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Groupe Charles-Martel

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Groupe Charles-Martel
Club Charles-Martel, Cercle Charles-Martel, Commando Charles-Martel
Idéologie Nationalisme
Objectifs frapper les immigrés, les intérêts algériens, l'Église, les Juifs et les protestants[1]
Statut inactif
Fondation
Date de formation 1973
Pays d'origine Drapeau de la France France
Actions
Mode opératoire Attentats à la bombe, assassinats
Victimes (morts, blessés) 6-7 morts, entre 25 et 50 blessés
Zone d'opération France (Provence-Alpes-Côte d'Azur et Paris)
Période d'activité 1973-1983

Groupe Charles-Martel (aussi appelé Commando Charles-Martel) est le nom utilisé pour revendiquer des assassinats d'extrême droite dans les années 1970 en France.

Charles Martel était au VIIIè siècle le chef militaire franc connu pour avoir vaincu les envahisseurs du califat omeyyade lors de la bataille de Poitiers en 732.

Le groupe a commis des attentats à l'explosif et revendiqué par communiqué l'assassinat de deux personnalités importantes: fin 1976 Jean de Broglie, négociateur des accords d'Evian puis trésorier du parti giscardien, et au début de 1978 Henri Curiel, figure centrale de l'opposition à la guerre d'Algérie en France. Ce dernier assassinat a été opéré par le militant d'extrême-droite René Resciniti de Says, qui en donné tous les détails, voix et visage masqués, dans un documentaire pour Canal Plus en 2010 et sa biographie posthume de 2015. Dans ces deux documents, il revendique aussi l'assassinat le 20 septembre 1979 de Pierre Goldman, effectué sur ordre de Pierre Debizet, chef du service d'action civique et revendiqué sous la dénomination de Honneur de la police, qui est le nouveau nom, en 1978 et 1979, du groupe Charles-Martel.

A sa création début 1974, le Groupe Charles-Martel, dans un tractage, se présente comme des Français "groupés en unités de défense" contre "l’occupation de notre sol par des ethnies totalement inassimilables et d’un apport qualitatif nul".

"Les arabes ont toujours transformé leurs terres en champs de ruines", déclare le texte, qui interpelle le m Président de la République sur "l’existence de consulats algériens à Nanterre et à Aubervilliers[2] ? ».

Listes des attentats

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Période 1974-1978: 7 tués dont 2 personnalités

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  • Le , un attentat à la bombe au consulat algérien de Marseille, fait 4 morts et 22 blessés[3] puis provoque une grève générale décrétée par le Mouvement des travailleurs arabes (MTA).
  • En 1974, le lieu principal du tournage du film Dupont Lajoie, d'Yves Boisset, dénonçant le racisme, est la cible de jets de pierre, de grenades et de cocktails Molotov[4].
  • Le , un double attentat à l'explosif contre les bureaux de Toulouse et Lyon de la compagnie Air Algérie puis le , une voiture piégée explose devant le consulat algérien, à Paris. L'attentat est revendiqué par le groupe Charles-Martel pour protester contre la visite du président français, Valéry Giscard d'Estaing, en Algérie[5].
  • Un an plus tard, la veille de Noël, le , le groupe revendique l'attentat ayant entraîné la mort du prince Jean de Broglie, artisan des accords d'Évian, le [6].
  • Le , deux Algériens sont enlevés à Paris, à titre de représailles pour l'enlèvement de deux ressortissants français en Mauritanie[7].
  • Le , Laïd Sebaï, gardien de nuit de l'amicale des Algériens, est assassiné et l'attentat est à nouveau revendiqué par le groupe.
  • Le , un mitraillage a lieu contre un foyer Sonacotra à Nice[8],
  • Le , Henri Curiel, militant communiste et anticolonialiste, est assassiné en sortant de l'ascenseur de son domicile. Avant et après, des articles l'ont mis en cause, dans la presse d'extrême-droite.

Période 1980-1983 : aucun tué

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  • Le , une bombe au foyer des étudiants protestants, à Paris, fait 4 blessés[9]. Le , un attentat à la bombe a lieu contre l'association des étudiants musulmans nord-africains de Paris[10], peu avant l'attaque à la bombe, le , contre le consulat d'Algérie à Aubervilliers[11] et revendiquée par le Club Charles-Martel « contre l’Église, les juifs, les crèves la faim du tiers monde »[12].
  • le des cocktails Molotov sont lancés contre une mosquée à Montpellier[13] et le , des tirs à l'arme à feu contre un bar fréquenté par des Maghrébins font 3 blessés légers[14]. Le a lieu le plasticage de la mosquée de Romans-sur-Isère[15] puis le , à 16 heures, deux hommes à moto jettent une bombe à Marseille, blessant grièvement deux enfants[16]. Le , un attentat à la bombe vise l'agence d'Air Algérie à Marseille[17] et le , une plainte contre X est déposée par le MRAP pour un tract distribué à Vitrolles et intitulé « Communiqué du Groupe Charles Martel ».

Années 1990

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Le , une bombe incendiaire dans les locaux d'un club social algérien à Paris[18], puis le l'incendie d'une amicale algérienne, toujours à Paris, sont revendiqués par un Commando Charles-Martel[19].

XXIe siècle

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Le , Bernard Salkin, un retraité de 68 ans, menace au nom du groupe de commettre des attentats contre les cinémas qui projetteraient Hors-la-loi.

Il est arrêté et condamné à un mois de prison avec sursis et 3 000 euros[20].

Analyses politiques

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Le , le problème du Groupe Charles-Martel à été débattu au Sénat et à l'Assemblée nationale, puis le par le gouvernement français[21],[22], peu après que la vague d'attentats ait atteint son paroxysme.

Après l'élection à la présidence de la république de François Mitterrand, un attentat est perpétré contre la société polonaise Botrans le [23], mais les attentats cessent ensuite assez rapidement, lors de la dissolution du Service d'action civique en 1982.

Articles connexes

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Bibliographie

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  • Gilbert Abas, Les coups tordus des services secrets français, 2014 p.118

Notes et références

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  1. Ralph Schor, Français et immigrés en temps de crise (1930-1980), L'Harmattan, , p. 90.
  2. Tract adressé au président de la République en janvier 1974, cité dans Nadia Boehlen, Les sociétés allemande et française face à l'immigration, 1945-1974, thèse présentée à l'Université de Genève pour l'obtention du grade de Docteur en relations internationales, 2004.
  3. Attentat à la bombe, INA.fr
  4. Philippe Durant, Gabin, Ventura, Delon : Les légendes du Polar, Sonatine, , 226 p. (ISBN 978-2-35584-324-2, lire en ligne).
  5. Visite du président français, sur Start.UMD.edu
  6. Jesús Ynfante, Un crime sous Giscard. L'affaire de Broglie, l'Opus Dei, Matesa, préface de Pierre Vidal-Naquet, Éditions François Maspero, 1981, p. 16.
  7. Africa contemporary record: annual survey and documents, Volume 10, 1977
  8. [1], sur Start.UMD.edu
  9. « Bombe au foyer des étudiants protestants »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ), sur frstrategie.org
  10. Journal officiel du Lundi 16 juin 1980
  11. « Attaque contre le consulat d'Algérie »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ), sur frstrategie.org
  12. Article, sur frstrategie.org
  13. « Cocktails molotov contre une mosquée à Montpellier »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ), sur frstrategie.org
  14. « Tirs à l'arme à feu dans un bar fréquenté par des maghrebins »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ), sur frstrategie.org
  15. L'Histoire, page 94, Société d'éditions scientifiques (Paris, France) - 2004
  16. « Explosions racistes », L'Express, 23 novembre 2006.
  17. « Attentat à la bombe à l'agence d'Air Algérie »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ), sur Ourouk.fr
  18. Pauline Stafford, Susan Reynolds, Janet Laughland Nelson, Jane Martindale, Law, laity, and solidarities, Manchester University Press, 2001, p. 12.
  19. En gros et en détail : Le Pen au quotidien, 1987-1997 - Page 61
  20. AFP, « Un mois de prison avec sursis pour menace contre les cinémas projetant "Hors la loi" », La Croix,‎ (lire en ligne)
  21. « Cécile Goldet »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  22. info, sur les archives de l'Assemblée Nationale
  23. Attentat contre la société polonaise Botrans, sur Start.umd.edu