Formule 2
La Formule 2 FIA, également connue sous l'abréviation F2, est une catégorie de compétition automobile de type monoplace. Réglementée par la Fédération internationale de l'automobile, la catégorie Formule 2 fait office de voie d'accès directe au haut niveau (et plus particulièrement, à la Formule 1) pour les jeunes pilotes. La catégorie a fait son retour en 2017, en remplacement des GP2 Series.
Initialement disputée sous la forme d'un championnat européen et de quelques séries nationales (notamment au Japon, en Grande-Bretagne et en Amérique du Sud), la F2 a progressivement disparu à la fin des années 1980, avant de renaître provisoirement à la fin des années 2000 avec un championnat indépendant, puis dans les années 2010 sous la forme d'un seul championnat disputé en ouverture des épreuves de Formule 1. Dans la hiérarchie des monoplaces, les F2 ont une puissance se situant entre la Formule 3 et la Formule 1.
Historique
[modifier | modifier le code]Une première existence (1947-1987)
[modifier | modifier le code]Si la catégorie Formule 2 a été formellement codifiée par la FIA fin 1947[1] (un an après l'apparition officielle de la catégorie Formule 1), l'idée d'instaurer une hiérarchie remonte à la création des courses sur circuit. Jusqu'alors, par opposition aux Grands Prix, dans lesquels s'affrontaient les voitures les plus puissantes, existait une catégorie de cylindrée inférieure : les « voiturettes »[1]. Diverses courses se déroulaient alors annuellement ou ponctuellement (ex : la Coupe de Catalogne, Coupe des Voiturettes, Coupe du Prince Rainier, etc.). C'est cette catégorie qui prendra le nom de « Formule de Course Internationale B » en 1948, rapidement abrégé en Formule B, puis Formule 2 à partir de 1949[1].
En 1961, la Formule 1 passant de 2 500 à 1 500 cm3, la Formule Junior (Formule 3 dans les années 1950) remplace de facto la Formule 2. Cette dernière renait en 1964, ainsi que la Formule 3 utilisant des moteurs de 1 000 cm3.
Jusqu'en 1967 et la création du championnat d'Europe, il n'existait pas de championnats internationaux de Formule 2. Toutefois, en 1952 et en 1953, le championnat du monde des pilotes s'est disputé en application du règlement technique de la F2[2]. Il exista également de 1961 à 1963 un championnat d'Europe de Formule Junior, lorsque cette catégorie remplaçait la Formule 2.
Très populaire durant ses premières années d'existence, le championnat d'Europe de Formule 2 voyait les espoirs du sport automobile se frotter directement aux stars de la Formule 1, qui n'hésitaient pas à mettre leur réputation en danger en affrontant des pilotes moins chevronnés au sein d'une discipline dans laquelle les écarts de matériel étaient moindres qu'en F1. Mais ce mélange a progressivement disparu dans les années 1970, avec la spécialisation des pilotes et le cloisonnement des disciplines.
En perte de vitesse, au début des années 1980, le championnat d'Europe de Formule 2 est remplacé à partir de 1985 par le championnat international de Formule 3000. L'appellation Formule 2 subsistera encore quelques années dans certains championnats nationaux (comme au Japon ou en Grande-Bretagne), avant de disparaître complètement.
Renouveau (2009-2012)
[modifier | modifier le code]En 2008, la FIA annonce que la Formule 2 fera son retour après 25 ans d'absence. Le championnat existe en parallèle du GP2 Series, qui n'est pas organisé par la FIA, et se dispute la plupart du temps dans le cadre des meetings du WTCC. Les autres courses ont lieu indépendamment d'autres championnats, hormis la manche de Spa-Francorchamps, programmée dans le cadre de l'International GT Open.
Les monoplaces 2009 ont un châssis conçu par Williams et sont équipées d'un moteur Audi quatre-cylindres développé par Mountune Racing (moteur turbocompressé d'1,8 litre développant d'abord 400 ch, puis 425 ch en 2010[3]). Le championnat a pour but d’aider des pilotes disposant de peu de moyens financiers à se faire connaître. Le coût d'une saison en Formule 2 est d'environ 240 000 euros. C'est la société MotorSport Vision de Jonathan Palmer qui est chargée de promouvoir le championnat. Le week-end de course commence le samedi avec deux fois 30 minutes d'essais libres puis deux fois 30 minutes pour la séance de qualifications. Il y a deux courses par week-end de 40 minutes ou 110 km chacune. Un arrêt au stand pendant lequel le pilote doit obligatoirement s'arrêter 10 secondes est prévu pendant l'une des deux courses.
Le nouveau championnat débute en mai 2009 mais est rapidement en deuil : le à Brands Hatch, Henry Surtees, fils de John Surtees, est tué en course par une roue venant d'une monoplace accidentée, qui percute son casque en pleine ligne droite[4]. Il avait 18 ans et avait signé son premier podium la veille.
Au terme de la saison 2012 et après quatre saisons, le championnat de Formule 2, mis en concurrence avec d'autres catégories (notamment les GP3 et GP2, de même que les formules Renault 2.0 et 3.5), cesse d'exister.
Nouvelle apparition (depuis 2017)
[modifier | modifier le code]En 2017, pour des raisons de visibilité présentant le championnat comme étant l'antichambre de la Formule 1[5], le GP2 Series est renommé « championnat de Formule 2 FIA ». La nouvelle voiture est dévoilée à Monza[6].
La Formule 2 est à nouveau endeuillée lors de la saison 2019, le , lorsque le jeune pilote français Anthoine Hubert, est tué à l'âge de 22 ans dans un accident impliquant plusieurs pilotes à Spa-Francorchamps[7]. Après avoir percuté le rail de sécurité, sa monoplace est percutée à grande vitesse par celle de l'Américain Juan Manuel Correa (qui sera lui-même gravement blessé[8]) à la sortie du raidillon de l'Eau Rouge. Anthoine Hubert décèdera à 18 h 35 des suites de ses blessures. Le lendemain de l'accident, une cérémonie d'hommage aura lieu en présence de tous les pilotes et staffs présents. Une minute de silence sera observée en sa mémoire avant le départ du Grand Prix de F1.
Épreuves
[modifier | modifier le code]Compétitions existantes de F2 modernes
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Compétitions existantes de F2 anciennes
[modifier | modifier le code]Du fait du succès passé de la Formule 2, des modèles de voiture font l'objet d'une réutilisation dans le cadre de championnats historiques.
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Compétitions disparues
[modifier | modifier le code]Zone - pays | Championnats | Années | Evolution |
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Europe | Championnat d'Europe de Formule 2 | 1967-1984 | Disparu, remplacé par la Formule 3000 |
Amérique du Sud | Championnat d'Amérique du Sud de Formule 2 | 1983-1986 | Disparu |
Argentine | Championnat d'Argentine de Formule 2 | Disparu | |
Australie | Championnat d'Australie de Formule 2 (Australian Formula 2) | 1964-1988 | Disparu |
Brésil | Tournoi international du Brésil de Formule 2 | 1971-1972 | Disparu |
France | Trophées de France | 1964-1967 | Disparu |
Grands Prix de France | 1952 | Disparu | |
Japon | Championnat du Japon de Formule 2 (Formula Nippon) | 1978-1986 | Disparu |
Mexique | Championnat du Mexique de Formule 2 | Disparu | |
Royaume-Uni | Championnat de Grande-Bretagne de Formule 2 (British Formula Two Championship) | 1957-1972 | Disparu |
Courses spéciales
[modifier | modifier le code]Événements | Circuits | Lieu | Pays | Championnats | Années |
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Épreuves sorties du calendrier F2 | |||||
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Formula 2 & Voiturettes - F2 Register.
- Le changement de réglementation en 1952-1953 par Johnny Rives, L'Équipe, « 50 ans de Formule 1 », tome 1 1950/1978, p. 21.
- (en) Mountune increases power for Formula Two in 2010 - Automotive PR, 15 mars 2010.
- Formule 2 : Henry Surtees décède en course - Le Post, 19 juillet 2009.
- F2 : Le GP2 devient Formule 2 - Sport Auto, 9 mars 2017.
- Mickael Guilmeau, « La FIA F2 nouvelle génération se dévoile », FranceRacing.fr, .
- « Le pilote automobile français Anthoine Hubert tué lors d’une course de Formule 2 », Le Monde, .
- Elisabeth Maingé, « Des nouvelles de l'état de santé de Correa impliqué dans l'accident qui a couté la vie à Anthoine Hubert », F1actu.com, .
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Lien externe
[modifier | modifier le code]- Gonzalo Forbes, « Avant Théo Pourchaire, ces Français qui ont été champions dans l’antichambre de la F1 », sur Auto Hebdo,