Jan Garemijn
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Activités |
Jan Garemijn, parfois écrit « Garemyn », né à Bruges le et mort dans la même ville le est un peintre et dessinateur flamand.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jan Antoon Garemijn est né à Bruges[1] le .
Ses parents, le tonnelier Frans Garemijn, qui mourut jeune vers 1716, et Magdalena Missiaens s’étaient mariés à Bruges en 1710, dans la chapelle des Boulangers de la cathédrale Saint-Donatien[2].
Tant son père que sa mère étaient originaires de Bruges. Son père, Franciscus Gaeremyn, était né à Bruges[3] en 1683. Sa mère, Magdalena Messiaens, ou Missiaens, était née à Bruges [4] en 1687, et elle y mourut[5] en 1738.
Ils eurent plusieurs enfants. On leur connaît : Frans né[6] en 1711 et mort [7] en 1772, Jan Antoon lui-même, né en 1712, Anna née [8] en 1714 et qui se chargea jusqu'à son décès[9] en 1789 du ménage de son frère Jan, Emanuel né[10] en 1715 et vraisemblablement une fille morte en bas âge[11] en 1717. L'avant-dernier enfant, Emanuel, fut tenu sur les fonts baptismaux par son oncle, le chapelain de Saint-Donatien Emanuel Gaerremin[12].
Dès l'âge de sept ans, le jeune Jan est apprenti auprès du sculpteur Rochus Aerts, puis étudiant à l'Académie des beaux-arts de Bruges, nouvellement fondée. Il y poursuit sa formation auprès de Henri Pulinx, de Lodewijk Roose et de Jacob Beernaert. Matthias de Visch lui fait découvrir la peinture italienne et lui enseigne l'art de Jean Antoine Watteau et de François Boucher.
Garemijn se spécialise dans la représentation haute en couleur de la vie quotidienne et populaire, telle qu'il la voit se dérouler autour de lui.
En 1765, il devient professeur et directeur de l'Académie des beaux-arts de Bruges. Cela le met en contact avec de nombreux ecclésiastiques, nobles et riches bourgeois qui soutiennent l'académie et qui lui passent des commandes à titre privé. Les nombreuses scènes religieuses qu'il réalise, sont dans le style conventionnel tel qu'il l'a appris de ses maîtres. Il se montre plus spontané dans les peintures qui dépeignent les aspects pittoresques de la vie quotidienne. Ces peintures étaient souvent commandées pour être utilisées comme panneaux décoratifs dans les salons et les salles à manger.
En tant que professeur à l'académie qu'il dirige, Garemijn enseigne le dessin d'après le modèle masculin. Tout en supervisant la classe de dessin, il dessine lui-même de nombreux jeunes gens nus dans diverses poses, dessins qui sont en grand nombre conservés dans la collection des musées de Bruges. En 1775, une dispute entre professeurs, résulte en la démission du directeur Garemijn.
Garemijn fut un artiste très productif dont la devise était « Nulla dies sine linea » (« Pas un jour sans dessiner »). En tant que célibataire, il était libre de soucis familiaux, sa maison étant tenue par sa mère et ensuite par sa sœur. Il se constitua une collection avec des milliers d'œuvres, principalement des dessins, tant de lui-même que d'autres artistes.
Après la mort de sa sœur Anna en 1789, il épousa à Bruges sa servante, Francisca Achtergael (Dudzele, - Bruges, )[13] le . Nés en légitime mariage, les enfants nés durant le mariage portent son nom et sont légalement réputés être nés du mari : Jan Jozef (Bruges, 1796 - Bruges, 1849)[14] et Frans Jan (Bruges, - Bruges, 4 fructidor an VI). Un troisième enfant, Marie-Anne (Bruges, - Bruges, ) naquit trois mois après sa mort. Il est cependant assez probable que le père de ces enfants était l'un de ses anciens modèles, le tailleur Jan-Olivier Staffijn ( - ), qui habitait chez lui et qui devint le second mari[15] de la veuve après la mort de Garemijn. Il eut encore deux autres enfants avec elle : Joseph (Bruges, 1804 - Bruges, 1851) et Louis (Bruges, 1807 - Bruges, 1807).
-
Le Goûter de l'après-midi, 1778, Bruges, musée Groeninge.
-
Têtes d'un jeune homme et d'une jeune femme, Bruges, musée Groeninge.
-
Garçon tenant un cheval, Bruges, musée Groeninge.
-
Portrait d'un clerc assis, presque en pied, de face, Amsterdam, Rijksmuseum.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Bruges, paroisse Saint-Sauveur 1re portion, 15 natus et baptus est joannes antonius fs francisci gaeremijn et magdalena messiaens con : Susc petrus grillion et antonia messiaens.
- Bruges, paroisse Saint-Donatien, mariage célébré le . Les témoins étaient le père du marié, Emanuel Garemyn, et le frère du marié Emanuel Garemyn.
- Bruges, paroisse Saint-Gilles, baptême le de Franciscus Gaeremyn fils d’Emanuel et de Catharina Ghyselman ou Gyserman. Ceux-ci s’étaient mariés à Bruges, paroisse Saint-Donatien le . Catharina Ghyselman, veuve d’Emanuel Gaermyn, mourut à Bruges, paroisse Sainte-Walburge, le .
- Bruges, paroisse Notre-Dame, 2e portion, baptême le de Magdalena Messiaens fille de Joannes Messiaens et de Godeliva Sturck, Sturckx ou Sturcq. Ceux-ci s’étaient mariés à Bruges, paroisse Saint-Donatien, le . Godeliva Sturcq, veuve de Joannes Messiaens mourut à Bruges, paroisse Saint-Gilles, le .
- Bruges, paroisse Sainte-Walburge, acte d'inhumation de Maria Magdalena Missiaens, veuve de Franciscus Gaeremin, daté du .
- Bruges, paroisse Saint-Sauveur, 1re portion, acte de baptême du . Franciscus Gaeremint fut tenu sur les fonts baptismaux par son grand-père paternel Emanuel Gaeremint, et par sa grand-mère maternelle Godeliva Sturcx.
- Bruges, paroisse Notre-Dame, 3e portion, acte d'inhumation du . L'acte précise qu'il était célibataire, âgé de 61 ans et obiit apud vellitas.
- Bruges, paroisse Saint-Sauveur, 1re portion, baptême du .
- Bruges, paroisse Saint-Jacques, acte d'inhumation du .
- Bruges, paroisse Saint-Sauveur, 1re portion, acte de baptême du d'Emanuel Jacobus Gaeremijn, né le 7 du mois.
- Un enfant mort à Bruges en 1717, paroisse Saint-Sauveur, 1re portion, et qui fut inhumé au cimetière le , comme enfant de Franciscus Gaeremyn et sans que le prénom ne soit donné : 24 sepulta est proles (suit une abréviation : V s ?) francisci gaeremijn in cemiterio.
- Reverendus dominus Emanuel Jacobus Gaerremin est mort à Bruges, paroisse Saint-Donatien, le . Il est qualifié de chapelain dans cet acte d'inhumation. Son testament est consultable aux Archives de l'Etat à Bruges, collection Aanwinsten, no 3637.
- Bruges, paroisse Saint-Jacques, acte du mariage du , film de l'Église de Jésus-Christ des Saint des Derniers Jours (Mormons), Modèle:Film n°, image no 321. L'acte est signé Joannes Anthonius Garemÿn et (malhabilement) francisca treseia achtergael. Les témoins étaient Carel Rÿelandt et Charles Ballée, qui furent tous deux apothicaires à Bruges.
- Joannes Josephus Garemyn, né à Bruges le , sera horloger et épousa à Bruges le Livina Delarroqua, née à Gand le , résidente à Bruges mais domiciliée de droit à Ypres lors de son mariage, dentellière à Ypres en 1858, fille du fruitier (1803) et vernisseur (1806) Georgius Judocus Delarroqua, et de Livina Derie. Georgius Judocus De Larroqua, fils de Jacques et de Livine Joris, né à Ypres vers 1762, paroisse Saint-Martin, est mort à Gand (acte 408) le . Le , il avait épousé à Gand, paroisse Saint-Bavon, alors qu'il résidait à Gand en la paroisse Saint-Pierre et avec le consentement des autorités yproises, Livina Derie, encore mineure et avec le consentement de la mère tutrice. Livina De Rie est morte à Gand le . Jan Jozef Garemyn est mort à Bruges le . Plusieurs filles, née à Bruges, lui sont connues : Isabella née en 1819, Francisca née en 1821, ainsi qu'Adèle Marie Josèphe Garemijn, blanchisseuse, née à Bruges le , qui épousa à Molenbeek-Saint-Jean le Jean Edouard Van Hauweghem, garçon de bureau, né à Eecloo. Un des enfants de ces derniers, reconnu lors du mariage, fera au moins deux longs séjours contraints dans la prison de Louvain.
- Françoise Therese Achtergael épousa à Bruges le le tailleur d'habits Jean Olivier Staffin né à Bruges le .
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Catalogue d'une belle collection de peintures, de différents maîtres, ainsi qu'une très belle et grande collection d'estampes d'artistes, de livres d'artistes, de dessins, d'études, de plaquettes, de butins et autres raretés, laissée par l'artiste décédé Jan Garemijn […], Bruges, Veuve De Moor et Fils, 1800.
- (nl) Pieter Ledoulx, Levens der konstschilders […], manuscrit, 1795, archives de la Ville de Bruges.
- A. Michiels, Les peintres brugeois, Bruxelles, 1846.
- F. Stappaerts, « Jean Garemijn », in : Biographie nationale de Belgique, T. VII, Bruxelles, 1880-1882, col. 485-487.
- (en) Michael Bryan, « Jan Garemyn », in : Robert Edmund Graves (éd.), Bryan's Dictionary of Painters and Engravers (A-K), Vol. I (3e éd.), Londres, George Bell & Sons, 1886.
- P. De Keyser, « L'art de salon flamand au XVIIIe siècle : Jan Garemijn », in : Art des Pays-Bas, 1930, p. 11-17.
- E. Hosten et E. Strubbe, « La vie de Jan Garemijn », in : Handelingen van het genootschap voor geschiedenis te Brugge, 1931, p. 81-86.
- (nl) E. Hosten et E. Strubbe, « De Brugsche academie van 1765 tot 1775 », in : Handelingen van het genootschap voor geschiedenis te Brugge, 1931, p. 97-120.
- (nl) A. Janssens de Bisthoven, « De schilder Jan Garemijn », in : Drie Vlaamse Meesters van de XVIIIe eeuw, [catalogue d'exposition], Bruges, 1955.
- A. Janssens de Bisthoven, « L'art de salon du XVIIIe siècle à Bruges », in : West-Vlaanderen, 1955, p. 71-73.
- (nl) Bea De Prest, « Directeur Jan Garemijn als kunstschilder, met kritische analyse van enkele schilderijen », in : 250 jaar Academie voor Schone Kunsten te Brugge, Bruges, 1970.
- (nl) Albert Schouteet, « Academie voor Schone Kunsten te Brugge 1717-1967 », in : 250 jaar Academie voor Schone Kunsten te Brugge, Bruges, 1970.
- (nl) Bea De Prest, « Joannes Antonius Garemijn », in : Nationaal Biografisch Woordenboek, Deel 4, Bruxelles, 1970, col. 343-347.
- A. Janssens de Bisthoven, « Sept carnets de Jan Garemijn », in : Trésors de Bruges, Bruges, 1972, no 41.
- (nl) A. Janssens de Bisthoven, « J. A. Garemijn decorateur. Een nieuw document », in : Handelingen van het genootschap voor geschiedenis te Brugge, 1977, pp. 387-388.
- (nl) A. Janssens de Bisthoven, « Jan Garemijn, landschap met het uitdelven van de Gentse vaart 1753: industriegebied 1979 », in : Brugs Ommeland, 1979, p. 304-310.
- (nl) André Vandewalle et Willy Le Loup, « Ongekend werk van Jan Garemijn in het Confrérieboek van de H. Dorothea », in : Handelingen van het genootschap voor geschiedenis te Brugge, 1980, p. 179-187.
- (nl) Andries Van den Abeele, « Geschilderde panelen als jalouzieën. Een uitleg voor de 'Jan van de Oliekoeken' van Jan Garemijn », in : Biekorf, 1982, p. 239-240.
- (nl) Andries Van den Abeele, « De kunstverzameling van Jan Garemijn », in : Biekorf, 1983, p. 41-61.
- (nl) J.-P. De Bruyn, « Nieuwe toeschrijvingen aan twee Vlaamse kunstenaars: Jan Antoon Garemyn en een vroege navolger van Dierik Bouts », in : Brugs Ommeland, 1984.
- (nl) K. D'Hooghe, « Een 18de-eeuwse siertuin in Groeninge. Identificatie van een schilderij van Jan Garemijn », in : Brugs Ommeland, 1985, p. 33-48.
- (nl) Luc Devliegher, « De 18de-eeuwse salonschilderijen van het huis Sint-Maartensplein 5 te Brugge », in : Het kasteel van Tillegem, Brugge, 1989.
- (nl) Willy Le Loup, « Jan Garemijn », in : Lexicon van West-Vlaamse beeldende kunstenaars, Kortrijk, 1993.
- (nl) Edward Trips, « Het turbulente leven in het huis van kunstschilder Garemijn », in : Brugge die Scone, hiver 1993.
- (nl) Dominiek Dendooven, « Onbekend werk van Jan Garemijn: het vaandel van het Brugse bakkersambacht », in : Brugs Ommeland, 1995.
- (nl) Danny Everaert, « Het verhaal van het gerechtsschilderijtje van Jan Garemijn », in : Brugs Ommeland, 2005.
- (nl) Willy P. Dezutter, « Zeven schilderijen van Jan Garemijn », in : Brugs Ommeland, 2009.
- (nl) Bob Warnier, « 15 april 1712: Jan Garemijn », in : Brugge die Scone, 2012.
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :