Giovan Paolo di Leca
Giovan Paolo da Leca | |
Titre | |
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Comte de Corse | |
– (28 ans) |
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Prédécesseur | Gherardo Appiano |
Successeur | Titre abandonné |
Seigneur de Leca | |
Prédécesseur | Risterucciu da Leca |
Successeur | Titre abandonné |
Biographie | |
Date de naissance | (?) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Rome |
Sépulture | Église San Crisogono (Rome) |
Nationalité | corse |
Père | Risterucciu da Leca |
Religion | catholique |
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Blason de la famille da Leca | |
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Giovan Paolo di Leca ou Gian-Paolo di Leca (né durant les années 1450 en Corse, et mort en 1515 à Rome) est un seigneur corse de la fin XVe et du début du XVIe siècle, dernier comte de Corse et de Cinarca[1]. Il fut l'un des derniers feudataires en lutte contre les Génois.
Biographie
[modifier | modifier le code]Giovan Paolo est le fils de Risteruccio, petit-fils de Rinuccio. Il est le neveu de Raffè di Leca. C'est un Cinarchese, descendant de Cinarco l'un des deux fils (avec Bianco) du légendaire Ugo Colonna (Cf. sa biographie par Xavier Poli).
Au XIIIe siècle, les Biancolacci[Note 1] ne sont plus que les vassaux des Cinarchesi, devenus les maîtres du « delà-des-Monts ». Durant près de deux cent cinquante ans, dix-sept d'entre eux domineront la Corse presque entière, la plupart avec le titre de comte qu'ils tiendront d'une légitimité ancestrale et populaire (la vedutta)[2].
Les plus célèbres sont Giudice de Cinarca, Arrigo Della Rocca, Vincentello d'Istria et Gian-Paolo de Leca. Néanmoins, certaines parties du pays cinarchese restent, jusqu'au XVIIIe siècle, terres féodales[1].
Giovan Paolo di Leca serait né en 1445 à Cristinacce, et décédé en 1515, à Rome.
Il est considéré comme un des derniers Comte corse de l'âge féodal. Il fut notamment l'un des derniers feudataires en lutte contre les Gênois.
Giovan Paolo di Leca est le fils de Risterucciu et petit-fils de Rinucciu.
C'est lui, qui est 1481, fait bâtir le couvent franciscain de Vico.
En 1483, il s'emploie à chasser de Corse les troupes de Jacques IV d'Appien, le seigneur de Piombino. Pour cela, il s'allie à l'Office de Saint Georges. Trois ans plus tard, il est récompensé par le gouverneur Francesco Panmoglio pour ses bons et loyaux services à la cause génoise. De ce fait, il devient alors le Seigneur le plus puissant de Corse[3].
Il à un fils et une fille, tous deux mariés aux enfants de Tomasino de Campo-Fregoso[4].
Toutefois, en 1486, il se détourne de l'Office de Saint Georges. Cette brouille conduisant à des décennies de conflits.
Les Cinarchesi s'opposent alors avec vigueur à l'Office de Saint Georges. Ce dernier, en difficulté, tente d'obtenir du secours de la part de Laurent Ier de Médicis, mais il s'y refuse.
Giovan Paolo di Leca est ensuite blessé accidentellement à Vico. Il se rend alors dans sa forteresse du Castaldu (à Arbori), et entre en négociation avec les Génois. Il accepte sa reddition à condition qu'on le laisse libre, lui et sa famille, en Sardaigne. Il demande aussi qu'on lui rende son trésor, composé de deux mille ducats et de son argenterie, ce dernier ayanté dérobé par les Génois alors qu'il se trouvait enfoui dans le jardin du couvent de Vico.
Finalement, en 1488, il obtient du roi de Castille, Ferdinand le Catholique, le renfort de trois cent soldats sardes. Avec l'aide de ces troupes, Giovan Paolo di Leca a dans l'intention de recupérer ses terres. Mais les renforts n'arriveront jamais dans la Cinarca, ces troupes étant défaites dans le golfe d'Ajaccio par les Génois.
Giovan Paolo di Leca est contraint à un nouvel exil, mais n'abdique pas. Afin d'éviter un retour de ce dernier, l'Office de Saint Georges fait raser son château du Castaldu en 1492.
En 1498, année où Sampiero Corso vient au monde, il débarque à Roccapina.
Excédée, Gênes met sa tête à prix pour se débarasser définitivement de lui. Cerné de toute part, Giovan Paolo di Leca est forcé de capituler et s'exile en Ligurie[5].
C'est alors que Rinucciu della Rocca, déçu par l'Office de Saint Georges, se rapproche de lui et lui propose de le rejoindre dans son château de Bariccini[6].
Après un bref retour sur l'ile, Giovan Paolo di Leca prépare en 1500, à Rome, une nouvelle expédition.
Il débarque à Aléria en 1501, se rend dans le Niolu où il lève des troupes, puis retrouve ses terres. Il et parvient à convaincre les habitants d'Evisa, Cristinacce, Renno et Vico de se ranger à ses côtés.
Aux premières moissons, Giovan Paolo di Leca se trouve toutefiis abandonné par une grande partie de ses levées. ll est contraint de se réfugier dans la forteresse de la Zurlina. Une fois encore, il négocie sa reddition et s'exile en Sardaigne.
Quelques années plus tard, en 1507, alors qu'il se trouve toujours en Sardaigne, Gênes décide de négocier une paix définitive. Mais les tractations échouent.
Giovan Paolo di Leca se rend ensuite à Rome, en 1515, pour solliciter l'aide du Pape Léon X. Mais ce dernier refuse. C'est là que Giovan Paolo di Leca décède. Il est ensuite enterré à l'église San Crisogono, l'église des corses de la ville[7],[8].
À sa mort, le fief féodal des Leca s'éteint définitivement.
Chronique
[modifier | modifier le code]- 1450 (?) - Gian-Paolo da Leca serait né dans cette décennie dans le « Pumonte »[9].
- 1479 - . Afin de récompenser la fidélité de Gian-Paolo et celle de ses ancêtres envers la commune de Gênes, Francesco Pammoleo, commissaire général du doge de Gênes, Battista de Campofregoso, lui confère, à titre de fief de noblesse, les châteaux de Cinarca, Leca, Sia, Ginepero, Sueno, Lizo et Rocca de li Peri. De plus, Gian Paolo reçoit de plus le titre de citoyen génois. De son côté Gian-Paolo, par l'entremise de Giovannone de Sarola son représentant, jure fidélité, en son nom et au nom de ses fils et héritiers, à Gênes et à Tomaso de Campofregoso, comme seigneur de l'île de Corse[10].
- 1481 - Il fait bâtir le couvent franciscain de Vico.
- 1483 - Avec Tomassino da Campofregoso le doge de Gênes, dont son fils Risterucciu et sa fille Aldabella avaient épousé la fille et le fils, il s'allie à l'Office de Saint Georges pour chasser de Corse les troupes d'Appien IV, le seigneur de Piombino, ce qu'il parvient à faire.
- 1484 - Le gouverneur Francesco Panmoglio le récompense pour ses bons et loyaux services à la cause de l'Office de Saint Georges.
- 1485 - Il est le plus puissant seigneur de l'île.
- 1486 - Sur les conseils de Tomasino da Campofregoso, il cherche la rupture avec l'Office.
C'est le début de la guerre des Cinarchesi contre l'Office de Saint Georges et ses partisans corses. Il est battu et tente d'obtenir du secours de la part de Laurent Ier de Médicis, qui refuse.
Blessé accidentellement à Vico il se réfugie à Leca dans sa forteresse du Castaldu (commune d'Arbori). Il décide alors de négocier sa reddition avec les Génois à condition qu'on le laisse libre de rester exilé en Sardaigne avec sa famille et ses amis et qu'on lui rende son trésor. Ce trésor composé de deux mille ducats et de son argenterie avait été caché dans le jardin du couvent de Vico. Deux moines seuls en connaissaient la cachette. Leurs fréquents voyages à Leca firent concevoir des soupçons aux Génois qui les mirent à la torture et les firent révéler le secret.
- 1488 - Il est rejoint par son beau-fils Alfonse d'Ornano. Il demande et obtient du roi de Castille Ferdinand II le Catholique le renfort de trois cents soldats sardes. Mais ces renforts sont interceptés et battus par les Génois dans le golfe d'Ajaccio. Il s'embarque alors d'Ajaccio pour la Sardaigne, pour un nouvel exil.
- 1492 - L'Office de Saint Georges fait détruire son château du Castaldu.
- 1498 - Il débarque à Roccapina. Gênes met alors sa tête à prix et mobilise tous ses alliés pour le combattre. Il capitule et est condamné à être exilé à Sarzana en Ligurie. Cependant son ennemi, Rinuccio Della Rocca, déçu par l'Office de Saint Georges, fait alliance avec lui et l'accueille dans son château de Bariccini.
- 1499 - Gênes envoie sur l'île l'ancien gouverneur de la Corse, Cristoforo Cataneo, pour négocier avec eux. Mais cette tentative échoue et Giovan Paulo di Leca s'embarque à nouveau pour l'exil.
- 1500 - À Rome, il prépare son retour en Corse.
- 1501 - Giovan Paolo débarque à Aléria puis se rend dans le Niolo où il réunit deux cents hommes, les habitants d'Évisa, Cristinacce, Renno et Vico se rangeant à ses côtés. Pratiquement abandonné par ses hommes qui l'ont quitté pour les moissons, il est contraint de se réfugier dans sa forteresse de la Zurlina d'où il négocie sa reddition. Il est de nouveau exilé en Sardaigne.
- 1507 - Gênes craignant un retour de sa part, lui envoie un émissaire en Sardaigne, Petretu d'Istria, pour négocier la paix définitive ; mais ces négociations échouent.
- 1514 - Il demande aux Colonna de Rome de lui succéder au cas où tous ses descendants viendraient à disparaître.
- 1515 - Il est à Rome pour demander au Pape Léon X aide et secours mais en vain. Il y meurt, son corps repose à San Francesco ad Ripa Saint Chrysogone, dans le quartier du Trastevere, église corse et sarde de la ville.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Étaient appelés Biancolacci les fils du comte Bianco et leurs descendants.
Références
[modifier | modifier le code]- Pierre-Paul Raoul Colonna de Cesari Rocca et Louis Villat, Histoire de Corse ancienne, librairie Furne Boivin & Cie, Éditeurs 5, rue Palatine Paris VIe, 1916]
- Philippe Colombani, Héros corses du Moyen âge, Albiana, (ISBN 978-2-84698-338-9)
- Marc' Antonio Ceccaldi et Antoine-Marie Graziani, Histoire de la Corse, 1464-1560, A. Piazzola, (ISBN 978-2-915410-33-4)
- Heinrich Leo, Histoire d'Italie, depuis les premiers temps jusqu'à nos jours: Par Henri Leo et [Carlo] Botta. Trad. de l'allemand et considérablement augm. de notes depuis le milieu du 16. siècle par [Louis] Dochez, [Dr.:] Béthune et Plon, (lire en ligne)
- Vannina Marchi Van Cauwelaert, Rinuccio della Rocca (vers 1450-1511) : Vie et mort d'un seigneur corse à l'époque de la construction de l'Etat moderne, Colonna, , 268 p. (ISBN 2915922047)
- Charles de Peretti, La Corse face à Gênes: entre féodalité et modernité ; essai sur la mutation politique et sociale d'une pieve de la Corse-du-Sud en Alta Rocca du XVe au XVIe siècle, Colonna, (ISBN 978-2-915922-15-8)
- Philippe Colombani, Héros corses du Moyen âge, Ajaccio, Albiana, , 192 p. (ISBN 978-2-84698-338-9), p. 170
- Histoire de la Corse. 1: Des origines à la veille des Révolutions: occupations et adaptions, Éditions Alain Piazzola, (ISBN 978-2-36479-014-8)
- Jean-André Cancellieri et Vannina Marchi van Cauwelaert, Les lieux de mémoire de la Corse médiévale, Albiana, coll. « Bibliothèque de la Corse médiévale », , 180 p. (ISBN 978-2-8241-1118-6), p. 108
- Bull. de la Société des Sciences historiques et naturelles de la Corse 1884 - Serment de fidélité prêté à l'Office de St-Georges par l’évêque de Mariana — 1456
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Abbé Letteron : Histoire de la Corse - Tome 1, Bulletin de la Société des sciences naturelles et historiques de la Corse, Imprimerie et librairie Ve Eugène Ollagnier Bastia 1888.
- Pierre-Paul Raoul Colonna de Cesari Rocca : Histoire de Corse, en collaboration avec Louis Villat, Paris, 1916.
- Philippe Colombani, "Héros corses du Moyen âge", Albiana, Ajaccio, 2010, 192 p.
- Philippe Colombani, "Les Corses et la Couronne d'Aragon - Projets Politiques et Affrontement des Légitimités", Editions Alain Piazzola, Ajaccio, 2020, 542 p.
- Jean-André Cancellieri et Vannina Marchi van Cauwelaert, "Les lieux de mémoire de la Corse médiévale", Albiana, Ajaccio, Collection: Bibliothèque d'histoire médiévale de la Corse, 2020, 180 p.