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Hippolyte Conchon

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Hippolyte Conchon, né le à Aubusson (Creuse) et décédé le à Paris, avocat et homme de lettres français, a été maire de Clermont-Ferrand de 1835 à 1843.

Sa fille, Léontine (1822-1890) épousa en 1842 le juriste et homme politique Eugène Rouher[1].

Hippolyte Conchon était le fils de Jean-Baptiste Conchon, un ancien expert feudiste d'origine auvergnate qui exerça à Volvic[2] puis à Aubusson (avec le titre d'« agent national » à partir de la Révolution) avant de s'installer vers 1810 à Clermont, où il mourut quelques années plus tard.
Le jeune Hippolyte fit ses études aux lycées de Limoges puis de Clermont. Après avoir fait son droit à Paris, il fut reçu avocat au barreau de Clermont en 1818.

Amateur d'Histoire, de poésie et de belles-lettres en général, il devint dès 1828 membre de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Clermont-Ferrand[3], alors présidée par le comte de Montlosier[4].

Libéral, il fut nommé adjoint du nouveau maire, Jules Cariol, le . Cette désignation intervenait au lendemain des Trois Glorieuses, pendant lesquelles il appartint (avec quatorze autres membres, dont Cariol, Verdier de Latour et Antoine Jouvet, tous trois futurs maires de Clermont-Ferrand) à une commission départementale « de paix et de sûreté publique » chargée de canaliser la Révolution de 1830 dans le Puy-de-Dôme[5]. Cariol cumulant dès 1834 sa fonction municipale avec un mandat parlementaire, Conchon fut souvent amené à présider le conseil municipal en son absence. Le , il fut nommé maire de Clermont-Ferrand.

En raison d'un manque de financement, il y eut peu de travaux importants sous le mandat de Conchon. La construction de nouveaux abattoirs ou les travaux d'achèvement de l'hôtel de ville, déjà décidés sous la Restauration, furent toutefois entrepris au début des années 1840.

Les 9, 10 et , Clermont-Ferrand fut en proie à de violentes émeutes provoquées par le recensement décidé en vue d'une réforme fiscale par le ministre Humann. Les émeutiers, auxquels s'étaient joints des habitants de localités rurales voisines (Aubière, Beaumont), manifestèrent leur colère à l'encontre des autorités municipales. Dépassée par l'ampleur de la révolte, la municipalité présidée par Conchon fut contrainte d'annoncer la suspension des opérations de recensement, qu'elle ne faisait pourtant qu'encadrer. En allant au-devant des insurgés réunis sur la place de Jaude, le maire fut agressé, on lui jeta des pierres et il dut fuir pour échapper au lynchage. Sa maison, située sur cette même place, fut pillée et incendiée[6].

Démissionnaire peu de temps après, il rendit son écharpe « souillée par la sédition »[7] en 1843 au profit d'un poste de conseiller à la cour de Riom (entre Edmond Brun de Villeret et Moulinet). Il obtint sa mutation à la cour de Paris quelques années plus tard grâce à son gendre, le ministre de la Justice Eugène Rouher.

Il fit du château du Pointet, construit de 1843 à 1855 dans le style des chalets ou cottages de Vichy et situé à Broût-Vernet dans l'Allier, sa résidence secondaire[8].

Retraité en juin 1864, il reçut la croix d'officier de la légion d'honneur (il avait été nommé chevalier en 1837). Il tomba malade peu de temps après et mourut le . Ses obsèques furent célébrées en l'église Sainte-Clotilde de Paris. Son épouse mourut en 1877, à l'âge de quatre-vingt-deux ans[9].

  1. Une autre des filles d'Hippolyte Conchon épousa l'administrateur puydômois Claude Laurent Barthélémy Bohat (1811-?), dont la carrière bénéficia de la protection du puissant époux de sa belle-sœur (Rouher) : il fut en effet sous-préfet d'Issoire (en 1855), de Riom (en 1859), et préfet de la Corrèze (en 1861) puis du Vaucluse (en 1868).
  2. Jean-Baptiste Conchon, "notaire et commissaire en terrier" à Volvic, faisait partie de l'Assemblée d'élection de Riom, réunie le 23 octobre 1787 (Francisque Mège, « L'Assemblée provinciale d'Auvergne (1787-1790) », Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Clermont-Ferrand, t. VIII, Thibaud, Clermont-Ferrand, 1866, p. 306). En 1791, il fut électeur du canton de Volvic au Conseil de département (ancêtre du conseil général) du Puy-de-Dôme (Michel Cohendy, Mémoire historique sur les modes successifs de l'administration dans la province d'Auvergne, Clermont-Ferrand, 1856, p. 272).
  3. « Discours prononcé par M. Conchon, avocat, dans la séance publique de la Société royale des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand, le 25 août 1828, pour sa réception », in H. Lecoq (dir.), Annales scientifiques, littéraires et industrielles de l'Auvergne, t. II, Clermont-Ferrand, 1829, pp. 316-330, 356-365, 402-412.
  4. À la mort de Montlosier, en 1838, l'évêque de Clermont-Ferrand refusa d'administrer les derniers sacrements à celui qui avait critiqué le clergé ultramontain sous Charles X. Conchon, alors maire, témoigna contre l'évêque, Louis-Charles Féron, qui fut désavoué par un arrêt du Conseil d'État (1839). (cf. Timon - pseudonyme de Louis Marie de Lahaye Cormenin -, Défense de l'évêque de Clermont..., 4e éd., Paris, Pagnerre, 1839).
  5. Michel Cohendy, Mémoire historique sur les modes successifs de l'administration dans la province d'Auvergne, Clermont-Ferrand, 1856, p. 310.
  6. Il fut indemnisé par les communes de Clermont, d'Aubière et de Beaumont, qui lui versèrent une somme totale de 56 496 francs et 70 centimes.
  7. Conchon emploie cette expression dans le post-scriptum de son dernier rapport administratif, cité par le Journal de Toulouse, 25 mars 1842, pp. 2-3.
  8. Rouher hérita du château, ce qui explique pourquoi il fut inhumé en 1885 dans le cimetière de Broût-Vernet. Le château fut restauré et agrandi en 1893 et appartient aujourd'hui à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X.
  9. Le Gaulois, 2 juin 1877, no 3147.

Bibliographie

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  • B., « Mort de M. H. Conchon, conseiller honoraire à la Cour impériale de Paris », Bulletin monumental ou Collection de mémoires et de renseignements sur la statistique monumentale de la France, Lance, Paris, sér. 4, t. 1, vol. 31, 1865, pp. 205–206.
  • Grellet-Dumazeau, « Notice biographique sur M. Hippolyte Conchon », Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Clermont-Ferrand, t. VIII, Thibaud, Clermont-Ferrand, 1866, p. 13 et sq.
  • Jean-Claude Caron, L'été rouge - Chronique de la révolte populaire en France (1841), Aubier, Paris, 2002, pp. 190–197, 231-235, 277-283.