Nomen est omen
Nomen [est] omen (au pluriel : nomina [sunt] omina) est une locution latine qui, traduite littéralement, signifie « le nom est un présage ». Ce dicton vient de la croyance des Romains que le destin était indiqué dans le nom de la personne.
Présentation
[modifier | modifier le code]Le jeu de mots entre nomen et omen est emprunté au poète comique Plaute et à sa pièce Le Perse, où l'esclave Toxilus persuade son maître Dordalus d'acheter l'esclave Lucris (« Profits ») par ces mots : « Nomen atque omen quantivis iam est pretī » (« Le nom comme le présage valent le prix »).
La sonorité des noms propres de la Bible en lien avec l'histoire des personnages concernés fait également l'objet d'études[1].
La phrase est aujourd'hui employée, souvent de manière ludique, en référence à des exemples d'aptonymie, c'est-à-dire des caractéristiques personnelles ou professionnelles contenues dans le nom d'un individu.
Dans le monde anglo-saxon, l'ouvrage The Romance of Names du philologue britannique Ernest Weekley (en) (1914) démontre que, par le passé, de nombreuses personnes ont reçu des patronymes correspondant à leur activité professionnelle.
Puis, à la fin du XXe siècle, plusieurs sociologues ont créé le concept de nominative determinism (déterminisme nominatif) pour formuler l'hypothèse que les personnes ont tendance à s'orienter vers des domaines professionnels qui correspondent à leurs prénoms et/ou noms de famille. Le nominative determinism apparaît pour la première fois dans le magazine de vulgarisation New Scientist en 1994, après que la chronique humoristique Feedback du magazine a noté plusieurs études sur ce sujet. Le déterminisme nominatif diffère de l'aptonymie en ce qu'il met l'accent sur un lien de causalité.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Raymond Kuntzmann, « A. Strus, Nomen-Omen. La stylistique sonore des noms propres dans le Pentateuque, Analecta Biblica 80, 1978 », compte rendu, Revue des sciences religieuses, 1980/54-3, p. 267.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]En français
[modifier | modifier le code]- Gilbert Debusscher, « Nomen est omen. Du bon usage des noms propres dans le théâtre de langue anglaise », Bulletins de l'Académie royale de Belgique, 1997/8-7-12, p. 513-539
- Andrzej Strus, Nomen omen : La symbolique sonore des noms propres dans le Pentateuque, Gregorian & Biblical Press, 1978 (ISBN 978-8876530807), 268 p.
Autres langues
[modifier | modifier le code]- Gisla Gniech, « "Nomen atque omen" oder "Name ist Schall und Rauch" », in Friedhelm Debus, Wilfried Seibicke (dir.), Reader zur Namenkunde (Germanistische Linguistik. Band 115 bis 118), 2 Anthroponymie, Olms, Hildesheim / New York, 1993, (ISBN 3-487-09711-7), p. 397–410.
- Hans Hoekstra, Naam & faam, Nijgh & Van Ditmar, Amsterdam, 2001 (ISBN 90-388-3107-2), 168 p.
- Hans Martin Sutermeister, Nomen atque omen: Die Fortschritte der psychologischen Forschung und ihre weltanschauliche Tragweite (mit besonderer Berücksichtigung des Neuroseproblems), Friedli, Bern, 1943.
- Ernest Weekley, The Romance of Names, London, John Murray, (lire en ligne).