Luis Roldán
Luis Roldán | |
Luis Roldán en 1986. | |
Fonctions | |
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Délégué du gouvernement espagnol dans la communauté forale de Navarre | |
– (3 ans, 10 mois et 4 jours) |
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Président du gouvernement | Felipe González |
Prédécesseur | Francisco Javier Ansuátegui (es) |
Successeur | Jesús García-Villoslada |
Biographie | |
Nom de naissance | Luis Roldán Ibáñez |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Saragosse (Espagne) |
Date de décès | (à 78 ans) |
Lieu de décès | Saragosse (Espagne) |
Nationalité | Espagnole |
Parti politique | PSOE |
Diplômé de | Université nationale d'enseignement à distance |
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Délégués du gouvernement en Navarre | |
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Luis Roldán Ibáñez (/ˈlwis rolˈdan iˈβaɲɛθ/[a]) est un homme politique espagnol né le à Saragosse et mort le dans la même ville.
Il est délégué du gouvernement en Navarre entre et , puis directeur général de la Garde civile jusqu'en . À ce poste, il s'enrichit illégalement en détournant des fonds publics. Il fuit l'Espagne en mais est arrêté un an plus tard en Thaïlande. La justice le condamne à environ 30 ans d'emprisonnement. Il est libéré en .
Biographie
[modifier | modifier le code]Luis Roldán Ibáñez naît le à Saragosse[1].
Se disant économiste et ingénieur, il adhère en au Parti socialiste ouvrier espagnol[2]. Après avoir été adjoint au maire de Saragosse, il est nommé délégué du gouvernement en Navarre en . Quatre ans plus tard, il devient directeur général de Garde civile[3]. Il est le premier civil à occuper la direction de cette force à statut militaire[4].
Affaire de corruption
[modifier | modifier le code]Le journal Diario 16 révèle en qu'au travers d'une société non déclarée, Luis Roldán est à la tête d'un important patrimoine immobilier à travers l'Europe qu'il a acquis depuis son accession à la direction de la Garde civile, et qu'il n'est pas plus économiste qu'ingénieur[3]. Pressenti comme ministre de l'Intérieur par Felipe González après la démission de José Luis Corcuera la même année[5], il assure son enrichissement personnel par le détournement des fonds secrets affectés à la lutte contre le terrorisme, à des commissions illégales versées par les titulaires des marchés de fourniture d'uniformes ou de réhabilitation des casernes, et par l'extorsion d'entreprises à qui il fait croire qu'elles sont menacées par ETA[6],[7]. Un mois plus tard, le journal El Mundo publie une enquête selon laquelle Roldán et d'autres hauts fonctionnaires du ministère de l'Intérieur percevaient un deuxième traitement, puisés dans les huit cent millions de pesetas des fonds secrets[8].
Il est relevé de ses fonctions par le gouvernement de González le suivant, après que l'exécutif l'a défendu pendant plusieurs mois[3]. Le , il s'enfuit d'Espagne et se réfugie dans un premier temps à Paris. Cette fuite provoque la démission du ministre de l'Intérieur Antoni Asunción, qui avait présumé la bonne foi de Roldán quand ce dernier s'était engagé à se rendre ce même jour devant le juge[3]. Arrêté à Bangkok en , il est condamné à 28 ans de prison pour détournement de fonds publics, corruption, fraude fiscale et escroquerie, une peine alourdie à 31 ans d'emprisonnement par le Tribunal suprême[9]. L'affaire Roldán participe à la défaite du PSOE aux élections générales de 1996 après quatorze années au pouvoir, en ce qu'elle symbolise la corruption et les excès des gouvernements socialistes[6],[7].
Au cours de sa détention, il passe avec succès une licence en sciences politiques et sociologie auprès de l'université nationale d'enseignement à distance (UNED)[2].
Fin de vie
[modifier | modifier le code]Luis Roldán sort de prison en , après quinze ans de privation de liberté et sans révéler où se trouvent les dix millions d'euros qu'il a détournés pendant ses sept années à la tête de la Garde civile[10]. Il meurt le à Saragosse, à l'âge de 78 ans, des conséquences d'un cancer dont il avait souffert précédemment[9].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Prononciation en espagnol d'Espagne retranscrite selon la norme API.
Références
[modifier | modifier le code]- (es) « Cinco días de negociación », El País, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Miguel Riaño, « Engordar el currículum: una larga tradición de la política española », El Independiente, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) J. A. Rodríguez, « Muere Luis Roldán, el director de la Guardia Civil que saqueó los fondos reservados », El País, (lire en ligne, consulté le ).
- « Luis Roldan, l' « ingénieur » en cavale », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Hébert Armengaud, « Luis Roldan : Roldy, un aigrefin roublard », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Hébert Armengaud, « Procès d'un as de la corruption de l'Espagne socialiste. Luis Roldan, ex-directeur de la Garde civile, a détourné 200 millions de francs. », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
- Marie-Claude Décamps, « Luis Roldan et Mario Conde condamnés par la justice espagnole », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « Une affaire de corruption dans la police embarrasse le gouvernement socialiste », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Muere Luis Roldán, exdirector general de la Guardia Civil », El Independiente, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Europa Press, « Luis Roldán liquida su condena y sale de la cárcel tras 15 años en prisión », Cadena SER, (lire en ligne, consulté le ).