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Guy Georges (syndicaliste)

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Guy Georges
Guy Georges dans le cortège de l'UNSA lors de la manifestation « retraites » du 2 octobre 2010
Fonctions
Conseiller d'État en service extraordinaire
à partir du
Commission nationale de l'informatique et des libertés
Comité de coordination des œuvres mutualistes et coopératives de l'éducation nationale
Membre du Conseil économique, social et environnemental
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Guy André GeorgesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Guy Georges, né le à Biesles (Haute-Marne) et mort le à Maisons-Alfort (Val-de-Marne)[1], est un enseignant (instituteur puis professeur de cours complémentaire) et un syndicaliste de Haute-Marne qui a notamment été secrétaire général du Syndicat national des instituteurs (SNI, puis SNI-PEGC), principal syndicat de la Fédération de l'Éducation nationale (FEN), de 1976 à 1983, après en avoir été le secrétaire pédagogique et avoir, à ce titre, joué un rôle majeur dans l'élaboration et la promotion du projet d'École fondamentale porté par le Syndicat.

Militant associatif, il préside également l'association Solidarité laïque, après sa retraite, et le Comité de coordination des œuvres mutualistes et coopératives de l'éducation nationale (CCOMCEN). Il est également membre de la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) de 1984 à 1989 et de 1992 à 1994, et conseiller d'État en service extraordinaire[2] de 1988 à 1992. De 1994 à 1996, il est membre de la section sociale du Conseil économique, social et environnemental.

Le parcours militant

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De l'instituteur de Haute-Marne au concepteur de l'École fondamentale

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Issu d'une famille ouvrière, Guy Georges est devenu élève-maître à l'école normale d'instituteurs de Chaumont, dans la première promotion qui rouvrit après 1945 les écoles normales supprimées par le régime de Vichy. Nommé instituteur, sportif et musicien, il fut en 1949, à la demande de James Marangé[3] qui était alors secrétaire départemental du Syndicat national des instituteurs (SNI), détaché à la Fédération des œuvres laïques, mais il avait quitté la FOL en 1952 «pour vivre réellement la fonction d’enseigner à des enfants»[4].

Instituteur puis professeur de cours complémentaire dans la Haute-Marne, militant de la tendance majorité autonome[5], Guy Georges prend la responsabilité des «jeunes» (jeunes enseignants) au côté d'Edmond Mouillet, devient secrétaire départemental de la FEN en 1959. Il préside et anime le comité de lutte pour la défense des libertés, créé à l’initiative de la section du SNI au moment de la guerre d’Algérie et qui comprend les partis de gauche et les organisations syndicales du département (CGT, CGT-FO, CFTC, FEN) ainsi que des associations dont la Ligue des droits de l’Homme[6].

En 1964, il devient secrétaire général de la section départementale du Syndicat national des instituteurs (SNI)[7] avant d'entrer au Bureau national en 1969 puis au secrétariat permanent du syndicat, où il est chargé des questions pédagogiques[8]. À cette fonction, Guy Georges joue un rôle de premier plan dans l'élaboration du projet d'École fondamentale adopté par le SNI à son congrès de Nantes en 1971, dans l'équipe nationale du Syndicat national des instituteurs qu'animait alors André Ouliac. En 1976, Guy Georges est élu secrétaire général du Syndicat national des instituteurs (SNI) qui, la même année, devient Syndicat national des instituteurs et PEGC[9].

La question de la continuité éducative se pose de manière de plus en plus aiguë, avec deux éléments cumulatifs :

La thèse de l' École fondamentale visait à créer un ensemble commun allant de la maternelle à la fin de la classe de troisième sans être d'ailleurs, comme le prétendaient ses contempteurs, un cycle terminal. Elle fut d'ailleurs incluse dans le plus vaste projet d' École de l'Éducation permanente formalisé et adopté par la FEN en 1976.

Si l'élaboration du projet d'École fondamentale est une œuvre collective, le rôle que tint Guy Georges dans sa genèse est essentiel.

Secrétaire général du SNI-PEGC

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Lorsque Guy Georges succède à André Ouliac comme secrétaire général du SNI-PEGC, c'est d'abord le combat contre la loi Haby qui va mobiliser le syndicat. La mise en œuvre du collège unique s'effectue en effet dans les plus mauvaises conditions. S'y ajoute la résurgence du combat laïque avec la loi Guermeur qui aggrave la loi Debré[12].

En revanche, le syndicat négocie pendant le mandat de Guy Georges un allongement à trois ans après baccalauréat d'une formation des instituteurs intégrant un DEUG mention « enseignement du premier degré », prélude à une revalorisation de la fonction qui achoppera en 1980-1981 avec le gouvernement de Raymond Barre, mais qui finira par déboucher après l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981.

Après le , André Henry, secrétaire général de la FEN accepte d'assumer une responsabilité ministérielle dans le gouvernement de Pierre Mauroy comme ministre du temps libre. C'est Guy Georges qui assume quelques semaines son intérim au secrétariat général de la FEN avant l'élection de Jacques Pommatau, issu du secrétariat national du SNI mais rompu aux négociations « fonction publique »[13].

Sur deux sujets importants pour le SNI, la discussion s'enlise avec le ministère d'Alain Savary : la question du collège et la question laïque. Ces questions ne seront toujours pas réglées en , quand Guy Georges abandonne, pour raison de proximité de sa retraite administrative, le mandat de secrétaire général qu'assume alors Jean-Claude Barbarant.

En revanche, le dossier revalorisation des instituteurs s'est débloqué tandis que les PEGC, progressivement, bénéficient d'un plan de réduction de leur horaire statutaire : de 21 heures à 18 heures hebdomadaires d'enseignement, comme c'est le cas pour les professeurs certifiés.

Un retraité militant

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Après son départ des instances du SNI-PEGC, Guy Georges se met en retrait de l'activité syndicale. Engagé activement au sein de l'association Solidarité laïque[14], il devient président du CCOMCEN en 1984.

Il exerce aussi plusieurs responsabilités dans des organismes d'Etat, souvent sur désignation des gouvernements socialistes. Il est ainsi membre de la commission nationale informatique et liberté de 1984 à 1989 (puis de 1992 à 1994, Conseiller d'Etat de 1988 à 1992, et membre du Conseil économique et social (1994-96). Il quitte cependant le Parti socialiste en 1990.

En 1992, il exprime son désaccord avec la scission de la FEN.

Il écrit plusieurs ouvrages, notamment sur les questions de laïcité, et anime un blog consacré à la laïcité. Guy Georges est également engagé dans le club Gauche avenir dont il est membre du conseil politique. Il continue à militer de manière très active en faveur de la laïcité.

Publications de Guy Georges

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Notes et références

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  1. Luc Cédelle, « La mort du syndicaliste enseignant Guy Georges », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  2. Nomination par François Mitterrand
  3. Guy Georges suivit, dans son itinéraire militant, James Marangé. Il entra au Bureau national (1969) puis au secrétariat permanent (1970) du SNI qu'avait déjà quitté Marangé en 1966 en prenant le secrétariat général de la FEN. Il entra au Bureau fédéral de la FEN (1975) peu de temps après la retraite de Marangé.
  4. Notice biographique de Jacques Girault dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français dit Dictionnaire Maitron : https://maitron.fr/spip.php?article24388
  5. Elle prit plus tard le nom d'Unité, indépendance et démocratie.
  6. «J’y ai constaté que l’unité était possible avec quelques précautions. C’est ce que j’ai tenté plus tard» précise, en le citant, la notice biographique du Maitron.
  7. Son glissement du secrétariat de la section fédérale, qui regroupe plusieurs syndicats, au secrétariat de la section du Syndicat des instituteurs n’est pas, tant s'en faut, une quelconque «rétrogradation» malgré les apparences. Dans la FEN de l’époque, l'activité essentielle est conduite dans le cadre des syndicats de métier et, jusqu'en 1968, c'est le Syndicat national des instituteurs (SNI) qui, plus que sa fédération (la FEN) est au premier plan. C'est encore plus marqué au niveau départemental. Hormis à Paris, 90 % des effectifs fédéraux relèvent du seul SNI.
  8. Il succède alors à Paulette Crépin, membre du secrétariat de 1967 à 1970, mais aussi, de Jeanne Lordon qui fut la responsable pédagogique de référence du SNI jusqu'à cette période. Guy Georges est le dernier secrétaire national du SNI à occuper cette fonction avec l'appellation de responsable du «secteur pédagogique». Son successeur, Michel Gevrey, prend en 1976, dans la nouvelle équipe nationale que dirige Guy Georges, l'appellation de « secrétaire national chargé de l'éducation ». Cette évolution était inscrite dans une évolution de la réflexion syndicale qui débordait en la matière la seule diffusion des bonnes pratiques ou amélioration des techniques pédagogiques.
  9. PEGC : professeurs d'enseignement général des collèges, corps académiques créés en 1969 à partir des maîtres de CEG et avec l'arrière-pensée de « briser cette féodalité qu'est le SNI », selon le propos du député et ancien ministre UNR André Fanton.
  10. Malgré, en particulier, plusieurs rééditions par la FEN.
  11. Donc bien avant 1967, année où le courant Unité et Action obtient la majorité au SNES.
  12. Au nom du caractère propre, la Cour de cassation verra un motif légitime de licenciement d'une enseignante d'un établissement catholique au motif qu'elle est divorcée.
  13. Du 22 mai — soir de la désignation d'André Henry au gouvernement — au 18 juin, date de la réunion de la commission administrative de la FEN. La décision sur l'intérim a été prise par le Bureau fédéral, l'exécutif de la FEN. Guy Georges avait annoncé qu'il ne serait pas candidat à la fonction de secrétaire général de la FEN au-delà de la période d'intérim qu'imposaient les circonstances.
  14. Les statuts avaient été préparés par James Marangé en 1981. C'est Guy Georges qui a assuré le lancement effectif de l'activité de l'association.
  15. À l'Orient

Autres sources

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