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Légion des Bayonnais

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Légion des Bayonnais
Legion Bajończyków
Image illustrative de l’article Légion des Bayonnais
La nouvelle bannière de la Légion des Bayonnais est présentée au Comité des Volontaires Polonais.

Création 1914
Dissolution 1915
Pays Drapeau de la France France
Branche Légion étrangère
Anniversaire 9 mai
Guerres Première Guerre mondiale,
Batailles Bataille de la Marne (1914), Bataille de l'Aisne (1914), Bataille de l'Artois (mai-juin 1915)
Commandant Amiral

La Légion des Bayonnais (en polonais : Legion Bajończyków) est un surnom donné à la section des volontaires d'origine polonaise qui a constitué une force militaire dès le début de la Première Guerre mondiale, provenant de toutes les régions de France et dont la formation au sein de la Légion étrangère s'est déroulée à Bayonne[1].

À la veille du conflit de 1914, l'essor industriel dans le Bassin minier depuis plusieurs années offre l'occasion à quelques milliers de Westphaliens de franchir la frontière afin d'obtenir du travail dans la région Nord-Pas-de-Calais. Bon nombre d'entre eux sont des ressortissants allemands mais possèdent la langue et la foi polonaises.

Dès les premières hostilités, mineurs, ouvriers agricoles, commerçants et intellectuels de souche polonaise se mobilisent.

Création du Comité des Volontaires Polonais et engagement

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Peinture du Rêve du soldat polonais
Peinture de Jan Styka, exposée au musée (Muzeum Lubelskie) de Lublin : Rêve du soldat polonais : combattre pour la France et voir renaître la Pologne.

Le est créé le Comité des Volontaires Polonais pour le Service dans l'Armée Française (Komitet Ochotników Polskich dla Służby w Armii Francuskiej) appelé KWP (Komitet Wolontariuszów Polskich). Les inscriptions spontanées sont enregistrées à partir du et des centaines d'émigrés polonais se présentent dans les centres de recrutement, à Paris principalement, mais aussi Marseille, Lyon, Arras, Douai...

En s'engageant contre l'oppresseur allemand, chaque patriote lutte pour la France, et caresse aussi l'espoir de voir renaître la Pologne.

Formation à Bayonne et intégration des recrues à la Légion étrangère

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Le premier contingent reçoit l'instruction militaire à Bayonne[2]. Allié de la France, l'Empire russe voit d'un mauvais œil la levée d'une armée polonaise qui lutterait pour recouvrer son indépendance. La diplomatie française ménagera donc ses alliances : les soldats polonais porteront l’uniforme français, avec le pantalon rouge garance, et formeront au sein du bataillon C, (aux ordres du commandant Noiré la 2e compagnie)[3] du 2e régiment de marche du 1er étranger, alors que les Reuillois du second contigent sont dispersés dans les sections du 3e régiment de marche du 1er étranger[4].

Ils seront tous Engagés Volontaires pour la Durée de la Guerre (EVDG) et le premier commandement de la 2e compagnie du bataillon C, sera assuré par le lieutenant Max Doumic.

Le a lieu la cérémonie officieuse de bénédiction du drapeau national par Mgr Gieure; l'étendard, imaginé par les artistes de la Légion, Xawery Dunikowski, Jan Żyznowski et Jan Rotwand, est brodé par les dames de Bayonne.

Peinture représentant Władysław Szujski
Władysław Szujski (fils du célèbre historien) est connu pour être le premier « Bayonnais », tombé sous la mitraille[5], alors qu'il portait le drapeau polonais, le , à Sillery.

Les soldats polonais prennent part aux combats, dès en Champagne (pour le 2eRMLE) et en Picardie (pour le 3eRMLE).

Au printemps 1915, le plan du général Foch nécessite un renforcement des lignes, et les Régiments de marche du Régiment Étranger viennent intégrer la Division marocaine, sous le haut commandement du général Blondlat.

Début , les ressortissants des pays en guerre avec la France doivent être retirés des lignes de front. La compagnie formée a Bayonne est épargnée par cette mesure, mais la compagnie formée à Reuilly est redirigée vers ses nouvelles affectations. Une trentaine de soldats ont pu néanmoins constituer deux escouades polonaises, et intégrer le bataillon D du 1er régiment de marche du 1er étranger, sous les ordres du chef de bataillon Léon Muller.

Le , les légionnaires se lancent à l'assaut des Ouvrages Blancs[6], avec l'objectif la cote 140 (crête de Vimy)[7]. L'objectif sera atteint, mais au prix de très lourdes pertes humaines. Par un cruel manque de soutien arrière, les positions gagnées seront reprises par les Allemands lors de la contre attaque de la nuit suivante. Près des trois-quarts du contingent sont tombés à l'ennemi, tués ou disparus au combat.

La réplique française du à Souchez anéantira ce qui restait du contingent et rares sont les survivants à cette bataille.

Dissolution

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À compter du , les Légionnaires du 2e Étranger sont versés au Régiment de marche de la Légion étrangère.

Les relations avec la Russie ayant radicalement évolué en 1916 et 1917, c'est par un arrêté présidentiel du , qu'une armée polonaise (celle du Général Haller), a été officiellement créée en France, quelques mois avant la naissance des Forces armées polonaises. Quelques « Bayonnais » se retrouveront dans cette dernière armée, sur le front russe, entre 1919 et 1921.

La grande partie des soldats formés à Bayonne et Morts pour la France reposent dans les ossuaires, ou plus rarement dans leur tombe individuelle des nécropoles nationales de Notre-Dame-de-Lorette ou de la Targette[8].

Décorations

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PJan Rotwand, sous-lieutenant.
Jan Rotwand, promu au grade de sous-lieutenant après la bataille du 9 mai, est tué à l'ennemi lors de l'offensive du 16 mai 1915.

Au terme du conflit, le drapeau[9] de la légion des Bayonnais sera conduit en Pologne. Il est aujourd'hui exposé au musée militaire de Varsovie. Le régiment des Bayonnais a été décoré entre autres de la Croix de Guerre avec Palme (France) et de la Virtuti Militari (Pologne).

Faits d'armes faisant honneur au régiment pour les faits du en Artois

« Chargé, le , sous les ordres du lieutenant-colonel Cot, d'enlever à la baïonnette une position allemande très fortement retranchée (Ouvrages blancs), s'est élancé à l'attaque, officers en tête, avec un entrain superbe, gagnant d'un seul bond plusieurs kilometres de terrain, malgré une très vive résistance de l'ennemi et le feu violent de ses mitrailleuses. »

« La 2e compagnie du 2e régiment de marche du 1er étranger : Unité de premier ordre dont le dévouement et l'esprit de sacrifice se sont particulièrement affirmés le où, placée en tête de la colonne d'attaque des ouvrages blancs, elle s'est brillamment emparée des positions ennemies opiniâtrement défendues. Ne s'est arrêtée qu'après avoir atteint ses objectifs, malgré des pertes très lourdes. »

Monuments et souvenirs

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Mémorial aux Volontaires Polonais
Mémorial aux Volontaires Polonais à Neuville-Saint-Vaast.

Un mémorial est érigé à Neuville-Saint-Vaast[12], (œuvre de Maxime Real del Sarte) en 1929 sur l'ancienne ligne de front, dédié aux Polonais tombés ce , sur lequel est gravé en polonais : Za wolność naszą i waszą (pl) (Pour notre liberté et la vôtre).

Le monument aux morts de la division marocaine inauguré en 1925 sur la hauteur même de la côte 140, marque l'avancée maximale des 7e régiment de tirailleurs algériens et 1er régiment étranger.

En , les Pères paulins du sanctuaire polonais de Częstochowa offrent à la basilique de Notre-Dame-de-Lorette une réplique de l'icône de la Vierge noire de Jasna Góra. Elle figure depuis cette date dans le transept droit de la basilique de la Nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette et se présente sous la forme d'un triptyque où se côtoient l'aigle polonais et le coq français évoquant le souvenir de la fraternité franco-polonaise durant la première guerre mondiale.

La date du est gravée sur le monument de la Tombe du Soldat inconnu (Varsovie).

Une dédicace mentionne leur souvenir sur le monument aux morts du parc Paulmy de Bayonne[13] : Aux volontaires polonais instruits à Bayonne en 1914, qui ont lutté pour le salut de la France et la liberté de leur patrie, les Français reconnaissants.

En Pologne, le 43e Régiment de Chasseurs des Confins (43 Pułk Strzelców Legionu Bajończyków (pl)) porte le souvenir des premiers volontaires de 1914.

En 2014, l'Anneau de la Mémoire - Mémorial international de Notre-Dame de Lorette reprend la liste connue des soldats tombés dans la région durant la première guerre mondiale, avec les dérives de transcription de l'époque: Tadeusz Golcz et Mikołaj Nieberny sont inscrits DE GOLEZ Thadée et NEBERNY Nicolas.

Célébrations du quarantenaire

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À l'initiative de plusieurs comités de gymnastique Sokol (Barlin, Billy-Montigny, Dechy, Lens et Paris), une délégation se rend le à Paris dans le but d'honorer les volontaires de 1914 :

Célébrations du centenaire

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Sépulture de W Szujski
Sépulture de W Szujski, à Aubérive.
  • Préparées dès , les cérémonies ont lieu le , à la Basilique de Notre-Dame-de-Lorette[14].
    • Rétrospective de l'engagement des volontaires polonais (par Gabriel Garçon)
    • Dépôt de gerbe sur les sites de La Targette et de Lorette par les autorités officielles
    • Fleurissement des sépultures individuelles (en France et en Pologne)
    • Messe à la basilique
    • Interprétation par les chorales de chants patriotiques (dont le point d'orgue fut Rota car chanté au petit matin du ).

Notes et références

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  1. Christan Defrance, « Polonais et Bayonnais »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) [PDF], sur memoire-pas-de-calais.com, (consulté le ).
  2. Un second contingent sera formé à la caserne de Reuil.
  3. La Croix de la Valeur polonaise (Krzyż Walecznych) est attribuée à titre posthume au commandant Gustave Alfred Noiré.
  4. Histoire polonaise: les Polonais combattant en France.
  5. citation posthume du 1er décembre 1914, à l'ordre du jour des armées : Ladyslas Szuyski, légionnaire de 1er classe, volontaire polonais, a été tué glorieusement en plantant sur une tranchée allemande le drapeau de la Pologne renaissante.
  6. La Pologne et la guerre - Gallica, Abbé Lamblin.
  7. Des récits de la bataille du 9 mai 1915 sur le site legionetrangere.fr
  8. Gabriel Garçon, Bajończycy-les Bayonnais Les Volontaires polonais dans la Légion étrangère, Les éditions Nord Avril, 2017.
  9. Le drapeau des volontaires polonais dans l'Armée française, offert par les dames de Bayonne, percé de 34 balles, et flanqué d'une cocarde marquée : Français et Polonais, de tout temps AMIS.
  10. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6373061g/f6.item JORF du 18 juillet 1918, p. 6202).
  11. « Cote LH/2365/12 », base Léonore, ministère français de la Culture
  12. Célébration du centenaire de la bataille d'Artois, sur le site nordeclair.fr
  13. P.Christol, Les Polonais au sud de la Loire, Archives&Culture, 2011.
  14. Manifestations du centenaire, sur www.klub-beskid.com.

Articles connexes

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Liens externes

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