISBN 2-86844-129-7 et 2-87614-522-7)
  5. a et b Martin Brink et Getachew Belay, Céréales et légumes secs, PROTA, , 328 p. (ISBN 978-90-5782-172-1, lire en ligne)
  6. a b et c (en) Daniel Zohary, Maria Hopf et Ehud Weiss, Domestication of plants in the Old World : the origin and spread of domesticated plants in Southwest Asia, Europe, and the Mediterranean Basin, Oxford, Oxford University Press, , 243 p. (ISBN 978-0-19-954906-1, lire en ligne), p. 83.
  7. (de) Udelgard Körber-Grohne, Nutzpflanzen in Deutschland : Kulturgeschichte und Biologie, Theiss, Konrad, , 490 p. (ISBN 978-3-8062-0481-0).
  8. Minor Millets(Proso, Barnyard, Italian, Kodo, Little Millets, Job’s Tears and Teff)Booklet No. 488, INSEDA[doc]
  9. Producing and marketing proso millet in the great plains, U. Nabraska-Lincoln Extension[PDF]
  10. a b et c « Millet - Bienfaits santé des graines de millet », sur Doctissimo (consulté le ).
  11. a et b « Le millet, substitut du blé ? », sur passeportsante.net, (consulté le ).
  12. BioLib, consulté le 11 mars 2018

Liens externes

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