Famille Colonna d'Istria
Famille Colonna d'Istria | |
Armes | |
Blasonnement | Parti : au 1, de gueules à la colonne d’argent, sommée sur son chapiteau d’une couronne ducale d’or, les ornements, le chapiteau et la base de la colonne aussi d’or ; au 2, d’argent au château naturel surmonté d’une balance de sable mouvante du chef |
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Devise | Omnes supera alta tenentes |
Branches | Istria, Cinarca |
Période | XIIIe siècle - à nos jours |
Pays ou province d’origine | Corse |
Allégeance | Royaume d'Aragon République de Gênes Royaume de France |
Fiefs tenus | Istria, Cinarca |
Charges | Maire, député, procureur général |
Fonctions militaires | Généraux, officiers |
Fonctions ecclésiastiques | Evêque, abbé, curé |
Récompenses militaires | Ordre de la Légion d'honneur, médaille militaire, croix de guerre |
Preuves de noblesse | |
Autres | Reconnue noble en 1773 par le Conseil supérieur de la Corse |
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La famille Colonna d'Istria est une famille subsistante de la noblesse française, originaire de Corse. De noblesse d'extraction, elle est maintenue noble en 1773 par le Conseil supérieur de la Corse[1].
Histoire
[modifier | modifier le code]Le nom de Colonna n'apparut en Corse qu'au XVIe siècle, pour se diffuser au XVIIe siècle et surtout au XVIIIe siècle. Le premier à porter le nom « Colonna d'Istria » semble être Vincentello (mort en 1718)[2]. Jusqu'alors, la famille s'appelait « d'Istria ». Les travaux historiques récents[3],[4] soulignent la filiation maintenue jusqu'à Sinucello d'Istria, fils de Giudice de Cinarca.
Les Colonna d'Istria furent reconnus appartenir à la famille Colonna italienne en 1772 par une lettre de Lorenzo Onofrio II Colonna, 9e prince de Paliano et chef de nom et d'armes des Colonna, adressées à Paolo Vincente Colonna d'Istria[2]. Cette reconnaissance fut utile à la famille pour obtenir sa reconnaissance de noblesse par les nouvelles autorités françaises en 1773[5].
Les Colonna d'Istria sont originaires de Petreto Bicchisano, dans l'Au-delà des monts, partie de la Corse surnommée Terre des Seigneurs, seigneurs ou plus tard gentilshommes : Sgiò[6]. C'est le "sentiment d'appartenance au groupe entier, à la famille, au clan[7], voire à l'île entière" qui est constitutif de l'identité et de la personnalité insulaire[6]. C'est pour cette raison que les membres de la famille se sont alliés à toutes les familles de Sgiò de la région et de la Corse, mais aussi, comme le relève Robert Colonna d'Istria se sont beaucoup mariés au sein même de la famille, ce qui lui permet d'affirmer que l'on observe en Corse au XVIIIe siècle et encore au XIXe siècle une « pratique généralisée de l'endogamie ».
Durant la Seconde Guerre mondiale, Paulin Colonna d'Istria et Charles Colonna d'Istria se sont distingués dans la Résistance et la libération de la Corse[8], mais aussi dans la libération de la France. Plus largement, la famille Colonna d'Istria compte de nombreux officiers et plusieurs dizaines de récipiendaires - civils et militaires - de la Légion d'honneur[9],[10].
Personnalités
[modifier | modifier le code]- Jean-Baptiste Colonna d'Istria, né le 3 septembre 1758 à Petreto-Bicchisano (Corse-du-Sud), évêque de Nice de 1802 à son décès le premier mai 1835 à Nice[11].
- Ignace Alexandre Colonna d'Istria (1782‑1859), magistrat et homme politique[12], commandeur de la Légion d'honneur[13].
- Michel Antoine Colonna d'Istria, (1864-1940), lieutenant, chevalier de la Légion d'honneur[14], marié en 1905 à Marie Caroline Lanfranchi.
- Paul-François Colonna d'Istria (1857 - 1930)[15], général, gouverneur militaire de Lyon. Grand Officier de la Légion d'Honneur (6 juillet 1919), médaille de Madagascar, médaille du Tonkin, médaille du Roi Albert de Belgique, Commandeur dans l'Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare d'Italie, Officier dans l'Ordre du Dragon d'Annam.
- Paulin Colonna d'Istria (1905-1982), général, originaire de Petreto Bicchisano, compagnon de la Libération, fait grand officier de la Légion d'honneur[14], il est l'une des figures de la libération de la Corse en 1943 (premier département libéré). Il fut notamment embarqué sur le sous-marin Casabianca. Il mènera ensuite une carrière politique, étant préfet d'Alger.
- Charles Colonna d'Istria (1911-1991), administrateur de la France d'Outre-mer, maire de Sollacaro, compagnon de la Libération, commandeur de la Légion d'honneur, Croix de Guerre 39-45[16].
- Camille Colonna d'Istria (1921-2008), historiographe, diplômé de l'École nationale de la France d'outre-mer, chef de cabinet du gouverneur du Tchad, chef de service du ministère des Affaires culturelles françaises, officier de la Légion d'honneur[14], commandeur de l'Ordre national du mérite, commandeur de l'Ordre des Arts et des lettres, marié à Andrée Lanfranchi et beau-frère de Simone Lorenzi de Bradi[17].
- Michel Colonna d'Istria (1958-2002), précurseur de la presse électronique[18].
- Robert Colonna d'Istria (1956- ), journaliste, essayiste et historien.
- Jérôme Colonna d'Istria, diplômé de l'Ecole navale, capitaine de vaisseau, commandant de l'esquadrille des sous-marin nucléaires d'attaque (SNA), officier de Légion d'honneur[19].
- Octave Constantin Colonna d'Istria, comte de Cinarca (1935-2024), médecin dermatologue, membre de l'Académie américaine de dermatologie, maire d'Appietto (Corse-du Sud), Chevalier de l'Ordre de Malte.
Titres
[modifier | modifier le code]Armes
[modifier | modifier le code]- Parti : au 1, de gueules à la colonne d’argent, sommée sur son chapiteau d’une couronne ducale d’or, les ornements, le chapiteau et la base de la colonne aussi d’or ; au 2, d’argent au château naturel surmonté d’une balance de sable mouvante du chef.
Alliances
[modifier | modifier le code]Les principales alliances de la famille Colonna d'Istria sont : Da Mare, de Lanfranchi, Fieschi, de Peretti della Rocca, Cortinco, Durazzo-Fozzani della Rocca, d'Ornano, Pozzo di Borgo, Abbatucci, Galloni d'Istria, Colonna de Cesari Rocca, de Combaud, de Lichtenberg, de Boisserlin, Pietri, Lorenzi de Bradi, de Rocca Serra, de Lagasnerie, Balsan, etc.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Paris, Éditions Robert Laffont, , 414 p. (ISBN 978-2-221-10875-8), p. 66
- Pierre Colonna de Cesari-Rocca, Les Maisons historiques de la Corse, Les Seigneurs d'Ornano et leurs descendants, Paris, 1899, lire en ligne
- Robert Colonna d'Istria, Une famille corse: 1200 ans de solitude, Plon, coll. « Terre humaine Plon », (ISBN 978-2-259-26006-0)
- Vannina Marchi van Cauwelaert, Jean-André Cancellieri, Lucie Arrighi et Marc Bonnant, « L’édition numérique de la Chronique de Giovanni della Grossa (milieu xve siècle). Un projet de recherche pluridisciplinaire sur la Corse médiévale », Bulletin du Centre d’études médiévales d’Auxerre, no 24.2, (ISSN 1623-5770 et 1954-3093, DOI 10.4000/cem.17847, lire en ligne, consulté le )
- Colonna de Cesari Rocca, Armorial corse, Paris, éd. Jouve, , pp 27-27
- Robert Colonna d'Istria, Une famille corse, 1200 ans de solitude, Paris, Pocket, terre humaine poche, , pp 32-33-261
- François-Régis Gaudry, « Les grandes familles de Corse : l'île aux clans », L'Express, (lire en ligne)
- Maurice Choury, Tous bandits d'honneur ! Résistance et libération de la Corse, juin 1940 - octobre 1943,, Ajaccio, Piazolla,
- « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
- « Annexes », dans Une famille Corse, Plon, coll. « Terre Humaine », , 365–394 p. (ISBN 978-2-259-26006-0, lire en ligne)
- Hierarchia Catholica, volume 7, page 282 et Les Ordinations Épiscopales, 1802, numéro 37
- Martin, Jean-Clément, « Francis Pomponi, Alexandre Colonna d’Istria (1782‑1859) et son temps », Annales historiques de la Révolution française, Armand Colin, Société des études robespierristes, no 368, , p. 210– (ISBN 978-2-7489-0161-0, ISSN 0003-4436, lire en ligne, consulté le ).
- « CTHS - COLONNA D'ISTRIA Ignace Alexandre », sur cths.fr (consulté le )
- « Les Corses titulaires de la Légion d'honneur », sur Cronica di a Corsica
- « Paul-François Colonna d'Istria », sur colonnadistria.net (consulté le )
- « Charles COLONNA d'ISTRIA | L'Ordre de la Libération et son Musée », sur www.ordredelaliberation.fr (consulté le )
- Orsu Ghjuvanni Caporossi, « Cronica di a Corsica, Who's who corse »
- « Mort de Michel Colonna d'Istria », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Décret du 7 juillet 2023 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur en faveur des militaires appartenant à l'armée active (lire en ligne)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Giovanni Carlo Gregorj, Casa del conte Colonna d'Istria (Ignazio Alessandro),... e suoi discendenti, Bastia, 1860.
- Colonna de Cesari Rocca, Armorial corse, éd. Jouve, Paris, 1892.
- Colonna de Cesari Rocca, Histoire de la Corse, Paris, Bolvin et Cie, 1938.
- Robert Colonna d'Istria, Une famille corse. 1200 ans de solitude, Plon, coll.Terre humaine, 2018
- Daniel Istria, Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse : du XIe siècle au XIVe siècle, Éditions Alain Piazzola, Ajaccio 2005 (ISBN 2-915410-14-3).
- Abbé Letteron, Histoire de la Corse - Tome 1, Bulletin de la Société des sciences naturelles et historiques de la Corse, Imprimerie et librairie Ve Eugène Ollagnier Bastia 1888, lire en ligne .
- Cronica di a Corsica : chronique et histoire détaillé de la Corse.
- Giovanni della Grossa, Chronique de la Corse.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Noblesse corse
- Noblesse française
- Famille Cortinco
- Petreto Bicchisano
- Famille Abbatucci
- Famille de Peretti della Rocca
- Famille Pozzo di Borgo
- Famille Lanfranchi
- Famille de Rocca Serra
Liens externes
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- Origine et descendance de la famille Colonna d'Istria, édité par Ottavio Colonna d'Istria, traduit de l'italien par Félix Buffière, éd. Paris : Ballard et fils, 1777, réédité en 2008.
- Site familial, colonnadistria.net.