Aller au contenu

La Fare-en-Champsaur

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La Fare-en-Champsaur
La Fare-en-Champsaur
La mairie.
Blason de La Fare-en-Champsaur
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Hautes-Alpes
Arrondissement Gap
Intercommunalité Communauté de communes Champsaur-Valgaudemar
Maire
Mandat
Jérôme Roux
2020-2026
Code postal 05500
Code commune 05054
Démographie
Population
municipale
463 hab. (2021 en évolution de +2,21 % par rapport à 2015)
Densité 45 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 40′ 35″ nord, 6° 04′ 20″ est
Altitude Min. 949 m
Max. 2 082 m
Superficie 10,27 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Gap
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Saint-Bonnet-en-Champsaur
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
La Fare-en-Champsaur
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
La Fare-en-Champsaur
Géolocalisation sur la carte : Hautes-Alpes
Voir sur la carte topographique des Hautes-Alpes
La Fare-en-Champsaur
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Voir sur la carte administrative de Provence-Alpes-Côte d'Azur
La Fare-en-Champsaur

La Fare-en-Champsaur est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Les habitants sont appelés Farassons, Farassones

Géographie

[modifier | modifier le code]

Elle est située dans la partie occidentale du Champsaur, sur la rive gauche du Drac, en face de Saint-Bonnet-en-Champsaur, adossée à la montagne de Mouttet, contrefort avancé du massif du Dévoluy. Sa position géographique lui confère, comme à l'ensemble du Champsaur, un climat particulier : agréable en été, mais soumis au froid de la « bise » en hiver.

La commune s'étage depuis la rivière Drac (à l'altitude de 950 mètres en aval du pont de Saint-Bonnet) jusqu'aux sommets de Coste Folle (altitude 2079 m). Son territoire se décompose naturellement en :

  • le bord du Drac, aujourd'hui largement construit, autour de la route nationale ;
  • la plaine de la Chaup, ancien fond de la vallée glaciaire primitive devenu haute plaine, et constituant un replat suffisant pour des cultures et des pâturages ;
  • la forêt, mêlant pins et mélèzes, et exploitée pour son bois ;
  • les falaises et les pentes rocheuses, inexploitables ;
  • quelques hautes surfaces sur la montagne de Mouttet, difficilement accessibles.

L'ancien chef-lieu, composé de trois hameaux proches, les Farelles, la Fare et le Serre, est situé sur la plaine de la Chaup, à une altitude de 1100 mètres ; elle représente la partie traditionnelle du village, exclusivement agricole et très pauvre.
La partie basse du village (les Baraques, les Allards, Bonnette) s'est développée autour de la route Grenoble - Gap (RN 85), étape sur la route Napoléon, avec un hôtel, un syndicat d'initiative, un bar-tabacs et plusieurs commerces, dont un supermarché. La mairie a été récemment déplacée de l'ancien chef-lieu aux Baraques.

La Fare communique avec Saint-Bonnet, la « capitale » du Champsaur, par l'unique pont sur le Drac moyen. Les deux communes sont complémentaires : Saint-Bonnet offre une gamme de services et de commerces beaucoup plus étendue, mais est à l'écart de la route nationale, et la Fare, plus petit mais mieux placé, tient lieu de faubourg du chef-lieu de canton.

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 mm, minimale en été[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 030 mm, avec 7,6 jours de précipitations en janvier et 5,9 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Saint-Bonnet Champsaur », sur la commune de Saint-Bonnet-en-Champsaur à 1 km à vol d'oiseau[3], est de 8,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 085,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 35 °C, atteinte le  ; la température minimale est de −19 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Au , La Fare-en-Champsaur est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Gap, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[9]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[10],[11].

Occupation des sols

[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (55,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (55,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (31,6 %), forêts (29,5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (19,3 %), terres arables (8,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (6,7 %), zones urbanisées (2,8 %), prairies (1,3 %)[12].

L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

La Fare est un des hameaux de commune. Ce nom est attesté sous sa forme occitane (occitan haut-alpin) La Fara en 1180 et en 1183[13],[14].

Le toponyme dériverait du latin « farossium » [?] qui a également donné « farot », feu servant à signaler les dangers[15]. Cette explication est très incertaine.

Monument commémorant la halte de l'Empereur aux Baraques.

La tradition rapporte que le hameau des Baraques, et son nom, tireraient leur origine de l'époque médiévale, lorsque les foires de Saint-Bonnet attiraient une foule telle que ceux qui ne pouvaient être hébergés dans le village construisaient des baraquements de l'autre côté du pont sur le Drac. Ces baraques se seraient pérennisées, et auraient créé un véritable village, portant ce nom.

Par ailleurs le mot occitan barraco, qui signifie « relais de poste »[16], a donné leur nom a quantité de hameaux où se trouvaient des relais de poste sur des routes de grand trafic : les Baraques de Saint-Jean-Roure en Ardèche, les Barraques de Pouzol dans le Puy-de-Dôme, Baraqueville en Aveyron, etc. Les Baraques de la Fare se trouvent elles aussi sur un axe de circulation important : sur la route de Grenoble à Gap, au pied du col Bayard, à la hauteur de Saint-Bonnet, capitale du Champsaur et fief de François de Bonne de Lesdiguières, intendant du Dauphiné, l'endroit s'imposait pour un relais de poste (un bâtiment est encore présent un kilomètre plus au sud, à Brutinel). Il ne s'agissait donc pas nécessairement de mauvaises maisons, au sens actuel du mot baraque, mais d'un lieu où on trouvait le gîte et le couvert, ce qui s'est perpétué jusqu'à aujourd'hui.

Lors de son retour de l'île d'Elbe, le , Napoléon y reçut un accueil chaleureux, peu avant de rallier à sa cause, à Laffrey, les soldats envoyés à sa rencontre.

Au XXe siècle, le hameau s'est développé et a progressivement accueilli des commerces ; la mairie y a déménagé, et c'est désormais le nom de la commune (« La Fare-en-Champsaur ») qui apparaît sur les panneaux routiers à l'entrée des Baraques. L'ancien village de la Fare, isolé sur les pentes et peu actif, est devenu un hameau de son nouveau chef-lieu.

Politique et administration

[modifier | modifier le code]
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
mars 2001 En cours Christophe Boyer[17] SE Retraité Fonction publique
mars 2014 mai 2020 Alain Ivaldy[18]   Retraité de la fonction publique
mai 2020 En cours Christophe Boyer[18],[19]   Agriculteur sur moyenne exploitation

Population et société

[modifier | modifier le code]

Démographie

[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[21].

En 2021, la commune comptait 463 habitants[Note 3], en évolution de +2,21 % par rapport à 2015 (Hautes-Alpes : +0,04 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
331284349311365440454491525
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
486500576521507514533506507
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
461423412380406397435377381
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
361354397409422413424464443
2021 - - - - - - - -
463--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[22] puis Insee à partir de 2006[23].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement

[modifier | modifier le code]

La commune dépend de l'Académie d'Aix-Marseille. La Fare possède une école communale. Le collège desservant le secteur se trouve à Saint-Bonnet, commune limitrophe[24]. Le seul lycée du Champsaur est le lycée professionnel privé des métiers du bois situé à Saint-Jean-Saint-Nicolas ; pour toute autre orientation, les élèves doivent se rendre à Gap, à 20 kilomètres (il existe un service régulier de cars scolaires). L'université dont dépend le Champsaur est l'Université d'Aix-Marseille, dont dépendent un IUT établi à Gap et un autre à Digne, mais dont toutes les autres formations sont à plus de 150 kilomètres de la Fare ; aussi certaines familles préfèrent-elles envoyer leurs enfants à Grenoble, plus proche (85 km).

Pour le culte catholique, la Fare fait partie du regroupement interparoissial de Saint-Bonnet (16 paroisses du canton de Saint-Bonnet). Les messes sont célébrées régulièrement à Saint-Bonnet, et de temps à autre à l'église de la Fare (vieux village) ainsi qu'à la chapelle de la maison de retraite, aux Barraques.

Le culte protestant est régulièrement célébré au temple de Saint-Laurent-du-Cros.

Culture locale et patrimoine

[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments

[modifier | modifier le code]
Le canal de Pont-du-Fossé dans les bois au-dessus de la Fare.
La chapelle de Notre-Dame de Bois-Vert.
  • l'ancien village, son église et son cimetière
  • l'aqueduc de l'ancien canal de Pont-du-Fossé sur le torrent de la Fare (XIXe siècle) ;
  • Église de l'Assomption-de-Marie de La Fare-en-Champsaur.
  • Chapelle Saint-Joseph des Allards.
  • le site de Notre-Dame de Bois-Vert, comportant un clocher-mur ; point de vue sur Saint-Bonnet et le massif de Vieux Chaillol, et point de départ de promenades dans une forêt de mélèzes (alt. 1360 m, accessible en voiture) ; en hiver, une cascade de glace attire les escaladeurs ;
  • la montagne de Mouttet et ses falaises, belvédère unique sur la vallée et sur les massifs environnants, du Queyras à l'est aux Alpes du Dauphiné au nord (alt. 1800 m, accès réservé aux bons marcheurs) ;
  • les évolutions des kayakistes-canoéistes sur le Drac, du pont de Saint-Bonnet jusqu'au pont de la Guinguette à 5 km en aval ;

Aux environs :

  • Saint-Bonnet et ses maisons du XVIe siècle ;
  • le Pic de Gleize et le cirque de Chaudun (sources du Buech).

Personnalités liées à la commune

[modifier | modifier le code]
  • Antoine Taix, enfant du pays qui s'était exilé aux États-Unis et en est revenu riche, bienfaiteur de la commune, donateur en 1925 de monuments à Notre-Dame de Bois-Vert.

Héraldique

[modifier | modifier le code]
Blason de La Fare-en-Champsaur Blason
De gueules à deux pals d'argent, au lion brochant de l'un en l'autre[25].
Détails

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre La Fare-en-Champsaur et Saint-Bonnet-en-Champsaur », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Saint-Bonnet Champsaur », sur la commune de Saint-Bonnet-en-Champsaur - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Saint-Bonnet Champsaur », sur la commune de Saint-Bonnet-en-Champsaur - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
  8. « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
  9. a et b Insee, « Métadonnées de la commune ».
  10. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Gap », sur insee.fr (consulté le ).
  11. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  13. Dans une bulle de Lucien IIIe à l'abbaye de l'Île-Barbe.
  14. Revue internationale d'onomastique - Volume 15 - Page 28.
  15. (en) « Bienvenue sur Rhône Médiéval », sur rhone-medieval.fr (consulté le ).
  16. Le Pichot tresor, dictionnaire franco-provençal de Xavier de Fourvières, donne comme sens « baraque, hôtellerie de roulier »
  17. « Liste des maires du département des Hautes-Alpes (mise à jour 15 mai 2014) », sur le site de la préfecture des Hautes-Alpes, (consulté le ).
  18. a et b « Résultats des élections municipales 2020 », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le ).
  19. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
  20. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  21. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  24. collège
  25. labanquedublason2 « Copie archivée » (version du sur Internet Archive).