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Le Balcon (Manet)

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Le Balcon
Artiste
Date
1868-1869
Type
Technique
huile sur toile
Dimensions (H × L)
170 × 124 cm
Inspiration
No d’inventaire
RF 2772Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

le balcon est un tableau réalisé par le peintre Édouard Manet et présenté au Salon de Paris de 1869. La toile représente notamment Berthe Morisot (à gauche), qui deviendra en 1874 la belle-sœur de Manet, et le peintre Antoine Guillemet.

La toile, inspirée des Majas au balcon de Francisco Goya, a été réalisée à la même époque et dans la même intention que le Déjeuner dans l'atelier. Les trois personnages, tous amis de Manet, semblent n’être reliés par rien : tandis que Berthe Morisot, à gauche, fait figure d'héroïne romantique et inaccessible, la jeune violoniste Fanny Claus, épouse de son ami le peintre Pierre Prins, et le peintre Antoine Guillemet paraissent habiter un autre monde. Le vert agressif et audacieux du balcon, par ailleurs, fit couler beaucoup d'encre, comme en témoigne l'article qui est consacré à l'œuvre par le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle en 1878 :

« Ce tableau a été exposé au Salon de 1869 ; il est un de ceux qui ont contribué à former cette réputation d'excentricité réaliste, cette renommée de mauvais goût qui s'est attachée à M. Manet. »

— Tome XVI, p. 281[1].

Francisco Goya, Majas au balcon (vers 1808-1812).

Le tableau a été acheté par Gustave Caillebotte(1848-1894) en pour la somme importante de 3 000 francs, dans l'atelier de Manet, après sa mort. Il a fait partie du legs Caillebotte à l'État après sa mort.

René Magritte en a offert un détournement grinçant en 1950 : Perspective II, Le Balcon de Manet[2].

En 1984, Herman Braun-Vega intègre Le Balcon avec les Femmes au jardin de Monet dans une composition élargie au premier plan de laquelle on trouve assises deux pauvres péruviennes[3] attendant de vendre quelques plantes potagères empilées devant elles[4]. Dans ce tableau intitulé En attendant (Monet et Manet)[5], Braun-Vega souligne le contraste entre l'aisance du Nord, représentée par les personnages endimanchés de Manet et Monet, et la pauvreté du Sud, représentée par les marchandes de légumes péruviennes[6].

Notes et références

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  1. Cité par Pierre Enckell, Que faire des crétins ? Les perles du Grand Larousse, Éditions Points.
  2. « Perspective II, Le Balcon de Manet », sur mskgent.be via Internet Archive (consulté le ).
  3. Yak Rivais, L'art H.O.P. l'humour noir ! : L'humour noir dans les arts plastiques, Eden, , 190 p. (ISBN 978-2-913-24594-5, lire en ligne), « Le montage socio-culturel », p. 80-81 :

    « Devant le « balcon » de Manet, dans le « jardin » de Monet, des Péruviens pauvres sont assis dans l'herbe parmi les dames en crinoline. »

  4. Marion Le Corre-Carrasco (préf. Michèle Ramond, sous la direction de Eva Tilly et Arnaud Duprat), Corps et territoire, Arts et littérature à travers l'Europe et l'Amérique, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-3525-1, /picture?/3422/category/675-corps_et_territoire), « L'intericonicité chez Herman Braun-Vega », p. 135-145 :

    « Semblant surgir d'un photoreportage sur l'Amérique latine actuelle, la figure centrale d'En attendant (Monet et Manet) est une femme accompagnée d'un enfant, placé en retrait derrière elle. Ils sont tous deux assis en tailleur sur le sol, et vendent là quelques plantes potagères empilées en petites pyramides. Image-frontière, image-contact dans le cadre de cette composition intericonique, elle est avant tout ici la représentation prototypique d'une modeste vendeuse de marché, icône pittoresque d'un fragment de vie quotidienne d'Amérique latine. »

  5. Herman Braun-Vega, « En attendant (Monet et Manet) », Acrylique sur toile, 195 × 300 cm, sur braunvega.com, (consulté le )
  6. Patrick Fourneret, Braun-Vega en 24 tableaux et un entretien (livret d'accompagnement du Compact-Disc Interactif), Besançon, CRDP de Franche-Comté, , 70 p. (lire en ligne), p. 32-33 :

    « ces personnages [...] nous font réfléchir à la contradiction des extrêmes, aux relations Nord-Sud. Évidemment ce couple central d'indiennes ne bénéficie pas de la décontraction qui règne dans le reste du tableau. Ailleurs c'est dimanche, qu'il s'agisse de l’environnement, de la façon de se vêtir... et ici c'est le quotidien. »

Liens externes

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